3 juin 2017

C’était hier (3 juin 2017)

France, une éclaircie économique à confirmer

Les indices de confiances en France n’en finissent pas de progresser, faisant miroiter l’arrive d’une croissance plus forte. Ainsi, au mois de mai, l’indice de confiance des ménages calculé par l’INSEE a progressé de 2 points ce qui le place à son plus haut niveau depuis août 2007.

Une telle progression n’est pas sans lien avec l’élection présidentielle. En effet, une fois le résultat connu, la confiance a tendance à s’accroître, la population espérant sans nul doute que des changements salutaires pourraient rapidement intervenir.

Les Français ont, en mai, l’espoir d’une amélioration de leur pouvoir d’achat. L’opinion des ménages sur leur situation financière future progresse de 4 points et retrouve sa moyenne de longue période. Cet indice est à son plus haut depuis septembre 2007. Le solde sur le niveau de vie futur atteint également son plus haut niveau depuis le mois d’août 2007.

L’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle est quasi stable (+1 point). Celle sur leur capacité d’épargne future est inchangée. Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de long terme. Néanmoins, la part de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est presque inchangée par rapport au mois dernier : le solde correspondant gagne 1 point mais demeure nettement inférieur à sa moyenne de longue période.

Tous les signaux d’anxiété n’ont pas disparu. Ainsi, les ménages sont moins nombreux au mois de mai à estimer qu’il est opportun de réaliser des achats importants. L’indice perd7 points en un mois et se situe à son plus bas niveau depuis avril 2016. Il reste cependant au-dessus de sa moyenne de longue période. Ce recul constitue une preuve d’attentisme. Les ménages croient en une possible amélioration de leur situation mais attendent de voir comment individuellement ils seront touchés par les mesures fiscales et sociales du nouveau Gouvernement.

 

La consommation redémarre

Selon l’INSEE, au mois d’avril, les dépenses de consommation des ménages en biens ont augmenté en volume de 0,5 %. La consommation alimentaire a fortement contribué à cette hausse. En mars, après correction, la consommation des ménages avait enregistré un recul de 0,1 %.

Le montant de la consommation est en voie de franchir les 45 milliards d’euros par mois de dépenses. Pour le mois de mai, l’optimisme est de mise, les résultats des immatriculations de voitures étant encourageants. En effet, pour le mois de mai, le nombre d’immatriculations de voitures particulières a progressé de 8,9 % pour atteindre 191 419. Sur les cinq premiers mois de l’année,la hausse est de 3,3 % à nombre de jours ouvrables identique. Certes, il convient de relativiser la progression des immatriculations en grande partie liée aux achats des loueurs (+18 %) pour renouveler leur parc à l’approche des vacances. En mai, les particuliers n’ont représenté que 46,8 % des acheteurs. Il est à noter que les ventes des véhicules diesel ont, au mois de mai, dépassé celles des véhicules essence, 48,5 % des immatriculations contre 47,3 %. De leur côté, les véhicules hybrides (essence plus électricité) réalisent une forte percée avec une hausse de 42 % des ventes en mai quand les voitures électriques reculent de 6 %.

 

L’industrie française renoue avec la croissance

Après six ans de stagnation, le chiffre d’affaires industriel progresse à nouveau. Ce regain d’activité s’explique par l’augmentation de la demande adressée à la France et par la bonne tenue de la consommation. L’industrie française a arrêté de perdre des parts de marché à l’étranger. Ainsi pour le mois de mois de mars, le chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière a connu une forte hausse, +3,1 % après +2,1 %. Dans l’ensemble de l’industrie, le chiffre d’affaires continue aussi d’augmenter (+2,2 % après +2,4 %). Cette progression a été portée par le bon résultat des exportations industrielles (+4,9 % après +1,5 %).

 

Au cours du premier trimestre, le chiffre d’affaires croît significativement dans l’industrie manufacturière (+1,1 %) et dans l’ensemble de l’industrie (+1,8 %). Cette augmentation concerne tous les grands secteurs de l’industrie manufacturière. Sur un an, la hausse pour l’industrie manufacturière est de 5,5 % La croissance est plus importante encore dans l’ensemble de l’industrie (+7,4 %) grâce à la forte hausse des industries extractives, énergie, eau, déchets et dépollution (+16,2 %). Le chiffre d’affaires du secteur des matériels de transport est en progrès de 11,2 %. L’augmentation est de 2,7 % pour les industries agroalimentaires et de 2,6 % pour les biens d’équipement

L’amélioration de la situation de l’industrie française s’accompagne par une nette augmentation des investissements étrangers en France.  En 2016, une rupture par rapport aux mauvaises années précédentes est intervenue, rupture qui semble se confirmer sur les premiers mois de l’année 2017. Les implantations et les extensions d’entreprises étrangères auraient enregistré une forte hausse (+30 % par rapport à 2015). 779 projets ont été annoncés permettant la création de 16 980 emplois (+24 %). La France se situe au 3e rang pour les implantations étrangères après le Royaume-Uni qui commence à pâtir du Brexit et l’Allemagne qui reste le pays d’accueil privilégié des entreprises industrielles.

 

 Emploi, l’Europe sur la bonne voie ?

La décrue du chômage au sein de l’Union européenne se poursuit, mois après mois. Ainsi, dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 9,3 % en avril 2017, en baisse par rapport au taux de 9,4 % enregistré en mars 2017 et à celui de 10,2 % d’avril 2016. Ce taux est le plus faible enregistré dans la zone euro depuis mars 2009.

Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 7,8 % en avril 2017, en baisse par rapport au taux de 7,9 % de mars 2017 et à celui de 8,7 % d’avril 2016. Il s’agit du taux le plus faible enregistré depuis décembre 2008.

En un an, le nombre de demandeurs d’emploi s’est réduit 2,225 millions personnes dans l’Union européenne et de 1,529 million dans la zone euro.

Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en avril 2017 ont été enregistrés en République tchèque (3,2 %), en Allemagne (3,9 %) ainsi qu’à Malte (4,1 %). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (23,2 % en février 2017) et en Espagne (17,8 %). Sur un an, le taux de chômage en avril 2017 a baissé dans vingt-sept États membres et est resté stable en Finlande. La France reste avec un taux de chômage de 9,5 % au-dessus de la moyenne de la zone euro. Néanmoins, notre pays a réduit son taux de chômage de 0,6 point en un an.

Pour comparaison, en avril 2017, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,4 %, en baisse par rapport au taux de 4,5 % enregistré en mars 2017 et à celui de 5,0 % d’avril 2016.