6 août 2016

C’était hier (6 août 2016) – Espagne – consommation – commerce extérieur

L’Espagne, le chômage continue de baisser malgré ou grâce à l’absence de Gouvernement

 Au mois de juillet, le chômage a atteint, en Espagne, son plus bas niveau depuis 2009, avec 83 993 demandeurs d’emploi en moins. Certes, 3,68 millions de personnes sont encore sans emploi et le taux de chômage est de 20 %.

 Les services, dont le tourisme, un des moteurs de l’économie espagnole, ont créé le plus d’emplois (51 275), devant la construction et l’industrie qui en ont créé chacun plus de 10 000. Ce sont les régions touristiques d’Andalousie, de Galice et de Catalogne où il y a le plus de créations. Au total, 1,8 million de contrats ont été signés en juillet, le meilleur chiffre jamais enregistré en Espagne. Néanmoins, seulement, sept pour cent d’entre eux étaient à durée indéterminée.

 Le gouvernement sortant qui expédie les affaires courantes depuis plus de 7 mois espère une baisse du taux de chômage à 18,6 % à la fin de 2016 et à 16,6 % à la fin de 2017 grâce à une croissance soutenue qui pour le moment fait de la résistance.

 Les ménages américains toujours portés sur la consommation

 La croissance américaine ralentit mais l’engouement des ménages pour la consommation demeure. En données corrigées des variations saisonnières, les dépenses de consommation qui représentent les deux tiers du PIB américain, ont augmenté de 0,4 % sur un mois, soit légèrement plus qu’attendu (+0,3 %). La hausse a été de 0,3 % pour les biens et de 0,5 % pour les services, ces derniers représentent les deux tiers des dépenses des consommateurs.

 Les ménages ont notamment augmenté leurs dépenses pour l’électricité, la santé et les biens de consommation non-durables (d’une durée de vie de moins de trois ans), selon le ministère, qui note, en revanche, un déclin des achats de voitures neuves.

 La consommation américaine confirme en tout cas son dynamisme après avoir augmenté de 4,2 % en rythme annualisé au deuxième trimestre.

 Les revenus des ménages ont également augmenté mais à un rythme deux fois moins marqué que leurs dépenses (+0,2 %) et légèrement inférieur à celui prévu par les analystes (+0,3 %). Le revenu disponible (après impôts) s’est maintenu au même rythme qu’en mai avec un gain de 0,2 %. Dans ces conditions, le taux d’épargne des ménages américains a diminué de 0,2 point et s’élevait en juin à 5,3 % en juin.

 Les Français, un peu moins fourmis

 De la fin 2015 à fin du premier trimestre 2016, le patrimoine financier des ménages s’est légèrement contracté en raison de la chute des valeurs mobilières. Il est passé de 4 460,7 milliards d’euros à 4 459 milliards d’euros et cela malgré un flux financier de 22,5 milliards d’euros. Ce dernier est également en retrait par rapport  au quatrième trimestre 2015. Il s’était alors élevé à 28,4 milliards d’euros.

 Les dépôts à vue ont continué à progresser atteignant la somme record de 386 milliards d’euros à fin mars 2016 contre 382,5 milliards d’euros à fin décembre 2015. Les livrets d’épargne et les comptes d’épargne logement sont toujours en décollecte (-3,7 milliards d’euros au 1er trimestre). Néanmoins, ce processus s’est inversé au cours du 2ème trimestre 2016. Une collecte positive de 400 millions d’euros est enregistrée. C’est la conséquence du retournement de tendance du Livret A qui enregistre une collecte positive depuis 4 mois.

Les actifs non risqués de moyen et long terme progressent plus rapidement. La collecte nette des fonds euros d’assurance-vie, de l’épargne contractuelle (PEL, PEP) et des comptes à terme est passée de 11,8 à 13,6 milliards d’euros du dernier trimestre 2015 au premier trimestre 2016. En revanche, un petit tassement est constaté pour le deuxième trimestre 2016 (12,3 milliards d’euros). La collecte nette des actifs liquides et risqués (actions, OPC non monétaires…) est négative de 5,7 milliards d’euros du fait de la situation sur les marchés financiers. Les supports en unités de compte des contrats d’assurance-vie progressent mais faiblement. Leur collecte nette passe de 2,8 à 2,9 milliards d’euros du 4ème trimestre 2015 au 1er trimestre 2016. Cette collecte a atteint 3,1 milliards d’euros au 2ème trimestre 2016.

 Le flux d’endettement a été de 7,5 milliards d’euros au 1er trimestre en repli par rapport au quatrième trimestre 2016 (9,1 milliards d’euros).

 Le taux d’épargne des ménages est en recul en France. Il s’élevait à 14,4 % du revenu disponible brut au 1er trimestre 206 contre 14,8 % au cours du dernier trimestre 2015. En 2015, les ménages ont profité de gains de  pouvoir d’achat générés par la chute des cours du pétrole ce qui n’est plus le cas depuis le mois de février 2016. Ils ont, de ce fait, réduit leur effort d’épargne. Il est à noter que les Allemands ont eu plutôt tendance à accroître le leur. Le taux d’épargne des Allemands dépasse désormais 17 % de leur revenu disponible brut.

Le commerce extérieur, toujours le talon d’Achille de l’économie française

 Le déficit commercial de la France s’est détérioré au premier semestre de 1,1 milliard d’euros pour atteindre un total de 24 milliards, une dégradation qui pourrait empêcher l’atteinte de l’objectif fixé par le Gouvernement à 40 milliards d’euros en 2016.

 Au premier semestre, selon la Direction des Douanes, « la détérioration du solde commercial de 1,1 milliard s’explique par l’élargissement du déficit manufacturier qui l’emporte sur l’allègement de la facture énergétique ». Sur les six premiers mois de l’année, les exportations ont diminué de 1,4 % et les importations de 1 %. La contribution du commerce extérieur à la croissance est négative et cela malgré un contexte plutôt favorable. En effet, l’économie française bénéficie de la baisse des cours du pétrole, de la dépréciation de l’euro et du pacte de responsabilité qui améliore le taux de marge des entreprises. En revanche, la France doit faire face comme ses partenaires au ralentissement de l’économie mondiale, notamment du côté des pays émergents. Le commerce mondial ne devrait au mieux croître que 2,7 % en 2016 selon le FMI. Par ailleurs, selon le Ministre en charge du commerce extérieur, « nous bénéficions moins que l’année dernière du diptyque + euro faible-pétrole bas ». Au-delà de l’environnement conjoncturel, la France n’arrive toujours pas à résorber son déficit commercial ce qui constitue un signe de faiblesse structurelle de son outil productif. L’amélioration du taux de marge des entreprises est trop récente pour permettre un rééquilibrage de la balance en biens industriels.