5 septembre 2025

Conjoncture – chômage – inflation – consommation – Canada

 

Légère baisse du chômage en Europe au deuxième trimestre

 

En juillet, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était, selon Eurostat, de 6,2 %, en baisse par rapport au taux de 6,3 % enregistré en juin et par rapport au taux de 6,4 % enregistré en juillet 2024. Le taux de chômage de l’Union européenne (UE) était de 5,9 % en juillet, également en baisse par rapport au taux de 6,0% enregistré en juin et par rapport au taux enregistré en juillet 2024.

Eurostat estime qu’en juillet 2025, 13,025 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, dont 10,805 millions dans la zone euro.

Le taux de chômage de la France demeure au-dessus de la moyenne européenne à 7,6 %. L’Espagne est le pays où le taux de chômage le plus élevé (10,4 %). Il est le plus faible à Malte, en République tchèque, en Slovénie, en Pologne, en Bulgarie et en Allemagne, pays qui sont en plein emploi (taux de chômage inférieur à 4 %).

En juillet, 2,801 millions de jeunes (moins de 25 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2,227 millions dans la zone euro. En juillet, le taux de chômage des jeunes était de 14,4 % dans l’UE, en baisse par rapport au taux de 14,8 % enregistré en juin 2025, et de 13,9% dans la zone euro, également en baisse par rapport au taux de 14,3% enregistré au mois précédent.

Cercle de l’Epargne – données Eurostat

L’emploi fait de la résistance en France

Au deuxième trimestre, l’emploi salarié, en France, est, selon l’INSEE, en légère hausse dans le secteur privé (+0,2 %) et quasi stable dans la fonction publique. Sur un an, l’emploi est stable  (soit -4 500 emplois) mais dépasse encore nettement son niveau d’avant la crise sanitaire, fin 2019 (+5,0 % soit +1,3 million d’emplois).

Au deuxième trimestre 2025, l’emploi intérimaire est en légère hausse (+0,2 %, soit +1 300 emplois), après neuf trimestres consécutifs de baisse. L’emploi intérimaire se situe encore nettement au-dessous de son niveau du deuxième trimestre 2024 (-3,3 % soit -24 500 emplois) et sous son niveau d’avant la crise sanitaire (-8,4 % soit -65 200 emplois).

Dans l’agriculture, l’emploi salarié au deuxième trimestre 2025 est quasi stable (+0,1 %). Il se situe 0,2 % au-dessus de son niveau d’un an auparavant. Dans l’industrie, l’emploi salarié hors intérim est quasi stable au cours du trimestre (-0,1 %). Il est en légère baisse sur un an (-0,2 %) mais dépasse encore nettement son niveau d’avant-crise sanitaire (+2,3 %).

Dans la construction, l’emploi salarié baisse de nouveau : -0,3 % au deuxième trimestre 2025, après -0,5 % portant à -1,7 % la baisse sur un an. Il se situe toutefois encore nettement au-dessus de son niveau de fin 2019 (+4,1 %).

Au deuxième trimestre, l’emploi salarié dans le tertiaire marchand hors intérim repart à la hausse : +0,3 % après -0,2 % au trimestre précédent. Il dépasse légèrement son niveau du deuxième trimestre 2024 (+0,1 %). L’emploi salarié du tertiaire marchand hors intérim excède encore largement son niveau d’avant la crise sanitaire (+7,3 % soit +0,9 million d’ emplois). Au sein de ce secteur, l’emploi salarié est dynamique au deuxième trimestre 2025 dans l’hébergement-restauration, dans les services aux ménages et, dans une moindre mesure, dans les services aux entreprises et le transport-entreposage.

Au deuxième trimestre, l’emploi salarié dans le tertiaire non marchand augmente de nouveau : +0,2 % au deuxième trimestre après +0,3 %. La hausse dans ce secteur est portée à la fois par ses composantes publique et privée. Par secteur d’activité, il augmente notamment dans la santé et l’action sociale. L’emploi salarié du tertiaire non marchand augmente de 0,5 % sur un an  et de 4,2 % par rapport à l’avant-crise sanitaire.

Au deuxième trimestre, l’emploi salarié privé est stable pour les 15-29 ans, quasi stable pour les 30-54 ans et en nette hausse pour les 55 ans ou plus (+0,9 %). Sur un an, l’emploi dans le privé est également en forte augmentation pour les seniors (+2,0 %,) et, au contraire, recule de 0,6 % pour les autres tranches d’âge. Les évolutions respectives de l’emploi salarié privé des femmes et de celui des hommes sont homogènes sur le trimestre, comme sur l’année.

Dans le secteur privé, au deuxième trimestre 2025, les contrats en CDI sont quasi stables sur un trimestre comme sur un an. Les CDD et l’intérim rebondissent légèrement sur le trimestre, tout en restant en repli sur un an et par rapport à l’avant-crise sanitaire. Enfin, les contrats en alternance augmentent sur le trimestre et sur un an, avec un rythme de croissance toutefois bien inférieur à celui observé entre 2020 et 2022.

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Y a-t-il un problème avec la consommation en France ?

Le taux d’épargne des ménages atteint des sommets en France : 18,9 % du revenu disponible brut au deuxième trimestre 2025. À l’inverse, la consommation est atone. Les retraités sont accusés de privilégier l’épargne à la consommation. Ce débat sur les baby-boomers est assez réducteur. Premièrement, les baby-boomers rassemblent des générations très diverses. Entre ceux qui sont nés après la Seconde Guerre mondiale et ceux de la fin des années 1960, les différences en matière de conditions et de modes de vie sont importantes. Les premiers ont connu avant tout les Trente Glorieuses, quand les seconds ont été confrontés aux chocs pétroliers et à la succession de crises que nous connaissons depuis une trentaine d’années. Aujourd’hui, le niveau de vie relatif moyen des retraités est certes légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population, mais il baisse depuis plusieurs années. Selon le Conseil d’orientation des retraites, il devrait être, dans les prochaines décennies, inférieur de plus de 15 % au niveau de vie des Français, en raison de l’application des réformes des retraites et des indexations partielles des pensions. La photographie d’aujourd’hui ne vaudra pas pour demain.

L’atonie de la consommation n’est pas imputable aux seuls baby-boomers

Le contexte et des évolutions structurelles des comportements expliquent cette situation. Depuis cinq ans, les ménages sont confrontés à une série de chocs qui les incitent à la prudence. L’incertitude n’est jamais bonne pour la consommation car elle se transforme rapidement en inquiétude sur le niveau de vie. Une bulle de pessimisme s’est mise en place en France. Les ménages diffèrent leurs dépenses importantes et épargnent les gains de pouvoir d’achat dont ils peuvent bénéficier.

Un effet Ricardo-Barro

Quand un État accroît son déficit public, son endettement s’accroît. Les ménages anticipent une hausse des impôts pour rembourser ce dernier. Par prudence, ils augmentent leur taux d’épargne pour s’y préparer. Ce surcroît d’épargne vient neutraliser en partie l’effet stimulant du déficit public sur la demande. Cette hypothèse est appelée effet Ricardo-Barro. Défendue par David Ricardo au XIXe siècle, elle a été formalisée par Robert Barro dans les années 1970.

La dégradation des comptes publics en France ces dernières années pourrait ainsi expliquer une partie de la hausse du taux d’épargne, les ménages craignant une hausse des impôts et une réduction des prestations sociales, ce qui augmenterait leur contribution.

La crainte du retour du chômage

Le taux de chômage est relativement stable depuis plusieurs trimestres, autour de 7,5 %. Néanmoins, les ménages craignent son augmentation, ce qui pourrait peser sur leurs arbitrages.

La progression du nombre de faillites les incite à la prudence. En 2024, ce nombre a été de 67 000 défaillances et devrait se situer entre 65 000 et 70 000 en 2025. Il y a un léger effet de rattrapage après une période atypique entre 2020 et 2023, durant laquelle le nombre de faillites avait été faible en raison des mesures de soutien des pouvoirs publics aux entreprises (mesures liées au Covid et à la guerre en Ukraine).

Un effet vieillissement de la population

Le taux d’épargne est corrélé à l’âge moyen de la population. Le taux d’épargne des seniors, et notamment des retraités, est plus élevé que celui des jeunes actifs. Ce phénomène est constaté en France comme en Allemagne, et plus largement dans tous les pays confrontés au vieillissement démographique.

Les plus de 50 ans ont moins de charges de remboursement d’emprunt immobilier et moins de dépenses d’équipement de leur logement. Celles liées aux enfants ont également tendance à baisser. Le taux d’épargne des retraités atteint ainsi 25 %, soit six points de plus que la moyenne. Les retraités épargnent par habitude, par crainte d’une baisse de leur pouvoir d’achat, pour faire face à une hausse de leurs dépenses de santé ou à une éventuelle dépendance. Ils épargnent enfin pour leurs enfants, petits-enfants ou conjoint.

Des changements de comportement dans la consommation

Les ménages ont tendance à modifier leur comportement en matière de consommation. Ils privilégient les services au détriment des achats de biens. Ils optent de plus en plus pour les achats en ligne et pratiquent de plus en plus l’achat/vente de biens d’occasion. Le vieillissement de la population se traduit également par une hausse des dépenses de services (services domestiques, santé, loisirs).

En matière de loisirs, les ménages dépensent moins en hôtels et en restaurants et plus en locations saisonnières. Même s’il faut rester prudent avec les premières remontées statistiques de la saison estivale, les estimations de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) soulignent une baisse de la fréquentation des restaurants de près de 25 % à 30 %.

En 2024 et en 2025, les ménages n’ont pas investi les gains de pouvoir d’achat dans la consommation. Ils les ont plutôt épargnés. Or, avec la baisse de l’inflation, ces gains ne sont pas négligeables, autour de 2 à 3 %. De même, les revenus tirés de l’épargne n’en sont pas sortis : ils sont capitalisés, à la différence de la pratique américaine.

Un rebond fragile sur le marché de l’immobilier

Entre 2019 et 2024, le nombre de transactions immobilières a diminué de 25 %. Il est passé en dessous de 800 000 en 2024. Avec la baisse des taux d’intérêt, une reprise était constatée depuis le début de l’année. Les taux d’intérêt pour les emprunts immobiliers sont en France passés en moyenne de 4,2 % sur 20 ans en 2023 à 3,2 % en juin 2025. Selon les projections du groupe SeLoger-MeilleursAgents, le nombre de transactions devrait augmenter de 8,2 % en 2025, pour atteindre près de 925 000 ventes. Les prix ont renoué avec la hausse (+0,8 % en moyenne au niveau national, entre septembre 2024 et septembre 2025, selon SeLoger). Sur un an, ils augmentent de 2,3 % à Paris, de 2,5 % à Lyon ou de 3,5 % à Bordeaux, toujours selon SeLoger. Seules certaines villes où les prix s’étaient envolés continuent de voir leurs prix baisser, comme Rennes (-4 %), qui avait connu une hausse de 60 % entre 2015 et 2022.

Les craintes concernant la stabilité politique pourraient affecter le marché du logement. En juin 2024, la dissolution avait gelé les transactions plusieurs semaines. Le marché était finalement reparti en septembre.

Avec l’augmentation des taux longs, certaines banques nationales ont déjà relevé leurs taux, en août ou en septembre, de 0,05 % à 0,10 %. Il s’agit d’un signal de hausse après presque deux ans de baisse.

Dans ce contexte, beaucoup d’acteurs anticipent une hausse du coût des emprunts plus importante que les ajustements de ces dernières semaines. Au-delà de 3,5 %, les taux deviennent dissuasifs, d’autant plus que l’inflation est faible.

La nouvelle crise politique : quel effet sur l’économie française ?

La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 avait entraîné une perte de 0,1 point de PIB en 2024, et de 0,3 point en 2025, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Depuis le début de l’année, la croissance avait fait preuve de résilience. Après une modeste hausse de 0,1 % au cours des trois premiers mois de l’année, le PIB a progressé de 0,3 % au deuxième trimestre, un chiffre meilleur que prévu. L’atteinte de l’objectif de croissance de 0,7 % sur l’année n’est pas hors de portée, sous réserve que la consommation ne s’effondre pas d’ici la fin de l’année.

Accuser les baby-boomers d’être responsables de l’atonie de la consommation relève du raccourci facile. Certes, les retraités épargnent plus que les actifs, mais ce réflexe s’inscrit dans une dynamique bien plus large : peur du chômage, inquiétude face à la dette publique, vieillissement démographique, incertitudes politiques. L’économie française se trouve ainsi prisonnière d’un paradoxe : jamais les ménages n’ont eu autant de capacités financières, et jamais ils n’ont été aussi prudents dans leur utilisation. L’argent existe, mais il dort. Plus qu’une « génération égoïste », c’est une société inquiète qui se révèle. Tant que la confiance ne sera pas restaurée, la consommation restera bridée, et la croissance française continuera de buter sur ce mur invisible : celui de la peur de l’avenir.

Stabilité de l’inflation en zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 2,1% en août 2025, contre 2,0% en juillet selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.

S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en août (3,2%, comparé à 3,3% en juillet), suivi des services (3,1%, comparé à 3,2% en juillet), des biens industriels hors énergie (0,8%, stable comparé à juillet) et de l’énergie (-1,9%, comparé à -2,4% en juillet).

Cercle de l’Epargne – données Eurostat

Le Canada ou comment sortir de l’ombre de son voisin encombrant ?

Le Canada, vaste territoire bordé par trois océans, disposant de ressources énergétiques et minières et dont la population dispose d’un niveau de compétences élevé, est confronté, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche à un ralentissement économique majeur et plus globalement à un problème de modèle de croissance. Pendant des années, le Canada a vécu dans l’ombre porté des Etats-Unis en bénéficiant de la multiplication des échanges croisés

La conjoncture : le choc tarifaire et le ralentissement

Depuis le début de l’année, le Canada subit de plein fouet les conséquences de la nouvelle politique commerciale protectionniste  des Etats-Unis . Le produit intérieur brut a reculé de 2 % au premier trimestre puis de 1,6 % au deuxième, en rythme annualisé.  Près des trois quarts des exportations canadiennes prennent la route des États-Unis. Les surtaxes américaines sur l’automobile, l’acier et l’aluminium ont provoqué une contraction brutale des échanges et font provoqué un déficit de la balance des paiements courants de 21 milliards de dollars au deuxième trimestre.

Pour le moment, le marché du travail résiste, avec un chômage autour de 6,9 %, tandis que l’inflation reflue à 1,7 % en juillet, offrant à la Banque du Canada la possibilité de stabiliser son taux directeur à 2,75 %. Les mises en chantier demeurent dynamiques – environ 260 000 unités annualisées en juillet – mais l’accès au logement reste tendu du fait de l’augmentation de la population.

Les finances publiques : une rigueur relative

Sur le plan budgétaire, le Canada cultive une image de prudence. Le déficit fédéral devrait avoisiner 1,5 % du PIB en 2024-2025, avec une dette publique autour de 42 % du PIB, bien en deçà de la moyenne des pays de l’OCDE. En agrégeant le niveau fédéral et provinces, la dette nette avoisine 75 % du PIB.

La productivité : un talon d’Achille

Depuis une quinzaine d’années, la productivité est le maillon fiable de la croissance canadienne. L’investissement en machines, en technologies de l’information et en capital immatériel demeure trop faible, la recherche-développement plafonne à 1,7 % du PIB contre 3 % aux États-Unis. La Banque du Canada parle d’« urgence nationale ». Sans rebond de la productivité, le potentiel de croissance restera limité, incapable de soutenir à la fois des salaires dynamiques, une transition énergétique coûteuse et un vieillissement démographique inéluctable.

L’énergie et les ressources : un levier stratégique

Le Canada dispose d’un atout majeur la richesse de ses ressources naturelles. L’extension de l’oléoduc Trans Mountain, entrée en service en mai 2024, a triplé la capacité d’acheminement du brut vers la côte Pacifique. Elle permet aux producteurs d’échapper au tête-à-tête américain en exportant vers l’Asie. De même, le terminal LNG Canada, qui a expédié son premier cargo de gaz naturel liquéfié à l’été 2025 permet au Canada de devenir un acteur global des marchés pétroliers et gaziers. En diversifiant ses débouchés, le Canada accroît sa souveraineté et renforce son poids dans les négociations commerciales, tout en contribuant à la sécurité énergétique d’alliés européens inquiets des aléas russes ou moyen-orientaux.

L’Europe : un partenaire naturel mais encore distant

L’Union européenne apparaît comme un partenaire alternatif des Etats-Unis. Depuis l’entrée en vigueur provisoire de l’accord CETA en 2017, les échanges bilatéraux ont progressé de plus de 60 %. Pourtant, l’accord n’est pas ratifié par plusieurs États membres, dont la France et l’Italie, ce qui entretient une incertitude juridique. Les flux existent, mais l’intégration reste inachevée. Les deux parties sont pour le moment gagnantes mais les échanges de part et d’autre de l’Atlantique demeure limités. Il y a une réelle possibilité d’améliorer les flux tant en volume qu’en valeur. Le Canada souffre d’un manque d’entreprises installées en Europe à la différence des Etats-Unis qui peuvent compter sur leur multinationales.

Au-delà du commerce, les complémentarités sont évidentes. L’Europe recherche des matières premières critiques – cobalt, nickel, lithium – que le Canada peut fournir dans un cadre de gouvernance démocratique et stable. Des alliances se sont tissées sur l’énergie verte, l’hydrogène, la défense. Le Canada, de son côté, voit dans l’Europe un débouché alternatif, un partenaire technologique et un contrepoids à la dépendance américaine. Mais ces promesses n’atteindront leur pleine portée que si Ottawa investit dans ses capacités minières, dans ses infrastructures portuaires, et si Bruxelles parvient à surmonter ses réticences politiques internes.

Un potentiel contrarié

Le Canada a les moyens de renforcer son poids économique à la condition de réduire sa dépendance aux Etats-Unis. Celle-ci s’est avérée pendant des années gagnante et facile en raison de la proximité et de la langue. Le Canada possède une culture qui diffère de celle des Etats-Unis sur plusieurs points. En matière de protection sociale, le pays ressemble ainsi à ceux de l’Union européenne.  Le Canada, fidèle à son image de pays modéré et prudent, a souvent préféré les compromis à l’audace. Mais à l’heure des transitions énergétique, géopolitique et démographique, c’est précisément d’audace dont il a besoin.