10 janvier 2025

Conjoncture – inflation – emploi – consommation – industrie – confiance

Confiance : toujours en berne en France

En décembre dernier, la confiance des ménages, en France, s’est à nouveau dégradé.  À 89, l’indicateur de l’INSEE qui la synthétise baisse d’un point et reste au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2024). La situation politique et les annonces de plans de licenciement expliquent cette détérioration.

En décembre, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée est stable et demeure légèrement au-dessous de sa moyenne de longue période. Celui relatif à leur situation financière future diminue d’un point et s’éloigne légèrement de sa moyenne de longue période.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun, dans la situation économique actuelle, de faire des achats importants est stable. Le solde associé reste bien au-dessous de sa moyenne de longue période.

En décembre 2024, l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne, actuelle comme future, s’améliore à nouveau et les soldes d’opinion associés gagnent tous deux un point. Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de longue période. La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner diminue. Le solde d’opinion correspondant perd quatre points, après avoir gagné deux points en novembre 2024. Il demeure bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

Malgré la baisse de l’inflation, en décembre, l’opinion des ménages sur le niveau de vie passé et futur en France continue de se détériorer. Le solde relatif au niveau de vie futur perd quatre points et celui relatif au niveau de vie passé en perd trois. Ces deux soldes se maintiennent bien au-dessous de leur moyenne de longue période. Le ressenti est en opposition avec les statistiques de l’INSEE concernant l’inflation. Le pouvoir d’achat des ménages s’améliore nettement depuis plusieurs mois mais les Français ressentent toujours les hausses passées des prix.

En décembre 2024, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent de nouveau fortement. Le solde correspondant gagne dix points, après en avoir gagné neuf en novembre 2024, et atteint son plus haut niveau depuis mai 2021. Il demeure bien au-dessus de sa moyenne de longue période. Même si le taux de chômage est stable depuis plusieurs mois autour de 7,5 % de la population active, les Français ont durement ressenti les annonces concernant des plans de licenciements et des faillites d’entreprises.

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Inflation maitrisée en France

Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 1,3 % en décembre 2024, comme en novembre. Le léger rebond des prix de l’énergie serait compensé par la baisse un peu plus accentuée qu’en novembre des prix des produits manufacturés et par le ralentissement de ceux de l’alimentation qui se stabiliseraient. Les prix des services et du tabac évolueraient sur un an aux mêmes rythmes que ceux du mois précédent.

Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,2 % en décembre 2024 (après ‑0,1 % en novembre). Cette hausse s’expliquerait par celle des prix des services notamment ceux des transports, et dans une moindre mesure par celle des prix de l’énergie, plus particulièrement des produits pétroliers. À l’inverse, les prix des produits manufacturés baisseraient par rapport à novembre, tandis que ceux de l’alimentation et du tabac seraient stables ou quasi stables par rapport au mois précédent.

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 1,8 % en décembre 2024, après +1,7 % en novembre. Sur un mois, il augmenterait de 0,2 % après ‑0,1 % le mois précédent.

L’inflation a été d’environ 2 % pour l’ensemble de l’année 2024, contre 4,9 % en 2023 et 5,2 % en 2022.

Cercle de l’Epargne – donnés INSEE

Légère augmentation de l’inflation en zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 2,4% en décembre 2024, contre 2,2% en novembre selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.

S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, les services devrait connaître le taux annuel le plus élevé en décembre (4,0%, comparé à 3,9% en novembre), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (2,7%, stable comparé à novembre), des biens industriels hors énergie (0,5%, comparé à 0,6% en novembre) et de l’énergie (0,1%, comparé à -2,0% en novembre).

Cercle de l’Epargne – données Eurostat

Stabilité du chômage en Europe

En novembre 2024, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était, selon Eurostat, de 6,3 %, stable par rapport au taux enregistré en octobre 2024 et en baisse par rapport au taux de 6,5 % enregistré en novembre 2023. Le taux de chômage de l’Union européenne (UE) était de 5,9 % en novembre 2024, également stable par rapport au taux enregistré en octobre 2024 et en baisse par rapport au taux de 6,1% enregistré en novembre 2023.

Eurostat estime qu’en novembre 2024, 12,968 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, dont 10,819 millions dans la zone euro.

Cercle de l’Epargne – données Eurostat

Augmentation modeste de la production industrielle française en novembre

En novembre, la production augmente, en France, selon l’INSEE,  légèrement sur un mois dans l’industrie manufacturière (+0,2 %, après ‑0,1 % en octobre 2024) et dans l’ensemble de l’industrie (+0,2 % après ‑0,3 %).

La production a augmenté dans la fabrication de matériels de transport (+3,8 % après ‑2,6 %). Elle est en hausse notamment dans l’industrie automobile (+5,8 % après ‑3,4 %) et dans la fabrication d’autres matériels de transport (+2,6 % après ‑2,1 %). Elle est quasi stable dans les industries extractives, énergie, eau (+0,1 % après ‑1,0 %) et dans la cokéfaction et le raffinage (+0,1 % après +4,7 %). Elle est stable dans la fabrication d’« autres produits industriels » (après ‑0,2 % en octobre). À l’opposé, la production baisse de nouveau dans les industries agro-alimentaires (‑0,7 % après ‑0,4 %) et se replie dans la fabrication de biens d’équipement (‑0,7 % après +1,5 %).

La production cumulée des trois derniers mois (septembre à novembre 2024) est, selon l’INSE, inférieure de 1,4 % à celle des trois mêmes mois de l’année précédente dans l’industrie manufacturière, et de 0,9 % dans l’ensemble de l’industrie. Sur cette période, la production est en recul dans la fabrication de matériels de transport (‑5,3 %). La production l’industrie automobile a notamment diminué de 13,4 %.. La production baisse également dans la fabrication de biens d’équipement (‑3,1 %), la fabrication d’« autres produits industriels » (‑0,8 %) et la cokéfaction et le raffinage (‑0,9 %). À l’opposé, elle est en hausse dans les industries extractives, énergie, eau (+1,7 %) et les industries agro-alimentaires (+1,0 %).

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Hausse de la consommation française en novembre

En novembre, les dépenses de consommation des ménages en biens ont, selon l’INSEE, augmenté, en France, sur un mois (+0,3 % en volume après -0,3 % en octobre 2024 – données révisées). Ce rebond s’explique principalement par l’augmentation des achats de biens fabriqués (+0,9 %) et, dans une moindre mesure, par l’augmentation de la consommation alimentaire (+0,3 %). La consommation d’énergie, quant à elle, diminue de nouveau (-0,8 %).

INSEE