30 juillet 2022

D’HIER A AUJOURD’HUI – croissance – inflation – emploi – internet – immobilier

France, l’extérieur porte la croissance malgré l’inflation

Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une croissance de +0,5 % en volume faisant suite à un repli de 0,2 % au premier trimestre. Une fois n’est pas coutume, le commerce extérieur a porté la croissance à la différence de la consommation. L’investissement est également resté dynamique. Le taux de croissance de la France est supérieur aux attentes mais inférieur à la moyenne de la zone euro.

La consommation des ménages s’est contractée au deuxième trimestre de 0,2 % après un recul de 1,3 % au premier. Compte tenu de l’inflation et de ses conséquences sur le pouvoir d’achat, la diminution de la consommation est mesurée et cela d’autant plus que les ménages rechignent à puiser dans leur épargne « covid ».

Si les achats de biens reculent pour le deuxième trimestre consécutif (-1,3 % après  -2,1 % au 1er trimestre), la consommation en services augmente de +1,5 % après +0,0 %, ce sont les services d’hébergement-restauration qui connaissent un essor important (+8,9 % après -2,5 %) tout comme les services de transport (+4,8 % après +4,0 %). Les Français consomment moins de biens industriels mais partent en week-end ou en vacances. Par ailleurs, le retour des touristes internationaux permet une reprise du secteur du tourisme. Il augmente de +0,6 % dans le secteur des services après +1,0 %, notamment en information-communication (+1,8 % après +2,7 %) et en services aux entreprises (+1,7 % après -0,4 %). À l’inverse, l’investissement en produits manufacturés est stable ce trimestre (+0,0 % après -1,2 %), tandis que la celui en construction diminue (-0,5 % après +1,0 %).

La contribution du commerce extérieur est nettement positive ce trimestre (+0,4 point, après +0,1 point au trimestre précédent). Les exportations progressent de nouveau (+0,8 % après +1,6 %), tirées notamment par les services de transport (+6,3 % après +5,0 %) et les dépenses des voyageurs étrangers en France (+8,6 % après + 5,0 %). En revanche, les exportations de biens se replient (-0,6 % après +1,4 %) en lien avec les difficultés que rencontrent le secteur industriel depuis de nombreux mois, notamment dans les matériels de transport (-3,8 % après +11,5 %) et l’agro-alimentaire (-1,7 % après + 0,1 %).

Les importations ont diminué au deuxième trimestre de -0,6 % après +1,2 % au trimestre précédent. Les importations de biens diminuent (-0,4 % après +1,2 %), notamment celles de pétrole raffiné (-9,9 % après -22,2 %) et celles d’autres biens manufacturés (–1,5 % après +2,8 %), malgré le rebond des importations de matériels de transport (+3,7 % après -5,1 %). Les importations de services (hors tourisme) se replient également, de manière plus modérée (-0,2 % après +1,6 %). Enfin, les dépenses des touristes français à l’étranger se contractent nettement (-2,0 % après -2,2 %). La baisse des importations signifie que la hausse de la demande globale (extérieure et intérieure) ce trimestre a été satisfaite par une augmentation de de la production, ce qui est encourageant.

La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est faiblement positive au deuxième trimestre 2022 (+0,1 point).

La production totale (biens et services) a progressé de +0,7 % au deuxième trimestre, après +0,2 % au trimestre précédent), notamment dans les services marchands (+1,4 % après +0,3 %). La production en services d’hébergement-restauration est particulièrement dynamique avec une hausse de +6,7 % après -2,1 % au trimestre précédent. La production en services de transport a atteint +3,8 % après +1,3 %. Les services aux entreprises (+1,2 % après +0,6 %) et les services aux ménages (+1,5 % après +0,4 %) sont également progression. En revanche, la production dans la construction baisse ce trimestre (-0,5 % après +0,6 %).

La production de biens progresse plus modérément que la production de services ce trimestre (+0,2 %, comme au trimestre précédent). En particulier, la production des branches manufacturières ralentit après le rebond enregistré au premier trimestre (+0,6 % après +1,3 %). La production de matériels de transport rebondit (+4,9 % après -2,3 %) mais reste très dégradée par rapport à son niveau d’avant la crise sanitaire.

La France a réussi à échapper à la récession, à la différence des États-Unis. Le soutien apporté par les pouvoirs publics au pouvoir d’achat des ménages n’y est pas pour rien. L’État, via l’endettement, prend en charge une grande partie des effets générés par l’inflation. Le troisième trimestre 2022 devrait s’inscrire dans la même ligne que le deuxième, porté par les activités de tourisme et le retour des étrangers en France. La France devient de plus en plus un pays à dominante touristique, l’industrie peinant à regagner les parts de marché perdus depuis 2019. La fin de l’année dépendra de l’évolution des cours du pétrole et du gaz à la rentrée.

Rebond de croissance en zone euro

Au cours du deuxième trimestre, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,7 % dans la zone euro et de 0,6 % dans l’Union européenne (UE), par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation rapide préliminaire publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du premier trimestre 2022, le PIB avait augmenté de 0,5 % dans la zone euro et de 0,6 % dans l’Union. Parmi les États membres pour lesquels les données pour le premier trimestre 2022 sont disponibles, la Suède (+1,4 %) a enregistré la hausse la plus importante par rapport au trimestre précédent, suivie de l’Espagne (+1,1 %) et de l’Italie (+1,0 %). Des baisses ont été enregistrées en Lettonie (-1,4 %), en Lituanie (-0,4 %) et au Portugal (0,2%). Les taux de croissance par rapport à l’année précédente ont été positifs pour tous les pays. La France se classe en-dessous de la moyenne de la zone euro mais au-dessus de l’Allemagne qui est toujours affectée par la faiblesse des exportations de biens industriels.

Eurostat

États-Unis, deuxième baisse consécutive du PIB

Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a diminué de 0,9 % en rythme annualisé au 2ème trimestre, après avoir reculé de 1,6 % au premier trimestre selon les chiffres publiés jeudi 28 juillet par le département du commerce. Si sur un plan théorique, deux trimestres de recul du PIB signifient la survenue d’une récession, la Maison Blanche en rejette vigoureusement l’idée. La proximité des élections de mi-mandat, le 8 novembre, peut justifier cette communication. Pour expliquer sa position, le Président Joe Biden met en avant la bonne tenue de l’emploi et des investissements. La croissance de l’emploi aux États-Unis a été en moyenne de 456 700 postes par mois au cours du premier semestre de l’année, ce qui a entraîné une forte hausse des salaires. La consommation des ménages s’est, elle, maintenue grâce aux dépenses dans les services.

Le département du commerce précise que le recul du PIB reflète des baisses d’investissement des entreprises et d’achats de logement de la part des ménages. Le gouvernement fédéral, les États et les administrations locales ont également freiné leurs dépenses. L’administration américaine et la FED suivent avant tout l’inflation et l’emploi et non la croissance pour opérer leurs choix de politiques monétaires et économiques. Pour le moment, la récession serait avant tout technique et ponctuelle, ne nécessitant pas une intervention de la part des pouvoirs publics. La hausse des taux devrait néanmoins se traduire par un ralentissement des prêts aux ménages et freiner leurs dépenses d’investissement et de consommation dans les prochains mois.

L’inflation au plus haut depuis les années 1980

Sur un an, selon l’INSEE, les prix à la consommation en France augmenteraient de 6,1 % en juillet après +5,8 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation serait due à une accélération des prix des services en lien avec la période estivale, de l’alimentation et – dans une moindre mesure – des produits manufacturés. Les prix de l’énergie ralentiraient. Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 6,8 %, après +6,5 % en juin. Sur un mois, il croîtrait de 0,3 %, après +0,9 % le mois précédent. Le résultat du mois de juillet est à interpréter avec prudence. À la rentrée tout dépendra de l’évolution du prix de l’énergie et de la transmission éventuelle aux salaires de la hausse des prix des derniers mois. 

Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,3 %, après +0,7 % en juin. Les prix de l’énergie se replieraient nettement, du fait des prix des produits pétroliers. La baisse serait également marquée pour les prix des produits manufacturés, notamment ceux de l’habillement et des chaussures en raison des soldes d’été. Les prix des services et de l’alimentation accéléreraient.

INSEE

Pour la zone euro, le taux d’inflation annuel est estimé à 8,9 % en juillet, contre 8,6 % en juin selon une estimation d’Eurostat.

S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juillet (39,7 %, comparé à 42,0 % en juin), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (9,8 %, comparé à 8,9 % en juin), des biens industriels hors énergie (4,5 %, comparé à 4,3 % en juin) et des services (3,7 %, comparé à 3,4 % en juin).

L’inflation mine le moral des Français

La résurgence de l’inflation et les annonces de l’arrivée d’une prochaine récession conduisent à une perte de confiance chez les ménages en France. Malgré les aides de l’État, les Français sont inquiets. Ils estiment que leur pouvoir d’achat est en baisse et qu’ils peuvent moins épargner qu’auparavant.

En juillet, pour le septième mois consécutif, l’indice de l’INSEE qui mesure la confiance des ménages continue de diminuer. À 80, l’indicateur qui la synthétise perd deux points et reste ainsi bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021).

INSEE

En juillet, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée perd un point, tout comme celui relatif à leur situation financière personnelle future. Le solde associé à l’opportunité de faire des achats importants recule lui aussi de nouveau et perd trois points ce mois-ci. Cette appréciation est en lien avec celle sur l’inflation. En juillet, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois a, de nouveau, augmenté. Le solde correspondant gagne un point et se situe au plus haut niveau depuis l’été 2008. La part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois continue de baisser ; le solde diminue d’un point, demeurant néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période. Toujours en lien avec l’inflation, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue de nouveau. Le solde correspondant perd cinq points et reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois baisse également. Le solde correspondant perd trois points et reste lui aussi nettement inférieur à sa moyenne.

Même si dans les faits, les ménages continuent à mettre de l’argent de côté, ils sont plus nombreux en juillet qu’en juin, à indiquer que leur capacité actuelle et future d’épargne diminue. Le solde sur l’opportunité d’épargner perd quant à lui deux points. Ces trois soldes demeurent cependant au-dessus de leur moyenne de longue période.

Avec les tensions économiques qui augmentent et malgré les bons résultats en matière de chômage, en juillet, les craintes des ménages concernant son évolution augmentent légèrement. Le solde correspondant augmente de trois points mais demeure à un niveau très bas.

Demandeurs d’emploi, poursuite de la baisse malgré l’affadissement de la croissance

En moyenne au deuxième trimestre 2022, en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’établit à 5 152 100. Parmi elles, 2 944 700 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 2 207 500 exercent une activité réduite (catégories B, C).

En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a diminué de 0,6 % (-18 100) ce trimestre et de 15,6 % sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C diminue de 1,8 % sur ce trimestre (-92 100) et de 9,1 % sur un an.

En France (y compris les départements-régions d’outre- mer, hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 165 900 pour la catégorie A. Il diminue de 0,8 % sur le trimestre (-15,1 % sur un an). Pour les catégories A, B, C ce nombre s’établit à 5 436 100. Il diminue de 1,7 % sur ce trimestre et de 8,9 % sur un an.

Si la contraction du nombre de demandeurs d’emploi se poursuit, elle se ralentit en lien avec l’affaiblissement de la croissance. Cette réduction est à mettre en parallèle avec les difficultés croissantes que rencontrent les chefs d’entreprise pour recruter.

DARES

Pour une modernisation du régime fiscal de l’immobilier

Au sein de l’OCDE et tout particulièrement en France, le logement constitue le principal actif pour la plupart des ménages. Il représente en moyenne plus de 60 % du patrimoine de ces derniers. Avec l’augmentation sans précédent des prix de l’immobilier au cours des trois dernières décennies, les ménages les plus aisés ont concentré une part croissante de l’immobilier. Il est, en revanche, de plus en plus difficile pour les jeunes ménages d’accéder à la propriété immobilière.

L’OCDE a publié un rapport qui procède à une comparaison et à une évaluation détaillées des taxes sur l’immobilier dans les États membres de l’organisation. Il révèle que de nombreux pays recourent à des impôts sur la propriété immobilière reposant sur des valeurs cadastrales obsolètes comme en France avec la taxe foncière. Ces impôts ont un faible rendement tout en générant d’importantes inégalités. De nombreux pays disposent également d’impôts sur les transactions immobilières (droits de mutation et plus-values). L’OCDE les juge peu performants car ils freinent la mobilité résidentielle. L’organisation internationale souligne que la plupart des pays exonèrent totalement les plus-values sur la résidence principale. Certains pays ont institué des dispositifs d’allégement fiscal en faveur des résidences principales, notamment la déductibilité des intérêts d’emprunt, alors même que ces incitations n’ont pas de réel effet sur l’accession à la propriété. Comme l’a souligné également la Cour des Comptes, les incitations fiscales nourrissent plus qu’elles ne les combattent les hausses de prix.

L’OCDE souligne qu’il est nécessaire d’appréhender les réformes au regard de l’ensemble des politiques fiscales. Pour accroître l’efficacité du marché du logement et améliorer l’équité, le rapport suggère aux pays de renforcer le rôle des impôts récurrents sur la propriété immobilière, notamment en veillant à ce qu’ils reposent sur des valeurs cadastrales régulièrement mises à jour, et d’abaisser les impôts sur les transactions immobilières. Elle recommande de réduire ou de plafonner certaines incitations fiscales afin de limiter les distorsions et de freiner les tensions sur les prix de l’immobilier. Elle propose de privilégier les dispositifs incitant à la rénovation énergétique des bâtiments et favorables aux ménages à revenus modestes. Elle rappelle que le secteur résidentiel génère 17 % des émissions de CO2.

Le rapport souligne que pour être menées avec succès, les réformes de la fiscalité immobilière doivent être planifiées avec soin et s’adapter aux évolutions macroéconomiques, en particulier dans un contexte d’inflation élevée et de hausse des taux d’intérêt.

La France qui souffre d’un manque de logements depuis des années devrait sans nul doute s’inspirer des recommandations de l’OCDE. L’immobilier bénéficie dans notre pays d’importantes aides, près de 40 milliards d’euros, qui n’ont pas permis de relancer la construction ni de faciliter l’accès à la propriété des jeunes ménages. Le taux de possession de la résidence principale en France plafonne depuis des années autour de 58 %.

Internet, les Français vigilants

En 2021, 51 % des utilisateurs d’Internet résidant en France hors Mayotte déclarent avoir vu au moins une information qu’ils jugent fausse ou peu fiable au cours des trois derniers mois, sur des sites d’information ou des médias sociaux.

63 % des Français présents sur les réseaux sociaux (la moitié des Français) ont vu au moins une information douteuse à leurs yeux. Les hommes estiment plus souvent que les femmes être victimes de fausses informations. Les personnes âgées de moins de 30 ans, les plus diplômées et celles qui ont des compétences numériques avancées se jugent plus exposés.

52 % des utilisateurs d’Internet déclarent avoir  été confrontés à au moins un problème de sécurité informatique au cours de l’année. 43 % des internautes ont reçu un message les invitant à se connecter à un site internet frauduleux (hameçonnage) et 22  % ont été redirigés vers un site frauduleux les invitant à fournir des informations personnelles lors d’une navigation internet. 4 % des utilisateurs ont subi une prise de contrôle de leur compte de réseau social ou de leur boîte mail et l’envoi de leur contenu à un tiers sans leur accord.

Les vols d’identité sur Internet concerneraient 1 % des internautes, mais engendrent cinq fois plus souvent une perte financière pour la victime (dans 15 % des cas, contre 3 % pour l’hameçonnage). 6 % des internautes ont déclaré avoir subi un usage frauduleux de leur carte de crédit. Le risque d’être la cible d’actes malveillants augmente avec la fréquence d’utilisation d’Internet. Un utilisateur quotidien sur deux a déjà rencontré ce type de problèmes, contre seulement un sur quatre pour ceux qui utilisent Internet moins d’une fois par semaine. À fréquence d’utilisation égale, le risque d’être victime d’un problème de sécurité croît avec l’âge, le revenu, le niveau de diplôme et les compétences numériques.

En 2021, 30 % des utilisateurs d’Internet se déclarent très préoccupés et 42 % préoccupés par le fait que leurs activités en ligne soient enregistrées pour qu’on leur propose des publicités ciblées.

59 % des utilisateurs d’Internet ont restreint ou refusé l’accès à leur position géographique, 59 % ont refusé l’usage de données personnelles dans un but publicitaire, 37 % ont limité l’accès à leur profil ou aux contenus postés sur leurs réseaux sociaux et 32 % ont changé les paramètres de leur navigateur afin d’interdire ou limiter les cookies. Seuls 25 % des internautes utilisent un logiciel de protection contre le tracking (logiciel qui limite la capacité à suivre les actions de l’internaute sur Internet), 24 % lisent la politique de confidentialité du site avant de fournir des informations personnelles et 9 % demandent la modification ou la suppression des données personnelles auprès d’un administrateur ou fournisseur d’accès. Seulement 18 % des internautes n’ont effectué aucune action pour limiter la mise à disposition de leurs données personnelles en ligne.

Les personnes aux compétences numériques faibles sont trois fois moins susceptibles d’entreprendre des actions pour protéger leurs données personnelles que les autres. À compétences numériques égales, les personnes âgées de 75 ans ou plus font le moins de restriction d’accès mais lisent 1,6 fois plus souvent la politique de confidentialité d’un site que les personnes âgées de 15 à 29 ans, et utilisent davantage un logiciel contre le tracking. Les plus diplômés, les plus aisés et les habitants de France métropolitaine limitent davantage l’accès à leurs données en ligne que les autres.

La préoccupation plus globale en matière de risques liés à Internet a aussi un effet sur les pratiques en ligne des internautes. En 2019, les craintes en matière de sécurité sur Internet ont empêché 76 % des internautes de pratiquer au moins une activité en ligne au cours de l’année : 33 % des utilisateurs d’Internet au cours des trois derniers mois avaient renoncé à commander ou acheter des produits ou des services en ligne, 17 % à gérer leur compte bancaire en ligne, 10 % à communiquer avec l’administration en ligne et 27 % à utiliser Internet depuis un réseau Wifi public.

Le fait de limiter les activités en ligne est plus répandu parmi les plus diplômés (86 % des titulaires d’un diplôme de niveau Bac+3 se limitent dans leurs activités, contre 69 % des personnes sans diplôme), les cadres et professions libérales (88 %, contre 74 % des ouvriers) et les plus aisés (81 % du cinquième le plus riche de la population, contre 75 % pour le cinquième le plus pauvre). Néanmoins, les plus aisés renoncent moins fréquemment que les autres à gérer leur compte bancaire en ligne à cause de craintes de sécurité.

Si 83 % des personnes qui ont rencontré un problème de sécurité dans l’année ont limité ou arrêté au moins une activité sur Internet, la crainte de rencontrer des soucis de sécurité n’est pas toujours motivée par une mauvaise expérience passée. Ainsi, 43 % des personnes qui ont limité leurs activités sur Internet n’avaient pas rencontré de problèmes de sécurité au cours de l’année.