3 septembre 2022

D’HIER A AUJOURD’HUI – inflation – réchauffement climatique – chômage – consommation

La consommation française en léger recul en juillet

Selon l’INSEE, la consommation des ménages en biens en volume a diminué de 0,8% en juillet, après +0,1 % en juin. Ce recul est surtout lié à la nouvelle baisse de la consommation en biens fabriqués (-1,4 % après -0,7 %). La consommation alimentaire est également en baisse (-0,4 % après -0,3 %). La consommation en énergie se contracte (-0,4 % après +2,7 % en juin).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

L’inflation en léger en recul en France et au-dessus de 9 % en zone euro

Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE, en fin de mois, les prix à la consommation en France augmenteraient à 5,8 % en août, après +6,1 % le mois précédent. Cette baisse de l’inflation serait due au ralentissement des prix de l’énergie. Les prix des services progresseraient sur un an au même rythme que le mois précédent. Ceux des produits manufacturés et de l’alimentation (notamment hors produits frais) accéléreraient. En se référant le taux harmonisé retenu par Eurostat et permettant les comparaisons au sein de l’Union européenne, le taux d’inflation a été en France de 6,5 % en août, ce qui reste le plus faible de la zone euro dont la moyenne est désormais de 9,1 %. L’inflation, en Allemagne, s’est élevé à 8,8 %.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Sur un mois, en France, les prix à la consommation augmenteraient de 0,4 %, après +0,3 % en juillet. Les prix des produits manufacturés rebondiraient en raison de la fin des soldes d’été et ceux de l’alimentation accéléreraient. Les prix des services ralentiraient et la baisse des prix de l’énergie serait plus marquée qu’en juillet.

Des canicules et des territoires

La saison estivale 2022 a été marquée par des épisodes de canicules qui ont touché plusieurs régions françaises. Au cours des trente prochaines années, l’ensemble du territoire métropolitain sera exposé à une hausse du nombre de journées et de nuits anormalement chaudes lors des mois de juin, de juillet et d’août. Selon une étude de l’INSEE, une large partie du territoire, regroupant aujourd’hui près de 80 % de la population, subira de 16 à 29 journées anormalement chaudes en été, alors que cette exposition était inférieure à16 journées au cours des années 1976-2005. Les températures nocturnes seront également plus souvent anormales : certains territoires connaîtront jusqu’à 19 nuits anormalement chaudes, alors que le maximum était de 7 sur la période 1976-2005.

Les zones de montage fortement exposées

Au cours des trois décennies à venir (2021-2050), de nombreux espaces de basse montagne (moins de 1 000 mètres d’altitude) seront soumis à plus de 20 journées anormalement chaudes. Avant 2005, seuls quelques territoires du Massif central connaissaient plus de 15 journées anormalement chaudes. Les températures nocturnes y seront également plus souvent anormalement élevées. Le Massif central et son pourtour, les territoires à proximité du Jura, des Vosges et d’une partie des Alpes subiront localement plus de 11 nuits anormalement chaudes, alors que ce nombre n’excédait pas 7 avant 2005. Cette montée en température est amplifiée par la faiblesse des vents et par la création de dômes de chaleurs. Les zones littorales bénéficient des inversions de vents entre la journée et la nuit.

Dans les territoires de plaine d’Île-de-France, du Centre-Val de Loire, des Pays de la Loire et d’une large partie de la Nouvelle-Aquitaine, il y aura également une augmentation du nombre de jours de canicule. Il y aura entre 16 à 20 journées anormalement chaudes, contre moins de 15 avant 2005. La majorité de ces territoires sera soumise à un nombre plus élevé de nuits anormalement chaudes (entre 8 et 11), contre moins de 8 jusqu’au début des années 2000.

Sur les littoraux, les anomalies de chaleur seront moins fréquentes mais elles se multiplieront au cours des trois décennies à venir. Le nombre de journées anormalement chaudes sur ces territoires qui resteront les moins exposés passera en moyenne de 7 avant 2005 à 12 au cours des trois prochaines décennies. Le littoral méditerranéen subira des nuits tropicales bien plus fréquemment que les autres littoraux. Avec un réchauffement rapide de la mer Méditerranée, le climat de ces territoires ressemblera plus à celui en cours actuellement sous les tropiques avec la multiplication d’orages violents et de tornades. En 2022, la mer Méditerranée a connu une température de 2 à 4 degrés supérieurs à la moyenne de ces dernières années. En atteignant les 30 degrés en pleine mer, elle s’est ainsi rapprochée des températures des mers caribéennes amenant des poissons des zones tropicales à s’y développer.

Une part croissante de la population française soumise à des épisodes de canicule sévères.

L’INSEE évalue à 9,3 millions le nombre de personnes résidant dans les territoires où les anomalies de chaleur en journée seront les plus fréquentes (plus de 20 jours par été). Elles représentent 14 % de la population de France métropolitaine, soit un habitant sur sept. 68 % des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes et 47 % de ceux de Bourgogne-Franche-Comté seront exposés à plus de 20 journées anormalement chaudes au cours des mois de juin, juillet et août. Au cours de la période 1976-2005, aucun habitant n’était exposé à de telles anomalies. Il en sera de même pour 20 % des habitants d’Occitanie (principalement dans le Lot, l’Aveyron, le Tarn et le Tarn-et-Garonne), 14 % dans le Grand Est (Aube et Vosges) et 13 % en Nouvelle-Aquitaine (Creuse, Corrèze et Haute-Vienne).

Près des deux tiers de la population de France métropolitaine (65 %) résident au sein des territoires, majoritairement en plaine, où l’on comptera de 16 à 20 journées anormalement chaudes. Ainsi, presque tous les habitants d’Île-de-France et du Centre-Val de Loire, une large majorité de ceux des Pays de la Loire (89 %) et du Grand Est (86 %) et les trois quarts de ceux des Hauts-de-France (77 %) et de Nouvelle-Aquitaine (74 %) résident actuellement dans l’un de ces territoires.

Les populations de Bretagne, de Corse, de Normandie et de Provence-Alpes-Côte d’Azur seront moins exposées aux journées anormalement chaudes au cours des trois mois d’été, car les anomalies de chaleur affecteront un peu moins le littoral que l’intérieur des terres. En Bretagne et en Corse, seulement 13 % de la population habitent dans des zones qui subiront plus de 15 journées anormalement chaudes dans les trois prochaines décennies, 26 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 27 % en Normandie. Dans les autres régions comportant une façade maritime, cette proportion est bien supérieure. 71 % en Occitanie, 77 % dans les Hauts-de-France, 87 % en Nouvelle-Aquitaine, 89 % dans les Pays de la Loire et 100 % dans les cinq autres régions de France métropolitaine sans façade maritime.

Dans les espaces les plus densément peuplés, les grandes agglomérations, l’effet des îlots de chaleur urbains viendra aggraver celui des fortes chaleurs. Cet effet, parfois très localisé à l’échelle urbaine, n’est pas inclus dans les modélisations climatiques mais peut entraîner des conséquences sur la santé des personnes concernées.

Les populations en situation de fragilité accrue face au risque caniculaire

Les personnes âgées sont un peu plus exposées aux anomalies de chaleur que le reste de la population. Actuellement, 880 000 personnes de 75 ans ou plus, soit 16 % d’entre elles, résident dans les territoires qui seront les plus exposés en journée. En se restreignant aux territoires qui cumuleront en plus les anomalies nocturnes les plus importantes, elles sont 360 000, soit 7 % des personnes de 75 ans ou plus. Grâce à leur surreprésentation sur le littoral, elles sont cependant également un peu plus nombreuses dans les territoires les moins concernés (moins de 16 jours et moins de 8 nuits anormalement chauds) : 23 % d’entre elles y résident, contre 21 % en moyenne.

Les jeunes enfants, peu autonomes pour s’hydrater, sont également vulnérables lors de ces fortes chaleurs ; 400 000 enfants de moins de 6 ans, soit 13 % d’entre eux, résident dans un des territoires qui seront les plus exposés aux anomalies de chaleur, soit une part équivalente à celle de l’ensemble de la population. Comme observé en 2019 et 2020, ces fortes chaleurs pourront aussi se produire en période scolaire, ce qui pose la question de l’adaptation thermique des bâtiments scolaires. C’est ainsi que lors de la vague de chaleur de juin 2019, les épreuves écrites de l’examen du diplôme national du brevet ont été reportées et certaines municipalités ont décidé de fermer leurs écoles.

Les personnes les plus modestes sont aussi davantage vulnérables face aux fortes chaleurs, notamment en raison de leurs conditions de logement. Les logements des 20 % les plus modestes ont ainsi plus souvent une mauvaise performance énergétique, en partie à cause d’une moins bonne isolation. Logiquement, ces ménages sont aussi moins nombreux à engager des dépenses de rénovation énergétique. Actuellement, 1 180 000 personnes pauvres (soit 13 % d’entre elles) résident dans un territoire parmi les plus exposés aux chaleurs inhabituelles en journée. Parmi elles, 510 000 personnes (soit 6 % des personnes pauvres) habitent dans des territoires qui, en outre, sont les plus exposés aux anomalies de chaleur nocturnes. Par ailleurs, les personnes les plus marginalisées (populations sans-domicile ou en logement insalubre), qui peuvent rencontrer des difficultés accrues, ne sont pas comptabilisées ici.

Certains professionnels travaillant en extérieur sont plus exposés à la chaleur. Il s’agit des travailleurs agricoles, notamment des saisonniers estivaux, et des ouvriers de la construction. Dans les trois régions les plus exposées aux journées anormalement chaudes, près de 462 000 emplois relèvent de la construction en 2020. En Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, le secteur de la construction regroupe 7 % des emplois, en Bourgogne-Franche-Comté 6 % (comme en moyenne en France métropolitaine). En 2020, dans ces mêmes régions, près de 193 000 personnes travaillent dans l’agriculture.

La gestion des flux touristiques en question

Le réchauffement climatique pose la question de la prévention à réaliser auprès des touristes durant la période estivale comme cela a été démontré lors de l’épisode orageux qui a sévi en Corse au milieu du mois d’août. La multiplication des journées anormalement chaudes et des évènements climatiques violents oblige les pouvoirs publics à suivre l’évolution des flux de population, en particulier le nombre de touristes, pour calibrer les dispositifs de prévention et d’accueil d’urgence selon les territoires. En 2019, 56 millions de nuitées touristiques étaient enregistrées sur le littoral méditerranéen, soit 18 % de la fréquentation estivale en France métropolitaine. Sur ce littoral, où les températures de référence sont parmi les plus élevées, la population exposée aux journées anormalement chaudes est ainsi bien plus nombreuse que la seule population résidente évoquée jusqu’ici. L’adaptation des dispositifs de prévention est aussi un enjeu important dans la mesure où une partie de ces estivants sont moins habitués aux températures élevées du sud-est de la France, donc plus vulnérables que les populations locales.

Le chômage toujours en baisse dans la zone euro

En juillet, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était de 6,6 %, selon Eurostat, en baisse par rapport au taux de 6,7 % enregistré en juin 2022 et de 7,7 % enregistré en juillet 2021. Le taux de chômage de l’Union européenne (UE) était de 6,0 % en juillet 2022, en baisse par rapport au taux de 6,1 % au mois de juin 2022 et de 6,9 % en juillet 2021. Avec un taux de 7,5 %, la France se situe toujours au-dessus de la moyenne européenne.

Eurostat estime qu’en juillet, 12,959 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’UE, dont 10,983 millions dans la zone euro. Par rapport à juin 2022, le nombre de chômeurs a diminué de 113 000 dans l’Union et de 77 000 dans la zone euro. Par rapport à juillet 2021, le chômage a diminué de 1,854 millions dans l’UE et de 1,576 millions dans la zone euro.

Eurostat