8 octobre 2022

D’HIER A AUJOURD’HUI – minima sociaux – démographie – industrie

Près de 4,5 millions d’allocataires des minima sociaux en France

Fin 2020, selon la DARES, 4,47 millions de personnes sont allocataires d’un minimum social en France. En raison de la crise sanitaire, Ce chiffre a fortement progressé en 2020 (+4,4 %) par rapport à fin 2019. En incluant les conjoints et les enfants à charge, environ 7,1 millions de personnes sont couvertes par les minima sociaux, soit 11 % de la population. En 2020, les dépenses liées au versement des minima sociaux s’élèvent à 30,4 milliards d’euros (+6,8 % en un an), soit 1,3 % du produit intérieur brut (PIB).

Les Français à revenus modestes avaient en 2019, un niveau de vie mensuel inférieur à 1 645 euros. Ils représentent 40 % de la population française. Un peu plus d’un tiers des personnes modestes sont pauvres monétairement, au sens statistique du terme, c’est-à-dire que leur niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 102 euros par mois. Les personnes modestes sont, par rapport au reste de la population, plus jeunes et vivent davantage dans une famille monoparentale ou nombreuse (au moins trois enfants). Elles sont moins souvent en emploi ou à la retraite et davantage au chômage ou inactives non retraitées. Enfin, elles sont plus souvent en situation de handicap. Les chiffres de 2020 concernant les allocations sociales sont atypiques en raison de l’épidémie covid-19. Les prestations sociales ont joué le rôle indéniable d’amortisseur de la crise.

En 2019, les prestations sociales non contributives (prestations familiales, aides au logement, minima sociaux, garantie jeunes et prime d’activité) représentent 19 % du revenu disponible des ménages modestes et 38 % de celui des ménages pauvres. Joints à la fiscalité directe, ils réduisent de 7,6 points le taux de pauvreté qui s’élève à 14,6 % de la population métropolitaine vit sous le seuil de pauvreté en 2019, contre 22,2 % sans redistribution sociale. Ces allocations augmentent le niveau de vie des personnes pauvres de 335 euros par mois en moyenne.

Rebond technique des naissances en 2021 ?

En 2021, 742 100 naissances ont été enregistrées en France, soit, selon l’INSEE, 6 900 de plus qu’en 2020 (+0,9 %). La hausse est de 1,2 % quand on neutralise la différence de nombre de jours : 2 033 naissances en moyenne chaque jour en France en 2021, contre 2 009 en 2020. Cette remontée des naissances met fin à six années consécutives de baisse entre 2015 et 2020. Le nombre de naissances en 2021 reste cependant inférieur de 9,3 % à celui de 2014. Les années 2020 et 2021 ont été fortement touchées par l’épidémie de covid-19.

En lien avec le premier confinement, l’année 2021 a débuté avec une baisse des naissances très marquée. Sur la période allant de mi-décembre 2020 à mi-février 2021, les naissances ont diminué de plus de 10 % par rapport à l’année précédente. La fermeture durant le premier confinement des centres de procréation médicalement assistée expliquerait une partie ce recul. La baisse marquée du recours à l’interruption volontaire de grossesse en mai et juin 2020, traduit également le fait qu’il y a eu moins de conceptions pendant le premier confinement.

Après la période de confinement, la procréation a augmenté entraînant la hausse des naissances dès les mois de mars et avril 2021 (+4,6 % de naissances en plus en avril 2021 par rapport à avril 2020). Il y a eu un effet rattrapage. À partir du mois d’août 2021, qui correspond à la période située neuf mois après le deuxième confinement de novembre 2020, le nombre de naissances chaque mois devient très supérieur à celui des mêmes mois en 2020, et ce jusqu’à la fin de l’année. Compte tenu des restrictions de déplacements internationaux durant une grande partie des années 2020 et 2021, la part des enfants dont les deux parents sont nés à l’étranger a baissé entre 2019 et 2021 d’un point (17,2 % en 2019 puis 16,2 % en 2021), et celle des enfants ayant un parent né en France et un parent né à l’étranger est restée stable. Dans le même temps, celle des enfants nés de deux parents nés en France a augmenté (67,4 % des naissances en 2019, 68,6 % en 2021).

En janvier 2022, neuf mois après le troisième confinement d’avril 2021, les naissances sont à nouveau en recul (-2,9 % par rapport à janvier 2020, avant la pandémie). Les trois confinements n’ont donc pas eu les mêmes conséquences sur la natalité mais à leur fin, le nombre de naissances augmente. L’effet est temporaire. Dès le mois de mars 2022, un rapprochement avec celui des mêmes mois en 2020 est constaté. Globalement, sur le premier semestre, les naissances sont plus élevées en 2022 qu’en 2021 mais moindres qu’en 2020.

Un déficit de naissances persistant chez les mères les plus jeunes

Les naissances neuf mois après le premier confinement baissent fortement pour l’ensemble des femmes, mais encore plus pour les femmes les plus jeunes : -24,1 % de naissances en janvier 2021 par rapport à janvier 2020 pour les mères âgées de moins de 20 ans et -16,7 % pour celles de 20 à 24 ans, contre « seulement » -10,6 % pour les femmes âgées de 30 à 34 ans. La chute des naissances pour les femmes de moins de 25 ans se poursuit au sortir du confinement, quand pour les femmes de 30 ans ou plus, un effet rattrapage a été constaté. Pour les moins de 25 ans, le nombre de naissances à partir du mois d’août 2021, soit neuf mois après le deuxième confinement, reste inférieur à celui de l’année précédente.

Sur l’ensemble de l’année 2021, le nombre de naissances de mères de moins de 30 ans est en baisse par rapport à 2020, et en particulier pour les moins de 25 ans, -8,0 % pour les femmes de moins de 20 ans et -5,0 % pour les 20-24 ans. En 2022, les naissances d’enfants de femmes de moins de 30 ans restent à nouveau inférieures à ce qu’elles étaient avant la pandémie : sur les six premiers mois de l’année 2022, elles sont en baisse de 11,6 % par rapport à 2020 pour les femmes de moins de 20 ans, de 5,9 % pour les femmes de 20 à 24 ans et de 3,2 % pour celles de 25 à 29 ans.

Les femmes plus âgées en mode compensation

En janvier 2021, neuf mois après le premier confinement, les naissances ont également chuté pour les femmes les plus âgées : -20,7 % par rapport à janvier 2020 pour les femmes de 40 ans ou plus. Le rebond pour ces femmes est très élevé en mars (+7,6 % entre 2020 et 2021) et en avril (+11,4 %). En plus des considérations sanitaires et économiques ou d’âge (la fertilité diminuant avec l’âge, un report des projets parentaux peut finalement les remettre en question), l’impact de la fermeture des centres d’aide médicale à la procréation durant le premier confinement est vraisemblablement plus fort à ces âges. La réouverture de ces centres a automatiquement donné lieu à une augmentation du nombre de naissances pour les femmes les plus âgées. Sur l’ensemble de l’année 2021, pour les femmes de 30 à 34 ans, les naissances sont en augmentation de 3,5 %. Cette hausse est encore plus élevée pour les mères les plus âgées : +4,8 % pour les 35-39 ans et +5,3 % pour les femmes de 40 ans ou plus. Sur les six premiers mois de 2022, le nombre de naissances retrouve son niveau de 2020 pour les femmes de 30 à 34 ans (+1,1 %), et le dépasse pour les plus âgées (+3,8 % pour les 35-39 ans et +7,2 % pour les femmes de 40 ans ou plus).

Après le déficit de naissances constaté en 2020, le rebond de 2021 est assez logique. Néanmoins, il masque de réelles inflexions. Les femmes jeunes diffèrent l’arrivée du premier enfant. Le rebond est net chez les femmes les plus âgées qui sont proches de la fin de la période de procréation. Le mouvement de baisse des naissances qui était notable ces dernières années pourrait reprendre dès 2022 ou au plus tard en 2023.

Production industrielle française en hausse en août

En août, la production manufacturière en France a progressé, selon l’INSEE, de +2,7 % après -1,6 % en juillet comme dans l’ensemble de l’industrie (+2,4 % après -1,6 %). Dans l’industrie manufacturière, la production entre juin et août 2022 est supérieure de 2,0 % à celle des trois mêmes mois de l’année précédente. Elle est en légère hausse dans l’ensemble de l’industrie (+0,4 %). Sur cette période, la production est en forte hausse dans les matériels de transport (+7,2 %), particulièrement dans l’industrie automobile (+15,0 %) qui semble un peu moins affectée qu’il y a un an par les difficultés d’approvisionnement en composants électroniques. Elle augmente dans les « autres produits industriels » (+1,1 %) et dans les biens d’équipement (+3,2 %). Elle est en très forte hausse dans la cokéfaction-raffinage (+25,1 %) en raison d’un niveau particulièrement bas il y a un an lié à des arrêts de raffineries. À l’opposé, elle baisse dans les industries extractives, énergie, eau (-7,9 %), essentiellement du fait de la baisse de la production d’électricité. Elle est quasi stable dans les industries agro-alimentaires (-0,1 %).

INSEE