9 juillet 2022

D’HIER A AUJOURD’HUI – Production industrielle – discriminations en France

Production industrielle française, stable en mai

En mai 2022, la production rebondit dans l’industrie manufacturière (+0,8 % après -0,5 %). Elle est stable dans l’ensemble de l’industrie (0,0 % après -0,3 %).

INSEE

En mai 2022, la production rebondit dans les « autres produits industriels » (+1,1 % après -1,1 %). Elle augmente de nouveau dans les matériels de transport (+1,8 % après +5,3 %) : la hausse est marquée dans l’industrie automobile (+15,3 % après +3,8 %) tandis que la production se replie nettement dans les autres matériels de transport (-6,0 % après +6,3 %). La production rebondit dans les biens d’équipement (+0,6 %, après -0,9 %) et augmente fortement dans la cokéfaction-raffinage (+5,9 % après +0,2 %). À l’opposé, elle se replie dans les industries extractives, énergie, eau  (-4,6 % après +0,8 %) et baisse de nouveau dans les industries agro-alimentaires    (-0,8 % après -1,6 %).

La production des trois derniers mois est supérieure à celle des trois mêmes mois de l’année précédente dans l’industrie manufacturière (+1,3 %) mais inférieure dans l’ensemble de l’industrie (-0,4 %) en raison de la baisse dans l’énergie.

Sur cette période, la production est en effet en forte baisse dans les industries extractives, énergie, eau (-8,6 %) et en baisse modérée dans les matériels de transport (-1,5 %) : dans cette dernière branche, la hausse dans les autres matériels de transport (+3,1 %) amortit la forte baisse dans l’industrie automobile (-7,9 %), qui demeure affectée par les difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs et autres intrants. À l’opposé, la production augmente dans les « autres produits industriels » (+1,5 %), les industries agro-alimentaires (+1,5 %) et les biens d’équipement (+1,2 %). Elle augmente très fortement dans la cokéfaction-raffinage (+29,9 %), en raison d’un niveau particulièrement bas il y a un an, lié à des arrêts techniques importants.

Les discriminations de plus en plus prégnantes en France

En France, les discriminations sont au cœur des débats de société depuis plus de vingt ans. La population et en particulier les jeunes générations sont de plus en plus sensibles à cette question.

En matière d’emploi ou de recherche de logement, de nombreux testing ont démontré l’existence de biais discriminatoires à l’embauche. Selon une enquête de l’INSEE, à la question « au cours des cinq dernières années, pensez-vous avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations ? », 14 % de la population de 18 à 49 ans avait répondu en 2008/2009 « souvent » ou « parfois ». Dix ans plus tard, en 2019-2020, ce taux est monté à 19 %. Cette augmentation peut traduire une sensibilisation plus forte et/ou une aggravation de la situation.

En dix ans, l’augmentation du sentiment de discrimination est davantage marquée pour les femmes que pour les hommes. En 2019-2020, 21 % d’entre elles déclarent avoir subi des discriminations, contre 16 % des hommes, alors qu’en 2008-2009, ces proportions étaient relativement proches (14 % contre 13 %).

46 % des femmes pensent avoir été discriminées en raison de leur sexe, contre 28 % en 2008-2009. Il y a dix ans, le sexe n’était pas pour elles le premier facteur de discrimination. Elles citaient l’origine, la nationalité ou la couleur de peau. Pour les hommes, l’origine demeure le principal motif de discrimination ressentie (dans 58 % des cas, contre 32 % pour les femmes en 2019-2020).

Les discriminations liées à l’origine, la nationalité ou la couleur de peau émanent essentiellement des immigrés et de leurs descendants (1ère et 2e générations). En 2019-2020, 22 % des immigrés et 20 % des descendants d’immigrés estiment avoir fait l’objet d’un traitement inégalitaire en raison de leur origine. Ce taux atteint 33 % pour les personnes originaires d’Afrique subsaharienne, contre moins d’une personne sur dix en moyenne toutes origines confondues (8 %). Les personnes originaires d’Outre-mer comptent également parmi celles qui rapportent le plus de discriminations du fait de leur origine ou de leur couleur de peau. 27 % parmi les natifs d’Outre-mer et 26 % de leurs enfants nés en France métropolitaine estiment faire l’objet de discriminations.

Si la religion est un motif de discrimination généralement peu cité dans l’ensemble de la population (2 % des personnes en 2019-2020), les discriminations religieuses ont comme les autres motifs, augmenté depuis dix ans. Ce motif est beaucoup plus prégnant pour les immigrés du Maghreb, de Turquie et du Moyen-Orient : il est cité par un tiers de ceux ayant déclaré des discriminations, contre environ un sur dix en 2008-2009. 11 % des personnes se déclarant de confession musulmane rapportent des discriminations religieuses, contre 5 % en 2008-2009. Parmi les musulmans ayant déclaré une discrimination, un tiers les attribue à leur religion, alors qu’ils n’étaient que 15 % dans ce cas dix ans auparavant.

La situation dans l’emploi est déterminante face aux discriminations : pour les hommes comme pour les femmes, les chômeurs ont un risque accru de déclarer des discriminations (de 1,5 fois plus pour les femmes à 2,0 fois plus pour les hommes, relativement aux personnes en emploi). La recherche d’emploi augmente en effet le risque d’être confronté à une expérience discriminatoire, alors que ces situations sont moins fréquentes une fois en emploi.

Les personnes ayant subi des discriminations peuvent entamer des démarches auprès de structures dédiées (associations, syndicats, Défenseur des droits) ou les porter en justice (plainte). Les recours, dépôts de plainte ou démarches auprès d’associations ou de syndicats restent cependant relativement rares en 2019-2020, comme en 2008-2009. Pour l’essentiel, les réactions face aux discriminations consistent à s’indigner et à contester (38 % des cas), ou à en parler à des proches (46 %). Seules 7 % des personnes ayant déclaré avoir subi une discrimination ont entrepris une démarche auprès d’une association, d’un syndicat ou du Défenseur des droits, et 2 % ont porté plainte. 50 % des personnes ayant fait l’objet de discriminations estiment que déposer plainte ou agir auprès d’associations ne sert à rien. Les personnes déclarant une discrimination en relation à l’état de santé ou au handicap se montrent les plus susceptibles de faire valoir leurs droits : 7 % ont porté plainte et 12 % se sont adressées à une association, un syndicat ou au Défenseur des droits. Les discriminations en raison de la religion ne donnent pas lieu à de telles réactions, et si les victimes s’adressent un peu plus souvent à des associations, elles sont les plus enclines à penser qu’il ne sert à rien de réagir. Cette résignation est partagée par les victimes de discriminations en raison de l’origine ou de la couleur de peau, qui sont également moins nombreuses à parler de leur expérience à des proches ou à s’indigner de la situation. Cette hétérogénéité dans le recours à des structures extérieures ou à des démarches juridiques traduit un sentiment de moindre légitimité ou d’impuissance face à certaines discriminations. Les personnes subissant des discriminations en raison de leur origine ou de leur religion ont un moindre espoir que leurs démarches aboutissent, et vont donc moins souvent avoir recours à une aide administrative ou juridique, tandis que les personnes discriminées en raison de leur état de santé ou d’un handicap auront plus souvent confiance en l’utilité et l’aboutissement d’une plainte pour discrimination