24 septembre 2022

D’HIER A AUJOURD’HUI – salariés – santé – création d’entreprise

Les salariés à faibles revenus en France, une population jeune et féminisée

En 2019, selon l’INSEE, 8 % des salariés du privé occupent un emploi à bas salaire, c’est-à-dire, d’après la définition de l’OCDE, un emploi qui les rémunère moins que les deux tiers du salaire médian, soit 1 310 euros nets par mois en équivalent temps plein. Ce niveau de salaire est légèrement supérieur au Smic, qui s’élève à 1 204 euros nets par mois en 2019. Plus de la moitié des personnes à bas salaires sont des femmes (54 %), alors qu’elles ne représentent que 42 % de l’ensemble des salariés du privé. 

Un salarié à bas salaires sur quatre a moins de 26 ans, contre un sur dix de l’ensemble des salariés du privé. D’une part, les salariés de cette tranche d’âge ont en moyenne moins d’expérience professionnelle que leurs aînés, ce qui explique des salaires inférieurs. D’autre part, les peu ou pas diplômés, en moyenne moins rémunérés, y sont surreprésentés car sortis plus tôt du système scolaire, contrairement aux jeunes poursuivant leurs études.

En France métropolitaine, la part de bas salaires varie peu d’une région à une autre, autour de 8 % en moyenne. En revanche, ils sont particulièrement surreprésentés dans les quatre départements d’outre-mer historiques (DOM) où la part des salariés à bas salaires est en moyenne de 14 %.

83 % des salariés à bas salaires ont un emploi dans le secteur tertiaire, davantage que l’ensemble des salariés du secteur privé (75 %). 90 % des femmes à bas salaires travaillent dans ce secteur, contre 86 % de l’ensemble des salariés du privé. Femmes et hommes confondus, 16 % des salariés à bas salaires travaillent dans les services d’action sociale (contre 3 % pour l’ensemble des salariés du privé) et 7 % travaillent dans les services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager (contre 2 %). En revanche, les bas salaires sont sous-représentés dans l’industrie, qui en rassemble 8 %, contre 17 % de l’ensemble des salariés du privé.

Près de la moitié des salariés à bas salaires sont des employés (48 %), 39 % sont des ouvriers, 9 % occupent une profession intermédiaire et 4 % un poste de cadre ou de chef d’entreprise salarié. Parmi les femmes à bas salaires, 64 % sont des employées, tandis que les hommes sont le plus souvent des ouvriers (57 %). 25 % des femmes à bas salaires sont notamment employées des services directs aux particuliers : elles sont aides à domicile, aides ménagères (employées par des prestataires), aides de cuisine, coiffeuses ou serveuses ; des métiers que seuls 10 % des hommes à bas salaires occupent. De leur côté, 14 % des hommes à bas salaires sont des ouvriers peu qualifiés de type industriel : ils sont par exemple ouvriers de laboratoire, du tri, de l’emballage ou de l’expédition, ou bien manutentionnaires et la moitié d’entre eux travaille au sein d’établissements ou services d’aide par le travail (ESAT). Les autres professions les plus fréquentes parmi les bas salaires, femmes et hommes confondus, sont les nettoyeurs, les employés de libre-service du commerce, les vendeurs en alimentation et les secrétaires.

Parmi les professions intermédiaires, les bas salaires se concentrent dans certains métiers des services, comme les animateurs socioculturels et de loisirs. Quelques cadres sont également à bas salaires, principalement des artisans et des commerçants salariés de leur propre entreprise.

Près de 60 % des ouvriers peu qualifiés de type artisanal (regroupant des métiers très divers comme poseurs d’affiches, doreurs, blanchisseurs, dépanneurs en électroménager, etc.) touchent un bas salaire, ce qui en fait la catégorie où les bas salaires sont les plus fréquents et celle qui est la moins bien rémunérée, avec un salaire net mensuel moyen de 1 245 euros en 2019. Plus largement, dans une vingtaine de professions, plus d’un travailleur sur quatre est à bas salaire. Il s’agit par exemple des employés de maison, des ouvriers de laboratoire, des ouvriers du bois et de l’ameublement, des aides à domicile, ou encore des assistantes maternelles.

En 2019, un salarié à bas salaires sur quatre est en contrat à durée limitée (CDD, intérim, etc.), soit près du double de cette part dans l’ensemble des salariés du privé. 16 % occupent un emploi aidé (hors apprentissage), contre seulement 2 % de l’ensemble des salariés du privé. Les emplois à bas salaires sont aussi plus souvent des emplois à temps partiel, en particulier chez les femmes : 40 % des femmes et 21 % des hommes à bas salaires travaillent à temps partiel, contre 23 % et 8 % dans l’ensemble des salariés du privé. Les contrats courts et le temps partiel contribuent également à la précarité salariale à travers la réduction du volume de travail rémunéré.

Occuper un emploi à bas salaires est une situation transitoire pour environ la moitié des salariés concernés en 2015 : un an plus tard, 48 % d’entre eux occupent un emploi mieux rémunéré dans le secteur privé ou public et cette part atteint 55 % au bout de quatre ans, en 2019. Inversement, la part des salariés restés avec un bas salaire les années suivantes diminue au fil des années : elle est de 45 % après une année et de 26 % au bout de quatre ans, en 2019. Parmi ces derniers, une moitié des salariés (13 %) ont pu transitoirement sortir de cette situation avant d’y revenir et les autres sont restés dans cette situation pendant les quatre années. Enfin, 18 % des salariés avec un bas salaire en 2015 ne sont plus salariés en 2019, qu’ils soient inactifs, chômeurs ou en emploi non salarié, dont près de 6 % perçoivent une allocation au titre du chômage

Pour les salariés à bas salaires exerçant l’une des vingt professions où ils sont le plus représentés, les trajectoires de revenus sont plus défavorables : en 2019, 41 % de ceux ayant un bas salaire en 2015 ont encore un bas salaire en 2019 et, dans la majorité des cas, ils sont restés dans cette position professionnelle sans discontinuité.

La génération 2018 des créateurs d’entreprise, quatre ans après

En 2018, selon l’INSEE, 749 000 entreprises ont été créées dans le secteur marchand non agricole. Parmi celles créées au premier semestre (51 %), les trois quarts étaient effectivement en activité en novembre 2018, qu’il s’agisse de micro‑entrepreneurs, d’entreprises individuelles classiques ou de sociétés. Elles délimitent le champ de cette étude.

En 2018, 65 % des créateurs étaient des hommes, 56 % avaient moins de 40 ans. 72 % n’avaient jamais créé auparavant d’entreprises. Pour 74 % des créateurs, leur entreprise nouvelle assure l’essentiel de leurs ressources. Pour 56 % des créateurs, l’objet de l’entreprise créée est en lien avec les activités passées de ces derniers.

Les salariés qui deviennent des créateurs d’entreprise

Le profil le plus fréquent parmi les créateurs est celui des « anciens salariés » qui décident de monter leur entreprise sous une forme traditionnelle (SARL, SAS, etc.). Cette catégorie rassemble un quart des créateurs. Ils ont majoritairement entre 30 et 50 ans (82 %) et n’ont pas conservé d’autre activité rémunérée après la création. Motivés en premier lieu par le désir d’indépendance (52 %), ils créent pour la première fois une entreprise (84 %). L’investissement au démarrage est plus élevé que dans l’ensemble des créations. 52 % ont investi au moins 4 000 euros, contre 38 % dans l’ensemble des créateurs. Plus expérimentés que l’ensemble des créateurs, 62 % ont plus de trois ans d’expérience dans leur métier. Les activités de la construction (16 %) et de la santé (12 %) sont surreprésentées dans ce profil.

Les professionnels de la création d’entreprise

15 % des créateurs sont qualifiés « avertis » par leurs prédispositions à développer des entreprises en raison de leurs expériences et de leurs compétences. Ce groupe est composé à 80 % d’hommes. Ces créateurs engagent des sommes plus importantes que la moyenne pour lancer leur affaire. 37 % ont investi 16 000 euros ou plus, contre 19 % dans l’ensemble des créateurs. Plus des trois quarts de ces entrepreneurs avertis avaient déjà créé une entreprise auparavant, 30 % en avaient même créé plusieurs. En plus du désir d’indépendance (44 %), ces créateurs ont fondé une nouvelle entité dans le but de relever de nouveaux défis (39 %). 19 % espèrent aussi augmenter leurs revenus et 18 % ont saisi une opportunité.

Les seniors créateurs

6 % des créateurs sont qualifiés de « seniors expérimentés » 93 % des créateurs d’entreprise ont au moins 60 ans et 39 % étaient, en 2018, retraités juste avant de créer leur entreprise, 27 % étaient déjà indépendants ou chefs d’entreprise auparavant et seulement 17 % salariés du secteur privé. La moitié a plus de dix ans d’expérience dans l’activité qu’ils ont créée, soit deux fois plus que dans l’ensemble des créateurs. Parmi les raisons avancées pour créer leur entreprise, 27 % souhaitent un complément de revenu, 26 % désirent maintenir une activité intellectuelle et 19 % assurer leur propre emploi. Leur clientèle est plus souvent constituée d’entreprises (49 % comparé à 36 %) et l’activité de conseil de gestion est surreprésentée dans ce profil.

La création d’entreprise comme outil d’insertion professionnelle

Le profil des « anciens travailleurs précaires » rassemble 17 % des créateurs. Ce profil est composé à 62 % de personnes au chômage depuis moins d’un an ou qui étaient en contrat court ; c’est 3,5 fois plus que dans l’ensemble des créateurs. Sans autre activité rémunérée (93 %), ils sont plus jeunes que l’ensemble des créateurs : les trois quarts ont moins de 40 ans. Ils bénéficient plus souvent d’aides financières : 61 % percevaient des prestations sociales avant la création et en perçoivent encore au cours des premiers mois d’activité (contre 31 % pour l’ensemble des créateurs). 72 % ont bénéficié d’un dispositif d’aide à la création d’entreprise (contre 46 %). Ils sont plus présents que la moyenne dans le secteur de la construction (17 %, contre 13 % dans l’ensemble). 57 % ont choisi d’exercer sous le régime du micro-entrepreneur‑ et 39 % ont créé une société.

Le profil des « créateurs éloignés de l’emploi » représente 13 % des créateurs. Il se distingue du profil des « anciens travailleurs précaires » par plusieurs aspects. Ils sont plus âgés, moins diplômés, au chômage depuis plus longtemps ou sans activité professionnelle et un type d’entreprise différent. La moitié des créateurs de ce profil a un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat comparé à un quart des créateurs du profil « anciens travailleurs précaires ». 54 % étaient au chômage avant la création, dont 42 % depuis plus d’un an, et 28 % n’avaient pas d’activité professionnelle (6 % parmi l’ensemble des créateurs). Les trois quarts exercent en activité principale sous le régime du micro-entrepreneur, soit 2,5 fois plus que parmi l’ensemble des créateurs. La ‑quasi-totalité‑ n’a pas d’autre activité rémunérée (97 %). Leur clientèle est plus souvent constituée de particuliers (75 %, contre 60 % pour l’ensemble des créateurs). Ils ont principalement choisi l’entreprenariat dans le but de créer leur propre emploi (57 %). Comme dans le profil des « anciens travailleurs précaires », les « créateurs éloignés de l’emploi » bénéficient plus souvent que les autres d’une aide financière : 62 % perçoivent encore des prestations sociales quelques mois après le démarrage de leur activité, et 65 % ont eu recours à un dispositif d’aide à la création d’entreprise.

La création d’entreprise comme outil d’amélioration des revenus

Le profil « micro-entrepreneurs en activité de complément » comprend 16 % des créateurs d’entreprise. 87 % d’entre eux ont choisi d’exercer sous le régime du ‑micro-entrepreneur‑. Les trois quarts développent une activité différente de celle de leur métier principal. La moitié a été motivée à créer leur entreprise pour percevoir un complément de revenu. Généralement salariés avant de lancer leur entreprise (71 %), la majorité (53 %) travaillent à temps complet dans une autre structure. Seuls 18 % n’ont pas d’autre activité en parallèle. Avec 43 % de femmes contre 35 % dans l’ensemble des créateurs, c’est le profil le plus féminisé.

Le profil « étudiants et jeunes diplômés » (8 % des créateurs) est constitué à 91 % d’étudiants avant la création. Plus diplômés que l’ensemble des créateurs, 58 % ont au moins un diplôme de deuxième cycle. Les diplômés au plus du baccalauréat y sont aussi plus fréquents (28 %). Les trois quarts ont opté pour le régime du micro-entrepreneur‑. Un cinquième a fondé une entreprise individuelle, notamment dans le secteur médical, soit deux fois plus que parmi l’ensemble des créateurs. Le recours aux plateformes numériques de mise en relation est trois fois plus important pour les créateurs de ce profil que pour les autres : 38 % les utilisent dans leur activité (contre 13 %), et elles constituent la source principale de chiffre d’affaires pour un tiers (contre 9 %). Les entreprises qu’ils ont créées interviennent plus souvent dans les activités juridiques et de conseil de gestion (30 %, contre 18 % dans l’ensemble), les transports (20 % contre 7 %) et la santé (13 % contre 7 %). Les motivations de ces jeunes créateurs d’entreprise sont diverses : 22 % se sont déclarés micro-entrepreneurs dans l’optique d’assurer leur propre emploi, 20 % afin de répondre à une opportunité ponctuelle et 19 % pour développer une activité complémentaire. 9 % signalent avoir créé une entreprise par nécessité légale pour exercer leur profession ; ce sont presque exclusivement des entrepreneurs individuels.

Les créateurs de la génération 2018 ont dû faire face à la crise sanitaire de la Covid‑19 environ deux ans après avoir démarré leur activité. Les données administratives de Urssaf Caisse nationale (ex-Acoss) permettent d’étudier l’évolution des chiffres d’affaires déclarés au plus fort de la crise sur un champ restreint aux micro-entrepreneurs immatriculés en 2018 en France métropolitaine, toujours actifs et ayant déclaré un chiffre d’affaires au troisième trimestre 2021. Alors que leur chiffre d’affaires trimestriel augmentait régulièrement depuis la création de leur entreprise jusqu’à atteindre 4 770 euros en moyenne au quatrième trimestre 2019, il chute de 19 % au premier semestre 2020. Tous les secteurs d’activité n’ont pas été touchés de la même manière. Au troisième trimestre 2020, le chiffre d’affaires moyen de la construction, le secteur le plus important (20 % du chiffre d’affaires annuel total des micro-entrepreneurs du champ) dépasse son niveau du troisième trimestre 2019 de 5 %. Au deuxième trimestre 2020, au plus fort du confinement, le chiffre d’affaires moyen de ce secteur avait diminué de 14 % par rapport au deuxième trimestre 2019. À l’opposé, les secteurs du transport et entreposage et des arts et spectacles restent très affectés à la fin de l’année 2020 (respectivement -37 % et -34 % entre le quatrième trimestre 2019 et le quatrième trimestre 2020). Par rapport au deuxième trimestre 2019, l’activité dans ces deux secteurs avait chuté respectivement de 47 % et 55 % au deuxième trimestre 2020. Le chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs exerçant en activité principale a été plus affecté par la crise (-24 % entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, contre -17 % pour ceux exerçant en activité complémentaire). Un an après, la reprise est plus faible (+ 26 % des trois premiers trimestres 2020 aux trois premiers trimestres 2021, contre + 40 % pour ceux exerçant en activité complémentaire).

Bilan de santé des Français, des progrès à réaliser !

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié un Dossier sur l’État de santé de la population en France. Sans surprise, cette enquête souligne que la population française vieillit assez rapidement. Elle met en exergue les retards pris en matière de prévention ainsi que la montée de l’obésité et de la montée des symptômes dépressifs dans le pays.

Vieillissement de la population sur fond de stagnation de l’espérance de vie

Le vieillissement de la population française se poursuit, avec 16 % de personnes de 75 ans ou plus attendues en 2052, contre 9 % aujourd’hui. L’espérance de vie à la naissance s’élève à 85,4 ans pour les femmes et à 79,3 ans pour les hommes en 2021. Si les espérances de vie à la naissance et à 65 ans continuent de croître, malgré une baisse conjoncturelle en 2020 du fait de l’épidémie de Covid-19, cette croissance s’amenuise. La France se différencie des États-Unis où l’espérance de vie régresse au point d’être passée en-dessous de celle de la Chine. Même si elle ralentit aussi, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans progresse plus rapidement que l’espérance de vie à 65 ans. Entre 2009 et 2019, la première a augmenté de 2,1 ans contre 0,8 an pour la seconde chez les femmes, et de 1,4 an contre 1,2 an chez les hommes.

Aux grands âges, les problèmes de santé sont avant tout caractérisés par des pathologies multiples. 21 % des personnes âgées de 75 ans ou plus sont concernées par au moins 3 pathologies, contre 8 % entre 65 et 74 ans et 3 % entre 45 et 64 ans.

La réduction de la mortalité, prématurée ou non, se poursuit avec les cancers et les maladies cardio-neurovasculaires qui demeurent les causes les plus fréquentes, concernant chacun plus du quart des décès. Les maladies chroniques surviennent plus fréquemment chez les personnes aux faibles revenus et conduisent à renforcer les inégalités d’espérance de vie observées entre les plus modestes et les plus aisés. La période particulière de crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19 a entraîné une surmortalité estimée à 95 000 décès supplémentaires de mars 2020 à décembre.

Une prévalence à l’obésité de plus en plus élevée

La surcharge pondérale concerne 45 % des personnes en France dont 14 % souffrant d’obésité. Les prévalences d’obésité sont plus élevées dans la partie nord de la France où elles dépassent 20 % dans certains départements, ainsi que dans les DROM, sauf à La Réunion. La part de personnes obèses diminue lorsque le niveau de diplôme ou le niveau de vie augmente.

Si en France métropolitaine plus de trois habitants sur quatre consomment tous les jours des fruits et légumes, c’est moins de 50 % dans les DROM où la consommation de boissons sucrées est aussi plus répandue. 20 % des habitants de France métropolitaine et 30 % des habitants des DROM ne font aucun trajet à pied d’au moins 10 minutes par semaine.

Un nombre important de dépressions en France

Une personne sur dix présente des symptômes évocateurs de troubles dépressifs en France métropolitaine en 2019 parmi les plus de 15 ans, avec des écarts du simple au double selon le niveau de vie. Dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), la situation est plus critique avec au moins deux personnes sur dix concernées en Guyane ou à Mayotte. Par ailleurs, un adulte sur deux est gêné par des problèmes de sommeil.

L’impact psychologique de l’épidémie de Covid-19 sur la population a été important, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes, avec des syndromes dépressifs atteignant 22 % parmi les 15-24 ans à la fin du premier confinement en mai 2020 et ne revenant pas à des niveaux d’avant l’épidémie dans les mois suivants (14 % en juillet 2021 contre 10 % en 2019). Si les hospitalisations pour tentatives de suicide ou violences auto-infligées ont globalement diminué en 2020, on observe une très forte augmentation de ces hospitalisations en 2021 chez les filles et les jeunes femmes.

Des handicaps physiques qui concerneraient près d’un tiers de la population

30 % des habitants de France métropolitaine de 15 ans ou plus déclarent ressentir des douleurs physiques. 9 % ont un problème de santé handicapant puisque qu’il les empêche de faire « ce que les autres personnes font habituellement » depuis au moins 6 mois.

Une forte dépendance aux substances dangereuses

La France demeure dans le groupe de pays européens les plus consommateurs d’alcool. Même si la consommation continue de baisser, les alcoolisations ponctuelles importantes (API) augmentent, et concernent en France métropolitaine 26,5 % des femmes et 50,1 % des hommes de 15 ans ou plus en 2019, contre 16,5 % et 42,0 % en 2014. Le tabac constitue la première cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès en 2015. La tendance est cependant à la baisse entre 2014 et 2019 : 18,5 % des 15 ans ou plus fument quotidiennement en 2019, alors qu’ils étaient 25 % en 2014. En 2020, la baisse semble marquer un coup d’arrêt, dans un contexte de crise sanitaire.

Des progrès à réaliser en matière de prévention

Le recours au dépistage du cancer est inégal selon le niveau de vie avec, par exemple, 24 % des femmes de 50-74 ans parmi le cinquième des personnes les plus aisées n’ayant jamais eu de mammographie ou en ayant eu une il y a plus de 2 ans contre 39 % pour les femmes parmi le cinquième des personnes les plus modestes en 2019. Dans les DROM, la prévention est moins répandue, surtout à Mayotte où 85 % des hommes de 50-74 ans n’ont jamais eu de dépistage du cancer colorectal, contre 47 % en France métropolitaine. La vaccination contre la grippe saisonnière, qui concerne six personnes sur dix parmi les 75 ans ou plus, est légèrement plus répandue parmi les personnes les plus aisées.