28 février 2015

France, deux ans de répit

La France, deux ans pour quoi faire ?

La décision de la Commission de Bruxelles, de reporter le retour du déficit public français  en-dessous de la barre des 3 % du PIB en 2017, ne constitue pas en soi une surprise ; en effet, le climat est au compromis. Néanmoins, ce report est assorti d’une petite condition. Les pouvoirs publics doivent, d’ici la fin du premier semestre, réaliser 4 milliards d’euros d’économies. L’équation semble délicate à mener car le Gouvernement s’est engagé à ne pas augmenter les impôts et à ne pas toucher aux dépenses liées à la sécurité intérieure et à l’armée. Le Gouvernement pourra tabler sur des recettes supplémentaires générées par la croissance  tout en faisant preuve d’imagination Il effectuera sans nul doute des opérations de régulation budgétaire en reportant certains investissements. Il peut également compter sur la baisse des taux d’intérêt qui réduit le montant du service de la dette. La Commission a également fixé un nouveau calendrier de déficit qui ne sera pas facile à respecter sans un petit coup de pouce du destin. Pour 2015, le déficit public devra être ramené à 4 % du PIB et celui de 2016 à 3,4. En 2017, la France devrait être capable d’être en-dessous des 3 % du PIB de déficit public (2,8 %).

Certains commissaires européens auraient demandé l’engagement dès maintenant d’une procédure disciplinaire à l’encontre de la France. La Commission a souhaité néanmoins temporiser tout en ne s’interdisant pas l’ouverture, au mois de juin, d’une procédure de sanctions pour déséquilibre macroéconomique.

Ce report est sans incidence pour l’économie à court terme. En effet, les taux d’intérêt sont à un taux historiquement bas et devraient le rester du fait de la politique monétaire de la BCE. La balance des paiements courants est redevenue excédentaire grâce à la réduction du déficit commercial. La France ne souffre pas d’un déficit d’épargne. En revanche, l’investissement des entreprises demeure faible. En cas de reprise de ce dernier, les entreprises pourraient souffrir d’un effet d’éviction compte tenu de la recherche de la part des investisseurs de placements sans risque.