28 mars 2015

France,quand demain sera plus beau qu’hier

 

La semaine a été marquée par la publication de nombreux résultats économiques. Entre l’augmentation du chômage au mois de février à la confirmation de la croissance de 0,4 % en 2014, rien de nouveau sous le soleil rare de ce début de printemps. Si tout concourt à une future amélioration, il convient de laisser du temps au temps. Nul ne pouvait espérer que le retour de la croissance soit immédiat d’autant plus que nous sortons de trois ans de complète léthargie. Il faudra de six à neuf mois pour pouvoir mesurer le caractère tangible de la reprise ainsi que sa force.

 

Climat des affaires en hausse au mois de mars

 

Parmi les points positifs, il faut souligner la progression de l’indice INSEE sur le climat des affaires. Il reste, certes, en-dessous de son niveau de longue tendance mais il se rapproche, à 96, de la barre des 100 points en gagnant deux points en mars. Cet indicateur de l’INSEE est calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité.

 

Le climat des affaires gagne un point dans les services et trois dans le commerce. Il est stable dans le bâtiment. En revanche, il perd un point dans l’industrie.

 

L’indicateur de retournement pour l’ensemble des secteurs reste dans la zone favorable signifiant que des signes de reprise sont bien présents.

 

Les ménages se mettent à espérer des jours meilleurs  

 

Les ménages français sont plus optimistes en ce début d’année. En effet, selon l’INSEE, au mois de mars 2015, la confiance des ménages a gagné 1 point et a atteint 93, son plus haut niveau depuis novembre 2010. Il reste néanmoins en dessous de sa moyenne de longue période (100).

 

Ce retour léger de la confiance se traduit par le fait que les ménages sont plus nombreux à considérer comme opportun de faire des achats importants (+2 points). Le solde correspondant passe légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période, pour la première fois depuis octobre 2007.

 

Au niveau de l’épargne, les Français restent des fourmis. Ainsi, toujours en mars, l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle s’améliore (+2 points). Le solde d’opinion concernant leur capacité d’épargne future augmente fortement (+4 points). Ces deux soldes se situent nettement au-dessus de leur moyenne de long terme. De même, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente légèrement (+1 point). Le solde demeure néanmoins en dessous de sa moyenne de long terme.

 

Avec la baisse de l’inflation, les Français commencent à percevoir une amélioration sur le pouvoir d’achat corroborée par les résultats du dernier trimestre 2014.  En mars, l’opinion des ménages sur le niveau de vie passé en France s’améliore pour le troisième mois consécutif (+2 points) et atteint son plus haut niveau depuis octobre 2007. De même, leur opinion sur le niveau de vie futur s’améliore pour le cinquième mois consécutif (+2 points). Ces deux soldes demeurent toutefois nettement inférieurs à leur moyenne de longue période.

 

Même si le chômage a augmenté au mois de février, les ménages sont sensiblement moins nombreux à considérer que le chômage va augmenter : le solde correspondant chute de 13 points en mars et atteint son plus bas niveau depuis mai 2012. Il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de long terme.

 

Le retour de la hausse du chômage au mois de février

 

Le nombre de demandeurs d’emploi qui avait baissé, en janvier, de 19 100, progresse de 12 800 en février. Le nombre de demandeurs d’emploi, catégorie A, s’élevait donc à la fin du mois dernier à 3 494 400 en hausse de 0,4 % par rapport à janvier. Sur un an, la progression est de 4,6 %. La barre des 3,5 millions pourrait être malheureusement franchie durant le printemps. Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi atteint le chiffre de 5,561 millions en hausse de 0,3 % sur un mois et de 4,4 % sur un an. L’augmentation du chômage est imputable au plus de 50 ans. En effet, si celui des jeunes de moins de 25 ans se contracte de 0,3 % en février, il augmente de 0,7 % pour les plus de 50 ans. La progression atteint 9,1 % sur un an pour cette catégorie. Au niveau géographique, ce sont les régions ayant connu une forte progression de l’activité immobilière, ces dernières années, qui souffrent. Ainsi, le nombre de chômeurs en Corse augmente sur un an de 13,2 %, plus du double de la moyenne nationale. Parmi les autres régions connaissant une forte augmentation du chômage, figurent les Pays de la Loire (+8,2 %) et Aquitaine (+8 %). En-dessous de la moyenne nationale (6,4 %) se trouvent des régions plus industrielles et rurales comme la Haute-Normandie, la Picardie ou le Nord-Pas-de-Calais.

 

L’ancienneté au chômage continue de progresser. Elle est de 545 jours en progression de 3 jours en un mois et de 28 jours en un an. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an est de 2,446 millions au mois de février en hausse de 0,7 % en un mois.

 

Le déficit public a été de 4 %en 2014

 

L’INSEE a confirmé que la croissance avait été de 0,4 % en 2014. Le dernier trimestre s’est soldé par une petite croissance de 0,1 %. Si la consommation a résisté en 2014, en revanche, l’investissement a été aux abonnés absents. Le commerce extérieur a légèrement contribué à la croissance. Le déficit public a été moins élevé que prévu. Il s’est élevé  à -84,8 milliards d’euros, soit -4,0 % du PIB après -4,1 % du PIB en 2013. En part de PIB, les recettes progressent de 52,9 % à 53,2 %, légèrement plus vite que les dépenses dont le poids dans le PIB passe de 57,0 % à 57,2 %. Le taux de prélèvements obligatoires est stable, à 44,7 % du PIB. La dette publique a, en revanche, continué d’augmenter pour atteindre, en 2014, 95 % du PIB.

 

Le pouvoir d’achat dopé par la baisse des prix

 

En termes nominaux, le revenu disponible brut des ménages a, selon l’INSEE diminué de 0,1 % au dernier trimestre contre une hausse de 0,5 % au trimestre précédent.

 

La masse salariale reçue progresse au même rythme qu’au trimestre précédent soit 0,3 % mais les impôts sur le revenu et le patrimoine sont en forte augmentation +3,8 % après –0,1 % sous l’effet des mesures nouvelles pour 2014 sur l’impôt sur le revenu (suppression de certaines exonérations et abaissement du plafond du quotient familial). Au troisième trimestre, l’impact de ces mesures avait été compensé par la réduction d’impôt exceptionnelle pour les ménages modestes. Le pouvoir d’achat des ménages a donc progressé de 1,1 % en 2014 contre une stagnation en 2013. Du fait de cette amélioration du pouvoir d’achat et toujours par prudence, les ménages ont accru leur effort d’épargne. Ainsi le taux d’épargne est passé de 15,1 à 15,5 % de 2013 à 2014. Le taux d’épargne a baissé au dernier trimestre de manière assez traditionnelle. Les dépenses de fin d’année et les impôts ont pesé sur la capacité d’épargne des ménages. Le taux d’épargne qui était de 15,7 % au troisième trimestre a diminué à 15,4 % au quatrième trimestre.