21 octobre 2023

Hier à demain – inflation – protection sociale – conjoncture France

Dégradation du climat des affaires français en octobre

Pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et le durcissement de la politique monétaire, l’indice du climat des affaires, en France, calculé par l’INSEE, passe en-dessous de 100 (sa moyenne de longue période), traduisant un réel pessimisme sur la situation économique de la part des dirigeants d’entreprise. En un mois, l’indicateur a perdu deux points et s’élève désormais à 98.  Tous les secteurs d’activité contribuent à cette baisse.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires est en forte baisse, pénalisé par le recul des soldes d’opinion sur les perspectives générales d’activité du secteur et les intentions de commandes. Dans le bâtiment, l’indicateur de climat des affaires est toujours en recul, les soldes sur l’activité passée et prévue diminuant de nouveau. Dans les services, l’indicateur de climat des affaires fléchit légèrement de nouveau et rejoint sa moyenne de longue période, du fait de la dégradation du jugement des chefs d’entreprise sur les perspectives générales du secteur. Dans l’industrie, le climat des affaires se contracte, sous l’effet notamment du recul du solde d’opinion sur les perspectives personnelles de production.

En octobre, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi est également en recul. À 104, l’indicateur perd un point mais reste au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Ce repli résulte en grande partie de la diminution des soldes d’opinion concernant l’évolution des effectifs dans les agences d’intérim et, dans une moindre mesure, dans l’industrie manufacturière et le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles).

Décélération de l’inflation en zone euro en septembre

L’institut statistique européen Eurostat a confirmé que le taux d’inflation annuel de la zone euro a été de 4,3 % en septembre, contre 5,2 % en août. Un an auparavant, il était de 9,9 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 4,9 % en septembre 2023, contre 5,9 % en août. Un an auparavant, il était de 10,9 %. La décrue s’opère mais plus lentement que prévu. L’augmentation du cours du baril a ralenti le processus de désinflation.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés aux Pays-Bas (-0,3 %), au Danemark (0,6 %) et en Belgique (0,7 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (12,2 %), en Roumanie (9,2 %) et en Slovaquie (9,0 %). Par rapport à août, l’inflation annuelle a baissé dans vingt-et-un États membres, est restée stable dans un et a augmenté dans cinq autres. La France se situe au-dessus de la moyenne européenne avec un taux de 5,7 %.

En septembre les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient des services (+2,05 points de pourcentage, pp), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (+1,78 pp), des biens industriels hors énergie (+1,06 pp) et de l’énergie (-0,55 pp).

Retour sur les comptes de la protection sociale de 2021

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié les comptes définitifs de l’année 2021 pour la protection sociale, soit la deuxième année de l’épidémie de Covid-19. En 2021, les prestations sociales ont augmenté de 2,6 %, après une hausse exceptionnelle de 6,9 % en 2020. Les dépenses liées au risque santé ont progressé de 10,3 % du fait du déploiement de la vaccination, de l’intensification des campagnes de dépistage du Covid-19, mais aussi de la reprise des soins médicaux non-urgents. Les prestations du risque emploi, notamment le chômage partiel, ont été encore importantes en 2021 mais ont été malgré tout en baisse sur l’année (-19,0 %) du fait du rebond économique qui a suivi la fin des confinements. Après avoir été reportée du fait de la survenue de la crise sanitaire en 2020, la réforme des allocations logement est intervenue début 2021 et a provoqué leur réduction (-5,7 %).

À partir de la fin de l’année 2021, les pouvoirs publics mettent en place des prestations afin de limiter les effets de l’inflation (indemnité inflation et chèque énergie). Les prestations du risque pauvreté et exclusion sociale ont ainsi augmenté de 6,6 % en 2021.

Côté recettes, le retour progressif à la normal de l’activité économique permet une amélioration de la situation. En 2021, les ressources de la protection sociale ont progressé de 5,2 % par rapport à 2020. Cette hausse s’explique par une forte augmentation des cotisations sociales, de la CSG et de la TVA, provoquée par le rebond des salaires et de la consommation.

Dans ce contexte, le déficit de la protection sociale a été réduit de 50 à 17 milliards d’euros entre 2020 et 2021. Ce déficit ne traduit qu’une partie de l’effort consenti par la Nation pour faire face à l’épidémie covid. Le déficit public total a été de 6,5 % du PIB en 2021.