25 août 2023

Hier et demain – création d’entreprises – infirmières – Climat des affaires

Dégradation du climat des affaires en France

En août, l’optimisme des chefs d’entreprise est en baisse. L’indicateur de l’INSEE qui mesure le climat des affaires passe en-dessous de sa moyenne de longue période. A 99, il est en baisse d’un point sur un mois et est au plus bas depuis avril 2021, mois qui était encore marqué par les confinements liés au covid. Le recul du mois d’août s’explique par la détérioration de la situation conjoncturelle dans l’industrie manufacturière et les services.

Dans l’industrie, le climat des affaires se dégrade nettement, principalement pénalisé par les soldes d’opinion sur les carnets de commandes et la production passée. Dans les services, l’indicateur de climat des affaires diminue par rapport à juillet et rejoint sa moyenne de longue période, du fait notamment du recul des soldes d’opinion relatifs à l’activité. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires demeure stable, au-dessus de sa moyenne de longue période. Dans le bâtiment, le climat des affaires s’améliore en revanche en raison d’un rebond des soldes d’opinion sur l’activité récente et à venir.

Sur le front de l’emploi, un retournement de tendance est confirmé. L’indicateur synthétique de climat de l’emploi perd cinq points et, à 101, il se situe juste au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Il s’agit de son plus bas niveau depuis avril 2021. Cette dégradation provient notamment du recul du solde d’opinion concernant l’évolution à venir des effectifs dans les services (hors agences d’intérim) et, dans une moindre mesure, de la baisse du solde relatif à l’évolution récente des effectifs dans ce même secteur ainsi que dans l’industrie manufacturière.

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Les infirmières et l’hôpital, des relations complexes

Le métier d’infirmière à l’hôpital est considéré comme pénible et faiblement rémunérateur. Cette situation explique les nombreux départs soit vers les cliniques ou soit au profit d’un exercice dans le cadre libéral de la profession. Cinq ans après leur entrée dans la profession, 13 % des infirmières n’occupent, selon la DREES, aucun emploi salarié au cours de l’année et 21 % après dix ans. Le statut protecteur de la fonction publique hospitalière permet néanmoins de conserver la majorité des personnes formées par les écoles publiques d’infirmières.

Sur la période considérée (1989-2019), parmi les personnes qui ont encore un emploi salarié cinq ans après leur premier poste d’infirmière hospitalière, 67 % exercent toujours cette profession à l’hôpital, 9 % sont toujours infirmières salariées mais pour un autre type d’employeur (EHPAD, clinique, administration publique, agence d’intérim), 6 % ont changé de métier mais sont restées dans le secteur hospitalier et 5 % ont changé de profession et de secteur.

Les proportions d’infirmières hospitalières exerçant toujours la même profession cinq et dix ans après le début de leur carrière évoluent dans le temps. La part de celles qui sont toujours infirmières à l’hôpital cinq ans après le début de leur carrière atteint 69 % pour celles entrées dans la profession entre 1990 et 1994, avant de décliner progressivement jusqu’à 64 % pour celles qui y sont entrées entre 2005 et 2009, puis de remonter à 72 % pour celles entrées entre 2010 et 2014.

Après dix ans, une infirmière hospitalière sur dix a quitté son emploi salarié pour un exercice libéral exclusif. La part de celles qui occupent un emploi indépendant, de façon exclusive ou non, augmente au cours du temps durant les dix premières années suivant l’obtention du diplôme, avant de plafonner puis de décroître légèrement. 13 % d’entre elles ont un emploi indépendant cinq ans après leurs débuts comme infirmière hospitalière, et 17 % après dix ans. Une majorité de celles et ceux qui font le choix du statut libéral le font de manière exclusive.

Cinq ans après le début d’activité, 5 % des infirmières n’occupent plus aucun emploi. Ce taux est de 11 % dix ans après. Ces taux élevés s’expliquent par la naissance du premier et du deuxième enfant. Les infirmières qui ont eu un ou plusieurs enfants ont tendance à réduire leur temps de travail que ce soit à l’hôpital en tant que libérales. Cette diminution s’explique essentiellement par des passages à temps partiel. La fréquence de ces passages à temps partiel est comparable à celle qu’on peut mesurer sur la totalité de l’emploi salarié. Néanmoins à la différence des salariées des autres secteurs d’activité, les infirmières sont plus nombreuses à arrêter leur activité pour s’occuper de leurs enfants. Cette spécificité peut s’expliquer par la possibilité de reprendre facilement leur travail après une ou deux années d’interruption que ce soit en intérim ou en libéral.

Maintien à un haut niveau de la création d’entreprises en France

En juillet, le nombre total de créations d’entreprises, tous types d’entreprises confondus, a, selon l’INSEE augmenté de nouveau sur un mois (+4,4 % après +2,5 % en juin, en données corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables). Cette augmentation est due à une nouvelle hausse soutenue des immatriculations de micro-entrepreneurs (+5,5 % après +4,3 %) et à un rebond des créations d’entreprises classiques (+2,5 % après ‑0,5 %). En données brutes, le nombre total d’entreprises créées sur les douze derniers mois (août 2022 à juillet 2023) augmente de 1,7 % par rapport à celui des mêmes mois un an plus tôt (août 2021 à juillet 2022). Sur un an ; les créations d’entreprises sous le régime de micro-entrepreneur augmente de +4,5 % quand celles d’entreprises individuelles classiques diminuent de -4,2 % tout comme celles de sociétés plus légèrement (-1,8 %).

Au mois de juillet, les créations ont été dynamiques dans les secteurs des transports et entreposage (+17,5 % après +2,2 %), des services aux ménages (+5,8 % après +1,8 %) et du commerce y compris le commerce et la réparation automobiles (+3,6 % après +0,3 %).