10 janvier 2015

La consommation a-t-elle un avenir ?

Depuis la crise de 2008, la consommation est globalement stable en France ; Compte tenu de l’augmentation de la population, 300 000 personnes de plus par an, la consommation par ménage diminue depuis 7 ans. Cette évolution est assez logique du fait de la progression du chômage, de l’augmentation des prélèvements obligatoires et des remboursements d’emprunts immobiliers.

La consommation des ménages français évolue non seulement par obligation pour faire face à la stagnation du pouvoir d’achat mais aussi par changement des comportements et des goûts. Les Français consomment de moins en moins de biens industriels qui représentent, en 2013, moins de 47 % des dépenses contre 62 % en 1970. En revanche, les dépenses pré-engagées (abonnements, logements…) représentent 30 % des dépenses et sont en constante augmentation.

Par souci d’économies, le low cost, le bas de gamme, progressent dans tous les domaines sauf, depuis quelques années, dans le domaine de l’alimentation. Le haut de gamme et le luxe maintiennent leur position grâce aux touristes mais aussi grâce aux résidents qui épargnent pour pouvoir y accéder de temps en temps. Les produits de gammes moyennes sont évidemment fortement pénalisés par cette nouvelle allocation des dépenses de consommation. Les ménages préfèrent descendre en gamme ou trouver des solutions en-dehors des schémas classiques de consommation. Les ménages recourent de plus en plus aux nouvelles techniques de communication et d’information pour consommer. Le succès des sites d’échanges, de ventes de biens d’occasion ainsi que le développement des sites de partage plus ou moins lucratifs illustrent les changements survenus dans notre rapport à la consommation. Les sites « blablacar », « airbnb » et bien d’autres permettent aux ménages d’acquérir des biens ou des services sans passer par les réseaux classiques de distribution. Entre les actions de ventes, d’achats, de partage, il est difficile d’estimer le montant détourné de la consommation classique.