29 novembre 2014

La croissance va-t-elle enfin sortir du bois ?

Avec un baril qui a perdu 30 % de sa valeur depuis le 1er janvier, avec un euro qui s’est déprécié de plus de 10 %, avec des taux d’intérêt historiquement bas, avec un plan d’investissement, modeste mais quand même lancé au niveau européen, la croissance française devrait logiquement repartir dans les prochains mois. Le problème, c’est le logiquement.

La croissance du troisième trimestre nous éclaire peu sur les capacités de rebond de l’économie française. En effet, cette croissance était en grande partie imputable à la progression des dépenses publiques qui doivent, en principe, dans les prochains mois, baisser. Il est trop tôt pour mesurer l’impact du pacte de compétitivité.

Dans cet océan de morosité, quelques points positifs sont à noter et à surligner en jaune vif. Ainsi, le jugement des industriels sur leurs perspectives personnelles de production établi par l’INSEE marque un net redressement depuis deux mois. L’amélioration concerne tous les secteurs d’activité bâtiment compris. Au mois de novembre, l’indicateur du climat des affaires en France, progresse de trois points. Il revient ainsi à son niveau de juin. Il gagne un point dans l’industrie et les services. Il gagne quatre points dans le bâtiment et le commerce de gros et six points dans le commerce de détail. L’indicateur de retournement pour l’ensemble des secteurs passe dans la zone favorable.

La remontée de l’indicateur de confiance des ménages est un autre signe encourageant. Il gagne 2 points, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis mars tout en restant nettement en dessous de sa moyenne de longue période.

Avec la montée en puissance du CICE et du pacte de responsabilité, le Gouvernement français espère fortement le redémarrage d’ici le mois de mars de l’année prochaine de l’économie française afin de trouver les trois à quatre milliards d’euros d’économies nécessaires pour satisfaire les autorités européennes. Malheureusement, le délai est un peu court. Il est fort probable que l’amélioration conjoncturelle se dessine au cours du second semestre.