19 juillet 2014

La France à la recherche d’un nouveau souffle

La production industrielle a failli au mois de mai avec un recul de 1,7 %. Le nombre important de jours fériés peut, en partie, expliquer ce mauvais résultat qui rend néanmoins difficile l’atteinte d’un taux de croissance de 0,3 % pour le 2ème trimestre. De même, la prévision de 1 % de croissance pour l’année 2014 retenu par le  gouvernement n’est plus réalisable. Même, la prévision de l’INSEE à 0,7 % peut être considérée désormais comme optimiste. La croissance devrait plutôt se situer entre 0,5 et 0,6 % pour cette année. En ce qui concerne l’année 2015, il sera également compliqué d’atteindre 1,7 % de croissance, taux qui figure au programme pluriannuel présenté par la France  à Bruxelles. L’objectif des 3 % de déficit public pour l’année prochaine s’éloigne un peu plus. Au mieux, le déficit devrait tourner autour de 3,9 % cette année et autour de 3,5 % en 2015.

Afin d’atténuer les effets de la réduction du déficit sur la rigueur, le Gouvernement français espère que le nouveau Président de la Commission, Jean-Claude Juncker, soit conciliant et qu’il mette en œuvre des mesures de relance. Son programme intitulé « un nouveau départ pour l’Europe, mon agenda pour l’emploi, la croissance, la justice et le changement démocratique » concilie les différentes tendances de l’Union en promettant  une Europe plus concurrentielle mais aussi plus sociale. Il a prévu de mobiliser 300 milliards d’euros en faveur d’investissements publics et privés d’ici 2017.

Compte tenu des mesures fiscales annoncées par le Président de la République française, avec des réductions d’impôts en faveur des classes moyennes, la feuille de route budgétaire pour 2015 sera très complexe. Si la France veut respecter l’objectif de déficit public, il faudrait, compte tenu de la faible croissance, passer le programme d’économies à 70 milliards d’euros.

Dans tous les cas, la France est entrée dans un cycle long et inédit de très faible croissance. En effet, en 2012 comme en 2013, le PIB n’a cru que de 0,3 %. Pour 2014, ce taux devrait donc être de 0,6 %. Pour 2015, il pourrait se situer autour de 0,8 %. Compte tenu de l’augmentation de la population, la richesse par habitant stagne voire diminue. Si la France avait plutôt bien résisté au premier choc de la crise de 2009, elle vit depuis un chemin de croix. L’inertie de ses dépenses publiques, la faiblesse des dépenses d’investissement publiques ou privées et un tissu économique anémié expliquent cette atonie de la croissance qui perdure.