13 décembre 2014

La France aux marges de la déflation

Nous ne sommes pas en déflation car il n’y a pas de baisse généralisée des prix accompagnée d’une contraction de la masse monétaire et du crédit. Néanmoins, le recul de l’inflation commence à devenir préoccupant.

Selon l’INSEE, au mois de novembre, l’indice des prix à la consommation (IPC) a baissé de 0,2 %. Corrigé des variations saisonnières, il diminue de 0,1 %. Sur un an, l’indice des prix n’augmente plus que  de 0,3 %, contre 0,5 % en octobre. Hors tabac, l’IPC croît également de 0,3 % sur un an.

Les prix de l’énergie n’expliquent pas tout. En effet, c’est l’ensemble des prix qi sont aspirés vers le bas comme le prouve l’évolution de l’indice d’inflation sous-jacente. Cet indice est désaisonnalisé et permet de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix. Il traduit l’évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l’offre et de la demande. Il exclut les prix soumis à l’intervention de l’État (électricité, gaz, tabac…) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes,…) qui subissent des mouvements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux. Au mois de novembre, l’indicateur d’inflation sous-jacente recule de 0,1 % par rapport à octobre et de 0,2 % par rapport à novembre 2013. C’est la première fois que l’inflation sous-jacente est négative depuis que la série existe (1990).

Ce résultat traduit un excès d’offre dans un contexte d’attentisme généralisé. Certes, la crise permet de corriger des situations anormales de rentes générées par des positions de monopoles ou d’oligopoles (grande distribution), par des augmentations spéculatives de prix (immobilier) ou par des avantages réglementaires (professions réglementées). La baisse des prix peut être l’expression d’un gain de productivité. Certes, actuellement, comptablement, les gains de productivité sont plutôt faibles mais ils avaient pu être captés par les producteurs. Cet argument ne vaut pas en moyenne au vu des résultats des entreprises françaises.