13 septembre 2014

La France, l’heure des choix sonnera-t-elle ?

Avec la déclaration de politique générale suivie d’un vote de confiance, le Premier Ministre, Manuel Valls, entend faire prévaloir ses choix tout en rassurant sa majorité. Il devra rassurer l’Europe tout en faisant quelques gestes vis-à-vis des frondeurs. Des mesures en faveur des Français les plus modestes sont attendues. L’augmentation des minimas sociaux et la revalorisation des aides au logement pourraient être au programme. Le Premier Ministre devrait, par ailleurs, confirmer des mesures de libéralisation de certaines professions réglementées. Pour tenter de limiter la dérive du déficit public, des hausses d’impôt devraient intervenir, notamment pour financer les mesures concernant les allégements de charges et de l’impôt sur le revenu. Les taxes sur les carburants et sur certains produits devraient être augmentées.

Les marges de manœuvre du Gouvernement sont faibles voire nulles. En effet, la croissance sera au mieux de 0,5 %, taux qui est la nouvelle prévision officielle. Le budget 2014 avait été élaboré sur la base d’une croissance de 1 %. Or, au regard des rentrées fiscales constatées depuis le début de l’année, il manquera près de 10 milliards d’euros dans les caisses (moins-values et mesures en faveur des contribuables les plus modestes). De ce fait, le déficit qui devait être de 3,8 % (loi de finances rectificative, la loi de finances initiale avait prévu 3,5 %) sera, selon la dernière notification à Bruxelles, de 4,4 %. Cette dérive tue la possibilité de revenir à 3 % en 2015. Désormais, l’atteinte de cet objectif n’est attendue qu’en 2017. La Commission européenne qui est en période de transition a réagi, sans excès, en réclamant des efforts supplémentaires de la part de la France.

Pour 2015, le Gouvernement prévoit un taux de croissance de 1 % et un déficit public de 4,3 % du PIB. Le taux de croissance prévu est supérieur au taux de croissance potentiel qui se situe autour de 0,5 %. Il faudrait un effet de rattrapage et un affermissement de la croissance en Europe, ce qui est loin d’être gagné.

Dans ces conditions, la dette publique ne sera pas stabilisée. La barre des 100 % du PIB risque d’être atteinte avant 2017. Actuellement, elle représente 95 % du PIB contre 40 % en 1992 et moins de 25 % en 1981.