26 juillet 2014

La zone euro toujours en eau trouble

Après la récession de 2012 / 2013, la zone euro a espéré renouer avec la croissance ; or elle se laisse désirer. La reprise tant espérée, en 2012, n’est toujours pas au rendez-vous. Un ralentissement semble même se manifester, ralentissement auquel l’Allemagne n’échappe pas. La croissance de la zone euro du premier trimestre de la zone euro n’a été que de 0,2%. Or, pour le deuxième trimestre, elle devrait être du même ordre.

L’écart de croissance avec le Royaume-Uni est saisissant pouvant donner l’impression que la Banque Centrale Européenne est trop timorée face aux menaces déflationnistes.

Un des points faibles de la zone euro est sa production industrielle qui n’arrive pas à reprendre un cours ascendant. Compte tenu du recul de 1,1 % enregistré au mois de mai, elle demeure inférieure de 10 % au niveau qu’elle avait atteint en 2008 avant la crise financière.

Deux grand pays restent donc toujours en panne, l’Italie et la France.

L’Italie est toujours confrontée à une série de blocages d’ordre structurel. Le vieillissement rapide de sa population constitue un frein réel pour la restauration de la croissance. Le PIB qui a diminué de 0,1 % au premier trimestre a dû rester stable au cours du deuxième trimestre. La période de grâce du Gouvernement de Matteo Renzi s’achève et quelques doutes se font jour sur l’efficacité de sa politique économique. Pour 2014, la croissance italienne ne devrait pas dépasser 0,2 %. Avec un tel taux de croissance, la dette poursuit sa hausse inexorable. Elle a augmenté de 20 milliards d’euros au premier trimestre l’amenant à plus de 2 166 milliards d’euros soit 135 % du PIB. Malgré les propos rassurants des responsables italiens, il y a des risques de turbulences au cours du second semestre si aucune reprise ne se manifeste.

La France n’est pas dans une meilleure situation avec des indicateurs qui sont toujours mal orientés et des résultats très décevants comme en témoigne la progression, depuis huit mois, du nombre de demandeurs d’emploi. La production industrielle a été également en recul de 1 % au cours du deuxième trimestre. Le taux de croissance du deuxième trimestre qui sera connu à la mi-août devrait au mieux atteindre 0,2 %.

L’Allemagne ralentit

L’Allemagne, malgré sa belle victoire à la Coupe du Monde de football, ne rit plus au niveau économique. Après un très bon premier trimestre marqué par une croissance de 0,8 %, l’économie semble s’essouffler. L’enquête IFO sur l’activité économique a reculé en juillet, pour le troisième mois consécutif. La production industrielle a été en recul de 1 % au deuxième trimestre en raison de la baisse des exportations. Le PIB, dans ces conditions, n’a pas dû augmenter de plus de 0,2 %.

L’Espagne retrouve le sourire

Actuellement, seule l’Espagne montre des signes réels de reprise. Le FMI a même révisé à la hausse les prévisions de croissance. Elle pourrait atteindre 1,2 % en 2014 et 1,6 % en 2015. En Espagne, la consommation des ménages, l’investissement prennent le relais des exportations. La poursuite de la diminution du chômage constitue un autre point encourageant.

Les autorités européennes bougeront-elles à la rentrée ?

Le ralentissement économique de la zone euro conduira-t-elle la Banque Centrale Européenne à accroître ses interventions. Avec une inflation tournant autour de 0,5 %, avec des prix immobiliers toujours orientés à la baisse, avec une demande de crédits assez atone, la BCE pourrait être plus volontariste. A priori, à court terme, aucune évolution n’est à attendre sur ce front. S’il y a changement, cela ne se produira pas avant le mois de septembre et plus certainement le mois d’octobre ou novembre.