3 janvier 2015

L’Algérie malade de son pétrole ?

Depuis l’accélération de la chute des cours du pétrole, plusieurs réunions au sommet ont eu lieu à Alger afin de prendre en compte ses conséquences économiques et financières.

L’Algérie  tire l’essentiel de ses recettes des hydrocarbures. 60 % du budget algérien est financé par les recettes issues du pétrole. 95 % des recettes extérieures de l’Algérie proviennent des exportations de pétrole et de gaz.

La baisse du baril intervient au moment même où le pouvoir en place a décidé de mettre en œuvre un ambitieux plan quinquennal de développement économique et social doté d’une enveloppe financière de 262 milliards de dollars.

L’Algérie afin de régler les problèmes sociaux récurrents a opté pour une politique sociale (logements sociaux, prestations) assez généreuse. De ce fait, elle est très sensible aux évolutions du cours du pétrole. Par le passé, les contre-chocs pétroliers ont mis en difficulté les finances publiques obligeant le pouvoir à différer certains investissements. L’Algérie a besoin d’un baril à 80 dollars pour faire face à ses dépenses. De ce fait quand le baril est en-deçà, à 60 dollars, il y a des risques de tensions sociales et financières.

La baisse des cours réduit les entrées de devises et pourrait pénaliser les relations commerciales du pays. Le gouverneur de la Banque d’Algérie se déclare sur ce sujet inquiet. Il a récemment indiqué que  « les réserves de change actuelles permettent à l’Algérie de faire face aux chocs sur la balance des paiements extérieurs à court terme mais cette capacité à résister aux chocs se dissipera vite si les cours du pétrole restaient à des niveaux bas pendant longtemps ».

Au niveau diplomatique, l’Algérie a demandé à l’OPEP dont elle est membre d’abaisser les quotas de production afin de permettre le redressement des prix.

Le ministre algérien de l’Energie a ainsi déclaré, à la fin du mois de décembre, « l’Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres ». L’Arabie Saoudite a fait savoir que même si le baril tombait à 20 dollars il n’y avait pas lieu à intervenir. L’Arabie Saoudite maintient sa stratégie de nettoyage du marché par élimination des producteurs les moins rentables. Par ailleurs, elle considère que la reprise économique de 2015 devrait permettre un redécollage de la demande et donc des prix.