13 mai 2017

Le Coin de la Conjoncture (13 mai 2017)

Les équations économiques d’Emmanuel Macron

 Le nouveau Président de la République française, Emmanuel Macron, bénéficie, en ce milieu d’année, d’un contexte économique plus favorable que son prédécesseur en 2012. En Europe, les effets des crises de 2008 et de 2011 s’estompent doucement mais sûrement. Les États occidentaux, après avoir assaini en partie leurs finances publiques, atténuent leur politique de rigueur. La montée des partis populistes incite également à cette inflexion. Aux États-Unis, même si le Congrès tente de freiner ses ardeurs, Donald Trump devrait mettre en œuvre une politique de relance. En Allemagne, Angela Merkel a prévu de lâcher du lest en vue d’obtenir un quatrième mandat. De ce fait, au niveau mondial, il y a une convergence des politiques économiques, convergence, par ailleurs, demandée, par l’OCDE et le FMI.

Ce contexte porteur se traduit par une forte progression des indicateurs de confiance qui ont atteint, ces derniers mois, leur meilleur niveau depuis plus de 6 ans. Certes, ces indices apparaissent en décalage avec les résultats économiques, ces résultats étant en demi-teinte. Les espoirs d’une véritable reprise sont importants mais cette dernière se laisse encore désirer.

Des facteurs d’incertitude peuvent à tout moment peser sur la croissance de l’économie mondiale. Le Proche Orient, l’Ukraine, l’Afrique Sub-saharienne et la Corée du Nord demeurent autant de foyers de crises géopolitiques, donc de menaces potentielles. La montée du protectionnisme pourrait également fragiliser la croissance. Les variations de prix du pétrole en pénalisant les pays producteurs sont également sources de tensions. Elles contribuent à ralentir les investissements dans le secteur de l’énergie avec une double conséquence : une consommation accrue d’énergies carbonées et un risque, à terme, de choc pétrolier, par sous-investissement. La faiblesse récurrente des gains de productivité constitue également un des problèmes majeurs auquel est confrontée l’économie mondiale. Enfin, le vieillissement de la population mondiale constitue un défi à relever, défi mal appréhendé sur le plan économique. Ces incertitudes se matérialisent par le maintien de taux d’intérêt à long terme, toujours très bas. Ils reflètent toujours le scepticisme des investisseurs sur le potentiel de l’économie européenne voire mondiale.

La France en retard de croissance

La France et l’Italie sont les deux pays de l’Union européenne qui sont en retard dans le cycle de croissance actuelle. Le maintien d’un fort taux de chômage couplé à un difficile assainissement des comptes publics contribue à cette langueur. La forte augmentation des prélèvements obligatoires de 2011 à 2015 a pesé sur la croissance française. En raison de mesures d’assainissement mais aussi du fait d’un cycle électoral dense, les collectivités locales ont réduit leurs dépenses d’équipement. La politique de restauration des marges des entreprises, appliquée depuis le début de l’année 2014, commence seulement à porter ses fruits.

Les flèches d’Emmanuel Macron

Le Premier Ministre japonais, Shizon Abe, avait mis en œuvre, en 2012, une politique économique (appelé Abenomics) reposant sur trois flèches : une politique monétaire accommodante, une relance budgétaire, une politique de réformes structurelles. Même si elle est de nature différente, la politique économique d’Emmanuel Macron dispose également de plusieurs flèches : augmentation du pouvoir d’achat et légère relance, amélioration de l’offre (diminution des coûts et réformes structurelles), tout ceci étant accompagné par une politique monétaire favorable.

Offre et demande au menu

Le nouveau Président de la République entend, en effet, jouer sur deux tableaux, l’offre et la demande. Il souhaite poursuivre la politique d’allègement du coût du travail en intégrant le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) dans la grille des cotisations sociales. Il a pris l’engagement d’assouplir le droit du travail. Par ailleurs, il veut améliorer le pouvoir d’achat des actifs en réduisant le montant des cotisations sociales salariales. Un programme d’investissement portant sur 50 milliards d’euros est également prévu.

Amélioration du pouvoir d’achat des actifs

Le projet d’Emmanuel Macron prévoit la suppression de 0,75 % de cotisation assurance maladie et de 2,4 % de cotisation chômage. Au total, l’exonération représente 3,15 % sur le salaire brut dans la limite de quatre fois le plafond de la sécurité sociale. En contrepartie, l’ensemble des revenus, dont les salaires, subiront une augmentation de la CSG de 1,7 point. Celle-ci étant calculée sur 98,25 % du salaire brut, une hausse de 1,7 point augmenterait de 1,67 % le montant de CSG à régler. Le gain serait donc, en moyenne, de 1,48 % pour un salarié.

  • Un salarié rémunéré au SMIC améliore sa situation de 260 euros par an ;
  • Une personne rémunérée à 3000 euros brut gagne 533 euros ;
  • Une personne rémunérée 5000 euros brut gagne 888 euros.

Au-delà de quatre fois le plafond de la Sécurité sociale, soit 12.872 euros par mois en 2016, la baisse des cotisations sociales du fait du plafonnement a un moindre effet.

Le gain de pouvoir d’achat est limité aux actifs. Les retraités ne payant pas de cotisation chômage supporteront la CSG sauf pour ceux qui sont exonérés et ceux qui bénéficient du taux réduit de 3,8 %. Pour les travailleurs indépendants et les fonctionnaires qui n’acquittent pas de cotisation chômage, des mesures spécifiques seront prises afin qu’ils puissent bénéficier d’une revalorisation de leurs revenus.

Ce gain de pouvoir d’achat devrait générer un surcroît de consommation et d’épargne sachant que cette dernière se situe, depuis deux ans, à un niveau légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période. En privilégiant les actifs au détriment des retraités, Emmanuel Macron entend favoriser la consommation. Il est à noter néanmoins que les comportements des retraités en matière de consommation se rapprochent de plus en plus de ceux du reste de la population.

La taxe d’habitation, une réduction de 10 milliards d’euros d’impôt sur 3 ans en faveur des ménages

Emmanuel Macron a confirmé qu’il supprimerait la taxe d’habitation pour 80  % des ménages. Cette suppression sera étalée sur trois ans. Cette mesure amplifie les dispositifs d’exonération et d’abattement existants. Sur les 27 millions de locataires et propriétaires assujettis, 4 millions en sont totalement exonérés et 3,8 millions de foyers bénéficient  d’abattements. Par ailleurs, 9,6 millions de contribuables se voient appliquer la règle de plafonnement des 3,6 % des revenus du foyer. La mesure devrait donc concerner 18 millions de foyers et coûter 10 milliards d’euros à l’État qui compensera le manque à gagner pour les collectivités locales.

La retenue à la source, stop ou encore

Pour éviter un télescopage des mesures favorables au pouvoir d’achat, Emmanuel Macron a annoncé le report de la retenue à la source censée s’appliquer à compter du 1er janvier 2018. Cette dernière aurait eu comme inconvénient d’amputer visuellement le montant des salaires nets au moment même où ils auraient dû augmenter. L’impact en termes de pouvoir d’achat aurait été annihilé. En outre, du fait des règles d’imputation des crédits et des réductions d’impôt, un nombre non négligeable de contribuables pourrait être amené à payer, sur la première année, des mensualités plus élevées qu’auparavant. Ce report est enfin salué par les dirigeants d’entreprise, défavorables à cette réforme. La question sera de savoir si ce report est un enterrement ou pas mais en la matière les pronostics ne sont pas aisés. En outre, Christian Eckert a, dans les derniers jours du Gouvernement de Bernard Cazeneuve a publié un décret d’application pour mettre en œuvre la retenue à la source au 1er janvier 2018. Le Ministre du budget s’est, à plusieurs reprises, irrité des déclarations d’Emmanuel Macron soulignant que l’Etat avait engagé des moyens importants pour réussir cette réforme. En publiant, avant la fin du mandat de François Hollande, ce décret d’application, il tente de rendre impossible tout retour en arrière. Pour contrecarrer la réforme, le nouveau Gouvernement devra, avant la fin de l’été, abroger le décret et faire adopter par le Parlement un article de report.

En effet, le décret n°2017-966 du 9 mai 2017 définit les informations déclarées et réceptionnées chaque par mois par les tiers collecteurs (les employeurs principalement) et fixe les dates d’échange de ces données. Ce décret précise que les employeurs devront tous les mois déclarer les informations suivantes relatives au prélèvement à la source à l’administration fiscale :

  • les informations relatives à l’identification des bénéficiaires des revenus, et leurs rémunérations ;
  • les taux et montants de prélèvements à la source appliqués ;
  • les informations relatives au paiement du prélèvement à la source.

Le décret fixe également les délais dans lesquels ces informations doivent être transmises à l’administration fiscale par l’employeur ainsi que les délais de versement et de régularisation. Enfin, le décret détermine les conditions dans lesquelles l’administration transmet aux employeurs les taux de prélèvement à la source applicables aux salariés, via un « compte rendu » mis à disposition des employeurs.

La prolongation de la politique de l’offre menée depuis 2014

Emmanuel Macron compte transformer le CICE en baisse de charges pérenne pour les entreprises. Des mesures seraient prises pour faciliter l’embauche des salariés peu qualifiés en exonérant totalement les emplois au SMIC de cotisations patronales. Il a également prévu de réduire le taux de l’impôt sur les sociétés de 33 % à 25 %. La banque Publique d’Investissement, dans le cadre d’un plan d’investissement de 50 milliards d’euros, devrait gérer un fonds de 10 milliards d’euros pour financer l’innovation dans l’industrie. Par ailleurs, par ordonnances, des dispositions concernant le code du travail seraient adoptées.

La politique économique d’Emmanuel Macron face aux contraintes budgétaires

En jouant à la fois sur le tableau de l’offre et de la demande, Emmanuel Macron fait le pari d’une accélération de la croissance qui aujourd’hui se situe autour de 1,2 % l’an. Il a été néanmoins assez prudent concernant ses prévisions en la matière. La croissance augmenterait progressivement au cours du mandat pour atteindre 1,8 % en 2022. Sa projection est supérieure à celle de l’Union européenne mais inférieure à celle du FMI.

Du fait d’un budget 2017 reposant sur des hypothèses économiques et des évaluations budgétaires un peu trop optimistes, un léger dérapage du déficit est attendu. Emmanuel Macron a indiqué, au cours de la campagne électorale, que le nouveau Gouvernement ne présenterait pas, cet été, de mesures pour revenir à l’objectif fixé en fin d’année dernière. Le déficit serait simplement contenu à 3 % du PIB soit 0,4 point de mieux qu’en 2016. A en croire la Commission européenne, le déficit public français devrait être, en 2017, d’au moins 3 % soit bien plus que les 2,7 % initialement prévu, déficit déjà revu au mois de février à 2,8 % par le Ministère de l’Economie.

Dans ses projections de printemps, la Commission a indiqué que le déficit pourrait atteindre 3,2 % en 2018. La France serait alors le seul pays à être encore au-dessus de 3 % et à être concernée par la procédure des déficits excessifs. La politique de baisse des prélèvements combinée avec le respect de certains engagements de campagnes (éducation, plan d’investissement, etc.) rendent difficile le retour rapide du déficit en-dessous de 3 % sachant que les économies prévues mettront du temps à se concrétiser (suppression de 120 000 emplois dans la fonction publique, etc.). Si les responsables européens sont soulagés après le dénouement de l’élection présidentielle française, ils restent assez vigilants face à un éventuel non-respect de la feuille de route budgétaire qui avait été présentée par François Hollande. A l’occasion de son premier contact avec Emmanuel Macron, le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a demandé que la France réduise le niveau de la dépense publique. « Nous sommes confrontés avec la France à un problème particulier, les Français dépensent trop d’argent et ils dépensent au mauvais endroit » a-t-il indiqué par ailleurs. Il a ajouté « les Français consacrent entre 53 % et 57 % de leur Produit intérieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau relativement élevé de la dette, cela ne peut pas fonctionner dans la durée ». Il a souligné qu’il appartient aussi « aux Français de faire un geste en direction des autres en faisant les réformes nécessaires ». Sur ce sujet, Emmanuel Macron a pris l’engagement de respecter, dès 2018, les règles européennes en matière budgétaire et de passer en-dessous des 3 % du PIB le déficit.

Les risques liés à une politique de soutien de la demande

En France, toute relance par la demande favorise les importations et dégrade donc le résultat de la balance commerciale. La baisse du cours du pétrole en 2015 et 2016 ne s’est pas traduite par une réelle amélioration de notre solde commerciale en raison de l’augmentation des achats de produits industriels à l’étranger. En outre avec l’éclatement des chaines de production, la capacité à substituer des produits nationaux aux produits importés est plus faible que dans le passé. Compte tenu de la reprise de la demande mondiale et par ricochet de la demande adressée à la France, l’outil productif pourrait être incapable de répondre aux stimuli provoqués par la hausse du pouvoir d’achat.

L’amélioration de la compétitivité des entreprises demeure une ardente obligation avec comme objectif une montée en gamme. Certes, Emmanuel Macron pourra engranger les effets de la politique menée depuis 2014 par son prédécesseur. Le taux de marge des entreprises a commencé à s’améliorer et ces dernières ont repris, depuis un an, le chemin de l’investissement.

France, Espagne, Italie et le sentiment de déclassement

Depuis plusieurs années, une proportion croissante de Français mais aussi européenne considère que leur niveau de vie baisse. Après avoir accusé l’euro d’avoir été responsable au moment de son introduction d’une augmentation des prix, ce dernier est désormais coupable d’imposer une rigueur sans nom aux Européens.

Si les peurs sont réelles, leurs fondements sont plus discutables. Ainsi, en France, le salaire réel par tête a progressé de 2002 à 2016 de près de 18 %. La crise s’est matérialisée par une légère baisse passagère. En revanche, en Italie comme en Espagne, le salaire réel par tête a diminué de plus de 5 points entre 2009 et 2014 avant de légèrement remonter (indice 100 en 2002). Le revenu disponible réel des ménages (déflaté par le prix de la consommation) a augmenté de 20 % en France contre 12 % en Espagne. Il a été en hausse durant toute la période sauf en 2008/2009 et 2012/2013. Le revenu disponible prend en compte les transferts sociaux qui, en France, sont très importants. Il est à noter que le revenu disponible réel des ménages en Italie est de 2 points inférieur en 2016 à celui de 2002.

Le PIB par habitant a progressé de 8 points en France. Après une chute en 2008/2009 et un rebond en 2010, il stagne depuis 2012. L’Espagne avec une courbe de progression différente obtient le même résultat que la France. En revanche, l’Italie connait, sur la même période, une contraction de son PIB par habitant de 5 points.

Si les inégalités ont augmenté en Espagne, elles sont restées relativement stables en France et en Italie. De 2002 à 2015, le taux de pauvreté est, en France, ainsi passé de 12 à 13,6 %, de 19,0 à 19,9 % en Italie et de 19,0 à 22,1 % en Espagne.

Le taux de chômage a connu une très forte augmentation en Espagne passant de 8 à plus de 25 % de 2002 à 2014 avant de revenir à 18 %. En France, la hausse du chômage a été de 2,5 points (de 2007 à 2017) quand elle a été 6 points en Italie (de 6 à 12 % sur la même période).

Au total, le niveau de vie en Espagne et en Italie a reculé de 2002 à 2017 mais pas en France. L’Espagne a connu une dégradation poussée de son marché du travail. La baisse des rémunérations qui s’en est suivi a contribué à améliorer la compétitivité du pays mais au prix d’importants sacrifices. L’Italie connaît la plus longue phase de stagnation depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis l’introduction de l’euro, les Italiens n’ont pas enregistré de véritables gains de pouvoir d’achat. La situation des Français est moins détériorée que celle de ses voisins proches. La sensation de déclin se nourrit dans la rupture de croissance par rapport à la période passée. Durant des années, le pays a acheté de la croissance à crédit. Aujourd’hui, ce modèle atteint ses limites et oblige à de réels ajustements. Le sentiment d’appauvrissement repose également, et cela se vérifie tout particulièrement en France, sur de multiples facteurs dont un certain nombre sont d’ordre psychologique. L’augmentation des prélèvements obligatoires, les difficultés d’insertion des jeunes, la progression du chômage des plus de 50 ans jouent sans nul doute un rôle dans l’expansion de ce sentiment. Le poids croissant des dépenses dites pré-engagées (logement, assurances, abonnements) constitue un élément supplémentaire d’explication. Les ménages sont sensibles aux variations de prix de ces dépenses obligatoires qu’elles ne peuvent pas facilement restreindre.  Les prix relatifs des loyers, de l’énergie ou des transports ont augmenté en France simplement contrebalancés par la baisse de ceux des abonnements Internet et téléphonique. Cette dernière baisse est à relativiser car les ménages se sont multi-équipés ces dernières années.

La Commission de Bruxelles révise….

La Commission de Bruxelles a publié, le jeudi 11 mai dernier, ses prévisions économiques du printemps. Elle a très légèrement révisé en hausse sa prévision de croissance de la zone euro pour 2017, la portant de 1,6 à 1,7 %. Le taux reste, en revanche, inchangé pour 2018 à 1,8 %. La croissance du PIB dans l’ensemble de l’Union devrait, de son côté, se maintenir à 1,9 % au cours de ces deux années (initialement 1,8 %). La Commissaire européen en charge des affaires économiques, Pierre Moscovici, a souligné que l’économie européenne est entrée dans sa cinquième année de croissance consécutive. Cette dernière atteint désormais tous les États membres de l’Union et devrait conserver un rythme régulier au cours de cette année et de l’année suivante. Le chômage devrait poursuivre sa lente décrue tout en restant élevé dans plusieurs pays. Dans la zone euro, le taux de chômage devrait tomber à 9,4 % en 2017 puis à 8,9 % en 2018, atteignant ainsi son point le plus bas depuis le début de 2009. La tendance dans l’ensemble de l’Union devrait être similaire, avec un taux de chômage reculant jusqu’à 8,0 % en 2017 et 7,7 % en 2018, un niveau qui n’avait plus été connu depuis fin 2008.

Pour la France, la Commission européenne prévoit une croissance de 1,4 % cette année et de 1,7 % en 2018, soit un peu moins que la moyenne de la zone euro. Le taux de chômage devrait baisser légèrement passant de 10,1 % à 9,6 % de 2016 à 2018. Du fait d’un maintien d’un déficit élevé, la dette publique française à la différence de la très grande majorité des pays de l’Union ne diminuerait pas et passerait sur de 96 à 96,7 % du PIB sur la même période.