15 avril 2017

Le Coin de la conjoncture (15 avril 2017)

Les salaires, les charges, les impôts, la mondialisation et la digitalisation

Les salaires représentent 50 % du revenu national au sein des pays avancés et 40 % au sein des pays émergents. Par rapport aux années 1970, un recul de quatre points est constaté. Un point bas a été atteint en 2006 mais, depuis, la progression demeure faible. Cette situation s’expliquerait par la polarisation du marché de l’emploi. La mondialisation comme la digitalisation aboutirait, en particulier au sein des pays occidentaux, à réduire le nombre d’emplois occupés par les classes moyennes. Il y aurait de plus en plus d’emplois non qualifiés liés à la logistique et d’emplois à très forte valeur ajoutée (en bien moins grand nombre que les premiers) en relation avec l’innovation, la création, le marketing. La diminution des emplois industriels contribuerait également à cette moindre importance des salaires dans le revenu national. Les emplois tertiaires à faible qualification sont moins rémunérés que ceux qui avaient cours dans l’industrie. Il faut également ajouter parmi les explications le vieillissement de la population, un nombre croissant de personnes ne touchant plus de salaires mais des pensions. De 1980 à 2016, le nombre de retraités en France est passé de 5 à 15 millions. Le FMI considère également que les mesures en faveur de la fiscalité des entreprises ont pu les inciter à opérer une substitution du travail au profit du capital. En outre, l’affaiblissement du pouvoir de négociation des syndicats en liaison avec une baisse des taux de syndicalisation pourrait jouer au détriment des salaires.

Le coin fiscal, la France en tête

Si la part salariale tend à diminuer au sein de l’OCDE, il convient de souligner que l’évolution du coin fiscal – qui prend en compte toutes les contributions qui pèsent sur les revenus du travail – est contrastée. Bien que la moyenne de la zone OCDE ait légèrement diminué en 2016 par rapport à 2015, le coin fiscal s’est en fait un peu alourdi dans 20 pays de l’OCDE, tandis qu’il a reculé dans 14 autres pays. Si les charges sociales ont tendance à baisser dans un grand nombre de pays, en revanche, l’impôt sur le revenu augmente. En 2016, le prélèvement moyen d’impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail dans les pays de l’OCDE s’élevait à 36.0 %, soit une baisse de 0.07 point par rapport à 2015.  Du fait des mesures prises pour réduire le déficit public, le coin fiscal a augmenté de plus d’un point de pourcentage en Grèce en 2016 (1.06 point), sous l’effet du relèvement de l’IRPP et des cotisations de sécurité sociale.

Les célibataires plus taxés que les familles

La France a le coin fiscal le plus élevé pour les familles et arrive en 4e position pour les célibataires. Pour ces derniers, la Belgique arrive en tête avec un ratio de 54,0 % suivie de l’Allemagne (49,4 %), de la Hongrie (48,2 %) et de la France (48,1 %) Les coins fiscaux les plus faibles ont été observés au Chili (7 %), en Nouvelle-Zélande (17,9 %) et au Mexique (20,1 %).

Pour les familles comptant deux enfants et un seul apporteur de revenu rémunéré au salaire moyen, le coin fiscal en France est de 40 %. Notre pays précède la Belgique, la Finlande, la Grèce, l’Italie et la Suède enregistrant des coins fiscaux compris entre 38 % et 40 %. C’est en Nouvelle-Zélande que le coin fiscal était le plus faible pour ces familles (6,2 %), suivie du Chili (7 %), de l’Irlande (8,3 %) et de la Suisse (9,1 %). La moyenne pour les pays de l’OCDE était de 26,6 %.

La charge fiscale pour les familles avec enfants est plus faible que pour les célibataires sans enfant dans tous les pays de l’OCDE sauf deux (Chili et Mexique), où elle est identique. En 2016, le coin fiscal moyen à l’échelle de l’OCDE pour les familles avec enfants et un seul salaire était de 26,6 %, près de 10 points de moins que le coin fiscal d’un célibataire moyen. Dans les pays de l’OCDE, en moyenne, l’écart entre le coin fiscal des familles et des célibataires s’est légèrement accru ces dernières années.

 La formation n’est pas récompensée

Pour un salarié type s’engageant dans une formation de courte durée, l’impact combiné des impôts sur le revenu des personnes physiques et des cotisations salariales de sécurité sociale réduit l’incitation à investir dans la formation, en abaissant la valeur d’un investissement dans les compétences de 24,9 % en moyenne dans la zone OCDE.

Une baisse d’un point de pourcentage ou plus a été constatée dans deux pays, qui ont tous les deux engagé des réformes – l’Autriche (2,47 points) et la Belgique (1,32 point). La diminution survenue en Autriche est principalement la conséquence d’une réduction de l’IRRP, tandis qu’en Belgique elle s’explique par une baisse de l’IRPP et des cotisations patronales de sécurité sociale.

La variation de l’IRPP a  été le principal facteur intervenu dans la plupart des pays où le coin fiscal a reculé en 2016. En Islande et en Suisse, les variations des cotisations de sécurité sociale ont  joué un rôle. Le principal paramètre a été la baisse des cotisations patronales de sécurité sociale en France et en Italie.

La Russie, un voisin résilient

Les relations avec la Russie ont toujours été empreintes d’une grande complexité. Entre l’attraction et la répulsion, les pays européens et les États-Unis hésitent. Les histoires s’entremêlent parfois de manière surprenante. La Russie au temps des tsars a été considérée comme un « Far East », une dictature ou un empire éclairé. Catherine II de Russie fut un mécène pour de nombreux artistes et a entretenu des relations épistolaires avec Voltaire. Alexandre 1er, malgré ses différends avec Napoléon, réussit à maintenir des relations avec les milieux artistiques français et avec Joséphine de Beauharnais. Charles André Pozzo di Borgo après avoir participé aux évènements révolutionnaires à Paris, en 1789, fut un des principaux conseillers de l’Empereur de Russie entre 1814 et 1815. Avec le Tsar, il défendit au Congrès de Vienne, l’idée que la France devait choisir son gouvernement, ce qui fut refusé par les Britanniques défendant l’idée d’une Restauration des Bourbons.

La Russie, terre d’aventure et de mystère

Avec 17,1 millions km², il s’agit du plus grand pays de la planète, grand comme 26 fois la France. La Russie fait le lien entre l’Europe, l’Asie ainsi que le Proche et Moyen Orient. Ce pays immense est sous-peuplé. Il ne compte que 143 millions d’habitants et doit faire face à des voisins dotés de populations importantes. Devant défendre de longues frontières, les gouvernements russes ont toujours craint le démantèlement de leur vaste territoire, d’où un sentiment d’encerclement d’autant plus marqué que les façades maritimes sont difficilement accessibles.

 

Population 2016

en millions d’habitants

Russie 143,5
France 67
Allemagne 80
États-Unis 316
Union européenne 506
Chine 1 357

Dans son histoire, la Russie a toujours été un acteur européen, parfois à son corps défendant. Attirés par la modernité européenne puis américaine, les pouvoirs publics russes ont par ailleurs toujours veillé à ne pas être mis sous influence. Les rapprochements avec les États de l’Europe de l’Ouest sont toujours limités dans le temps, interrompus par des changements d’alliance ou par des évènements intérieurs comme en 1917. La réouverture de la Russie à l’Ouest après la chute du régime soviétique s’est réalisée dans l’anarchie, ce qui a contribué à alimenter un fort sentiment nationaliste qui a toujours constitué le ciment de ce pays. Il y a une fierté russe qui a comme équivalent celle des Britanniques. Cette fierté n’est pas sans lien avec le fait que la Russie a, lors de ces deux derniers siècles, mis un terme tant à l’expansionnisme français avec l’échec de Napoléon en 1812 contribuant à son exil en 1814 et 1815, qu’à la barbarie allemande en 1945. La Russie considère qu’elle occupe une place particulière au sein du concert des Nations tant pour des raisons géographiques qu’historiques. Elle figure avec les États-Unis et le Royaume-Uni parmi les Nations qui ont remporté de haute lutte la Seconde Guerre mondiale. Les responsables russes et la population comprennent assez mal les limites de souveraineté imposées par la communauté internationale. Il y a le sentiment que les États occidentaux s’affranchissent de ces limites quand cela les arrange. De même, les préjugés vis-à-vis de la Russie sont bien plus importants que vis-à-vis de la Chine. Cette situation contribue à une incompréhension qui s’est renforcée depuis les évènements d’Ukraine. L’indépendance de cet État constitue, aux yeux de très nombreux Russes, une hérésie, Kiev étant le cœur historique de leur pays. De ce fait, l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN a été perçue comme une tentative d’encerclement et d’affaiblissement de la Russie. Pour cette dernière, l’OTAN est toujours une alliance militaire tournée contre elle.

La Russie a surmonté le double choc : chute du prix du pétrole et embargos

Par son immensité et par ses importantes réserves en matières premières, la Russie est assez résiliente aux chocs en provenance de l’extérieur. Par ailleurs, son rapport au temps est un peu différent de celui des autres États européens qui sont dans l’obligation d’être insérés dans les circuits économiques, du fait de leur dépendance énergétique et de leurs contraintes géographiques. Avec la division par plus de deux du prix du baril et les embargos avec l’Union européenne et les États-Unis, la Russie a connu, entre 2014 et 2016,  deux chocs violents et rapides.

 

Matières premières et énergie (rang de la Russie)
Pétrole 3ème (8ème pour les réserves)

1er États-Unis

2ème Arabie Saoudite

Gaz 2ème (1er pour les réserves)

1er États-Unis

Charbon 6ème
Minerai de fer 1er
Platine 2ème
Or 3ème
Nickel 3ème
Terres rares 2ème

50 % de la production de palladium

40 % du rhodium

Bois 1er exportateur de bois

25 % des réserves

Eau 1er pour les réserves d’eau douce

(lac Baïkal…)

Malgré tout, la crise économique à laquelle a été confrontée la Russie a été forte. Le PIB a reculé de 2,8 % en 2015. Au quatrième trimestre 2016, la Russie a interrompu une récession longue de deux ans, le PIB ayant, en effet, augmenté de 0,3 %. Sur l’ensemble de l’année, la contraction a été de 0,2 % contre un recul de 2,8 % en 2015. La contraction du PIB a été inférieure aux différentes prévisions émanant des instituts de conjoncture. La politique mise en œuvre par les autorités russes a limité l’impact de la crise. À cette fin, elles ont puisé dans les fonds de réserve qui sont notamment alimentés par les recettes du pétrole et du gaz. Selon les autorités russes, la croissance pourrait atteindre 2 % dès cette année. Le retour du baril de pétrole dans une fourchette de 50 à 55 dollars augmente les recettes budgétaires et accroît l’excédent de la balance commerciale. La bonne tenue de cette dernière constitue le point fort de l’économie russe. Les exportations de matières premières et d’énergie garantissent un niveau de revenus important et récurrent.

 

  Balance courante

En % du PIB

2014 2,8
2015 5,2
2016 3,0
2017 3,5

 

L’excédent courant devrait augmenter, en 2017, à la faveur de la hausse des recettes d’exportation d’hydrocarbures (environ 2/3 du total), qui devrait toutefois être modeste si l’engagement de baisse de production est respecté. Les produits manufacturés devraient en revanche rester peu compétitifs sur les marchés extérieurs. La reprise de la demande intérieure, même modérée, pourrait par ailleurs se traduire par une progression des importations, limitant l’amélioration du solde courant.

L’inflation, un problème en voie de maîtrise

Les autorités russes commencent à juguler l’inflation générée par la dépréciation du rouble et les embargos.  Après avoir atteint plus de 15 %, elle devrait revenir autour de 5 % cette année.

 

  Taux d’inflation
2014 7,8 %
2015 15,5 %
2016 7,2 %
2017 5,5 %

 

Pour limiter les effets de la récession, le Gouvernement de Dimitri Medvedev a accru les dépenses publiques. Pour contenir la dérive du déficit, il a été décidé de puiser dans les fonds souverains. Néanmoins, le déficit budgétaire a dépassé les 3 % en 2015 et 2016. Avec l’augmentation des recettes issues du pétrole, il devrait se situer autour de 3 % en 2017.

 

Déficit public en % du PIB
2014 -1,1 %
2015 -3,5 %
2016 -3,7 %
2017 -3,2 %

La dette publique russe reste très faible, le Gouvernement préférant puiser dans les fonds souverains que d’émettre des emprunts. Ce choix se justifie d’autant plus que les taux d’intérêts en Russie ont dépassé 12 % au cœur de la crise. S’ils ont depuis baissé, ils restent à des niveaux élevés.

 

Dette publique Russie

en % du PIB

1999 99 %
2008 8 %
2012 13 %
2015 18 %
2016 20 %

 

 

La récession n’a pas provoqué une montée du chômage. Le vieillissement de la population se traduisant par une baisse rapide de la population active, a facilité l’absorption de la crise. Les entreprises ont par ailleurs été incitées à ne pas réduire leurs effectifs.

 

Chômage en %
2000 10,6 %
2009 8,4 %
2015 5,8 %
2016 5,3 %

 

Durant l’année 2016, le taux de chômage a diminué de plus de 7 %. A Moscou ou à Saint Pétersbourg, il est inférieur à 2 %. Le taux de pauvreté de la Russie est de 14,7 % contre 14 % en France. Pendant la récession, le Gouvernement a augmenté certaines prestations sociales afin de contrecarrer les effets de l’augmentation des prix des produits importés.

 Les réserves de change représentent plus de 11 mois d’importations à fin 2016, auxquelles s’ajoutent les actifs des fonds souverains totalisant plus 100 milliards d’USD (plus de 8 % du PIB) à fin octobre 2016.

L’économie russe ne peut guère espérer se développer et renouer avec une croissance supérieure à 3 % sans apport de capitaux extérieurs et sans l’importation de biens d’équipement indispensables à la modernisation de ses entreprises et de ses infrastructures. La nécessité de trouver un accord a minima avec les occidentaux s’impose à moyen terme. L’organisation du Mondial de football en 2018 donnera lieu certainement à d’âpres discussions. Moscou souhaitera donner à cette occasion une image de modernité et d’ouverture quand, dans le même temps, les États européens et les États-Unis pourraient être tentés d’effectuer des pressions diplomatiques afin d’obtenir des concessions. Sur la question syrienne, le jeu diplomatique est d’une rare complexité. Donald Trump qui avait besoin de restaurer son image et de prouver à la communauté internationale et américaine son indépendance vis-à-vis des Russes avait prévenu ces derniers de l’attaque de la base syrienne avec des Tomawaks. La réaction des autorités russes a été nette mais mesurée. Au-delà des rodomontades, les contacts entre les deux pays existent sur le sujet. L’administration américaine pourrait lâcher du lest sur l’Ukraine considérant que cela est avant tout un problème européen. Ainsi, elle poserait la question du financement des dépenses de défense et de sécurité. Sur le pétrole et le gaz, États-Unis et Russie peuvent rapidement trouver un accord étant donné leurs convergences sur le sujet. La Russie a besoin d’un baril supérieur à 60 dollars tout comme les États-Unis.

 

L’économie turque tangue mais résiste

Le 16 avril 2017, Les électeurs turques sont appelés à se prononcer par référendum sur la réforme constitutionnel visant à renforcer les pouvoirs de l’exécutif. Ce vote intervient dans le prolongement de la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.

Les effets de ce putsch raté sur l’économie commencent à se faire ressentir. En raison des arrestations de milliers de personnes, de la démission imposée à 130 000 fonctionnaires, de la menace de liquidation de 800 entreprises accusées d’avoir été en lien avec la mouvance « güleniste » censé être à l’origine du coup d’État . Des saisies, portant sur 20 milliards de dollars, ont été organisées par le Trésor Publics. Une certaine désorganisation se fait jour sur fond de perte de confiance. Par ailleurs, les capitaux étrangers sont de plus en plus rares, capitaux indispensables pour un pays structurellement déficitaire au niveau de sa balance des paiements courants (plus de 5 % du PIB en moyenne).

Malgré tout, l’économie turque a enregistré une croissance de 2,9 % en 2016 ce qui a surpris les conjoncturistes. Ce résultat sur l’ensemble de l’année a été réalisé grâce à une croissance de 3,5 % lors du dernier trimestre et ce malgré une contraction de 1,3 % au troisième trimestre, selon l’Office national des statistiques (Tuik). Cette croissance a été portée par une vive progression des dépenses de consommation des ménages qui représentent 59,5 % du PIB. Elles ont augmenté de 5,7 % au dernier trimestre 2016 par rapport à la même période en 2015.

La croissance en 2016 est nettement inférieure à celle de 2015, qui avait atteint 6,1 %. L’économie turque a été pénalisée non seulement par le putsch de l’été mais aussi par le recul de l’activité touristique du fait de la multiplication des attentats liés à la rébellion kurde et au groupe État islamique (EI). Le secteur touristique est responsable de 5 % du PIB ; or son chiffre d’affaires a baissé de 30 % pour la seule année 2016. Les autorités turques doivent faire face à une forte augmentation du taux de chômage qui a atteint 10,9 % en 2016, ce qui semble prouver que, au-delà des statistiques nationales, un réel ralentissement de l’économie est à l’œuvre.  Pour autant, selon plusieurs études dont celle du cabinet d’études économiques Capital Economics, le taux de croissance turc pourrait s’élever, en 2017, à 2,5 %. La croissance de l’économie turque est néanmoins fragile. L’inflation et la dépréciation de 25 % de la livre turque par rapport au dollar renchérissent le coût des importations, ce qui risque de peser sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Par ailleurs, les entreprises et les collectivités publiques ont majoritairement souscrits des emprunts en devise et doivent donc rembourser des sommes croissantes. Les importateurs exigent d’être payés en dollars ou en euros. Le pont Osman Gazi, qui surplombe le golfe d’Izmit, près d’Istanbul, inauguré en 2016 aurait coûté 1,6 milliard de livres turques de plus, du fait en grande partie de la perte de valeur de la monnaie nationale. Les grands travaux, symboles de réussite par le Président deviennent de plus en plus difficiles à financer. La fuite de capitaux est une menace pour la Turquie qui en a un réel besoin pour la réalisation des investissements et pour équilibrer sa balance des paiements.

Le Président Recep Tayyip Erdogan menace de changer d’alliances, de se tourner vers les pays du Moyen Orient et pourquoi pas vers la Russie, son ennemi d’hier, et la Chine. Cette réorientation de l’économie turque est peu crédible. En effet, elle est dépendante de l’Union européenne et des États-Unis. Elle est souvent considérée comme la deuxième puissance industrielle de l’Union après l’Allemagne. Elle fournit le continent en produits électroménagers, en pièces détachées de voitures, etc. La défense turque est intégrée dans l’OTAN, ce qui lui permet d’accéder à moindre coûts à des équipements de haute technologie et de bénéficier de l’appui américain. Ni la Russie, ni la Chine et encore moins les pays du Golfe ne peuvent lui apporter des débouchés pour ses exportations, ou une couverture militaire à la hauteur de celle de l’OTAN.

Malgré une campagne gouvernementale très intrusive, le résultat au référendum apparaît incertain prouvant que la population hésite à conférer à la Présidence de la République des pouvoirs importants. Ce projet prévoit la suppression du poste de Premier ministre, la coïncidence des dates des élections législatives et présidentielles et l’octroi de pouvoir de nomination des juges à l’exécutif.