10 février 2018

Le Coin de la Conjoncture du 10 février 2018

L’investissement en France reste bien orienté

 Interrogés en janvier 2018, les chefs d’entreprise français de l’industrie manufacturière annoncent avoir accru leur investissement de 2 % en valeur en 2017 par rapport à 2016. Pour 2018, les industriels anticipent une hausse de leurs dépenses d’investissement de 4 % par rapport à 2017.

Avec une hausse globale prévue de 4 % des investissements pour 2018, les industriels rehaussent ainsi de 4 points leur première anticipation émise en octobre 2017. La révision à la hausse concerne tous les secteurs d’activité. Elle est importante notamment pour celui des biens d’équipement.

Un certain rebond de l’industrie

Sur un an, la production industrielle a progressé de 4,2 % (4,9 % pour l’industrie manufacturière), ce qui constitue une réelle accélération par rapport à 2016. Dans l’industrie manufacturière, la production du dernier trimestre 2017 croît fortement par rapport au dernier trimestre de 2016 (+4,9 %), de même que dans l’ensemble de l’industrie (+4,2 %). Néanmoins, la production industrielle française n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise.

En 2017, la hausse a été portée par le secteur des matériels de transport (+8,8 %) et par les biens d’équipement (+6,3 %). À l’inverse, la production a diminué dans les industries extractives, énergie, eau (−0,7 %) et dans les industries agroalimentaires (−0,6 %). Elle décroît nettement dans la cokéfaction et raffinage (−6,4 %).

La vertu énergétique est un combat

Les États membres de l’Union européenne se sont engagés à réduire de 20 % leur consommation énergétique en 2020 par rapport aux projections. Cet objectif est également connu sous le nom d’« objectif d’efficacité énergétique de 20% ». L’Union européenne a pris l’engagement de parvenir à une consommation d’énergie primaire inférieure ou égale à 1 483 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) et une consommation d’énergie finale inférieure ou égale à 1 086 Mtep en 2020. Si la consommation s’est contractée après la crise de 2008/2009 et celle de 2011/2012, elle tend à augmenter depuis et à être supérieure aux objectifs.

En 2016, la consommation d’énergie primaire dans l’Union s’écartait de 4 % de l’objectif d’efficacité énergétique. Depuis 1990, première année pour laquelle des données sont disponibles, la consommation a diminué de 1,7 %. C’est en 2006 que la consommation s’est le plus écartée de l’objectif (16,2%, consommation de 1 723 Mtep), alors qu’un niveau historiquement bas a été atteint en 2014 (1,7%, 1 509 Mtep). Au cours des deux dernières années, l’écart a recommencé à croître pour s’établir à 4 % au-dessus de l’objectif fixé pour 2020, avec une consommation de 1 543 Mtep en 2016.

Pour l’énergie finale, en 2016, la consommation a été de 1 108 Mtep, soit 2,0 % au-dessus de l’objectif d’efficacité énergétique. La consommation d’énergie finale dans l’Union a augmenté de 2,1 % entre 1990 (1 085 Mtep) et 2016 (1 108 Mtep). Le niveau de consommation d’énergie finale le plus bas a été enregistré en 2014 (1 063 Mtep, 2,1 % au-dessous de l’objectif) et le plus élevé en 2006 (1 194 Mtep, 10,0% au-dessus de l’objectif). En 2015, l’Union avait atteint l’objectif d’efficacité énergétique de 1 086 Mtep, mais la consommation est repassée au-dessus de l’objectif (2%) en 2016.

Toujours en 2016, la consommation intérieure brute d’énergie dans l’Union européenne, qui reflète la quantité d’énergie nécessaire pour satisfaire l’ensemble de la consommation intérieure, s’est élevée à 1 641 Mtep. Cela représente une baisse de 10,8 % par rapport au niveau record de près de 1 840 Mtep enregistré en 2006, mais une augmentation de 6,1 % par rapport au niveau de la décennie 1996-2006. Au cours des dix dernières années, la consommation d’énergie a baissé principalement en Grèce, à Malte et en Roumanie. Alors que 19 États membres ont vu leur consommation d’énergie augmenter entre 1996 et 2006, seuls deux États membres ont enregistré une hausse de celle-ci entre 2006 et 2016 : l’Estonie (+13,4 %, à 6,2 Mtep en 2016) et la Pologne (+3,2%, à 99,9 Mtep en 2016). Parmi les 26 États membres dans lesquels la consommation d’énergie a diminué, la Grèce (-23,6 %), Malte (-22,5 %) et la Roumanie (-20,2 %) ont enregistré des baisses de plus de 20 %. La consommation intérieure brute de la France a été, en 2016, de 248,7 de Mtep. Elle a baissé de 8,7 % de 2006 à 2016 après avoir augmenté entre 1996 et 2006 de 6,7 %.