17 juin 2017

Le Coin de la Conjoncture du 17 juin 2017

La Chine cherche sa voie

La croissance chinoise devrait se maintenir autour de 6,5 % en 2017 comme en 2018 grâce aux politiques de soutien mises en œuvre depuis deux ans. Afin d’éviter des dérapages financiers, les pouvoirs publics tentent de durcir légèrement la politique budgétaire et monétaire. La politique budgétaire conserve malgré tout une orientation expansionniste. Les autorités chinoises ont annoncé récemment des baisses d’impôts destinées à préserver la dynamique de la reprise. Un allègement de la ponction fiscale subie par les petites entreprises, les nouvelles entreprises technologiques et les entrepreneurs devrait favoriser l’emploi et l’innovation.

Le déficit budgétaire devrait être maintenu, en 2017, autour de 3 % du PIB.  La santé et la prise en charge des personnes âgées pourraient néanmoins rencontrer des problèmes de financement.

La Chine, premier exportateur mondial, devrait profiter du retour de la croissance du commerce international. Par ailleurs, la demande intérieure reste forte grâce à la consommation favorisée par l’augmentation des revenus et par l’investissement privé comme public.

De nombreux projets régionaux d’infrastructures sont en cours de réalisation, en particulier la construction de nombreuses routes et voies rapides. Le projet de développement coordonné de la région Beijing-Tianjin-Hebei participe à la progression de l’investissement dans le secteur des travaux publics.

L’investissement immobilier reste également dynamique même si, pour éviter l’éclatement d’une bulle, les pouvoirs publics tentent de le freiner légèrement. L’envolée des prix des logements dans les très grandes villes continue d’alimenter l’investissement résidentiel.

Croissance des investissements

Le changement de modèle de production est en cours. La Chine monte en gamme et achète des produits étrangers de plus en plus sophistiqués. Par ailleurs, son intégration croissante dans les chaines de production mondiales conduit à une augmentation des importations de biens industriels. Certaines activités à faible valeur ajoutée ont été délocalisées au sein de pays asiatiques voisins à coûts du travail faibles entraînant la multiplication des flux commerciaux.

Croissance des importations chinoises

Les entreprises chinoises restent endettées surtout pour celles appartenant au secteur public qui ont été amenées à participer à l’effort d’investissement. Les quotas de prêts et les directives d’encadrement du crédit imposant aux banques de freiner la croissance des prêts hypothécaires ont eu pour le moment des effets limités du fait que le secteur bancaire parallèle (shadow banking) joue un rôle d’intermédiation financière majeur. Des dispositions ont été récemment prises pour tenter de réguler ce secteur.

Pour empêcher le développement d’une bulle immobilière, les autorités ont relevé les taux du marché monétaire. Cette mesure vise également à endiguer le gonflement de la dette des entreprises.

Endettement des entreprises chinoises

La Chine doit faire face à une augmentation de ses sorties de capitaux. Ces sorties sont occasionnées par la multiplication des achats d’actifs à l’étranger et par l’augmentation du nombre de Chinois effectuant des voyages à l’étranger.  Les réserves de change ont connu une forte contraction. Les pouvoirs publics ont décidé de surveiller de manière accrue l’intensification des investissements réalisés à l’étranger par les entreprises publiques.

 

Pour faire ses courses, rendez-vous en Bulgarie !

Si 19 pays de l’Union européenne ont la même monnaie, cela ne signifie pas que les prix des biens et des services soient les mêmes. La fiscalité, le coût du travail, les structures de marché et les différences de pouvoir d’achat entraînent des écarts de prix sensibles d’un État à un autre. Ces écarts sont encore plus marqués avec les pays qui ne participent pas à la monnaie unique. Les niveaux des prix des services et biens de consommation dans l’UE variaient quasiment du simple au triple entre l’État membre le moins cher et celui le plus onéreux.

Ainsi, le Danemark affichait le niveau de prix le plus élevé, 139 % de la moyenne de l’Union européenne, suivi de l’Irlande (125 %), du Luxembourg ainsi que de la Suède (124 % chacun). À l’autre extrémité de l’échelle, le niveau de prix le plus bas a été relevé en Bulgarie (48 %), la Pologne (53 %) et la Roumanie (52%).

Les écarts varient en fonction de la nature des biens et des services. Ainsi, le niveau de prix d’un panier comparable de produits alimentaires et de boissons non alcoolisées était, au sein de l’Union, plus de deux fois supérieur dans l’État membre le plus cher, le Danemark (148 % de la moyenne européenne) que dans celui le moins cher, à savoir la Pologne. Parmi les pays les plus chers figurent également par la Suède (126 %), l’Autriche (123 %), le Luxembourg (121 %), l’Irlande et la Finlande (120% chacun). Les niveaux des prix se sont échelonnés de 62 % de la moyenne de l’Union tant en Pologne qu’en Roumanie.

Pour l’alcool et le tabac, le consommateur européen a intérêt d’opter pour la Bulgarie (56 % de la moyenne européenne) ou la Hongrie (67 %). En revanche, il devra éviter d’aller en Irlande (175 % au-dessus de la moyenne), au Royaume-Uni (162 %) ou en Finlande (135 %). Il convient de signaler que ces écarts conséquents de prix sont principalement le fait de différences dans la fiscalité appliquée par les États membres sur ces produits.

Pour les restaurants et les hôtels, l’Européen privilégiera la Bulgarie (44 %), la Roumanie (53 %) et la République tchèque (56 %) ; en revanche, il évitera le Danemark (150 %) et la Suède (144 %).

En matière d’’électronique grand public, du fait que ces produits sont distribués par des groupes mondiaux, les écarts de prix sont plus faibles allant de 86 % de la moyenne en Pologne à 115 % au Danemark.

L’habillement est une autre catégorie de produits ayant affiché un moindre écart de prix entre États membres, le pays le moins cher étant la Bulgarie (81 % de la moyenne) et le plus cher la Suède (136 %). À l’exception notable du Danemark (146 % de la moyenne), les différences de prix entre États membres ont également été limitées pour les véhicules personnels, les niveaux de prix variant de 78% en République tchèque à 119 % aux Pays-Bas.

La France, chère pour la restauration, le tourisme et le matériel électronique

En matière de prix, la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne (108 %). Notre pays est plus cher que l’Allemagne (104), l’Italie (102) et l’Espagne (91). Il est  moins cher que les Pays-Bas (111) et le Royaume-Uni (121).

La France est particulièrement chère pour les produits alimentaires et boissons non alcoolisées (112), pour la restauration et l’hôtellerie (112) et pour l’électronique grand public (107). Cette situation est imputable au manque de concurrence au sein des réseaux de distribution et à l’attractivité de notre pays en matière touristique, ce qui conduit à des prix plus élevés. Par ailleurs, les rémunérations sont assez uniformes en France, ce qui a tendance à renchérir le coût des services. En revanche, l’habillement, les boissons alcoolisées et les véhicules ne coûtent que 4 % de plus que la moyenne européenne.