29 octobre 2016

Le Coin de la Conjoncture du 29 octobre 2016

L’euro a-t-il un avenir ou pourquoi faut-il lire Joseph E. Stiglitz ?

La zone euro a bientôt l’âge de la majorité ; elle a réussi à surmonter les crises de 2008 et de 2011/2012 ; la Grèce est restée malgré sa tentation d’en sortir ; l’Allemagne a accepté des avancées fédérales au niveau de la politique monétaire malgré son opposition initiale. Pour autant, la monnaie commune fait l’objet de critiques tant de la part d’économistes que de la part de femmes et d’hommes politiques. Les interrogations soulevées lors de sa création persistent. Des doutes apparaissent sur sa capacité à réduire les inégalités. Certains considèrent aujourd’hui que l’intégration recule même avec la segmentation croissante des marchés financiers. D’autres estiment que les États européens ont réussi, devant le précipice grec, à trouver des solutions avec notamment la création du Mécanisme Européen de Stabilité Monétaire, embryon d’un véritable Fonds Monétaire Européen.

Dans son dernier ouvrage, « l’euro, comment la monnaie unique menace l’avenir du monde », le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz tente, à sa manière et avec conviction, de lever ces interrogations. Il entend dépasser la problématique manichéenne, qui se pose aux États membres de la zone euro, rester coûte que coûte qu’elle qu’en soit le prix ou en sortir au risque de tout perdre. Il décrypte, avec précision, toutes les faiblesses de l’euro qu’il juge importantes

Selon l’auteur, il est plus que temps d’apporter des remèdes à l’euro qui n’a pas réussi à combler en 17 ans ses faiblesses congénitales.

En récusant tous les tabous, le Prix Nobel ose poser des questions qui dérangent :

  • Les Européens ne se sont-ils pas trompés en créant l’euro ?
  • La monnaie unique est-elle une machine infernale qui crée des inégalités ?
  • Quelles solutions pour sortir de la crise européenne actuelle ?
  • Est-il plus coûteux de maintenir l’euro en l’état que de mette un terme à cette expérience ?
  • Faut-il opter pour un divorce à l’amiable ou à une refondation ?

Il pense au fond de lui que l’euro est une erreur et qu’il est responsable d’une grande partie des problèmes européens constatés ces dernières années. Une autre démonstration aurait été possible, quelle aurait été la situation des États européens si l’euro n’avait pas été créé ?

Situé à gauche sur l’échiquier politique américain, ancien chef économiste de la Banque Mondiale et ancien conseiller de Bill Clinton, Stiglitz a toujours été circonspect face à la monnaie européenne. Il considère que si la crise de 2008 était d’origine américaine, elle est devenue assez rapidement une crise européenne en raison de l’euro. En l’état actuel des forces politiques, il doute des capacités de rebond de la monnaie unique. Il considère même que l’euro affaiblit les États nations au point de remettre en cause leur unité comme en Espagne, en Italie ou en Belgique. Ce risque de partition existe également au Royaume-Uni qui ne participe pas à l’euro.

 L’euro, un enfant mal né ?

La création de l’euro est un acte éminemment politique qui bizarrement a abouti à expulser le politique du champ de la politique monétaire. La monnaie commune est le fruit d’arbitrages. L’Allemagne a accepté la disparition du deutschemark afin de procéder au mieux à la réunification. En contrepartie, elle a, par ailleurs, exigé à ce que les nouvelles institutions monétaires européennes s’inspirent du système allemand : une banque centrale à l’esprit fédéral et indépendante. L’Allemagne échaudée par la grande inflation des années 20 ne voulait en aucun cas être contaminée par une dérive inflationniste d’un des États membres. De ce fait, c’est un mariage avec séparation des biens qui a été signé entre les États membres. Les signataires du Traité de Maastricht ne croyaient sans nul doute pas à la pérennité de cette formule. Fidèles au processus de construction européenne, ils pensaient que leurs successeurs reprendraient le flambeau et ajouteraient de nouvelles pierres à l’édifice.

Stiglitz ne croit pas, de toute façon, que la monnaie unique était la bonne solution pour approfondir la construction européenne. Il souligne que l’intégration économique peut être obtenue par d’autres moyens. Il met en avant les unions douanières entre les États-Unis et le Canada ainsi que la mondialisation qui se sont réalisées sans monnaie commune. Le coût des changes est à son avis très surévalué et de ce fait leur suppression n’aurait apporté que de faibles gains aux Etats de la zone euro. Il pense que l’Europe aurait dû consacrer plus d’énergie à renforcer son marché intérieur en lieu et place de vouloir instituer l’euro qui s’est retourné contre les États membres. Il note que les États de l’Union qui ont refusé de participer à la monnaie unique comme la Suède ou la République tchèque ont enregistré des taux de croissance supérieurs à ceux des États membres.

L’euro n’aurait atteint aucun de ses objectifs

Stiglitz émet un jugement assez tranché en considérant que l’euro n’a atteint aucun des objectifs que lui avaient assignés ses créateurs. Il n’a pas permis d’assurer la prospérité des États membres ni leur intégration politique. Il met en avant que le PIB réel par habitant de la zone euro est, en 2015, à peine plus élevé que le niveau qu’il avait atteint en 2008 et pour plusieurs pays il est même inférieur. Le taux de chômage est, en Europe, proche de 10 % quand il est de 5 % aux États-Unis. Dans certains États comme l’Espagne ou la Grèce, le taux de chômage a atteint 25 % et celui des jeunes était d’environ 50 %. A ses yeux, même l’Allemagne n’a pas tiré profit de l’euro, sa croissance n’étant que de 0,8 % par an depuis 2007 soit bien moins que les États-Unis.

Aux yeux de l’économiste, le renforcement de l’Europe en tant que puissance économique est très relatif. Il considère que ce n’est pas le poids en PIB ou en habitant qui fait la puissance. Il souligne par ailleurs que le déficit démocratique constitue un élément de faiblesse pour l’euro.

La monnaie unique a favorisé la divergence des États membres

L’euro a favorisé la divergence et non la convergence qui était un des objectifs recherchés. L’euro a aggravé les inégalités. Les pays les plus forts se sont renforcés quand les pays les plus faibles se sont affaiblis. Cette remarque vaut pour l’Allemagne que Stiglitz ne tient pas en odeur de sainteté. L’appauvrissement vaut pour les pays d’Europe du Sud mais il convient de relativiser la démonstration. De 1999 à 2008, ils ont enregistré des taux de croissance supérieurs à celle des pays d’Europe du Nord même si leur croissance était relativement déséquilibrée. Leur situation actuelle est meilleure que celle qui prévalait avant la monnaie unique.

 

L’euro a retardé les ajustements

 

L’euro aurait entravé les ajustements rendus nécessaires après la survenue des crises. La monnaie unique en instituant un système de change fixe a contraint les États membres à recourir à des politiques de déflations salariales. Par ailleurs, les taux d’intérêt uniques (du moins à l’origine) ont conduit à des bulles spéculatives qui ont alimenté la crise financière. L’entrée massive des capitaux en Espagne, au Portugal ou en Grèce au début du siècle a désorganisé les systèmes de production avec une spécialisation des économies dans la construction et le tertiaire. Cela a conduit à l’augmentation rapide des balances commerciales. Quand la crise est arrivée, les capitaux sont retournés dans les pays cœur de l’Europe avec comme conséquence la hausse des taux d’intérêt. Les bulles spéculatives ne peuvent pas être imputables au seul euro. Elles se sont produites dans de nombreux pays qui ne sont pas membres de la zone monétaire.

Au moment même où les capitaux affluaient vers le Sud, l’Allemagne a mis en œuvre une politique peu coopérative de baisse de ses coûts. De ce fait, la compétitivité allemande s’est accrue lui permettant de conquérir de nouvelles parts de marché d’autant plus facilement que les coûts augmentaient dans le Sud.

L’Allemagne du fait d’une démographie favorable, de son niveau de développement et de son passé, pouvait plus facilement que ses partenaires européens mettre en œuvre une politique de désinflation compétitive. Par ailleurs, en étant la puissance dominante, elle bénéficiait des meilleurs taux d’intérêt réduisant le coût de son endettement. Enfin, plus les pays périphériques se désindustrialisaient, plus elle augmentait ses excédents commerciaux et, par ricochet, ses capacités d’investissement. Elle capte ainsi une partie de la richesse européenne tout en refusant l’idée de transferts entre Etats. Ce système apparaît donc très déséquilibré et intenable à terme.

L’absence de système de résolution des chocs

Aucun instrument n’a été créé pour favoriser la convergence des économies. Ce n’est pas le budget européen dont le poids n’excède pas 1 % du PIB qui pouvait jouer ce rôle. Le budget de l’État fédéral américain s’élève à 20 % du PIB. En outre, le budget européen sert à financer la politique agricole commune qui concerne 4 % de la population active et le fonds de développement régional européen destiné essentiellement aux pays d’Europe centrale et orientale.

La Banque centrale européenne a, selon le traité de Maastricht, comme mission de veiller à la stabilité des prix. La croissance et l’emploi ne rentrent pas, à la différence de la FED, dans ses champs de compétences. Durant ses premières années d’existence, afin de renforcer la légitimité de la BCE, son Président a certainement surjoué l’austérité avec des taux d’intérêt excessivement élevé.

 Les crises ont montré clairement les failles de l’euro. Les solutions mises en œuvre ne font qu’accentuer les malfaçons du départ. Depuis 2008,  les États européens ont essayé avant tout de gagner du temps en mettant en œuvre des remèdes palliatifs évitant l’instauration de mécanismes réels de solidarité.

 L’absence de solidarité interétatique

Dès le départ, l’absence de mécanismes de traitement des chocs asymétriques a été dénoncée. Par nature, dans un espace de 300 millions d’habitants, hétérogène, la survenue de crises frappant qu’une partie du territoire était inévitable. Il est même surprenant que cela ne soit pas arrivé avant 2008. Les dirigeants européens savaient dès le départ que le système était incomplet mais ils pensaient que la monnaie unique allait déboucher sur une dynamique permettant de combler les vides. Or, avec l’intégration de nouveaux États, avec la crise de 2008, l’esprit des pères fondateurs de l’Europe s’est évaporé. L’échec du référendum de 2005 a contribué à scléroser l’Europe. La résistance aux nouvelles réformes s’est accrue avec l’incapacité croissante de dégager du consensus.

L’Europe a opté pour un impératif de subsidiarité. La responsabilité de la politique est déléguée au niveau national. Si l’Europe n’intervient pas dans la gestion courante,  elle peut, au nom de la responsabilité collective de la gestion de la monnaie, imposer l’austérité et des réformes structurelles aux gouvernements.

La monnaie unique sacralise les forts et vitupère les faibles. Les victimes des chocs asymétriques sont critiquées par les États dominants. Ils sont appelés à réaliser des sacrifices au moment même où ils connaissent une dégradation de leur situation économique et sociale. La crise dans une partie de l’Europe ne saurait être collective, elle est la traduction d’un dysfonctionnement local auquel il ne peut être apporté que des solutions locales. L’absence de solidarité est un handicap majeur pour une monnaie commune.

L’Allemagne refuse que l’Union soit une zone de transferts à la différence des États-Unis. En France, nul ne regarde l’équilibre des balances commerciales des régions ; les transferts financiers (dotations de l’État, prestations sociales, revenus financiers, etc.) permettent d’obtenir l’équilibre. En Europe, chaque État doit veiller à ses équilibres tout en ne mettant pas en danger la monnaie.

Changer de modèle

 

Stiglitz rappelle que la monnaie est un moyen et non une fin ; or, les Européens ont placé sur un piédestal un instrument sans regarder ce qui était nécessaire à sa bonne utilisation. Ils ont trop cru aux forces autorégulatrices des marchés. Si les gouvernements ne modifient pas le cadre de l’euro, les États membres ne peuvent que s’appauvrir avec à la clef des tensions croissantes qui amèneront, tôt ou tard à l’explosion de l’union monétaire. Le Prix Nobel d’Economie considère que « le mécanisme de l’euro est cassé. Si l’on ne le répare pas au plus vite, les coûts seront énormes. Il écrit que « même avec ses réformes récentes, le système n’est pas viable à long terme » A ses yeux, l’euro est une création humaine. Il ne s’impose pas aux Européens pour la nuit des temps. Rien n’est immuable en économie et il faut cesser de regarder le passé. Il est temps de changer de voie.

Les voies possibles 

Stiglitz ne s’impose aucun tabou. Il n’est pas loin de considérer que la fin de l’euro serait la meilleure des solutions pour l’Europe. Jusqu’à maintenant, cette voie n’est pas imaginable pour les dirigeants européens qui considèrent qu’il n’y a pas d’alternative à l’euro. Il propose néanmoins des pistes moins radicales.

La fin de l’euro avec un divorce amiable

Pour Stiglitz, l’idée que sortir de l’euro est impossible car cela reviendrait à gâcher des années de travail n’est pas acceptable. Il admet que la fin de l’euro pourrait être très coûteuse pour les États membres mais que son maintien pourrait l’être encore plus. Il considère qu’un divorce en douceur est possible.

Stiglitz considère qu’il faudrait évidemment réaliser une restructuration des dettes et gérer temporairement les problèmes commerciaux. Il préconise l’émission de certificats d’importation au profit des pays en difficulté par une structure européenne.

L’euro pluriel

Stiglitz considère que la zone euro pourrait se segmenter en deux ou trois blocs avec chacun leur monnaie. Il suggère que l’Allemagne devrait sortir de l’euro afin que les autres pays puissent bénéficier d’une dépréciation de la monnaie commune. Il ne mentionne pas comment seraient traitées les créances que les Allemands détiennent sur les autres pays de la zone euro. Avec plusieurs euros, les déséquilibres de la balance des paiements se réduiraient.

L’euro flexible

 

Avec l’euro flexible, chaque État continue de commercer en euros mais ces derniers n’ont pas la même valeur dans les différents pays. Un euro grec ne s’échange pas à parité avec un euro franc ou un euro mark.

 

La convergence accélérée

 

Pour maintenir l’euro dans sa forme actuelle, sa survie passe, selon l’économiste, par un changement de système avec la mise en œuvre de politiques visant à assurer une réelle convergence des Etats membres.

 

A ce titre, Stiglitz est favorable à la création d’un système commun de garantie des dépôts bancaires et la mise en place d’un Trésor européen émettant des Eurobonds. Il est favorable à une mutualisation des dettes. Il considère évidemment qu’il faut abandonner les critères de Maastricht et instaurer un véritable cadre budgétaire. Il défend l’idée d’un fonds de solidarité pour la stabilisation qui pourrait servir à financer des dépenses sociales et des politiques actives du marché du travail. Il préconise la création d’une banque européenne pouvant prêter de l’argent aux PME dans l’esprit du Small Business Administration aux États-Unis.

 

Il demande à ce que les pays qui ont des excédents courants soient contraints d’augmenter les salaires afin d’éviter une amplification des divergences. Des politiques de gestion de crise devraient être élaborées en amont et éviter de sanctionner les victimes. Il souhaite que les États européens s’engagent à mieux partager les fruits de la croissance.

 

Stiglitz est assez pessimiste sur le devenir de l’euro et ne pense pas que les États puissent opter pour la dernière solution.

 

Les défis économiques de l’insularité: le cas de La Réunion (2ème partie)

 

(Cet article fait suite à celui publié dans la lettre 198 du 24 septembre 2016 qui présentait un état des lieux détaillé de la situation économique de La Réunion. Il fait également suite à un déplacement réalisé au mois d’octobre pour le compte d’AG2R LA MONDIALE et de l’association Amphitéa)

 

Les préjugés sont nombreux sur les îles françaises qu’elles soient proches ou lointaines. Si certains veulent y voir des symboles de la puissance géostratégique de la France, nombreux sont ceux qui ne les considèrent que comme des centres de coûts pouvant avoir un attrait touristique. Dans l’un comme dans l’autre cas, la vision est très réductrice. Si entre la Corse et La Réunion ou entre La Nouvelle Calédonie et la Martinique, les différences sont importantes, il y a néanmoins des points communs : le sentiment d’appartenance à une communauté particulière, l’insularité avec ses inconvénients et ses avantages, la relation pas toujours simple avec le continent ou la métropole, une soif d’autonomie et de développement équilibré. Au niveau économique, ces territoires sont souvent caricaturés. Sont mis en avant le chômage, le nombre de personnes bénéficiaires du RSA ou du minimum vieillesse, les avantages fiscaux, etc. En revanche, beaucoup plus rares sont les analyses portant sur les conséquences de l’appartenance à un régime douanier qui impose de fait des importations provenant de la métropole ou sur le fait que les dits avantages fiscaux ne favorisent pas obligatoirement les résidents. Ainsi comme cela est le cas avec les dispositifs Pinel ou Scellier, les réductions d’impôts Girardin pour l’investissement immobilier ont contribué à l’augmentation des prix et à la réalisation de programmes pas toujours en phase avec les réelles besoins de la population locale. Ces dispositifs ont été vendus à des continentaux dans le cadre d’opération de défiscalisation.

 

En prenant en compte les départements, les collectivités et les territoires d’outre-mer ainsi que la Corse, c’est 3 millions de ressortissants français qui vivent sur une île. C’est bien plus que le Luxembourg (600 000), l’Estonie, la Lettonie, Chypre ou Malte, Chypre et cela correspond à peu près à la population de la Lituanie.

 

Des îles en mouvement

 

Contrairement à certaines idées reçues, les différentes îles françaises comme d’ailleurs celles des autres États (Baléares, Canaries par exemple) connaissent, depuis l’an 2000, une accélération de leur croissance. Elle est d’un point supérieur à la moyenne continentale. A La Réunion, en Nouvelle Calédonie, en Corse, l’augmentation de la population joue un rôle important mais cela est loin d’être la seule raison. Longtemps bloquées dans leur développement par la relation verticale qu’elles entretenaient avec le continent, les économies insulaires s’étiolaient et négligeaient leurs voisins proches ; la Martinique et la Guadeloupe échangeaient avec peu les autres îles des Caraïbes quand La Réunion était avant tout un bout de territoire français planté dans l’Océan Indien. Cette dépendance à la France continentale a conduit à de profonds déséquilibres économiques : faiblesse des exportations, conséquence de la préférence donnée aux importations, surdéveloppement de la construction et du secteur non marchand.

 

L’amélioration du niveau de formation des jeunes, l’arrivée de jeunes actifs, le développement du tourisme, la multiplication des échanges régionaux changent la donne. La crise des finances publiques qui conduit au ralentissement des concours de l’État oblige les îles de toute façon à revoir leur modèle de développement.

 

Être sur la bonne route ou quand les échanges et les connexions font la richesse

 

L’émergence de l’Asie avec la Chine et l’Inde en tête, le décollage de l’Afrique Subsaharienne, le renouveau de l’Amérique latine et centrale replacent La Martinique, La Guadeloupe, La Réunion. La Nouvelle Calédonie au sein d’espace économique dynamique. Des territoires isolées se retrouvent au cœur des échanges. Ainsi, La Réunion qui avait pâti de l’ouverture du Canal de Suez, redevient une étape entre l’Asie et l’Afrique. La première compagnie maritime française et la troisième mondiale CMA-CGM a choisi Port Réunion comme hub pour ses dessertes en Asie. Ce choix n’allait pas de soi compte tenu de la concurrence exercée par l’île Maurice qui se repositionne économiquement en tentant de réduire sa dépendance vis-à-vis du tourisme.

 

En la matière, toutes les îles essaient de diversifier leurs sources de création de richesses. A cet effet, Maurice en plus du transbordement maritime développe un important secteur financier (banques et assurances).

 

A la Réunion, de plus en plus d’entrepreneurs exploitent au mieux le fait d’être à la croisée des chemins, territoire français à proximité de l’Afrique et de l’inde. Le secteur des logiciels et des applications informatiques connait une forte croissance.

 

Pour conforter leur développement, les entreprises de La Réunion peuvent compter sur plusieurs établissements d’enseignement supérieur dont l’Université de Saint Denis (plus de 15 000 étudiants en 2016, plus de 500 professeurs et chercheurs). L’Ile dispose d’un Institut d’Administration des Entreprises, d’un Institut Universitaire de Technologie, d’une école supérieure d’ingénieurs, une école de commerce et de gestion.

 

La Réunion, le pari du développement par l’éducation

 

En 2012, 113 700 Réunionnais de 18 ans ou plus sont diplômés ou étudiants du supérieur. Ils représentent 19 % de la population adulte qui réside dans l’île. Certes, La Réunion est toujours en retard en matière de diplômés, (troisième région française ayant le moins de diplômés du supérieur, devant Mayotte et la Guyane) mais depuis 1990, le rattrapage est très rapide grâce à la création de nombreux établissements. La région garde ses diplômés, seulement 31 % des natifs résident dans une autre région (40 % dans les autres régions françaises). Elle attire, par ailleurs, des diplômés de l’extérieur. Mais, malgré cela, les diplômés de l’intérieur sont en plus grand nombre par rapport à ceux de l’extérieur contribuant à la création d’une communauté d’entrepreneurs homogène.

 

La bonne qualité du système de formation est un atout afin de permettre l’installation de longue durée de non-natifs de La Réunion. Les liens que La Réunion a noués avec l’Afrique du Sud, l’Inde et l’Île Maurice contribuent à la montée en gamme de l’enseignement supérieur. Le coût des liaisons aériennes avec la France continentale conduit les Réunionnais à se rendre en Afrique, en Inde, en Australie…. Pour voyager, ils ont recours de plus en plus au hub aéroportuaire de Port Louis (île Maurice).

 

Le pari réussi du melting-pot à la Réunionnaise 

 

La Réunion est un peu une nouvelle Amérique pour la France. C’est un territoire neuf ! Possession française à partir de 1642, l’île, dénommée alors île Bourbon, est alors quasi inhabitée. En 1646, douze mutins de Madagascar s’y réfugient. Il faut attendre 1665 pour voir arriver les vingt premiers colons. Si du 17ème siècle jusqu’en 1848, le recours à l’esclavage fut important, il a laissé moins de traces qu’en Guadeloupe ou en Martinique. Le métissage a été beaucoup plus important et est intervenu très tôt. Par ailleurs, plusieurs vagues de migrants volontaires ou forcés se sont succédé en provenance de Madagascar, d’Afrique sub-saharienne, de l’île Maurice ou d’Inde. La forte concentration de la population sur la bande côtière ainsi que sa croissance rapide ont certainement joué en faveur de ce melting-pot particulier. La crainte des Réunionnais est d’être touchée par le climat national. Malgré les tensions sociales qui se sont à plusieurs reprises manifestées à Saint Denis, il y a de la part de la population le sentiment d’appartenir à une communauté en pleine construction.

 

La Réunion (voir lettre N°198) connait une expansion rapide depuis plusieurs années lui permettant de combler une partie de son retard par rapport à la métropole. Si le poids du secteur non-marchand est important, il ne serait expliqué à lui seul la croissance des dernières années qui doit beaucoup au développement des services aux entreprises. Par ailleurs, la réalisation de la Nouvelle Route du Littoral permet au secteur des travaux publics de se développer et d’embaucher de nombreux Réunionnais.

 

Le pari d’une autre forme de tourisme

 

La Réunion n’a pas connu, ces dernières années, le même engouement touristique que l’île Maurice qui en a fait sa spécialité au point d’être menacée d’overdose. Doté de moins de plages mais disposant d’une plus richesse géographique, La Réunion dispose néanmoins d’atouts importants pour se positionner sur un tourisme moins brutal.

 

Malgré le faible réseau routier et sa saturation, il est frappant de constater le grand nombre de sportifs parcourant l’île soit en vélo soit en courant. Il y a une véritable tradition de triathlon dans cette île au relief tourmenté. La nature offre de véritables spectacles vivants, volcans, coulées de lave, ravines, cirques… qui sont de plus en plus recherchées par des touristes. La riche biodiversité de l’île avec de plus une présence de baleines à proximité des côtes constitue un potentiel important pour attirer de nombreux touristes. Du fait de l’éloignement géographique et des particularités géologiques, La Réunion a évité le bétonnage de ses côtes. Il y a, par ailleurs, un respect marqué pour l’environnement. Des hôtels, comme le Palm à Saint Pierre, ont placé au cœur de leur priorité le développement durable (recyclage, traitement écologique des piscines…).

 

L’industrie touristique réunionnaise compte près de 4 700 entreprises employant 13  000 personnes soit près de 7 % des effectifs salariés. Les dépenses des touristes extérieurs ne représentent que 1,9 % du PIB en 2013, mais elles sont néanmoins la première source de revenus extérieurs pour La Réunion.

 

La fréquentation touristique de La Réunion a connu une forte croissance dans les années 90, avec une hausse annuelle du nombre de touristes extérieurs de 7,9 % en moyenne entre 1990 et 2000. Depuis, la fréquentation stagne autour de 400 000 touristes ce qui est peu au regard du potentiel. La Réunion un hub pour les navires.

 

Le rôle clef des infrastructures

 

Avec une population de plus de 800 000 habitants qui pourrait dépasser le million d’ici 2040, La Réunion doit faire face à de graves problèmes de circulation en particulier autour de Saint Denis.

 

La densité de population est une des plus fortes de France surtout en considérant que les Réunionnais se concentrent essentiellement sur la bande côtière et dans la ville du Tampon.

 

Si l’État a, depuis les années 70, contribué à la mise à niveau des infrastructures de la métropole, un retard certain a été pris au niveau des îles. Le difficile recours à la concession et les contraintes géographiques, la faiblesse de la population et l’éloignement expliquent le fait que les îles françaises ne disposent pas de réseaux adaptés à leurs besoins. Il faut compter plus de deux heures trente pour aller en voiture de Bastia à Ajaccio et sous réserve que le col de Vizzavona ne soit pas fermé quand il ne faut qu’une heure trente-cinq pour rallier en avion d’Ajaccio Paris. A La Réunion, en cas d’éboulis sur la route du littoral, ce qui n’est pas rare, des habitants de Saint Gilles ou de Saint Pierre peuvent mettre plusieurs heures pour se rendre à Saint Denis. Les îles souffrent également de la faiblesse des transports publics. Afin de faciliter les échanges au sein de l’île, il a été signé à Matignon entre les représentants de l’État et les élus régionaux un protocole dit de Matignon, le 14 octobre 2010 prévoyant la construction d’une nouvelle quatre voies entre Saint Denis et La Possession. Le coût de cette opération est de 1,66 milliard d’euros pris en charge à hauteur de 532 millions d’euros par l’État, de 248 millions d’euros par le FCTVA, de 151 millions d’euros par l’Union européenne et de 669 millions d’euros par la région.

 

L’épineuse question du social

 

Le chômage dans l’Outre-mer français est souvent mis sur le compte de mauvaises habitudes et du coût élevé du travail par rapport à celui des îles et des pays se situant à proximité. Le poids important des jeunes au sein des populations d’outre-mer ne doit pas être oublié parmi les facteurs expliquant le taux élevé du chômage. Par ailleurs, la dépendance au secteur non marchand public ne facilite pas le développement de filières économiques autonomes d’autant plus que par le jeu des majorations des traitements, les cadres de l’administration proviennent en grand nombre du continent. Longtemps, faute de débouchés, les jeunes ont eu le choix (voire pas le choix) entre le chômage et la métropole. Les pouvoirs publics ont incité à l’émigration entraînant bien souvent le départ des meilleurs éléments.

 

Le taux de chômage atteint, à La Réunion, plus de 24 % de la population active contre 9,9 % pour la métropole. Le taux de chômage des jeunes est de près de 50 % quand il est sur le continent de 23,7 %. En 2015, pour la première année depuis la crise de 2008/2009, une diminution a été enregistrée. Malgré de net progrès, l’île souffre néanmoins toujours d’un sous-emploi chronique. Le taux d’emploi est de 47 % contre 64,3 % pour la métropole.

 

La question du logement concerne toutes les îles qui, par nature, sont confrontées à la rareté du foncier. En outre-mer, les primes dont bénéficient les fonctionnaires provenant de la métropole favorisent par ricochet l’augmentation du prix des logements, les bailleurs étalonnant les loyers sur le montant des revenus. Les dispositifs fiscaux (Girardin) poussent également à l’augmentation des prix, les promoteurs constructeurs intégrant dans le coût de fabrication l’avantage fiscal accordé par les pouvoirs publics). Par ailleurs, ces dispositifs ont pour conséquence le développement d’une offre à vocation touristique dont ne profitent pas les résidents. Ce phénomène est un peu différent à La Réunion moins exposée à un tourisme de masse que la Martinique ou la Guadeloupe.

 

L’Islande, une île en plein bouillonnement 

Durant le dernier Euro de football qui s’est déroulé l’été dernier en France, sur les 330 000 habitants que compte l’Islande, soit l’équivalent de la Corse, près de 30 000 étaient venus soutenir leur équipe nationale qui avait réussi à se qualifier, pour la première fois de leur histoire, en quart de finale. Cela a été également vécu comme un intermède joyeux faisant oublier les soubresauts de la vie politique que l’île connaît depuis 2008.

Le dernier évènement en date est lié au scandale  « Panama Papers » qui a entraîné la chute du Gouvernement. Des responsables politiques islandais figuraient sur la liste de comptes au Panama, comptes ouverts pour échapper aux impôts. Ce scandale a abouti à la tenue d’élections anticipées qui ont eu lieu ce 29 octobre. Le parti « les pirates » qui avait obtenu 5 % lors des dernières élections de 2013 devraient dépasser les 20 % et être un acteur incontournable de la vie politique islandaise. Ce parti contestataire qui refuse d’être classé à gauche ou à droite défend l’idée d’une prise en main par les citoyens de la vie politique. Il souhaite la mise en place d’une nouvelle constitution reposant sur la démocratie directe et sur interne. Figure au sein du programme la lutte contre la corruption et des garanties accrues pour les libertés individuelles et la mise en place d’un système de santé gratuit.

La crise de 2008 et ses conséquences

Pour comprendre la situation islandaise et l’agitation qui y règne, il faut revenir en 2008. Avec l’Irlande, l’Islande a été, en effet, un des pays les plus rapidement et les plus fortement frappés par la crise financière de 2008. Elle a mis fin à une période d’expansion sans précédent pour ce pays qui avait joué pleinement l’internationalisation de son économie. L’Islande était devenue, en effet une plateforme bancaire pour des établissements britanniques et américains. Le secteur financier pesait plus de 10 fois le montant du PIB.

Le 7 octobre 2008, trois semaines après la faillite de Lehman Brothers, les trois grandes banques du pays, Kaupthing, Glitnir et Landsbanki étaient en état de cessation de paiement. A la fin de l’année 2008, le total des bilans des banques islandaises dépassait 14 fois le PIB national. Les dettes des banques s’élevaient à 85 milliards d’euros soit six fois la richesse nationale.

L’État a été contraint de nationaliser les banques, de geler les comptes, d’instaurer un strict contrôle des capitaux et d’appeler le FMI. Il décide également de bloquer les capitaux. Face à ce blocage des capitaux, le Royaume-Uni et les Pays-Bas réagissent violemment en demandant une indemnisation de leurs ressortissants. De longues négociations s’engagent afin de trouver des solutions avec ces deux pays. Entre temps, le PIB islandais se contacte de 5,1 % en 2009 et de 3,1 % en 2010.

Pour éviter des faillites en chaîne, le gouvernement islandais accepte de prendre à sa charge les 3,8 milliards d’euros de garantie des dépôts qu’ont dû assumer les Britanniques et les Néerlandais. Le paiement de cette somme, alors égale à environ un tiers du PIB islandais, s’étalera sur 14 ans. Cet accord adopté en décembre 2009 par le parlement islandais est rejeté par référendum en mars 2010. Il en résulte un deuxième plan qui est également rejeté par référendum. En janvier 2013, la cour de l’association européenne de libre-échange (AELE), l’ensemble économique qui regroupe l’UE, la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande, déboute définitivement la Commission européenne qui avait contesté le référendum en estimant que les garanties de dépôts sont de la responsabilité des États qui les accordent et pas des débiteurs.

Les autorités islandaises ont opté pour des remèdes assez violents pour sortir de la crise afin de restaurer les équilibres financiers du pays. Les dépenses publiques ont été réduites et les impôts augmentés. Pour éviter une banqueroute bancaire totale, le Gouvernement a mis en place un contrôle des changes et des banques ont été nationalisées. Néanmoins, à la différence des pays d’Europe du Sud, l’Islande a pu profiter de la dépréciation de sa monnaie ce qui a amélioré la compétitivité de ses produits et a permis d’attirer les touristes. L’intervention du FMI a permis de maitriser cette dépréciation pour éviter qu’elle impose une trop forte augmentation des taux d’intérêt.

Après avoir hésité à adhérer à l’Union européenne, l’Islande a fait le choix de rester dehors. Les difficultés de l’Union et le fort attachement des Islandais à leur indépendance expliquent ce revirement.

L’Islande sauvée économiquement mais meurtrie politiquement

Le pouvoir d’achat des Islandais s’est contracté d’un tiers entre 2008 et 2011. Les prélèvements obligatoires sont passés de leur côté de 39 à 48 % de 2009 à 2014.

Le déficit budgétaire qui avait atteint près de 13 % du PIB en 2008 a laissé place à un léger excédent en 2015. La dette brute, qui représentait près de 100 % du PIB en 2011 s’élève désormais à 70 % du PIB. L’Islande grâce à sa forte compétitivité dégage un précieux excèdent au niveau de sa balance des transactions courantes 4,6 % du PIB en 2015.

En 2015, la croissance a atteint 4,8 %. Pour 2016, elle pourrait atteindre 3,5 %. Le taux de chômage est passé de plus de 7,6 % à 4,3 % de 2010 à 2016.

L’économie suédoise repose sur cinq piliers : la pêche, l’aluminium, les services financiers, le tourisme et le digital.

La pêche continue à jouer un rôle important dans l’économie islandaise. Elle représente 6 % du PIB. Avec le secteur de la transformation, ce poids passe à 11 % du PIB.

L’industrie assure près du quart du PIB soit plus qu’en France. L’industrie islandaise bénéficie d’une énergie électrique à bon marché grâce à l’hydroélectricité (70 % de la production électrique). Le pays s’est spécialisé dans la production de l’aluminium qui est la première ressource d’exportation. L’industrie emploie 18 % de la population.

Le secteur tertiaire représente 70 % du PIB et emploie 77 % de la population. L’Islande est une base arrière pour de nombreuses sociétés informatiques. Elle compte également de nombreux centres d’appels.

Depuis la crise financière de 2008, la vie politique islandaise est agitée. Les Islandais en ont imputé la responsabilité à leurs dirigeants. L’Islande est avant tout une île, ce qui signifie que les habitants partagent un sentiment identitaire fort. Avec une population de 330 000 habitants, tout se sait vite. De plus, le protestantisme imprègne la vie de ce petit État. La soif de transparence et d’honnêteté y est forte.

Un divorce de plus en plus prononcé entre le peuple et ses dirigeants

La gestion de la crise de 2008 a créé un fossé entre les responsables gouvernementaux et les citoyens. Cela est né du refus d’accepter les accords négociés par le Gouvernement sur l’indemnisation des déposants britanniques et néerlandais. Face à la grogne de l’opinion, un projet de réforme constitutionnelle, visant à renforcer les pouvoirs des citoyens, élaboré de manière participative a été présenté a été soumis à référendum et a été adopté mais en raison d’une trop faible participation, ce projet constitutionnel n’a pas pu être mis en œuvre. Le parti pirate islandais emmené par Birgitta Jonsdottir, a fait de ce projet son cheval de bataille.

Les élections législatives de 2013 ont acté la défaite du premier gouvernement de gauche (coalition constituée du parti social-démocrate l’Alliance et du Mouvement vert de gauche) depuis l’indépendance de l’Islande. Elles ont été remportées par le Parti de l’Indépendance qui est traditionnellement au pouvoir depuis 1944 et par un parti anti-européen et agrarien, le Parti Progressiste. La nouvelle majorité a mis un terme en 2013 à la négociation avec la Commission de Bruxelles pour l’adhésion à l’Union européenne, candidature définitivement retirée en 2015.

Le 7 avril 2016, le Premier Ministre, Sigmundur Gunnlaugsson a été contraint de démissionner du fait de son implication dans le scandale des « Panama Papers ». Ce scandale a provoqué de nombreuses manifestations, plus de 26 000 personnes à Reykjavik.

Le pouvoir en place doit faire face à une série de griefs : refus de soumettre à nouveau le projet de révision constitutionnelle, la décision prise sans référendum de ne pas adhérer à l’Union européenne, les scandales financiers, la montée des inégalités et l’accès problématique au logement ainsi que la question des salaires.

C’est dans ce contexte délétère que es élections législatives ont été avancées au 29 octobre 2016. Le parti des Pirates a accepté l’idée de participer à une coalition rassemblant des partis de gauche et du centre. Issu de la mouvance Wikileaks, le parti des pirates demande donc avant tout la mise en place d’une nouvelle démocratie citoyenne et le développement d’une société numérique libre. Il souhaite, en la matière, une remise en cause du droit sur les brevets. Il est, par ailleurs, favorable à la réduction du temps de travail. Sa présidente n’entend pas participer au Gouvernement. Son parti pourrait intégrer une coalition parlementaire sous réserve que la réforme constitutionnelle soit entreprise.

Le parti des pirates se définit comme le premier parti Facebook considérant que son développement repose en partie sur le partage via les réseaux sociaux. Le parti pirate est présent dans 66 pays dont la France. Il a présenté aux élections législatives françaises de 2012, 42 candidats qui ont obtenu 1 % des suffrages. Il entend présenter plus de 200 candidats en 2017.