10 octobre 2025

Le Coin de l’éco – Etats-Unis – France – déficits

La France sur la corde raide

La France, depuis toujours, entretient avec l’État une relation passionnelle. L’État y est à la fois protecteur, garant de l’égalité, dispensateur de services et d’aides, et en même temps le bouc émissaire commode des échecs collectifs. Les déficits et la dette d’aujourd’hui sont tout à la fois la conséquence d’une demande de la population et de l’impuissance des pouvoirs publics à s’imposer des règles de bonne gestion publique.

Cette incapacité à maîtriser les comptes publics est un fil rouge de l’histoire française. Les crises des finances publiques sont légion et se transforment régulièrement en crises politiques, comme en témoigne la Fronde au début du règne de Louis XIV ou la Révolution française.

En 2025, la situation est connue de toutes et de tous : l’endettement public atteint 115 % du PIB, le déficit primaire, avant paiement des intérêts de la dette, s’élève à plus de 3 % du PIB. Les taux d’intérêt à dix ans dépassent ceux de l’Italie et excèdent la croissance nominale.

Le mirage budgétaire : taxer les riches, taxer les grandes entreprises et réduire les dépenses des étrangers

Un sondage IFOP du 17 septembre 2025 a souligné que 86 % des Français sont favorables à la « taxe Zucman », visant à instituer un prélèvement de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. De même, 85 % soutiennent l’idée d’imposer davantage les grandes entreprises. La justice sociale, au prisme de l’opinion publique, prend la forme d’une taxation ciblée sur les ultra-riches et les multinationales. Le discours, en apparence, est simple et séduisant : que quelques-uns doivent payer pour tous les autres. Or, la taxe Zucman, dans sa version extrême, rapporterait au mieux 25 milliards d’euros la première année, sachant que certaines évaluations ramènent ce montant à 15 milliards d’euros. En outre, cette taxe risque de s’étioler d’elle-même par attrition de l’économie ou par expatriation des grandes fortunes. En taxant les riches et les grandes entreprises, l’État pourrait au mieux récupérer une trentaine de milliards d’euros, bien loin des 130 milliards nécessaires à la stabilisation des finances publiques.

Plusieurs mesures ciblées sur les étrangers ont été proposées afin de réduire les dépenses, mais celles-ci, au-delà des questions d’ordre éthique et social, sont loin d’être à la hauteur des besoins financiers du pays. La réduction de l’aide médicale d’État rapporterait 1 milliard d’euros. De même, la limitation de la prime d’activité aux seuls Français, qui poserait en outre un problème au niveau du droit européen, rapporterait également 1 milliard d’euros.

La réduction de la contribution de la France à l’Union européenne, qui créerait une véritable crise en son sein au moment où la France a besoin de l’Europe pour faire face à ses difficultés, a été avancée à 5 milliards d’euros par le RN. Dans le même esprit, certains avancent l’idée de diminuer l’aide publique au développement à hauteur de 2 milliards d’euros. La fin des aides en faveur de la transition écologique rapporterait, entre guillemets, 6 milliards d’euros. En supprimant quelques agences, au mieux, à travers ces mesures, une dizaine de milliards d’euros pourrait être récupérée.

La capacité à assainir les finances publiques sans revoir en profondeur le modèle social du pays est une illusion en l’absence de croissance. Or, les enquêtes d’opinion sont unanimes :

  • 60 % des Français refusent l’idée qu’ils ne travaillent pas assez ;
  • 63 % rejettent l’idée de travailler plus chaque année ;
  • 69 % refusent le report de l’âge de la retraite ;
  • 72 % rejettent la suppression de l’abattement d’impôt des retraités ;
  • 78 % refusent la désindexation des pensions ;
  • 59 % s’opposent à toute économie sur la santé ;
  • Seuls 28 % accepteraient une réduction des dépenses sociales.

(Source : « Les Français et les finances publiques », Elabe pour BFMTV, 16 avril 2025)

L’opinion publique réclame une baisse globale des dépenses, mais dès qu’un domaine précis est mentionné, le rejet l’emporte massivement. Toujours selon le même sondage, 84 % des Français affirment qu’il y a trop de dépenses publiques, mais refusent toute réduction concrète. De la même manière, 72 % déclarent qu’il faut produire davantage, mais 60 % rejettent l’idée qu’ils travaillent trop peu. À chaque fois, c’est l’autre qui doit réaliser des efforts.

La France est-elle en route vers la crise financière ?

La stabilisation de la dette suppose de compenser l’écart entre les taux d’intérêt et la croissance nominale. En septembre 2025, avec des taux d’intérêt autour de 3,5 % et une croissance nominale de long terme estimée à 2,5 %, un excédent primaire de 1,1 % du PIB est nécessaire. Or la France affiche un déficit primaire de 3,3 %. L’ajustement requis est donc de 4,4 points de PIB, soit environ 130 milliards d’euros.

Avec la crise politique, l’écart de taux entre l’OAT et le Bund atteint près de 90 points de base, reflet de la défiance croissante des investisseurs. Un point de taux d’intérêt en plus pour la France, c’est, en quelques années, un surcoût annuel de 10 milliards d’euros.

L’intervention extérieure comme planche de salut

Puisque les Français rejettent toute politique intérieure d’ajustement, la seule perspective est celle d’une contrainte imposée de l’extérieur. L’histoire n’est pas sans précédent : la Grèce, en 2010, avait dû accepter une cure de rigueur dictée par la « troïka » européenne. La France n’est pas la Grèce. Sa taille, son poids politique et économique ainsi que son rôle central dans la zone euro rendent cette intervention extérieure plus délicate à mener. Mais le Royaume-Uni, dans les années 1970, n’a-t-il pas eu recours au FMI ? Plus récemment, les investisseurs ont conduit au changement de Premier ministre dans ce même pays : Liz Truss, après avoir présenté un budget jugé irréaliste le 23 septembre 2022, a été contrainte de démissionner le 20 octobre 2022.

La France pourrait, dans les prochaines semaines, faire l’objet d’une pression croissante des marchés avec un spread en hausse, d’une dégradation de la note souveraine et, à terme, d’une dépendance accrue au soutien conditionnel de la BCE via son Transmission Protection Instrument. Dans un tel scénario, la rigueur n’apparaîtrait pas comme un choix souverain, mais comme une obligation dictée par les circonstances. La souveraineté budgétaire serait amputée par l’incapacité à réformer de l’intérieur. Une telle situation pourrait être explosive sur le terrain politique et social, avec une radicalisation des opinions.

Un blocage politique majeur

Aucun parti, qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition, ne prendra le risque de porter un programme frontal de réduction des dépenses sociales. Les promesses électorales continueront de jouer sur l’ambiguïté : réduire les déficits sans toucher aux acquis, augmenter la production sans travailler plus, taxer les riches sans perdre d’emplois. Il est assez frappant que l’abandon de la réforme des retraites de 2023 reçoive l’assentiment d’une large majorité de la population et de la classe politique. La réalité budgétaire reste pour autant indifférente aux slogans.

À court terme, le déficit public risque de rester entre 5 et 6 % du PIB en 2026 et en 2027, la dette continuer à croître, de même que le spread avec l’Allemagne. Ce chemin n’est pas tenable au-delà de 2027. Au bord du précipice, les sacrifices seront coûteux. Des économies devront être réalisées dans la douleur, dans les domaines des retraites et de la santé.

L’impasse budgétaire : une question de croissance

La faiblesse de la croissance de la France alimente la dégradation des comptes publics, qui, en retour, perpétue cette première. Un cercle vicieux dont il semble, pour l’heure, impossible de s’extraire s’est installé sur fond de crise politique.

La France n’a jamais retrouvé, depuis la crise financière de 2008, un rythme de croissance soutenu. Entre 2008 et 2025, la progression annuelle moyenne du PIB est d’à peine 1 %. Seules 2017, avec 2,3 %, et 2019, avec 2,1 %, font figure d’exception. La pandémie de 2020 a provoqué un recul du PIB de 7,6 %, suivi d’un rebond de 7,1 % en 2021. Depuis, la croissance s’étiole d’année en année : 2,8 % en 2022, 1,6 % en 2023, 1,1 % en 2024 et à peine 0,8 % attendu en 2025. Les gouvernements sont confrontés à une pénurie de ressources qui les contraint à multiplier les rustines en matière de finances publiques. Les pouvoirs publics n’ont pas adapté les dépenses publiques à la faible croissance ; bien au contraire, ils ont tendance à compenser les effets de celle-ci en multipliant les aides et les réductions d’impôts.

La France est confrontée à une attrition de son économie en raison du déclin de la productivité et d’un volume de travail faible. Depuis 2002, la productivité par tête, en France, n’a progressé que de 12,9 % et a même reculé de 2,2 % depuis 2019. Aux États-Unis, elle a augmenté de plus de 40 % en vingt ans. La France se caractérise par un taux d’emploi et un nombre d’heures travaillées faibles, ce qui n’est pas sans incidence sur le PIB.

La France figure parmi les pays de l’OCDE ayant un des plus faibles taux d’emploi :

  • Allemagne : 77,6 % ;
  • Danemark : 76,2 % ;
  • Royaume-Uni : 75,3 % ;
  • États-Unis : 71,7 % ;
  • Espagne : 71,4 % ;
  • France : 69,3 % ;
  • Italie : 62,9 %.

La faiblesse du taux d’emploi concerne essentiellement les jeunes et les plus de 50 ans. En 2025, seuls 67 % des 15-64 ans ont un emploi, contre plus de 75 % en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Suède.

Le taux d’emploi des 55-64 ans est de 79 % au Japon, de 75 % en Allemagne, de 65 % au Canada et de 60 % en France.

Le nombre d’heures annuelles moyennes par personne en emploi :

  • France : 1 530 heures, soit -70 h en 20 ans ;
  • Allemagne : 1 430 heures, soit -40 heures en 20 ans ;
  • Italie : 1 750 heures, soit -40 heures en 20 ans ;
  • États-Unis : 1 810 heures, soit -10 heures en 20 ans.

Les racines du déclin de la productivité sont à retrouver dans la spécialisation de l’économie dans les services domestiques à faible valeur ajoutée et dans la faiblesse de la recherche et des compétences de la population active.

Les entreprises françaises consacrent moins de 2,3 % de leur PIB à la R&D, contre 3 % en Allemagne et près de 3,5 % aux États-Unis. Les dépenses en technologies de l’information et de la communication représentent à peine 0,7 % du PIB, quand ce ratio est en Allemagne de 1,2 % et de 1,8 % aux États-Unis. La valeur ajoutée des TIC ne pèse que 4 % du PIB français, contre 7 % en Allemagne et plus de 8 % aux États-Unis. À cela s’ajoute le faible niveau de compétences de la population active. Les enquêtes internationales PIAAC de l’OCDE placent la France parmi les derniers grands pays développés : score de 255 en 2023, contre 289 pour la Finlande et 285 pour le Japon. Même les États-Unis, pourtant mal classés en matière éducative, obtiennent un score légèrement supérieur (257). La stagnation de la productivité est donc la conséquence directe d’un triple déficit : de recherche, d’investissement et de compétences.

Des recettes fiscales atones et un déficit chronique

Un taux d’emploi faible rime avec des recettes fiscales amoindries. Si la France avait un taux comparable à celui de ses principaux partenaires, le PIB serait de près de 10 points supérieur à son niveau actuel.

La faiblesse des recettes fiscales, couplée à une forte propension à la dépense publique, nourrit une trajectoire d’endettement inquiétante. Après avoir franchi les 100 % du PIB au début des années 2020, la dette publique française continue de croître inexorablement et a atteint 115 % en 2025. Contrairement à l’Allemagne et à d’autres pays européens, qui ont su réduire leur dette après la crise de 2010, la France n’y parvient pas. La différence tient à l’absence d’excédents primaires. L’équation est connue : quand le taux d’intérêt à long terme est supérieur à la croissance nominale, un excédent primaire est nécessaire pour stabiliser la dette. Or la France cumule déficit primaire et faible croissance nominale. L’ajustement nécessaire, donc de l’ordre de 4 points de PIB, est politiquement inacceptable.

Le cercle vicieux : entre stagnation et rigueur

Pour réduire le déficit, un accroissement des recettes fiscales est indispensable, sachant que les besoins en dépenses publiques sont importants : retraite, santé, dépendance, défense, éducation, sécurité. Une relance de la croissance est tout aussi nécessaire. Celle-ci suppose une augmentation du volume de travail et une progression de l’investissement dans la recherche, l’éducation et les technologies. Or ces investissements nécessitent des moyens budgétaires que la France n’a pas, précisément à cause de son déficit. La voie imaginable serait des mesures de réduction drastiques des dépenses sociales, couplées à des baisses d’impôts pour créer un choc de croissance.

Le blocage politique empêche la mise en place d’une politique audacieuse. La France ne manque pourtant pas d’atouts : un secteur tertiaire dense, un État-providence robuste, un tissu industriel certes affaibli mais encore doté d’avantages comparatifs dans certains secteurs (aéronautique, défense, transports).

À terme, comme pour la Grèce jadis, la dépendance à la BCE pourrait devenir inévitable. Mais la différence est de taille : la France, deuxième économie de la zone euro, ne peut pas être mise sous tutelle externe sans mettre en péril l’ensemble de l’Union. C’est peut-être ce qui explique l’inaction : le sentiment que, quoi qu’il arrive, l’Europe viendra au secours de Paris. Le cercle vicieux français n’est pas seulement économique : il est politique et psychologique. La France entretient l’illusion qu’elle peut éternellement vivre avec une croissance faible, un déficit élevé et une dette croissante, sans jamais être sanctionnée. Mais l’histoire économique enseigne que les illusions finissent toujours par se briser. La France s’est enfermée dans une économie de l’illusion.

États-Unis : une crise sociale est-elle possible ?

Les États-Unis, à l’automne 2025, sont de loin la première puissance économique et militaire mondiale. Or, Donald Trump met en œuvre une politique de repli assez étonnante, reposant sur une majoration des droits de douane et une réduction de l’immigration. Il porte ainsi atteinte à la consommation et à l’augmentation de la population active, qui étaient jusqu’à présent les deux piliers de la croissance américaine. Cette politique peut-elle être contestée par l’opinion publique ?

Une politique économique contre-productive

Depuis son retour au pouvoir, l’administration Trump a empilé mesures protectionnistes, baisses d’impôts et restrictions migratoires. Chacune, isolée, aurait pu être défendue. Ensemble, elles forment une architecture paradoxale, dont les effets conjugués minent les fondements mêmes de la croissance américaine.

Les droits de douane atteignent désormais, en moyenne, 17,4 % selon le Budget Lab de Yale. Ils frappent les importations, renchérissent les coûts pour les entreprises et alimentent une inflation importée. La politique migratoire a entraîné une baisse du nombre d’actifs étrangers de 1,5 million depuis mars 2025. Moins de main-d’œuvre, moins de dynamisme démographique, moins de flexibilité pour l’économie.

Les baisses d’impôts stimulent à court terme la consommation des ménages et les marges des entreprises, mais elles creusent un déficit public abyssal, qui devrait se situer autour de 6,3 % du PIB en 2025 et de 7,6 % projetés pour 2026, selon Fitch.

Donald Trump s’est fait élire en promettant une croissance de plus de 3 %, une hausse du pouvoir d’achat et une baisse de l’inflation. Or, les premiers résultats sont tout autres.

L’inflation sous-jacente pourrait évoluer autour de 4,5 % en 2025, bien au-dessus de la cible de la Fed de 2 %. La croissance du PIB en valeur réelle n’est plus que de 1 % en rythme trimestriel annualisé, contre 2,5 % avant l’arrivée de Donald Trump. Les créations d’emplois sont passées de plusieurs centaines de milliers par mois en 2023 à moins de 100 000 à l’été 2025. Le déficit budgétaire s’est accru de deux points de PIB en quelques mois.

Le miroir des sondages

L’opinion américaine commence à condamner l’action de Donald Trump. Selon la moyenne des sondages compilée par le Silver Bulletin, le président américain obtient, au mois de septembre dernier, environ 43,9 % d’approbation contre 53,3 % de désapprobation, soit un solde net d’environ -9,4 points — l’un de ses niveaux les plus faibles de son second mandat. Le sondage Reuters/Ipsos (juillet 2025) le place à 40 % d’opinions favorables. Dans le sondage Economist/YouGov, seulement 39 % des Américains approuvent son travail, tandis que 57 % le désapprouvent. Un sondage d’AP/NORC indique également une approbation de 39 %. Le sondage Gallup de juillet 2025 signalait une approbation globale de 37 %, ce qui était jusqu’alors le plus bas pour son mandat en cours. L’opinion publique américaine désapprouve la politique de Donald Trump huit mois après son retour au pouvoir. Ses taux d’approbation oscillent autour de 37-43 %, selon les sondages, et ses taux de désapprobation sont souvent supérieurs à 50 %. À la même date, Donald Trump est nettement plus impopulaire que Barack Obama et Bill Clinton. Il se situe à un niveau proche de celui de Joe Biden ou de George W. Bush. Les présidents récents (Trump, Biden, Obama) connaissent des écarts partisans records : les Républicains soutiennent Donald Trump à 85-90 %, les Démocrates à moins de 5 %. À l’inverse, Ronald Reagan ou Bill Clinton bénéficiaient de soutiens croisés de 20 à 30 % dans le camp opposé, ce qui leur donnait des moyennes plus élevées.

L’opposition à Donald Trump est intimement liée à sa gestion de l’économie, accusée d’être inflationniste. Les sondages réalisés en vue des élections de mi-mandat, en 2026, donnent désormais un avantage aux Démocrates : 44,7 % des intentions de vote, au mois de septembre, contre 41,5 % pour les Républicains. En janvier, la situation était inverse (47,6 % pour les Républicains, 43,3 % pour les Démocrates). En moins d’un an, l’opinion publique s’est retournée.

Le président essaie de capitaliser sur les effets de sa politique en matière d’immigration. Il mène un combat violent à l’encontre des villes tenues par les démocrates en y envoyant l’armée pour empêcher les manifestations en faveur des immigrés. Il a accusé les Démocrates d’être responsables, indirectement, de la mort de Charlie Kirk, fondateur de l’organisation Turning Point USA et l’un des principaux acteurs du mouvement conservateur et du « MAGA ». Cet assassinat accroît la polarisation de la population américaine.

Dans les prochains mois, des mouvements sociaux ne sont pas impossibles. L’histoire du pays est jalonnée de mouvements sociaux soudains, surgissant lorsque les déséquilibres deviennent trop lourds : grèves massives des années 1930, contestations des années 1960, mouvement Occupy Wall Street en 2011.

La hausse des prix, le ralentissement des créations d’emplois, la crainte des augmentations d’impôts, les menaces sur les libertés publiques sont susceptibles de nourrir un mouvement social de grande ampleur. Donald Trump peut compter sur le soutien de sa base, qui entend lutter par tous les moyens contre « le wokisme ». Le président sera tenté de jouer la victime, en considérant que les mauvais résultats sont imputables à ses prédécesseurs et à l’obstruction des Démocrates. Avec le shutdown, il utilise cette arme pour déconsidérer l’opposition. La question est de savoir combien de temps l’opinion adhérera à ce jeu.