6 mai 2023

Le Coin de l’Economie – services publics – Etats-Unis – zone euro – immobilier – vieillissement

Services publics en France, un problème d’organisation ou de moyens ?

Depuis plusieurs années, la question du manque de ressources est avancée pour expliquer la dégradation des services publics en France (santé, éducation, transports, etc.). Les difficultés des services publics en France sont-elles provoquées par un déficit de moyens financiers ou par des problèmes d’organisation ?

Le service de santé, une faible efficience

La crise sanitaire a souligné les problèmes auxquels est confronté le système de santé français. Ces problèmes sont multiples et anciens. Les déserts médicaux se développent sur fond d’insuffisance du nombre de patriciens disponibles. La saturation des services d’urgence provient de la disparition des médecins de garde. Les hôpitaux accumulent tout à la fois sous-investissement et déficits. La logique comptable qui aurait été retenue par les pouvoirs publics avec l’instauration de la tarification à l’activité a été jugée, en partie, responsable de la désorganisation des hôpitaux.

Par rapport à ses partenaires, la France, tout en dépensant plus que ses partenaires, a moins de médecines et de lits. Les dépenses publiques de santé représentaient, selon Eurostat, 9,2 % du PIB, en 2022, en France, contre 8,5 % en Allemagne ou aux Pays-Bas et 7,8 % du PIB en Finlande.

La France comptait, selon l’OCDE, 5,7 lits pour 1 000 habitants, contre 7,1 en Autriche et 7,8 en Allemagne. Les Pays-Bas n’en comptaient, en revanche, que 2,9 et la Finlande 2,8. La France a, à partir des années 2000, pris le parti de développer l’ambulatoire en réduisant le nombre de lits.

En 2021, le nombre de médecins pour 1 000 habitants était, toujours selon l’OCDE,  de 3,4 en France, contre 5,5 en Autriche, 5 en Allemagne, 3,8 aux Pays-Bas et 3,7 en Finlande. La France se caractérise par ailleurs par la faible rémunération des professionnels de santé. En moyenne, la rémunération du personnel infirmier en hôpitaux était, en 2020, selon l’OCDE, de 35 531 euros, contre 60 051 euros en Allemagne. Pour les médecins spécialistes, la rémunération est également deux fois plus élevée Outre-Rhin.

La France souffre en matière de santé d’une faible efficience de la dépense publique. Les problèmes sont connus de longue date. Les relations entre la médecine de ville et les hôpitaux sont insuffisantes. Les médecins généralistes devraient être rattachés à des établissements de santé et bénéficier d’un accès plus aisé à des outils de diagnostics. La généralisation des cabinets médicaux pluridisciplinaires est lente à se concrétiser. Faute de moyens, les médecins de ville ne peuvent pas recruter des assistants pouvant les épauler. Les relations sociales entre les différentes catégories de personnel au sein des hôpitaux demeurent complexes et sources de dysfonctionnements. La productivité y est faible. L’attractivité des professions de santé tend à décliner en raison des rémunérations faibles et de la lourdeur du travail. La prévention et le dépistage sont faibles en France en comparaison des pratiques en Europe. Seulement 25 % des Français y ont accès à la prévention quand ce taux dépasse 50 % en moyenne en Europe. Ce faible score français est obtenu malgré des dépenses en la matière qui sont comparables à celles des autres pays européens (autour de 0,7 point de PIB).

Le service de l’éducation, une baisse de niveau et de motivation

Les dépenses publiques d’éducation représentaient, en 2021, selon l’OCDE, 5,3 % du PIB, contre 4,5 % en Allemagne et 5 % aux Pays-Bas. En Europe, seule la Finlande dépense plus que la France pour l’éducation. Or, depuis plus de vingt ans, la France décline dans les classements concernant le niveau des élèves.

Cercle de l’Épargne – données OCDE

La France occupe les derniers rangs de l’OCDE pour les mathématiques et les sciences.

Cercle de l’Épargne – données TIMSS – IEA – ISC

La France se caractérise par le nombre élevé de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation (NEETS). La proportion des 15 à 29 ans dans cette situation était, selon l’OCDE, en 2022, de 15,5 % en France, contre 10 % en Allemagne et 7,8 % aux Pays-Bas. Le taux de chômage des moins de 25 ans en 2022 s’élevait à 16 % en France, contre 5 % en Allemagne et 6 % aux Pays-Bas.

Le système éducatif français est plus rigide, plus centralisé que celui de ses partenaires européens. Les techniques d’éducation demeurent traditionnelles, magistrales et peu axées sur l’esprit d’initiative des élèves. L’arrivée des technologies de l’information et de la communication y est tardive. De nombreux établissements scolaires sont vétustes. Le salaire moyen des enseignants est, en France, bien plus faible que celui enregistré dans les autres pays européens. Un enseignant du primaire gagnait, en 2021, selon l’OCDE, 38 000 euros en France, contre 64 000 en Allemagne, 55 000 aux Pays-Bas ou 54 000 euros en Finlande. Les faibles rémunérations conduisent à une faible attractivité du secteur de l’éducation. La formation du personnel enseignant est relativement faible ce qui n’est pas sans conséquence sur le niveau des élèves. Une décentralisation accrue du système éducatif avec une meilleure allocation des ressources serait sans nul doute nécessaire. Les moyens alloués devraient être mieux proportionnés aux situations locales. Des établissements accueillant des jeunes d’origines diverses doivent bénéficier d’un soutien logistique plus élevé que ceux dont les origines des élèves sont plus homogènes.

Un service public de l’emploi perfectible

La France a connu un chômage de masse plus longtemps que la moyenne de ses partenaires. La décrue y a été plus lente et moins forte. En 2022, le taux de chômage était de 7,2 % de la population active, contre moins de 5 % en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Autriche. Le taux de chômage de longue durée était de 2 % en France, contre 1 % en Autriche, de 0,8 % en Allemagne et de 0,5 % aux Pays-Bas. En matière d’indemnisation du chômage, la France enregistre un niveau de dépenses supérieur aux autres pays européens. Pour les dépenses actives en faveur du marché du travail (formation, aides à la réinsertion, etc.), la France est dans la moyenne européenne. En dépenses passives, la France consacrait, en 2022, selon l’OCDE, 3,2 % du PIB, contre 1,4 % en Allemagne. Les dépenses actives s’élevaient à 0,75 % du PIB, en 2022, comme l’Autriche. Elles étaient de 0,6 % du PIB en Allemagne et de 0,8 % en Finlande. L’essor de l’alternance et de l’apprentissage, depuis 2018, est réel en France. Un million de contrats ont été signé en 2022, contre 300 000 en 2017. Malgré le Plan d’investissement dans les compétences qui a pour objectif de former deux millions de personnes en cinq ans, les problèmes d’accompagnement des demandeurs d’emploi demeurent. En 2022, seulement 670 000 d’entre eux ont bénéficié d’une formation sur un total supérieur à 2,2 millions de chômeurs (au sens du Bureau international du travail). L’insuffisance de l’évaluation des politiques du marché du travail.

La France réorganise en permanence son système d’aide à l’emploi. Pôle Emploi était né de la fusion des Assedic et de l’ANPE. Le 1er janvier 2024, Pôle emploi devient France travail. Au-delà du changement de nom, France travail doit contribuer à l’objectif de plein emploi. Ce nouveau réseau s’appuiera sur trois opérateurs :

  • France travail (ex-Pôle emploi) ;
  • France travail jeunes (missions locales) ;
  • France travail handicap (Cap emploi).

Le système public de l’emploi est et restera complexe du fait de la dispersion des compétences entre acteurs nationaux et locaux. Les demandeurs d’emploi les plus fragiles sont mal suivis. Les prestations sont peu conditionnées à des suivies de formation ou à des actions volontaires de réinsertion professionnelle.

La France, dont les dépenses publiques absorbent 58 % du PIB, ne manque pas de moyens par rapport à ses partenaires. La faible efficience de ses services publics est à mettre au compte de problèmes d’organisation et d’une mauvaise allocation des ressources. Les professionnels de la santé comme ceux de l’éducation sont notoirement mal payés, ce qui génère une forte amertume et un désengagement. La lourdeur des procédures administratives réduit l’initiative et la diffusion des innovations que ce soit en matière de santé ou d’éducation.

États-Unis et zone euro, pas égaux face aux crises

En provoquant une hausse des cours de l’énergie, des matières premières et des produits agricoles, la guerre en Ukraine conduit à un transfert de revenus au profit des pays exportateurs de ces produits. Elle influe donc sur le partage des revenus que ce soit pour les États, les ménages ou les entreprises. Tous les pays occidentaux ne sont pas dans la même situation.

Depuis 2018, les États-Unis dégagent un excédent extérieur pour l’énergie qui s’est amplifié depuis le début de la guerre en Ukraine. La hausse des prix de l’énergie ne provoque donc pas aux États-Unis de transfert au profit du reste du monde. Au contraire, ils bénéficient d’un apport de revenus. Il n’en demeure pas moins que, depuis 2021, les ménages américains subissent une perte de pouvoir d’achat due dans un premier temps à la hausse du chômage, puis dans un second temps à celle des prix. Les salaires n’ont augmenté que de 5 % en 2022 quand l’inflation a dépassé les 8 %. En revanche, avec l’augmentation du taux d’emploi,  le revenu disponible brut s’est amélioré en 2022 sans retrouver la progression qu’il connaissait avant la crise sanitaire. De 2010 à 2021, les entreprises américaines ont bénéficié d’une hausse de leur taux de marge bénéficiaire. Cette évolution est imputable à une déformation du partage des revenus au détriment des salariés, aux aides publiques en forte progression depuis 2020 et à la forte hausse des profits des sociétés pétrolières et gazières. Ces derniers ont dépassé 250 milliards de dollars en 2022 contre une centaine durant la période 2011/2017.

L’État américain a-t-il accru le déficit public en augmentant ses dépenses sans relever à due concurrence les impôts ? Après être passé de 3 % du PIB à 14 % du PIB de 2019 à 2020, il est depuis revenu autour de 4 % du PIB. Les politiques de soutien de l’industrie, de la transition énergétique et les dépenses militaires expliquent le niveau élevé de ce déficit. Le partage des revenus s’effectue donc essentiellement au détriment des ménages et de l’État aux États-Unis.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la zone euro subit un important prélèvement lié à l’augmentation du prix des importations d’énergie. Sa balance commerciale qui était structurellement excédentaire devient déficitaire. Un transfert de plusieurs points de PIB est ainsi réalisé au profit des pays exportateurs de pétrole et de gaz naturel.

Les entreprises européennes sont touchées par la hausse de leurs coûts. Leur taux de marge bénéficiaire ne retrouve qu’à la fin de l’année 2022 son niveau de 2019. Le niveau de la production reste pour de nombreux États inférieur à celui d’avant la crise sanitaire. C’est le cas, en particulier, pour la France. Les ménages de la zone euro subissent une contraction de leur pouvoir d’achat évaluée autour de 2 %. Les salaires augmentent moins vite que les prix, à un niveau comparable à celui des États-Unis, soit respectivement 4 et 8 %. Depuis 2020, les États compensent tout ou partie des effets de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine en soutenant les ménages et les entreprises. Le déficit public est ainsi passé de 0,5 % à 7 % du PIB de 2019 à 2020 avant de revenir à 4 %.

En zone euro, les États sont les plus affectés par la succession des crises. Les ménages subissent des pertes d’achat en partie compensées. Les entreprises sont également épaulées et arrivent à retrouver des taux de marges acceptables à la fin de 2022.

Les États-Unis sont dans une situation bien plus confortable que la zone euro grâce à leur indépendance énergétique et à la force du dollar. Les entreprises américaines investissent un à deux points de PIB de plus que celles de la zone euro, en particulier dans le domaine de la transition énergétique et du digital. La zone euro enregistre un déficit commercial avec une production industrielle pénalisée par l’augmentation des coûts. Le premier producteur de véhicules, l’Allemagne, est confronté à la concurrence des constructeurs chinois et américains qui ont opté pour la motorisation électrique.

Un krach immobilier est-il possible ?

Toute remontée des taux, surtout quand elle est rapide et forte, est susceptible de provoquer une baisse sensible de l’immobilier et d’amener à une crise bancaire en raison d’un nombre important de défauts sur les crédits.

Aux États-Unis, de 2020 à 2023, les taux des prêts immobiliers à 10 ans ont doublé passant de 3 à plus de 6 %. Au sein de la zone euro, les taux aux ménages à 10 ans atteignent en 2023, plus de 3 % en moyenne, contre 1,6 % en 2020. Ils ont ainsi retrouvé leur niveau de 2012 à la nuance près que, à cette époque, l’inflation était bien plus faible.

La remontée des taux a provoqué une baisse des prix de l’immobilier résidentiel et commercial aux États-Unis d’environ 5 % en 2022. Le prix des logements avait connu une hausse sans précédent ces vingt dernières années. Il a été multiplié par quatre entre 1996 et 2022. Les locaux commerciaux ont enregistré une multiplication par 3,5 de leur prix. En zone euro, la baisse des prix a commencé plus tardivement, à la fin de l’année 2022. Elle est plus sensible pour les locaux commerciaux que pour les logements, respectivement. en ce début d’année 2023, elle est minime par rapport à la progression de ces vingt dernières années (multiplication par 2,5 pour les logements et par deux pour le locaux commerciaux).

Pour le moment, la hausse des taux d’intérêt n’a pas provoqué d’augmentation sensible du taux de défaut des ménages sur les crédits immobiliers. Ce taux est de 4 % aux États-Unis, contre plus de 10 % lors de la crise des subprimes. Dans ce pays, par ailleurs, l’encours des crédits immobiliers résidentiels représente 50 % du PIB en 2023, contre plus de 70 % en 2008. En Europe, le taux de défaut est au plus bas, soit moins de 1 % avec un encours de crédits qui est, en revanche, en hausse : 40 % du PIB en 2023, contre 32 % en 2008. Pour les crédits pour la construction ou l’acquisition de locaux commerciaux, le taux de défaut est un peu plus élevé en zone euro, autour de 4 % contre moins de 1 % aux États-Unis.

La situation est aujourd’hui relativement sous contrôle de part et d’autre de l’Atlantique. La poursuite du mouvement de baisse des prix de l’immobilier pourrait néanmoins avoir quelques conséquences. Aux États-Unis, les prix pourraient baisser de 20 % pour le résidentiel et de 24 % pour le commercial. En zone euro, les baisses respectives se situeraient autour de 5 et 8 %. Cette diminution pourrait provoquer une augmentation du taux de défaut, en particulier aux États-Unis où le marché est plus hypothécaire qu’en Europe. Le recul de l’endettement immobilier, ces quinze dernières années dans ce pays limite néanmoins le risque. Les pertes pour les banques pourraient atteindre près de 1,5 point de PIB.

Compte tenu des besoins en logements et de la raréfaction du foncier, la chute des cours de l’immobilier résidentiel est pour le moment contenue. Le maintien de taux d’intérêt réels négatifs y concourt également. La situation pourrait être un peu plus complexe pour les locaux commerciaux et les bureaux compte tenu du développement de l’e-commerce et du télétravail.

Comment sortir de l’emprise du vieillissement démographique ?

Tous les pays de l’OCDE sont confrontés au vieillissement de leur population. Celui-ci réduit potentiellement le nombre d’actifs et entraîne des transferts financiers en faveur des inactifs. Pour compenser ses effets, les États se doivent d’améliorer le taux d’emploi et leur productivité afin de maintenir aussi haut que possible leur croissance potentielle. Ils peuvent également jouer sur l’immigration pour accroître le nombre d’actifs.  

Dans tous les pays occidentaux, le taux de fécondité est orienté à la baisse. En France, il est passé de 2 à 1,8 en vingt ans. En Italie et en Espagne, il était, de 1,2 en 2022. Il s’élevait à 1,7 aux États-Unis, 1,6 au Royaume-Uni, 1,5 en Allemagne, à 1,4 au Canada, 1,3 au Japon et à 0,8 en Corée du Sud.

La population active âgée de 15 à 64 ans baisse au Japon, en Corée du Sud, en Italie, en Espagne et en Allemagne. Elle est étale en France et au Royaume-Uni. Elle continue à augmenter aux États-Unis.

La proportion de personnes de plus de 65 ans dans la population totale est en forte augmentation. Entre 1990 et 2040, elle passera de :

  • 15 à 36 % en Italie ;
  • 12 à 36 % au Japon ;
  • 4 à 33 % en Corée du Sud ;
  • 15 à 32 % en Espagne ;
  • 16 à 30 % en Allemagne ;
  • 14 à 28 % en France ;
  • 16 à 24 % au Royaume-Uni ;
  • 12 à 23,5 % aux États-Unis ;
  • 12 à 24 % au Canada.

Le ratio actifs/inactifs se dégrade dans tous les pays se rapprochant d’un pour un au sein des pays européens, au Japon comme aux États-Unis.

Pour éviter que le vieillissement démographique ne provoque l’effondrement de la croissance et une baisse sensible du niveau de vie, trois moyens existent : la hausse du taux d’emploi, les gains de productivité, l’immigration.

Les taux d’emploi sont élevés dans plusieurs États membres de l’OCDE. Le taux d’emploi était, selon l’OCDE, en 2022 de 78 % en Allemagne ou Japon, de 75 % au Royaume-Uni ou au Canada et de 72 % aux États-Unis. Il était plus faible en France (68 %), en Espagne (65 %) et en Italie (60 %). Dans ces derniers pays, des marges existent pour accroître le nombre de personnes au travail.

Les gains de productivité ont disparu dans plusieurs grands pays de l’OCDE. C’est le cas en France ou en Espagne où la productivité est en baisse depuis 2020. Les gains de productivité demeurent relativement élevés aux États-Unis : la productivité par tête y a augmenté, en 2022, de 2 % par an lissé sur quatre ans. Au Royaume-Uni comme en Corée du Sud, la croissance de la productivité est de 0,5 % par an. Un regain de la productivité est attendu avec un recours croissant à la robotisation et à la digitalisation.

Le nombre de robots pour 100 emplois manufacturiers était de 3,5 en Allemagne, de 3 aux États-Unis, de 2 au Canada, en France et en Italie. Ce ratio est de 8 en Corée et de 4 au Japon. D’indéniables progrès en la matière peuvent être réalisés dans plusieurs pays de l’OCDE dont la France.

Depuis de nombreuses années, le Canada, l’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis, le Royaume-Uni recourent à l’immigration pour compenser le vieillissement démographique. Pour des raisons culturelles ou politiques, d’autres pays (Italie, France, Corée, Japon), ce recours est faible. L’immigration nette représentait 0,5 %, en 2022, de la population totale au Canada ou au Royaume-Uni, 0,4 % en Allemagne tout comme en Espagne et 0,3 % aux États-Unis. Ce ratio est inférieur à 0,2 % en France et en Italie. Au Japon et en Corée du Sud, il ne dépasse pas 0,1 %.

Pour compenser les effets du vieillissement, des marges de manœuvre existent mais supposent des efforts d’investissement afin d’améliorer la productivité ou des changements en matière d’immigration. Les pays qui disposent le plus de marges de manœuvre sont la France, l’Italie, l’Espagne ou les États-Unis. Ceux qui sont les plus contraints sont l’Allemagne, la Corée du Sud ou le Japon. Ces derniers pays ne peuvent compter que sur des gains de productivité ou l’immigration.