7 décembre 2018

Le Coin de l’Epargne du 8 décembre 2018

Le tableau financier de la semaine

 

  Résultats

7 déc. 2018

Évolution

sur 5 jours

Résultats

31 déc. 2017

CAC 40 4 813,13 -3,81 % 5 312,56
Dow Jones 24,388.95 -4,50 % 24 754,06
Nasdaq 6 969,25 -4,95 % 6 959,96
Dax Allemand 10 788,09 -4,17 % 12 917,64
Footsie 6 778,11 -2,90 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 173,13 +1,14 % 3 503,96
Nikkei 225 6 789,74 -2,73 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (21 heures) 0,691% +0,003 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (21 heures) 0,251 % -0,061 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (21 heures) 2,881 % -0,136 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollar

(18 heures)

1,1390 -0,68 % 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 245,800 +1,95 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 62,720 +6,32% 66,840

 

L’emploi américain rassure les marchés qui en ont bien besoin

L’économie américaine a créé 155 000 emplois dans le secteur non agricole en novembre, selon les chiffres publiés par le Bureau of Labor Statistics (BLS), contre 198 000 anticipés par les analystes.

La moyenne mensuelle ressort à 209 000 emplois créés au cours des douze derniers mois. Le taux de chômage est comme prévu resté stable à 3,7% de la population active, tandis que le salaire horaire moyen a augmenté de 0,2% sur un mois et de 3,1% sur un an, contre respectivement +0,3% et 3,1% anticipés.

Le ralentissement des créations d’emploi a été bien perçu par les investisseurs qui, par ce résultat, espèrent que la banque centrale ralentisse son programme de relèvement des taux.

Justement sur ce sujet, les responsables de la Réserve fédérale américaine à quelques jours d’une réunion censée se conclure par une nouvelle hausse des taux directeurs, s’interrogent sur l’opportunité d’adopter une approche plus pragmatique pour l’année prochaine. Les craintes d’un ralentissement de l’économie qui ont pesé sur les indices boursiers cette semaine ont peut-être incitées à cette nouvelle approche

Malgré tout, en 2019, la FED devrait poursuivre son programme de hausse mais peut-être à un rythme moins soutenu que prévu.

Hormis cette nouvelle, l’époque est plutôt à la défiance sur les marchés. Les investisseurs ont réagi négativement à l’arrestation au Canada de la directrice financière de l’entreprise chinoise Huawei, concurrente d’Apple. Cette directrice qui est la fille du fondateur est accusée d’avoir facilité des ventes de matériel américain à l’Iran en contournant les règles de l’embargo. La Chine a condamné cette arrestation en indiquant qu’elle était contraire aux droits de l’Homme.

Cette recrudescence des tensions après la trêve décidée lors de la réunion du G20 intervient au moment même où le déficit commercial américain enregistre une forte augmentation. En octobre, le déficit s’est établi à 55,5 milliards de dollars sous l’effet d’une baisse des exportations (+0,1 % à 211 milliards) et d’une hausse des importations (+0,2 % à 266,5 milliards). Le déficit de biens avec la Chine, s’est inscrit en augmentation à 38,18 milliards (+2 %) Le déficit des biens avec l’Union européenne a atteint 15,05 milliards, soit une augmentation de 6%. Cumulé sur les 10 mois de l’année, le déficit commercial américain avec le reste du monde augmente de 11,4 %. La bonne santé de l’économie américaine et l’anticipation des sanctions expliquent cette évolution. Par ailleurs, les biens taxés ne peuvent pas donner lieu à des substitutions immédiates.

Entre l’affaire Huawei, les tensions en Europe et l’éventuel ralentissement de l’économie américaine ont provoqué un recul des marchés notamment européens. Le CAC 40 a perdu près de 4 % en 5 jours et est repassé, une nouvelle fois, sous les 5000 points. Le Dow Jones et le Nasdaq ont perdu plus de 4 % en une semaine.

 

93 % des Français ont au moins un produit financier

Début 2018, selon une étude de l’INSEE, 92,9 % des ménages vivant en France possèdent au moins un actif financier (autre qu’un compte-chèques), immobilier ou professionnel. Depuis 2015, la détention de patrimoine a globalement baissé : la diminution est importante pour le patrimoine financier (-1,8 point) et très légère pour le patrimoine immobilier (-0,9 point). Seule la détention de patrimoine professionnel reste stable (-0,2 point). Ces résultats sont obtenus par déclaration.

88,3 % des ménages annoncent détenir au moins un produit financier, 61,7 % disposent d’un bien immobilier et 14,8 % ont des actifs professionnels et 12,0 % des ménages possèdent les trois à la fois.

Parmi les produits financiers, 7,4 % des ménages possèdent en 2018 un portefeuille diversifié (comprenant au moins un livret d’épargne, un produit d’épargne logement, des valeurs mobilières, et un produit d’épargne retraite ou d’assurance-vie). À l’opposé, 12,0 % des ménages ne détiennent aucun de ces types de produits financiers.

 

La moindre progression des biens financiers est liée au recul de la détention de Livrets A.

Début 2018 en France, 83,4 % des ménages déclarent en posséder au moins un livret. Les livrets les plus prisés restent les livrets défiscalisés, en particulier le Livret A (ou Bleu) détenu par 72,8 % des ménages en 2018. Ensuite, 34,6 % des ménages détiennent un Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), 18,4 % un Livret d’Épargne Populaire (LEP) et 12,4 % un Livret Jeune.

Après une décennie d’augmentation, la part des ménages détenant un livret défiscalisé diminue en 2018 par rapport à 2015 de 2,3 points.  Ce recul concerne tous les livrets défiscalisés, mais surtout les Livrets A (ou Bleu) et les LDDS. Les ménages ayant des petits Livrets A ou ne les ayant pas dotés depuis plusieurs années peuvent oublier de les déclarer aux enquêteurs. L’INSEE explique que la faible rémunération du Livret A qui est passé de 2,25 %, en août 2011, à 0,75 % depuis août 2015 n’incite pas les ménages à détenir ce type de produits. Néanmoins, depuis deux ans, la collecte du Livret A est très positive.

L’INSEE souligne que l’appétence des jeunes pour le Livret A serait en net recul. 78,5 % des ménages dont la personne de référence à moins de 40 ans en posséderaient début 2018, soit 3,6 points de moins qu’en 2015.

L’assurance vie, un succès qui ne se dément pas

L’assurance-vie reste le placement financier serait détenu par 39,0 % des ménages métropolitain, soit 2,5 points de plus qu’en 2015. Ce produit est ne progrès constant depuis 200. Entre 2010 et 2018, le nombre de ménages ayant déclaré disposer d’au moins un contrat d’assurance vue est en hausse de 4,3 points.

Les seniors apprécient fortement ce produit qui permet tout à la fois de se constituer un complément de revenus et de préparer sa succession. 44,3 % des ménages dont la personne de référence a 60 ans ou plus détiennent au moins un produit de ce type, contre 23,7 % parmi les moins de 30 ans en France.

Si de 2010 et 2015, les produits d’assurance vie monosupports en fonds euros portaient la croissance, depuis 2015, ce sont les contrats multisupports qui progressent. La part de ménages détenant ce type de contrat est passée de 9,3 % à 11,4 %. Dans le même temps, la part des contrats multisupports contenant plus d’un tiers d’investissements en actions augmente sensiblement. La baisse des rendements des fonds euros et une sensibilisation accrue aux avantages des unités de compte expliquent cette évolution.

L’épargne retraite, détenue par 13,3 % des ménages début 2018, est en légère baisse par rapport à 2015 (-1 point). Les détenteurs se répartissent entre trois types de produits : l’épargne retraite complémentaire volontaire (36,2 %), la surcomplémentaire (44,0 %), toutes deux proposées par l’employeur, ainsi que le plan d’épargne retraite populaire (PERP) (32,0 %).

 Des biens immobiliers trop chers pour les Français

Selon l’INSEE, début 2018, 61,7 % des ménages possèdent un patrimoine immobilier, que ce soit leur résidence principale ou un autre logement. Ce taux de détention aurait diminué de 0,9 point par rapport à 2015. Ce recul s’expliquerait par une moindre détention de la résidence principale (-0,9 point). Les ménages français se concentrant de plus en plus au sein des grandes agglomérations du fait de l’immobilier éprouvent plus de difficulté à accéder à la propriété. Début 2018, 57,8 % des ménages sont ainsi propriétaires de leur résidence principale et 17,5 % possèdent un autre logement (résidence secondaire, logement vacant, loué ou mis à disposition gratuitement), taux relativement constant depuis la fin des années 1990.

La détention de patrimoine immobilier augmente de façon importante avec l’âge, mais depuis 2010 les écarts se resserrent. Contrairement à quelques idées reçues, entre 2010 et 2018, la détention immobilière a le plus augmenté chez les jeunes ménages : +6,4 points pour ceux dont la personne de référence a moins de 30 ans et +4,7 points pour ceux dont la personne de référence est trentenaire. Depuis la fin des années 2000, les jeunes ménages, les plus aisés en particulier, accèdent en effet davantage à la propriété par le biais du crédit (taux d’intérêts favorables, allongement des durées d’emprunt, etc.). Dans le même temps, la détention a baissé de 6,8 points pour les ménages dont la personne de référence a entre 50 et 59 ans et de 7,4 points quand elle a entre 60 et 69 ans. Ces diminutions pourraient traduire un accès à la propriété plus difficile pour les générations nées au tournant des années 1960 et une désaccumulation plus précoce pour celles nées dans les années 1950.