13 avril 2019

Le Coin des Epargnants

Le tableau financier de la semaine

  Résultats 12 avril 2019 Évolution sur 5 jours Résultats 31 déc. 2018
CAC 40 5 502,70 +0,48 % 4 678,74
Dow Jones 26 412,30  -0,05 % 23 097,67
Nasdaq 7 984,16 +0,57 % 6 583,49
Dax Allemand 11 999,93 -0,008 % 10 558,96
Footsie 7 437,06 -0,13 % 6 733,97
Euro Stoxx 50 3 447,83 +0,01 % 2 986,53
Nikkei 225 21 870,56 +0,29 % 20 014,77
Shanghai Composite 3 188,63 -1,88 % 2493,89
Taux de l’OAT France à 10 ans (21 heures) 0,401 % +0,039 pt 0,708 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (21 heures) 0,057% +0,053 pt 0,238 %
Taux du Trésor US à 10 ans (21 heures) 2,549 % +0,050 pt 2,741 %
Cours de l’euro / dollar (21 heures) 1,1304 +0,79 % 1,1447
Cours de l’once d’or en dollars (21 heures) 1 291,170 -0,02 % 1 279,100
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (21 heures) 71,440 +1,49 % 52,973

Paris au-dessus des 5500 points

En cette fin de semaine, et pour la première fois depuis six mois, le CAC 40 a dépassé les 5 500 points. L’indice a été porté par les valeurs bancaires qui ont progressé dans le sillage de leurs consœurs américaines. Les investisseurs actions ont réagi également aux bons indicateurs en provenance de Chine. L’excédent commercial a en effet accéléré en mars après un mois de février affecté par les fêtes du nouvel an lunaire. Les exportations ont augmenté de 14,2 % sur un an. Les espoirs d’une prochaine conclusion positive des discussions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont également contribué à la bonne tenue des marchés. La Banque centrale chinoise a par ailleurs fait état d’une accélération du marché du crédit avec l’octroi de 1 690 milliards de yuans de nouveaux prêts en mars, contre 1 250 milliards attendus.

Le prix du pétrole poursuit sa hausse et atteint pour le baril de Brent plus de 71 dollars. La réduction de la production par les pays de l’OPEP, les problèmes militaires et politiques en Libye ainsi que la tenue de la croissance de l’économie mondiale meilleure que prévu conduisent à une augmentation des cours. Depuis le 1er janvier, le baril a gagné, en effet, près de 33 %.

Brexit, divorce reporté

À l’occasion de la réunion extraordinaire du Conseil Européen du 9 et 10 avril, les États membres ont convenu de reporter la date du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne au plus tard au 31 octobre 2019. Emmanuel macron souhaitait que l’affaire soit tranchée avant la fin mai quand un grand nombre de représentants d’États membres penchaient pour un report de 9 à 12 mois.

Le Président français, en optant pour un court délai, souhaitait faire pression sur la Première Ministre, Theresa May, et le chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, afin qu’ils aboutissent à un accord. Les autres dirigeants européens étaient enclins à accorder un an pour permettre de sortir de l’impasse dans laquelle s’est placé le Royaume-Uni. Ce délai n’interdit pas malgré tout à Theresa May de tenter de soumettre pour la quatrième fois l’accord préparé avec la Commission de Bruxelles à son Parlement, avant l’ouverture du scrutin des élections européennes. En cas de succès, elle pourrait organiser la sortie de son pays avant la date du 30 juin et sans avoir à participer aux élections. En cas d’échec, les électeurs britanniques seront appelés à élire des représentants au Parlement européen

Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne a indiqué que le nouveau délai permettait au Royaume-Uni d’élaborer plusieurs scénarii avec, le cas échéant, l’organisation d’un référendum. Par ailleurs, il faut souligner que, dans leur déclaration, les Européens se sont bien gardés de préciser que le 31 octobre constituait le couperet final.

La date du 31 octobre fait référence à la veille de l’entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne. En étant censée quitter l’Union fin octobre, Londres ne serait donc pas concernée par le processus de nomination des futurs commissaires. De même, le Royaume-Uni ne pourrait pas participer à l’élaboration du futur budget européen.

La France est ressortie isolée dans sa volonté d’obtenir au plus vite un Brexit. L’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne et l’Irlande ont pris position en faveur d’un long report. Le Président français considère que plusieurs États membres jouent le pourrissement du dossier afin de ne pas être impactés économiquement par un hard Brexit. Il estime qu’il sera difficile de refonder le projet européen tant que l’affaire du Royaume-Uni ne sera pas réglée.

La BCE et la FED à l’unisson sur les taux

La Banque centrale européenne a confirmé le 10 avril qu’elle ne relèverait pas ses taux en 2019. Elle a précisé que les taux directeurs seront maintenus à leur niveau actuel « aussi longtemps que nécessaire ».  Le lancement d’une nouvelle vague d’opérations de financement pour les banques, un « TLTRO III », annoncé lors de la précédente réunion en mars, interviendra à partir de septembre et sur sept trimestres, comme convenu précédemment.

Mario Draghi a indiqué qu’il ne croyait guère à la survenue d’une récession au sein de la zone euro au cours des prochains mois. Au sujet des difficultés du secteur financier liées au maintien de taux très faible, il a indiqué que la BCE avait besoin d’informations complémentaires. Le taux de dépôts négatif de 0,4 % appliqué aux liquidités excédentaires des banques coûte 7,5 milliards aux banques de la zone euros. Cette charge est supportée à 35 % par les banques allemandes et à 25 % par leurs homologues françaises. Pour Mario Draghi, le problème de rentabilité des banques provient surtout de leur modèle économique. Il a plaidé sur ce sujet pour une concentration accrue du secteur bancaire.

La Réserve fédérale américaine ne devrait pas augmenter ses taux au cours de l’année 2019. La faible inflation sous-jacente américaine et le ralentissement de la croissance semblent la dissuader d’appliquer son programme de hausse. Les « minutes » de la dernière réunion du Comité monétaire montrent que les responsables de la FED se sont accordés sur la nécessité d’être patient avant de décider d’une éventuelle modification des taux d’intérêt. Plusieurs membres du Comité ont indiqué que la FED ne devait pas s’interdire de rabaisser ses taux en cas de dégradation de la situation économique.

L’inflation demeure discrète

En France, l’indice des prix à la consommation pour mars est en hausse de 0,8 % sur un mois, après une stabilité en février. Ce rebond des prix est imputable aux produits manufacturés (+2,1 % après −0,4 %) et à ceux du tabac (+7,3 % après 0,0 %). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation augmentent de 0,1 % sur un mois après une stabilité en février.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 1,1 % en mars 2019, après +1,3 % en février. Cette baisse de l’inflation résulte d’un ralentissement des prix alimentaires, du tabac et des services et d’un recul de ceux des produits manufacturés un peu plus marqué qu’en février. En revanche, les prix de l’énergie accélèrent.

Sur un an, l’inflation sous-jacente (hors énergie, hors alimentaire) diminue à +0,5 % après +0,7 % les quatre mois précédents.

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) s’est élevé, à +0,9 % en mars, après +0,1 % en février. Sur un an, il croît de 1,3 % après +1,6 % le mois précédent. Le rendement des produits d’épargne réglementés reste donc en territoire négatif.

Aux États-Unis, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,4 % par rapport au mois précédent, avec la hausse des prix de l’alimentation, de l’essence et des loyers. Il s’agit de la plus forte hausse mensuelle depuis janvier 2018 et elle fait suite à une augmentation de 0,2 % en février. Sur un an, la hausse des prix à la consommation ressort à 1,9 % après 1,5 % en février, qui représentait un plus bas depuis septembre 2016.

Malgré tout, l’inflation reste faible aux États-Unis avec une croissance salariale modérée en dépit d’un marché du travail tendu. Hors éléments volatils que sont l’alimentation et l’énergie, l’inflation sous-jacente est de 0,1 % le mois dernier comme en février. Sur un an, la hausse des prix hors éléments volatils s’établit à 2,0 %, au plus bas depuis février 2018, après 2,1 % en février.

Les crédits automobiles aux États-Unis sont-ils une menace réelle ?

L’endettement total des ménages américains est de 13 540 milliards de dollars fin 2018. L’encours des crédits automobiles a atteint 1 274 milliards de dollars aux États-Unis. Il s’élevait à 600 millions de dollars en 2000. Pour les ménages, cela représente le troisième poste d’endettement après les crédits hypothécaires immobiliers (67 %) et les prêts étudiants (11 %). Depuis 2010, leur poids (9 %) est en rapide augmentation. Pour la seule année 2018, la valeur des nouveaux prêts automobiles s’est envolée à 584 milliards de dollars (+3 % sur un an). Selon la Réserve fédérale de New York, les sociétés de crédit non bancaires sont à l’origine de 12 % de l’encours, dont la moitié étaient des « prêts subprime ». Ces établissements présentent généralement des leviers financiers élevés et demeurent très exposés au risque de crédit (seuls 17 % des encours sont titrisés). Pour ces établissements, la constante progression de la part des prêts automobiles accusant un retard de paiement de plus de 90 jours constitue un réel danger. Fin 2018, 4,5 % de l’encours de prêts était concerné. 7 millions d’Américains ont 90 jours de retard dans le remboursement de leur crédit automobile. Cette menace est à relativiser compte tenu du poids assez faible de ces crédits. Pour le moment, les ménages solvables sont majoritaires, 22 % des ménages endettés étant jugés en situation délicate. Les jeunes figurent en tête de liste parmi les non solvables mais le maintien du plein emploi constitue pour le moment une garantie de revenus à venir.

L’immobilier en forte hausse au sein de l’Union européenne

Selon Eurostat, le prix des logements a augmenté de 4,2 % tant dans la zone euro que dans l’Union au quatrième trimestre 2018 par rapport au même trimestre de l’année précédente.

Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les plus fortes augmentations annuelles du prix des logements au quatrième trimestre 2018 ont été enregistrées en Slovénie (+18,2 %), en Lettonie (+11,8 %) et en Tchéquie (+9,9 %), tandis qu’une baisse a été observée en Italie (-0,6 %). Pour la France, la hausse a été de 3,2 %.

L’immobilier bénéficie toujours des faibles taux d’intérêt et constitue toujours une valeur refuge pour les ménages. D’autre part, l’immobilier est porté par la concentration croissante de la population au sein des grandes métropoles.