10 novembre 2018

Le Coin des Epargnants du 10 novembre 2018

 

Le tableau financier de la semaine

  Résultats

9 nov. 2018

Évolution

sur 5 jours

Résultats

31 déc. 2017

CAC 40 5 106,75 +0,09 % 5 312,56
Dow Jones 25 989,30 +2,84 % 24 754,06
Nasdaq 7 406,90 +0,68 % 6 959,96
Dax Allemand 11 529,16 +0,09 % 12 917,64
Footsie 7 105,34 +0,16 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 229,49 +0,47 % 3 503,96
Nikkei 225 22 250,25 +0,03 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) 0,790 % +0,002 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) 0,407 % -0,022 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) 3,182 % -0,011 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollar

(18 heures)

1,1329 -0,50 % 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 207,800 -2,01 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 69,850 -3,72 % 66,840

 

Les Français privilégient toujours la liquidité

Selon la Banque de France, le patrimoine des ménages a atteint 5106,9 milliards d’euros au 2e trimestre 2018 contre 5038,8 milliards d’euros au 1er trimestre.

Sur cette période, le flux annuel de placement des ménages s’établit à 86,8 milliards, en baisse par rapport au trimestre précédent (99,9 milliards). Les Français conservent un volume croissant de liquidités. En effet, en rythme annuel, les acquisitions nettes d’actifs sous forme de produits de taux augmentent (67,7 milliards après 60,2 milliards), principalement en raison de la hausse du flux de numéraire et dépôts à vue (40,4 milliards après 33,4 milliards). En revanche, sur un an, les flux d’actifs sous forme de produits de fonds propres diminuent de 12,2 milliards (17,2 milliards après 29,4 milliards). Les ménages continuent de céder des actions cotées et des titres d’Organismes de Placement Collectif.

Les premiers éléments pour le troisième trimestre, en glissement trimestriel, montrent une moindre croissance des placements bancaires (15,3 milliards après 23,1 milliards) et une accélération de l’assurance-vie en support euros (9,7 milliards d’euros contre 6,4 milliards d’euros). Les dépôts à vue et le numéraire ont progressé de 9,1 milliards d’euros au 3e trimestre contre 14 milliards d’euros au 2e trimestre. Les flux vers les unités de compte des contrats d’assurance vie sont en retraite (3,9 milliards d’euros au 3e trimestre contre 6,2 milliards d’euros au 2e).

Cette préférence pour la liquidité est une constante depuis la crise de 2008. L’encours des dépôts à vue s’est accru de plus de 200 milliards d’euros en dix ans. Les dépôts à vue s’élevaient à la fin du mois de septembre, plus de 447 milliards d’euros.

 

Un marché de l’or à Paris

Est-ce la proximité du Brexit qui incite la Banque de France à organiser un marché de l’or à Paris ? Ce n’est pas certain, le projet étant initié depuis plusieurs années. Jusqu’à maintenant, le marché de référence était Londres. Les acteurs financiers intervenant sur ce marché avec la Banque de France étaient contraints de passer par la place londonienne. La banque centrale française s’est associée à JP Morgan pour proposer toute une série d’opérations (dépôts rémunérés, swaps, prêts et leasing). Paris veut s’afficher aux côtés de Londres et de New York parmi les grandes places pour l’or. Si la force de Londres repose sur la présence dans les coffres de la Banque centrale de 400 000 barres d’or et d’une tradition vieille de 300 ans, le stock d’or géré par la Banque de France figure parmi les plus importants du monde. L’or de l’Etat pèse 2435 tonnes. Le FMI et de nombreux Etats ont confié tout ou partie de leur or à la France. La décision de mettre en place un marché de l’or à Paris vise donc à accompagner et conserver les clients de la Banque de France. Par ailleurs, la montée des incertitudes serait porteuse pour le cours de l’or. Certains investisseurs prévoient sa remontée dans les prochains mois surtout si le ralentissement économique constaté depuis quelques mois, notamment en Europe, se poursuit.

 

Quelques nuages en vue

La Commission de Bruxelles se montre très sceptique vis-à-vis des hypothèses de croissance retenues par le gouvernement italien. Elle estime de ce fait que les objectifs affichés de déficit public pour 2019 et 2020 ne sont pas atteignables. Pour 2018, le Commissaire européen à l’économie a indiqué que la croissance italienne ne devrait pas dépasser 1,1 % quand elle pourrait s’élever à 1,2 % en 2019. Dans ces conditions, le déficit public pourrait être respectivement de 2,9 et 3,1 %. Même si Bruxelles et Rome restent campées sur leurs positions, les négociations se poursuivent. Par ailleurs, la Commission européenne critique également la France pour réduction insuffisante de son déficit structurel. Ces discussions interviennent dans un contexte économique moins serein qu’en fin d’année dernière. En effet, après avoir atteint 2,4 % en 2017, la croissance de la zone euro est depuis en retraite. Elle devrait être de 2,1 % cette année et de 1,9 % en 2019.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, s’inquiète du reflux des valeurs démocratiques, de la montée du populisme et de la remise en cause des politiques économiques coopératives. Elle s’alarme du niveau de l’endettement public et privé. Ce dernier a augmenté de 60 % en dix ans. Il représente désormais plus de 220 % du PIB, soit 182 000 milliards de dollars. Christine Lagarde estime que de nombreux pays en voie de développement doivent faire face à un risque de surendettement d’autant plus important que les taux d’intérêt remontent. Au sujet de la guerre commerciale sino-américaine, elle considère que Donald Trump n’a pas que des mauvais arguments. Elle souligne que la Chine doit s’ouvrir d’avantage et qu’il est de moins en moins légitime pour ce pays de conserver son statut de pays en voie de développement tout en voulant assurer un rôle légitime de grande puissance.

De la Chine au pétrole, les marchés hésitent sur la direction à prendre

Pour soutenir une croissance pâlissante, le Gouvernement chinois aurait demandé aux banques du pays d’allouer au moins un tiers de crédits supplémentaires aux entreprises du secteur privé, renforçant ainsi les risques de créances douteuses. Les marchés commencent à s’inquiéter de la progression de l’endettement en Chine. Par ailleurs, l’annonce par la Fed d’une poursuite de ses « hausses de taux progressives », avec un probable prochain resserrement en décembre, a pesé sur le cours des actions. En revanche, la FED n’a pas modifié les taux en ce mois de novembre.

Le pétrole continue son repli. Le baril de Brent est passé sous les 70 dollars pour la première fois depuis le mois d’avril. Il a perdu plus de 16 % en un mois et plus de 20 % depuis son pic du 3 octobre dernier à 86,74 dollars. Cette baisse intervient au moment de l’entrée en vigueur des sanctions contre l’Iran qui avaient été anticipées par le marché. Or, la possibilité accordée à huit pays de maintenir leurs importations de pétrole iranien a conduit à une détente sur les prix. En outre, la Russie et d’autres acteurs ont accru leurs exportations. Le ralentissement de la croissance en Europe a pu également favoriser cette baisse. Les négociations en cours au sein de l’OPEP sur les plafonds de production en 2019 sont cruciales pour apprécier l’évolution du prix du baril dans les prochains mois. Concernant le prix du pétrole, 2019 pourrait être un peu tendue du fait du sous-investissement de ces dernières années, surtout si la croissance de l’économie mondiale se maintenait entre 3,8 et 4 %. En revanche, si elle repassait en-dessous de 3,6 %, les cours pourraient à nouveau être orientés à la baisse.

A l’exception du Dow Jones, les principaux indices boursiers sont restés stables cette semaine. En revanche, le Dow Jones a enregistré une progression de 2,84 %.