Le Coin des Epargnants du 15 janvier 2016
Les bourses en vent de face
Le pétrole coule toujours
S’il y a encore quelques mois, la baisse des cours du pétrole constituait une bonne nouvelle, cela n’est plus le cas depuis deux mois. En effet, elle est perçue comme le symbole du ralentissement de l’économie mondiale. La balance des avantages et des inconvénients est de moins en moins nette. Le retour du baril autour de 60 dollars est de plus en plus hypothétique en 2016. Les Etats producteurs qui aussi des importateurs risquent de connaître une nouvelle année en enfer. Le faible prix du pétrole signifie aussi que la Chine n’a pas repris sa marche en avant. Le pétrole s’est échangé à moins de 30 dollars vendredi 15 janvier (le baril de Brent est tombé à 29,1 dollars). Les pays de l’OPEP refusent de réguler collectivement l’offre et au contraire jouent leur partition en solitaire en inondant le marché de pétrole.
Les Etats-Unis du mauvais côté de la force
De plus en plus d’experts croient que les Etats-Unis ont basculé du mauvais côté du cycle de croissance. Cette dernière serait amenée à s’affaiblir du fait de la hausse des salaires, de l’appréciation du dollar et de la chute des cours du pétrole qui pèse sur l’investissement du secteur énergétique. Ce sentiment contribue au recul des indices « actions » américains. Plusieurs indicateurs publiés vendredi semblent conforter cette analyse et prouve une fois de plus que l’économie américaine n’aime plus du tout l’hiver. La production industrielle a diminué pour le troisième mois de suite en décembre. Les ventes au détail ont également enregistré une baisse. L’indice Empire State d’activité établi par la FED de New York est à son plus bas depuis mars 2009. Néanmoins, il faut souligner que la confiance du consommateur est en progrès selon la première estimation de l’Université du Michigan pour le mois en cours.
Une désinflation installée
L’inflation des pays occidentaux est inférieure à 1 %. En France, l’inflation a été nulle l’année dernière. Certes, cette situation est en grande partie imputable à la baisse des cours des matières premières et de l’énergie mais il n’en demeure pas moins que la déflation demeure une menace. Les banques centrales même en usant de politiques dites non conventionnelles peinent pour la ramener dans la zone cible des 2 %.
La guerre des changes aura-t-elle lieu ?
A défaut de pouvoir recourir à l’arme budgétaire et face à l’impuissance des politiques des taux d’intérêt, les Etats ont la tentation de pratiquer la guerre des changes pour conquérir quelques parts de marché dans un contexte de commerce international stagnant. La fixation des parités de change par Pékin est scrutée par tous les investisseurs. Une dévaluation du yuan constitue une menace pour les autres pays émergents, pour le Japon mais aussi pour les autres pays occidentaux. Il y a un risque indéniable de guerre des changes même si la Chine ne le souhaite pas. La Chine a intégré le bloc des monnaies internationales et, par ailleurs, les autorités tentent de développer un modèle reposant sur la consommation intérieure.