18 août 2018

Le Coin des Epargnants du 18 août 2018

Le tableau financier de la semaine

 

  Résultats17 août 2018 Évolutionsur 5 jours Résultats31 déc. 2017
CAC 40 5 344,93 -1,29 % 5 312,56
Dow Jones 25 669,32 +1,41 % 24 754,06
Nasdaq 7 816,33 -0,29 % 6 959,96
Dax Allemand 12 210,55 -1,72 % 12 917,64
Footsie 7 558,59 -1,41 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 372,94 -1,51 % 3 503,96
Nikkei 225 22 270,38 -0,12 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) 0,666 % -0,007 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) 0,306 % -0,013 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) 2,857 % -0,020 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollar(18 heures) 1,1410 +0,01 % 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 177,800 -2,76 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 71,642 -1,72 % 66,840

 

Les marchés en proie aux doutes

Trêve estivale oblige, les volumes d’achat sont réduits sur les marchés. Néanmoins, Paris termine sa troisième semaine consécutive en baisse en abandonnant 1,29 %. Depuis le début du mois, l’indice CAC 40 a perdu 3,02 % de sa valeur. Le mois d’août est en règle générale mauvais pour l’indice parisien avec un recul dans près des deux tiers des cas depuis sa création en 1987. Les investisseurs optent pour la prudence au cœur de l’été toujours en raison de la persistance de la guerre commerciale entre Washington et Pékin et du conflit diplomatique entre Washington et Ankara. La livre turque dont le taux de change s’était stabilisé jeudi, est repartie à la baisse face au billet vert vendredi. Au niveau de la guerre commerciale, Pékin doit imposer à partir du 23 août des droits de douane de 25 % sur 16 milliards de dollars de produits américains, en réponse à la décision de Washington de taxer à cette même date, à hauteur de 25 %, une seconde tranche de produits chinois. Le consommateur américain commence à se poser des questions comme en témoigne le recul de l’indice de confiance de l’Université du Michigan. Il est tombé à 95,3 pour le mois d’août, contre 97,9 en juillet et 98, attendu par le consensus. Il est à son plus bas niveau depuis onze mois.

 

Fin de tutelle pour la Grèce

Le 20 août, la Grèce ne sera plus placée sous la tutelle du FMI et des créanciers européens. Le pays demeure néanmoins sous « surveillance renforcée ». La Grèce a reçu pour solde de tout compte la dernière tranche d’aide financière du plan de sauvetage européen, décidé durant 2015. Le Mécanisme européen de stabilité a annoncé lundi 13 août avoir versé 15 milliards d’euros à l’État grec. Cette enveloppe avait été approuvée le 22 juin dernier par les ministres des Finances de la zone euro, qui ont jugé satisfaisants les efforts menés par le gouvernement d’Alexis Tsipras pour redresser les finances publiques et mener les réformes demandées. Au total, la Grèce aura bénéficié de 61,9 milliards d’euros sur les 86 milliards d’euros prévus dans le cadre de l’enveloppe négocié en 2015. Sur cette dernière tranche de 15 milliards d’euros, 5,5 milliards sont affectés au paiement du service de la dette. 9,5 milliards d’euros sont placés dans un fonds de précaution. Celui-ci s’élève à 24 milliards d’euros permettant de couvrir 22 mois de besoins de financement de la Grèce. Cette réserve vise à rassurer les marchés quand Athènes y reviendra.

Le FMI demeure très prudent vis-à-vis de la situation qui prévaut en Grèce. Depuis plusieurs années, les experts de l’institution ne partagent pas les analyses de leurs homologues européens au sujet de la soutenabilité de la dette grecque. Ils doutent de la possibilité des Grecs à maintenir un haut niveau de croissance nécessaire pour dégager des excédents budgétaires importants. Les Européens tablent sur un excédent budgétaire de 3,5 % du PIB jusqu’en 2023 et 2,2 % au-delà avec une croissance moyenne de 3 %. Le FMI, de son côté, considère que la Grèce ne peut pas obtenir un excédent budgétaire supérieur à 1,5 %, sa croissance potentielle étant limitée à 1 %. Le FMI estime que la dette publique pourrait repartir à la hausse dès 2038. L’organisation a, par ailleurs, des doutes sur la poursuite des réformes surtout si la croissance s’érode.

Le FMI juge indispensable un nouveau plan d’aide afin d’alléger la dette publique. Il souhaite également un changement de la politique économique avec une réduction des dépenses de retraites et un élargissement de base fiscale. La dette publique grecque qui s’élève à 180 % du PIB pourrait, selon le scénario européen, descendre en-dessous de 100 % du PIB entre 2050 et 2058. Pour le FMI, elle pourrait atteindre un point bas en 2038 autour de 140 % du PIB avant de remonter à 175 % du PIB en 2058. Sans poursuite des efforts entrepris depuis 2015, la dette pourrait progresser de nouveau très rapidement. Elle pourrait frôler les 250 % du PIB en 2058.

La Grèce a donc une impérieuse nécessité de maintenir un haut niveau de croissance. Cette dernière a été de 1,4 % en 2017 et devrait atteindre 2 % en 2018 et 2,4 % en 2019. Mais le ralentissement économique au sein de la zone euro semble remettre en cause ses prévisions. La tendance est à un léger fléchissement de la progression de l’activité. Le taux de chômage qui avait atteint en plein cœur de la crise 25 % est revenu à 20,2 % au mois d’avril 2018. Il s’élevait à 21,7 % au mois d’avril 2017.

La Grèce clôt donc une décennie horribilis En dix ans, le PIB a reculé de 25 %, les investissements de 40 %, les salaires de 30 %. Le pays demeure néanmoins toujours suradministré avec une fonction publique qui emploie 16 % de la population active. Le secteur public, malgré les privatisations, représente encore près de 40 % du PIB. Le poids de l’économie souterraine atteint 30 à 40 % du PIB. Malgré le choc subi, le bilan de 20 ans de monnaie commune est positif ce qui n’est pas le cas, par exemple, pour l’Italie.