19 octobre 2018

Le Coin des Epargnants du 19 octobre 2018

 

Le tableau financier de la semaine

 

  Résultats19 oct. 2018 Évolutionsur 5 jours Résultats31 déc. 2017
CAC 40 5 084,66 -0,72 % 5 312,56
Dow Jones 25 444,34 +0,41 % 24 754,06
Nasdaq 7 449,03 -0,64 % 6 959,96
Dax Allemand 11 553,83 +0,26 % 12 917,64
Footsie 7 049,80 +0,77 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 210,82 +0,51 % 3 503,96
Nikkei 225 22 532,08 -0,72 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) 0,835 % -0,020 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) 0,456 % -0,033 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) 3,196 % +0,046 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollar(18 heures) 1,1519 -0,34 % 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 227,300 +0,77 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 80,102 -0,49 % 66,840

 

Le CAC 40 sauve les 5000 points sur fond de crise italienne et d’impasse sur le Brexit

Le CAC 40 n’a reculé que de 0,22 % cette semaine permettant de sauver le seuil symbolique des 5000 points. Le contexte demeure toujours peu porteur en ce mois d’octobre. De la guerre commerciale sino-américaine à la laborieuse négociation sur le Brexit en passant par l’épineuse élaboration du budget en Italie tout en n’oubliant pas les résultats en demi-teinte de certaines grandes entreprises, les investisseurs jouent la prudence.

En Italie, la Bourse de Milan a perdu 8,5 % depuis le 1er octobre sur fond de tensions budgétaires entre le gouvernement italien et la Commission de Bruxelles. La coalition a bâti un projet de budget prévoyant un déficit de 2,4 % du PIB supérieur de 0,8 point à ce que le précédent gouvernement avait communiqué à la Commission.  Ce dérapage est « sans précédent dans l’histoire du Pacte de Stabilité et de Croissance », déplore la Commission dans une lettre adressée à l’Italie, où elle lui intime de présenter ses observations avant « lundi 22 octobre minuit ». Si le gouvernement italien comme bien d’autres a élaboré son projet de budget à partir d’hypothèses économiques optimistes, l’augmentation du déficit apparaît assez faible d’autant plus que l’Italie doit toujours faire face à un important chômage pouvant justifier une politique de soutien économique. La Commission de Bruxelles semble vouloir éviter un précédent en lâchant du lest à un gouvernement ouvertement anti-européen. Le risque est de renforcer la coalition en place à quelques mois des élections européennes. Le bras de fer entre les autorités européennes et italiennes est tout à la fois budgétaire et politique. Durant le week-end, des réunions entre les partenaires de la coalition sont prévues. Des tensions apparaissent tant sur la réponse à apporter aux demandes européennes que sur la mise en œuvre du programme.

La défiance financière vis-à-vis de l’Italie tend à s’accroître. Le rendement du papier italien à 10 ans se rapproche des 4 % et a atteint 3,8049 %, tandis que le spread avec le Bund allemand de même échéance s’élève à près de 340 points de base, au plus haut depuis cinq ans et demi. Les CDS (Credit default swap), les produits d’assurance contre un évènement de crédit, sont au plus depuis 5 ans à 293 points. Les investisseurs étrangers se désengagent de plus en plus de l’Italie. Pour autant au-delà des péripéties politiques, les fondamentaux italiens ne sont pas plus inquiétants aujourd’hui qu’il y a quelques mois. Les bilans des banques s’améliorent, la rentabilité des entreprises est en net progrès et l’investissement est reparti.

Si la semaine fut marquée par l’échec du Sommet européen consacré à l’obtention d’un accord avec le Royaume-Uni (voir rubrique conjoncture), Madrid et Londres sont réussi à s’entendre au sujet de Gibraltar afin son sort ne bloque pas la réunion globale sur le Brexit. L’Espagne menaçait d’exercer son droit de veto si le Royaume-Uni ne se montrait pas ouverte sur un rattachement futur de Gibraltar à l’Espagne. Theresa May avait alors vertement rétorqué qu’elle ne conclurait « jamais d’accord qui laisserait passer les 30 000 habitants de Gibraltar sous une autre souveraineté sans leur volonté librement et démocratiquement exprimée ». De son côté l’ancien leader du parti conservateur et ex-ministre de l’Intérieur

La nouvelle équipe au pouvoir à Madrid depuis le mois de juin dernier a souhaité une dédramatisation sur ce sujet.  Les deux pays ont convenu que l’éventuel accord global de divorce devra permettre à l’enclave de s’insérer naturellement aussi bien dans la période de transition que dans le schéma futur des relations avec l’Union, une fois la séparation réalisée.

En attendant la loi PACTE, l’épargne salariale est en hausse

Le projet de loi PACTE qui réforme l’épargne salariale et l’épargne retraite est en cours de discussion. Il devrait contribuer à la croissance de ces segments de l’épargne française. Actuellement, en matière d’épargne salariale, seuls 16 % des salariés des entreprises de moins de 50 salariés sont couverts par au moins un dispositif de partage des profits. Pour l’intéressement, seulement 20 % des salariés des entreprises de 50 à 99 salariés et de 35 % des salariés des entreprises de 100 à 249 salariés sont couverts. Parmi les mesures prévues figurent en particulier la suppression du forfait social pour la participation volontairement mise en place dans les entreprises de moins de 50 salariés et pour l’Intéressement dans toutes les entreprises de moins de 250 salariés. Le forfait social est également supprimé sur l’abondement des employeurs versé dans les PEE et dans les PERCO pour les entreprises de moins de 50 salariés. Par ailleurs, le calcul d’effectif pour franchissement du seuil des 50 salariés déclenchant la participation obligatoire sera apprécié sur 5 années consécutives. Le projet de loi PACTE permettra au conjoint du chef d’entreprise lié par un PACS, et qui dispose du statut de conjoint collaborateur ou associé, de bénéficier de l’intéressement, de la participation et de l’épargne salariale comme c’est le cas aujourd’hui dans le cadre d’un mariage. L’obligation de disposer d’un Plan d’épargne employé (PEE) pour mettre en place un plan d’épargne retraite collectif (PERCO) sera supprimée afin de faciliter la diffusion de ce produit.

Les résultats de l’épargne salariale au 30 juin 2018

Avant même l’entrée en vigueur du texte, l’épargne salariale enregistre une belle croissance favorisée par les bons résultats des entreprises en 2017. Selon l’Association Française de gestion, au 30 juin 2018, 11,3 millions de salariés étaient couverts par un produit d’épargne salariale. Chaque salarié épargnant détient en moyenne 12 000 euros dans le cadre de l’épargne salariale. Sur le 1er semestre 2018, les versements bruts (intéressement, participation, abondement et versements volontaires) ont atteint près de 11 milliards d’euros, en hausse de 3,8 % par rapport au 1er semestre 2017. Les retraits se sont réduits de 11 % et passent de 8,3 à 7,4 milliards d’euros. De ce fait, la collecte nette a été en augmentation passant de 2,1 à 3,4 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année (+62%).

L’encours de l’épargne salariale a atteint, toujours au 30 juin, atteint 135,4 milliards d’euros en progression de 3 % sur 6 mois et de 3,8% sur un an, en raison principalement d’une augmentation de la collecte nette. L’épargne salariale est investie à près de 60 % en actions, dont 38 % via les fonds d’actionnariat salarié, 12 % via les fonds actions et le solde via les fonds mixtes

Le PERCO continue sa progression

Toujours selon l’Association Française de gestion, près de 2 760 000 salariés disposent d’un Plan d’Epargne Retraite Collectif (PERCO) et ont au moins effectué un versement, soit 11 % de plus sur un an. Le nombre d’entreprises équipées a progressé de 6 % en un an et s’élève à 244 000. L’encours du PERCO a atteint fin juin 16,9 milliards d’euros en hausse de 11 % sur un an.

Plus de la moitié des entreprises ont transformé leur PERCO en PERCO Plus pour y intégrer un fonds PME et bénéficier du taux réduit de forfait social à 16 %.

Sur 6 mois, les versements bruts sur le PERCO se sont élevés à 1,6 milliard d’euros, soit une hausse de 7 % par rapport au 1er semestre 2017. Les retraits se sont élevés à 500 millions d’euros. La collecte nette a donc atteint 1,1 milliard d’euros, en hausse de 10 %.

L’encours moyen détenu par chaque épargnant sur son PERCO est stable à 6 120 euros.