20 janvier 2018

Le Coin des Epargnants du 20 janvier 2018

Le tableau économique et financier de la semaine 

  Résultats

19 janvier 2018

Évolution

sur 5 jours

Résultats

31 déc. 2017

CAC 40 5 526,51 +0,17 % 5 312,56
Dow Jones 26 071,72 +1,04 % 24 754,06
Nasdaq 7 336,38 +1,04 % 6 959,96
Dax Allemand 13 434,45 +1,43 % 12 917,64
Footsie 7 730,79 -0,62 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 649,07 +1,01 % 3 503,96
Nikkei 225 23 808,06 +0,65 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (20 heures) 0,851 % +0,001 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (20 heures) 0,567 % +0,056 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (20 heures) 2,635 % +0,083 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollars

(20 heures)

1,2235 +0,35 % 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (20 heures) 1 334,610 -0,25 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (20 heures) 68,610 -1,73 % 66,840

 

Wall Street plus fort que le « shutdown »

Un an après son investiture, Donald Trump est confronté à son premier « shutdown ». Le « shutdown » signifiant « fermeture » est une mesure prévue par la Constitution américaine aboutissant à l’arrêt des administrations américaines du fait de l’absence d’un accord au Congrès sur le vote du budget du pays. Ce dernier nécessite une majorité qualifiée de 60 voix au Sénat. Or, seuls 50 voix se sont prononcées en faveur du budget. Donald Trump n’a pas fait le plein des voix républicaines et n’a pas réussi à entraîner en sa faveur quelques voix démocrates. Le pays ne peut donc plus payer ses fonctionnaires. Pour les administrations vitales comme la police, l’armée, le prisons, les services médicaux, le contrôle aérien, l’éducation, le personnel continue à travailler sans être payé. Une régularisation intervient, en règle générale, après la levée du « shutdown ». En revanche, plus de 850 000 employés fédéraux sont placés automatiquement en congés sans solde. Il leur est alors interdit de travailler, même bénévolement, sous peine de poursuite. Sont notamment visés les agents de l’administration fiscale, les employés des musées nationaux, ceux des parcs nationaux, etc. Pour éviter toute erreur, un email est envoyé à tous les employés quand le « shutdown » est officiellement déclenché.

La durée d’un « shutdown » dépend des tractations entre les deux partis. Il est fort probable qu’un accord puisse être trouvé dans les prochains jours. La durée record est de 28 jours au total. Les Etats-Unis sont régulièrement confrontés à ce type de problème. C’est le 19e « shutdown » depuis 1977. Ronald Reagan en a connu huit lors de ses deux mandats, entre 1981 et 1989. Le dernier en date remonte à l’ère Obama, en 2013. Il avait duré deux semaines et coûté entre 1,6 et 4,8 milliards d’euros, selon des estimations de la Maison Blanche. Le « shutdown » en cours pourrait coûter 0,1 point de PIB de croissance sur le premier trimestre.

La bourse de New York est restée impavide face à ce « shutdown » qui était anticipée. Les cours ont continué à progresser vendredi. Les investisseurs ont été plus inquiets des résultats ambigus d’IBM que du blocage de l’administration fédérale.

 

L’euro déjoue les pronostics

Avec le relèvement par la Fed de ses taux directeurs et le maintien d’une politique monétaire accommodante par la BCE, le dollar était censé s’apprécier. Or, en 2017, l’euro s’est valorisé de 14 % par rapport à la monnaie américaine. Après avoir augmenté de 5,7 % l’année dernière, le taux de change global de la monnaie européenne enregistre une hausse de 0,5 % sur les trois premières semaines de l’année 2018. L’euro termine la semaine à 1,22 dollar, restant néanmoins en-deçà de sa moyenne de ces dix dernières années (1,29 dollar).

L’appréciation de l’euro est liée au maintien de forts excédents commerciaux, à l’accélération de la croissance et aux doutes pesant sur les États-Unis. Le « shutdown » qui prive les agences fédérales de moyens budgétaires, pèse sur le dollar. Par ailleurs, la normalisation programmée de la politique monétaire européenne induit des anticipations positives en sa faveur. Selon certains experts économiques, l’euro serait une des grandes monnaies les moins chères. En retenant la théorie du pouvoir d’achat, son potentiel de valorisation est estimé à 10 %. La monnaie commune pourrait avant la fin de l’année retrouver son niveau moyen de longue tendance, c’est-à-dire se situer entre 1,25 et 1,30 dollar. Daragh Maher, économiste chez HSBC, prévoit même un taux de change à 1,37 dollar. Dans le passé, l’euro a connu des phases assez fortes d’appréciation par rapport au dollar comme en 2003 (+ 20 %) et en 2002 (+ 18 %).

L’appréciation de l’euro réduit la facture des importations en provenance de pays tiers et, en premier lieu, celle liée au pétrole qui a une tendance à augmenter en raison de la reprise économique. Elle valorise les exportations hors zone euro.  Elle freine l’inflation. Les effets d’une augmentation du taux de change sur la croissance sont, sur moyenne période, neutres voire positifs. À court terme, ils pourraient être négatifs entre 0,2 à 0,5 point de croissance en moins.

L’écart franco-allemand en baisse

Il y a 18 mois, l’écart entre les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans avait atteint 0,8 point. Depuis l’élection présidentielle française, cet écart tend à se réduire. Il est désormais inférieur à 0,3 point et cela malgré les très bons résultats allemands (excédents commercial et budgétaire, plein emploi). Si du côté de la France, la situation politique est stable à priori jusqu’en 2022, tel n’est pas encore le cas en Allemagne où la chancelière Angela Merkel peine à former un gouvernement pour accomplir son quatrième mandat.