24 août 2019

Le Coin des Epargnants du 24 août 2019

Le tableau financier de la semaine

  Résultats 23 août 2019 Évolution hebdomadaire Résultats 31 déc. 2018
CAC 40 5 326,87 +0,49 % 4 678,74
Dow Jones 25 628,90 -0,99 % 23 097,67
Nasdaq 7 751,77 -1,83 % 6 583,49
Dax Allemand 11 611,51 +0,42 % 10 558,96
Footsie 7 094,98 -0,31 % 6 733,97
Euro Stoxx 50 3 334,25 -0,16 % 2 986,53
Nikkei 225 20 640,00 +1,08 % 20 014,77
Shanghai Composite 2 897,43 +2,61 % 2493,89
Taux de l’OAT France à 10 ans (19 heures) -0,381 % +0,034 pt 0,708 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (19 heures) -0,676 % +0,008 pt 0,238 %
Taux du Trésor US à 10 ans (19 heures) 1,528 % -0,033 pt 2,741 %
Cours de l’euro / dollar (19 heures) 1,1140 +0,46 % 1,1447
Cours de l’once d’or en dollars (19 heures) 1 526,578 +0,92 % 1 279,100
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (19 heures) 58,660 +0,07 % 52,973

La guerre Trump vs Powell supplantera-t-elle celle avec la Chine ?

Donald Trump continue d’accroître ses pressions sur la banque centrale américaine. Ainsi, par Tweet, après le discours de Jay Powell à Jackson Hole, le Président de la FED, il a déclaré que « Ma seule question est  de savoir qui est notre plus grand ennemi, Jay Powell ou le Président Xi ? » Il a ajouté « comme d’habitude, la Fed n’a rien fait ! C’est incroyable qu’ils puissent parler sans savoir ni demander ce que je fais, ce qui sera annoncé sous peu. Nous avons un dollar très fort et une Fed très faible ».

Le Président de la FED avait dans son discours réaffirmé ses positions maintes fois exprimées. « Nous agirons de manière appropriée pour soutenir la croissance », a-t-il déclaré en soulignant  que l’économie américaine est dans une « position favorable » mais qu’elle est confrontée à des « risques importants » car la croissance à l’étranger se ralentit dans un contexte de conflit commercial.

Les relations avec la Chine se sont encore tendues vendredi 23 août. Les autorités chinoises ont annoncé leur intention d’instituer des droits de douane supplémentaires de 5 à 10 % sur 75 milliards de dollars de marchandises américaines en réponse aux dernières surtaxes annoncées par l’administration américaine. Certaines de ces taxes entreront en vigueur dès le 1er septembre, celles de 5% sur le soja et le pétrole brut, d’autres le 15 décembre, en particulier celles sur l’automobile. Le Président Donald Trump a demandé, toujours par Tweet, aux entreprises d’abandonner la Chine et de produire dans leur pays. Ces différentes réactions du Président américain ont amené à un fléchissement du cours des actions. L’indice des valeurs technologiques, le NASDAQ, a perdu 3 % lors de la séance du 23 août. Les firmes du secteur de la haute technologie sont les premières concernées par les mesures prises par les Etats-Unis et la Chine. De son côté, le Dow Jones a reculé de 2,37 %. Sur l’ensemble de la semaine, le statu quo a prévalu avant la reprise des affaires qui devrait s’amorcer à partir de la semaine prochaine.

Les Français optent pour le liquide et le garanti

Selon la Banque de France, les placements financiers des ménages au premier trimestre 2019 s’élevaient à 5153,8 milliards d’euros. Cette augmentation est imputable à la hausse du cours des actions et aux flux d’épargne. En rythme annuel, leur flux d’épargne a atteint 135,4 au premier trimestre 2019 contre 113,7 milliards d’euros au dernier trimestre 2018. Les produits de taux sont les grands gagnants. Leur encours s’élève à 3 322 milliards d’euros au premier trimestre 2019. Les flux correspondants se sont élevés à 35,0 milliards d’euros au premier trimestre 2019 contre 32 milliards d’euros au dernier trimestre 2018. Le numéraire et les dépôts à vue poursuivent leur hausse avec un flux de janvier à mars 2019 de 20,3 milliards contre 9,1 milliards d’euros au dernier trimestre 2018. Pour le deuxième trimestre 2019, la hausse serait plus faible, 8,5 milliards d’euros. L’encours du numéraire et des dépôts à vue atteint un nouveau sommet à 576,2 milliards d’euros. La préférence pour la liquidité demeure forte dans un contexte d’incertitudes économiques et sociales. Avec la crise des « gilets jaunes », de nombreux ménages ont reporté des achats en particulier durables, ce qui a conduit à augmenter la poche d’épargne de précaution.

L’épargne réglementée (Livret A, LDDS, PEL, etc.) continue à enregistrer des flux importants. Ainsi au deuxième trimestre 2019, ils ont atteint 11 milliards d’euros contre 11,9 milliards au premier et 7,5 milliards d’euros au dernier trimestre 2018. L’encours de l’épargne réglementée s’élevait au deuxième trimestre 2019 à 759,2 milliards d’euros. Les ménages continuent à placer leur argent sur ces produits malgré leur faible taux de rendement. Au regard de la situation du marché monétaire, il faut néanmoins relativiser la faiblesse de ces rendements dans la mesure où, sans leur fixation réglementée, ils devraient être nuls voire négatifs. En effet, le taux des obligations d’État deuxième à   10 ans était, mi-août, inférieur à 0,4 %.

L’assurance vie en euros maintient le cap. Ainsi, les flux ont été de 11,3 milliards d’euros au deuxième trimestre 2019 contre 10,1 milliards d’euros au cours du premier. L’encours des fonds euros au premier trimestre 2019 était de 1 625 milliards d’euros. La garantie en capital constitue toujours le premier atout des fonds euros.

Au premier trimestre, les ménages se sont désengagés du marché actions. Le flux a été négatif d’un milliard d’euros. Cette décollecte s’explique par les mauvais résultats des cours boursiers à la fin de l’année 2018. En revanche, en raison de l’appréciation des cours au premier trimestre 2019, l’encours est en hausse pour les actions cotées à 253 milliards d’euros contre 245,9 milliards d’euros au quatrième trimestre 2018. Les flux des actions détenues indirectement via les Organismes de Placement Collectif (OPC) sont également négatifs, et cela tant au quatrième trimestre 2018 qu’au premier trimestre 2019. Les unités de compte des contrats d’assurance vie ont enregistré une collecte trimestrielle d’un milliard d’euros au premier comme au deuxième trimestre 2019. L’encours est de 362,8 milliards d’euros au 1er trimestre 2019.

Les ménages français restent très averses aux risques en limitant autant que possible leur exposition aux produits ne bénéficiant pas de garantie en capital. Les produits de taux représentent 64 % de l’ensemble des placements financiers. En outre, parmi ces produits, figurent les parts sociales des entrepreneurs indépendants sous forme d’actions non cotées (1 036 milliards d’euros). Les actions cotées, les unités de compte (qui ne sont pas tous investies en actions) et les actions contenues dans les OPC représentent un total de 705,3 milliards d’euros, soit moins de 14 %.

Le Livret A comme symbole d’une stratégie de précaution absolue

Le mois de juillet 2019 a bien réussi au Livret A avec une collecte de 1,44 milliard d’euros contre 880 millions en juillet 2018. L’encours a ainsi atteint à la fin du mois de juillet 296,8 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. Lors de ces dix dernières années, trois décollectes ont été enregistrées pour le Livret A au mois de juillet, en 2009, 2014 et 2015. La collecte moyenne en juillet sur ces dix dernières années s’établit à 520 millions d’euros. Le cru de 2019 est donc nettement supérieur.

Le mois de juillet est logiquement un mois de bascule pour le Livret A. En effet, si le premier semestre est, en règle générale, porteur pour le produit d’épargne le plus répandu de France, le second l’est moins en raison de l’accumulation des dépenses : vacances, rentrées scolaires et universitaires, fêtes de fin d’année.

Au mois de juillet 2019, 3 millions de contribuables ont bénéficié du versement de 2,5 milliards comme solde de tout compte des réductions d’impôt auxquels ils avaient le droit au titre de l’exercice 2018. Cela a pu les conduire à la fin du mois à effectuer des versements sur leur Livret A.

Au-delà de ce facteur lié à la mise en place de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu, depuis le début de l’année, les ménages ont tendance à accroître leur effort d’épargne et à privilégier les placements liquides et garantis. Le Livret A correspond parfaitement à ce souhait.

Par ailleurs, le contexte économique reste anxiogène avec les annonces répétées d’une probable récession ainsi que les tensions internationales entre la Chine et les Etats-Unis. A contrario, la baisse du chômage conduit les titulaires de Livret A ayant retrouvé un emploi à reconstituer leur épargne de précaution.

Un facteur structurel joue également en faveur de l’augmentation du taux d’épargne, le vieillissement de la population. En effet, l’effort d’épargne est avant tout réalisé par les plus de 45 ans. Or cette partie de la population augmente du fait de l’évolution de la pyramide des âges. En Allemagne, le taux d’épargne est plus élevé qu’en France en raison du poids plus important des seniors au sein de la population totale.

Au deuxième trimestre, la construction toujours en recul

Si les Français s’endettent pour acquérir des biens immobiliers, et si le nombre de transactions devrait dépasser un million en 2019, la construction est toujours en recul. Néanmoins, les autorisations sont en augmentation ce qui est de bon augure pour les prochains moins.

D’avril à juin 2019, les mises en chantier ont diminué de 6,1 % après – 2,0 % au premier trimestre. Le collectif et les logements en résidences connaissent une diminution de      8 % après – 3,9 % et l’individuel se replie de 3,1 % après + 1,0 %.

Sur un an, 409 300 logements ont été mis en chantier, soit une baisse de 22 300 unités (- 5,2 %) par rapport aux douze mois précédents.

Les autorisations de logements à la construction ont augmenté au deuxième trimestre de + 2,5 % par rapport aux trois mois précédents, après une contraction de 0,2 % au premier trimestre. Les autorisations pour les logements individuels sont en hausse de   1 % après une baisse de 3,2 %. Les logements collectifs ou en résidence poursuivent leur progression (+ 3,5 % après + 2,0 %). En un an, de juillet 2018 à juin 2019, 446 900 logements ont été autorisés à la construction en baisse de 31 500 unités (- 6,6 %) par rapport aux douze mois précédents.