5 août 2017

Le Coin des Epargnants du 5 août 2017

Le tableau économique et financier

 

  Résultats

4 août 2017

Évolution

sur 5 jours

Résultats

31 décembre 2016

CAC 40 5 203,44 +1,40 % 4 862,31
Dow Jones 22 092,81 +1,20 % 19 762,60
Nasdaq 6 351,56 -0,36 % 5 383,12
Dax Allemand 12 297,72 +1,11 % 11 481,06
Footsie 7 511,71 +1,95 % 7 142,83
Euro Stoxx 50 3 507,41 +1,14 % 3 290,52
Nikkei 225 19 952,33 -0,04 % 19 114,37
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) 0,744 % -0,063 pt 0,687 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) 0,470 % -0,075 pt 0,208 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) 2,262 % -0,036 pt 2,454 %
Cours de l’euro / dollars

(19 heures)

1,1753 +0,02 % 1,0540
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 257,500 -0,90 % 1 154,570
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 52,390 +0,23 % 56,620

 

 Les marchés en mode trêve estivale ?

Cette semaine, les marchés financiers ont réagi positivement aux résultats de l’emploi américains que Donald Trump a tenté de s’approprier. Les bons indicateurs et résultats économiques  allemands témoignent de la vitalité de l’économie mondiale. En effet, les commandes à l’industrie allemande ont augmenté de 1 % en juin par rapport au mois précédent prouvant la bonne tenue du commerce international. L’indice Ifo du climat des affaires demeure outre-rhin à des niveaux élevés. Les experts anticipent un bon second semestre.

 

Juillet, un été sans relief pour le moment

 

Le Cac 40 a, en juillet, reculé pour le 2e mois consécutif avec une perte 0,53 %. Cette baisse est imputable à la hausse de l’euro. Elle provoque mécaniquement une diminution des cours qui sont, au niveau international, mesurés en dollars. La baisse des cours des grandes entreprises françaises est donc en partie la conséquence d’un phénomène monétaire. Les publications trimestrielles des entreprises ont, par ailleurs, déçu ce qui a conduit à des révisions à la baisse  de certains titres. En revanche, aux Etats-Unis, après quelques déconvenues pour certaines entreprises technologiques, les indices sont portés par les résultats d’entreprises comme Boeing, Chevron ou Exxon. Le Dow Jones est proche de son niveau record. Le secteur pétrolier est porté par la hausse du cours du pétrole à son plus haut niveau depuis deux mois ; La  crise vénézuélienne contribue à l’augmentation des cours de l’or noir.

 

L’euro, toujours plus haut !

Depuis le 1er janvier, l’euro s’est apprécié de près de 12 % par rapport au dollar. Le taux de change effectif par rapport à l’ensemble des monnaies est bien plus faible, autour de 6 %. Cette progression interrompt un processus de baisse entamé à la fin du premier semestre 2014. La baisse de l’euro était occasionnée par la récession qui frappait, en son sein, de nombreux pays, puis par la politique monétaire non conventionnelle de la BCE. Par ailleurs, le dollar était favorisé par la bonne tenue de la croissance de l’économie américaine et par la diminution régulière du chômage.

 

L’appréciation de l’euro est, aujourd’hui, logique. Les fondamentaux de l’économie européenne s’améliorent de mois en mois quand des doutes sur celle des Etats-Unis se font jour. La zone euro dégage un important excédent au niveau de sa balance des paiements courants, ce qui contribue à l’augmentation de l’euro. La fin des rachats d’actifs par la BCE à la fin de l’année provoque des anticipations de la part des investisseurs qui pronostiquent une augmentation de la valeur de l’euro.

L’impact boursier de la hausse de l’euro est différent d’un secteur à un autre. En règle générale, les entreprises du secteur énergétique et des matières premières tirent profit d’une baisse du dollar. En effet, les cours des matières premières, cotés en dollars, évoluent souvent à l’inverse de la monnaie américaine. En revanche, les valeurs de sociétés industrielles intervenant à l’échelle mondiale sont plus à risques. Les laboratoires pharmaceutiques, les entreprises du luxe et celles fabriquant des biens de consommation sont plus exposées. Les entreprises de services ayant délocalisé leurs activités au sein des pays émergents peuvent également être pénalisées. Elles rapatrient des bénéfices, des honoraires, des commissions, etc., souvent libellés en dollars.

 

Les valeurs des secteurs de l’aéronautique et des semi-conducteurs sont également concernées car les ventes se réalisent fréquemment en dollars. De nombreuses sociétés aéronautiques européennes travaillent, par exemple, pour Boeing. Certes, elles ont bien souvent des bases de production aux Etats-Unis, ce qui limite l’effet de change même si ce dernier affecte les bénéfices remontés.

Les effets négatifs d’une appréciation de l’euro se feraient ressentir à partir d’un taux de change avec le dollar à 1,25/1,30.

Compte tenu des situations économiques des pays membres, l’appréciation de la monnaie commune n’a pas les mêmes effets selon les pays. Le taux de change réel de l’euro est, en effet, sous-évalué de 10 % à 20 % pour des pays comme l’Allemagne Pour la France, la monnaie unique est, en revanche, surévaluée de 8 % à 14 %. Pour l’Italie, la surévaluation est de 20 %. L’Allemagne, première puissance économique et commerciale de la zone euro, est relativement insensible à l’appréciation de la monnaie unique en raison de sa spécialisation dans le haut de gamme et de sa participation aux chaînes mondiales de production. L’Allemagne est un exportateur mais aussi un important importateur. Elle achète en Europe mais aussi au sein des pays émergents de nombreux biens intermédiaires. Une diminution de leur prix par effet de change conduit à améliorer ses marges. En outre, les Allemands ont toujours été pour un Mark et donc pour un euro fort. Les craintes d’une résurgence même faible de l’inflation, surtout à quelques semaines des élections législatives, sont également un facteur pouvant inciter les pouvoirs publics à encourager la BCE à ne pas contrarier le mouvement de valorisation.

 

La valeur de l’euro par rapport au dollar dépend évidemment de la politique monétaire qui sera menée par les Etats-Unis ainsi que de la conjoncture économique. La remontée des taux par la Fed serait poursuivie dans les prochains mois ce qui pèserait en faveur du dollar. En revanche, si la fin du cycle de croissance de l’économie américaine, à l’œuvre depuis 7 ans, se confirmait, le dollar pourrait en pâtir. Compte tenu du retard de croissance accumulé par l’Europe, il n’est pas impossible que l’euro profite du passage de témoin au sein des pays avancés.