5 juillet 2019

Le Coin des Epargnants du 5 juillet 2019

Le tableau financier de la semaine

  Résultats 5 juillet 2019 Évolution hebdomadaire Résultats 31 déc. 2018
CAC 40 5 593,72 +0,99 % 4 678,74
Dow Jones 26 924.83 +1,72 % 23 097,67
Nasdaq 8 161,79 +1,94 % 6 583,49
Dax Allemand 12 568,53 +1,37 % 10 558,96
Footsie 7 553,14 +1,72 % 6 733,97
Euro Stoxx 50 3 527,98 +1,56 % 2 986,53
Nikkei 225 21 746,3 +2,21 % 20 014,77
Shanghai Composite 3 011,06 -1,08 % 2493,89
Taux de l’OAT France à 10 ans (19 heures) -0,092 % -0,084 pt 0,708 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (19 heures) -0,365 % -0,038 pt 0,238 %
Taux du Trésor US à 10 ans (19 heures) 2,044 % +0,037 pt 2,741 %
Cours de l’euro / dollar (19 heures) 1,1221 -1,31 % 1,1447
Cours de l’once d’or en dollars (19 heures) 1 399,010 -0,77 % 1 279,100
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (19 heures) 64,280 -0,16 % 52,973

Un monde de fous

Pour la première fois, le taux d’intérêt de l’obligation à dix ans de l’Etat allemand est tombé en-dessous de -0,3 %, soit en-dessous du taux de dépôt de la Banque centrale européenne. Cela signifie que des investisseurs préfèrent des titres obligataires allemands que des titres monétaires. Pour forcer le trait, cela signifie qu’ils font plus confiance à l’Etat allemand qu’à la BCE. Le taux de l’OAT à 10 ans de l’Etat français a dépassé le -0,1 %, un nouveau record.

Cette semaine, la bataille entre Mario Draghi et Donald Trump a repris de la vigueur. Le 18 juin dernier, le premier avait reconnu que la BCE avait mené une politique visant à baisser le cours, le second a répliqué en indiquant que les Etats-Unis ne pouvaient pas rester inactifs face à cette manipulation. Il a également visé la Chine qui est accusé de favoriser la dépréciation de sa monnaie pour amoindrir le coût des sanctions. Le Président des Etats-Unis n’a pas totalement tort en ce qui concerne la sous-appréciation des monnaies européenne et chinoise compte tenu des excédents commerciaux de ces deux zones économiques. Les sorties de Donald Trump visent avant tout à faire pression sur la FED afin qu’elle diminue ses taux.

Les résultats de l’emploi n’incitent pas la FED à diminuer ses taux

Une fois de plus l’économie américaine a surpris avec la création de 224 000 emplois au mois juin quand le consensus n’en espérait que 160 000. En revanche, le taux de chômage a augmenté de 0,1 point à 3,7 %, quand il était attendu stable à 3,6%. Le taux de participation au marché du travail est resté à peu près inchangé à 62,9 % et que le revenu horaire moyen des salariés du secteur privé non agricoles a augmenté de 3,1 % en rythme annuel. Dans ces conditions, une baisse des taux directeurs de la part de la FED ne semble pas s’imposer de manière immédiate.

Les résultats de l’emploi américain ont conduit les indices « actions » à reculer, les baisses de taux étant moins probables. Néanmoins, sur la semaine, les cours « actions » ont augmenté permettant au CAC 40 de se rapprocher de la barre des 5 600 points. Le Nasdaq a gagné près de 2 % et le Dow Jones plus de 1,7 % en cinq jours.

Pour certains, malgré le bon résultat de juin, le marché du travail américain a commencé à montrer quelques signes de faiblesse. Les créations d’emploi moyenne par mois s’est établie à 164 000 cette année aux Etats-Unis, contre plus de 223 000 l’an dernier.

Le solde commercial replonge

En France, il faut relever qu’avec l’l’augmentation de la consommation dopée par la hausse du pouvoir d’achat, le solde commercial de la France s’est détérioré de 1,6 milliard d’euros au mois de mai pour s’établir à -3,3 milliards, soit son niveau le plus haut depuis le point exceptionnel de décembre 2017 (-2,5 milliards).

Libra, le réveil des autorités politiques et monétaires

Le Congrès américain a demandé à Facebook de reporter la création de sa crypto-monnaie, libra. Ce souhait est partagé par les banques centrales. Les autorités monétaires et politiques craignent que le libra soit tout à la fois une source de déstabilisation de la sphère financière et un vecteur pour le financement d’activités illégales. Cette réaction n’est pas en soi une surprise. La CIA avait, il y a plus de 5 ans, dans le cadre de son rapport public annuel, souligné que la création d’une monnaie de la part d’un réseau constituait un risque majeur de déstabilisation. Jusqu’à maintenant, un État se définit par la monnaie, le monopole des forces coercitives (armée, police), la justice et l’administration fiscale. Qu’une entreprise de taille mondiale tente s’arroger un symbole fort de la puissance étatique n’est pas sans conséquence. L’objectif de Facebook est d’équiper ses membres et au-delà d’offrir des services financiers à des personnes qui n’y ont pas accès (pays émergents et en voie de développement notamment). Ce moyen d’échange supranational pourrait modifier les règles en vigueur en matière d’échanges. Le contrôle du libra serait par nature plus complexe. A la différence du bitcoin, la monnaie de Mark Zuckerberg serait assise sur un panier de devises bien réelles comme l’euro et le dollar. En l’état actuel, le libra n’est pas une monnaie mais un actif financier. Ce n’est pas un étalon, ni un instrument de réserve mais l’objectif du libra est bien d’intégrer le cénacle, un jour ou l’autre, des monnaies reconnues.

Les taux bas ne dissuadent pas les épargnants

Selon la Banque de France, au mois de mai 2019, le taux moyen de rémunération des livrets bancaires fiscalisés reste fixé à un niveau historiquement bas à 0,25 %. Pour l’ensemble des dépôts bancaires, le taux est inchangé sur un mois. Ce taux a baissé de 5 points de base sur un an (0,61 % en mai, après 0,66 % en mai 2018). La diminution observée sur ces 12 derniers mois est principalement portée par les comptes à terme supérieurs à 2 ans, dont la rémunération a fléchi de 30 points de base pour les ménages et de 20 points de base pour les Sociétés non financières.

Les faibles taux ne dissuadent pas les ménages à épargner. Le taux d’épargne est en effet au-dessus des 15 % du revenu disponible brut en France depuis la fin de l’année 2018. La collecte nette de l’assurance vie a été durant les cinq premiers mois de l’année de 13 milliards d’euros quand celle du Livret A et du LDDS a dépassé 11 milliards d’euros sur la même période.