8 septembre 2018

Le Coin des Epargnants du 8 septembre 2018

Le tableau financier de la semaine 

  Résultats

7 sept. 2018

Évolution

sur 5 jours

Résultats

31 déc. 2017

CAC 40 5 252,22 -2,86 % 5 312,56
Dow Jones 25 916,54 -0,19 % 24 754,06
Nasdaq 7 902,54 -2,55 % 6 959,96
Dax Allemand 11 959,63 -3,27 % 12 917,64
Footsie 7 277,70 -2,08 % 7 687,77
Euro Stoxx 50 3 392,90 -1,01 % 3 503,96
Nikkei 225 22 307,06 -2,44 % 22 764,94
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) 0,719 % +0,028 pt 0,778 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) 0,391 % +0,060 pt 0,426 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) 2,942 % +0,098 pt 2,416 %
Cours de l’euro / dollar

(18 heures)

1,1572 -0,29% 1,1848
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 197,638 -0,27 % 1 304,747
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 76,390 -1,66 % 66,840

 

La rentrée morose des marchés

Toutes les grandes places financières ont perdu du terrain au cours de cette première semaine de septembre. La hausse des salaires aux Etats-Unis, les révélations sur Donald Trump et l’amplification des menaces de guerre commerciale avec la Chine ont refroidi les ardeurs des investisseurs.

Au mois d’août, l’économie américaine a créé 201 000 emplois non agricoles, soit plus qu’attendu. Le taux de chômage est resté stable à 3,9%, conformément aux attentes. Mais les révisions de juin-juillet ont abouti à une réduction du nombre des créations d’emploi de 50 000. Par ailleurs, le taux de participation au marché du travail a diminué de 0,2 point à 62,7 %. Le salaire horaire moyen a progressé de 2,9 % sur un an, son augmentation la plus forte depuis 2009. Ces résultats ouvrent la voie à deux hausses des taux supplémentaires cette année par la banque centrale américaine. Cette anticipation a conduit à une appréciation du dollar et à une légère remontée des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat américaines.

Au niveau des relations commerciales avec la Chine, Donald Trump a menacé de taxer toutes les importations chinoises. Les entreprises américaines, en particulier celles de la haute technologie, essaient de faire pression pour dissuader cette escalade.

En ce qui concerne les résultats économiques européens publiés vendredi 7 septembre ayant pu influencer le cours des marchés, la production industrielle de la France a augmenté de 0,7 % en juillet quand celle de l’Allemagne a diminué de 1,1% sur le même mois, là où une légère hausse était espérée en moyenne par les économistes. L’Allemagne serait touchée par la langueur économique qui a envahi l’ensemble de la zone euro depuis quelques mois.

 L’emprunt immobilier se porte bien

 Si le marché de la construction neuve patine, en revanche, les ménages continuent d’emprunter pour acquérir des biens immobiliers. Au mois de juillet, selon la Banque de France, les crédits aux particuliers ont augmenté de 6,1 %, après + 5,8 % en juin. Cette accélération est portée par celle des crédits à l’habitat (+ 5,8 %, après + 5,6 %). La croissance des prêts à la consommation est quasi stable (+ 6,9 %, après + 7,0 %). Le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits à l’habitat (à long terme et à taux fixe) baisse toujours pour s’établir en moyenne à 1,53 % en juillet, après 1,55 % en juin et 1,57 % en mai.

Encours et taux de croissance annuel (données non cvs)

(Encours en milliards d’euros, taux de croissance en %)

 

  Encours brut   Taux de croissance annuel brut
  juil.- 2018   mai-2018 juin-2018 juil.- 2018
Total 1 196   5,9 5,8 6,1
Habitat 985   5,7 5,6 5,8
Consommation 175   6,9 7,0 6,9
Autres 36   6,0 7,5 8,7

Source : Banque de France.

 

 

Les prix immobiliers toujours plus hauts

Si la construction neuve marque le pas, il n’en est pas de même pour les prix de l’immobilier pour l’ancien. En effet, au cours du 2e trimestre, les prix des logements anciens en France (hors Mayotte) augmentent à nouveau, mais de façon moins soutenue qu’au trimestre précédent : +0,5 % par rapport au premier trimestre 2018 (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après +1,1 %.

Sur un an, la hausse des prix atteint 1,8 % contre +2,9 % au trimestre précédent. Comme observé depuis fin 2016, les appartements sont en grande partie responsables de la hausse avec un gain de 3,3 % en un an, contre 2,5 % pour les maisons.

Le marché est toujours porté par l’Ile-de-France. Les prix des logements anciens ont progressé dans cette région de +1,1 % par rapport au trimestre précédent, après +0,7 %. Sur un an, les prix continuent d’augmenter mais à un rythme un peu moins soutenu : +4,1 %, après +4,2 % et +4,7 %. La hausse des prix des appartements se poursuit avec un léger ralentissement : +4,8 % sur un an (+7,1 % pour les appartements parisiens), après +5,1 %. De moins forte ampleur, la hausse des prix des maisons franciliennes est stable à +2,5 % sur un an.

 En province, le marché est plus calme. L’augmentation y a été de 0,2 % pour les logements anciens par rapport au trimestre précédent, après +1,2 %. Sur un an, la progression est de 2,3 % entre le deuxième trimestre 2017 et le deuxième trimestre 2018, après +2,4 % et 2,6 %. Pour la première fois depuis début 2017, la hausse annuelle est plus importante pour les maisons (+2,5 %) que pour les appartements (+2,0 %).

Le marché reste très dynamique au cours des douze derniers mois avec 953 000 transactions. Ce résultat est proche de celui enregistré au trimestre précédent (956 000 en mars). Il est, en revanche, nettement plus élevé que celui observé un an plus tôt (915 000). Rapportée au stock de logements disponibles, qui augmente d’environ 1 % par an, la proportion de ventes est équivalente à celle du début des années 2000.

 

Les livrets bancaires de plus en plus mal rémunérés

Au mois de juillet, le taux de rémunération moyen des livrets bancaires était de 0,26 %, en baisse de 0,01 point par rapport à juin. Le rendement réel de ce type de placement est négatif d’au moins 1,5 point. Après impôt, le rendement réel net est donc de -1,6 point. Le rendement brut moyen des Plans d’Epargne Logement reste constant à 2,69 %. Toujours en juillet, le taux moyen de rémunération des dépôts bancaires est quasi inchangé sur un mois, en baisse de 6 points de base sur un an (0,64 % en juillet, après 0,65 % en juin et 0,70 % en juillet 2017).

 Pays émergents, bon ou mauvais risque ?

Selon le principe qu’il faut toujours investir au moment où les cours sont au plus bas, les regards commencent à se porter sur les pays émergents. En effet, les marchés actions ont fortement baissé depuis le début de l’année en raison de la hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis, des menaces de guerre commerciale et des incertitudes qui pèsent sur la croissance chinoise. L’indice MSCI Emerging Markets a enregistré un recul de 20 % depuis son pic du 26 janvier dernier.

La hausse du dollar fragilise les pays les plus fragiles qui connaissent bien souvent un déficit des comptes courants et dont l’économie dépend de flux de capitaux étrangers. Cette situation favorise une résurgence de l’inflation surtout dans un contexte de hausse du cours du pétrole. La Turquie, l’Argentine et le Brésil doivent faire face à la dépréciation de leur monnaie et à une baisse de leurs cours boursiers.

Pour certains investisseurs, le moment semble donc propice à un retour sur les marchés émergents. Les flux redeviennent positifs. Les actions ont notamment attiré 7 milliards de dollars, dont 5,8 milliards sur la Chine. Néanmoins, pour d’autres experts, du fait du programme de hausse des taux prévu par la FED, le contexte demeure peu porteur pour les émergents incitant à la prudence.