18 avril 2020

Le Coin des Graphiques

Plus de 17 millions de bénéficiaires du système de retraite français

En 2018, le nombre de retraités en droit direct a dépassé 17 millions. Il était de 14 millions en 2004 et de 5 millions en 1981. La progression est le fruit de l’arrivée à l’âge de la retraite des générations du baby-boom, plus de 800 000 par an et de l’allongement de l’espérance de vie, plus de 10 ans en 70 ans. Le nombre de retraités sur le sol français était de 15,85 millions en 2018. La différence est constituée par les travailleurs étrangers repartis dans leur pays d’origine pour la retraite et par les retraités français qui ont choisi d’émigrer.

Cercle de l’Epargne – données DRESS

Moins d’heures de travail, mais plus souvent la nuit et le dimanche

Depuis le milieu des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, la durée annuelle effective du travail a diminué en France de l’ordre de 17 % en moyenne, soit 350 heures, pour atteindre 1 609 heures en 2018. Sur longue période, plusieurs mécanismes contribuent à cette diminution : d’une part, les transformations de la nature des emplois (généralisation du salariat, montée du travail à temps partiel) ; d’autre part, l’évolution de la législation du travail.

La durée annuelle effectivement travaillée par les salariés à temps complet a diminué de près de 150 heures entre 1991 et 2003. Depuis le début des années 2000, dans un contexte d’assouplissements de la loi sur les 35 heures, cette durée est repartie à la hausse (+ 43 heures) pour atteindre près de 1 700 heures en 2018.



Cercle de l’Épargne – données INSEE

Pour les cadres, un temps de travail plus élevé

Sur l’année, les cadres travaillent en moyenne plus longtemps que les autres catégories socioprofessionnelles de salariés à temps complet (en moyenne 1 850 heures par an contre 1 650 heures pour les autres groupes de salariés depuis 2016), et leur temps de travail a moins baissé depuis le milieu des années 1970 (-75 heures contre -250 heures pour l’ensemble des salariés à temps complet). Ainsi, en 2018, 24 % des cadres disent avoir travaillé plus de 45 heures sur une semaine de mars, contre 11 % pour l’ensemble des salariés. 40 % des cadres sont soumis au forfait-jour, contre 5 % des non-cadres. De fait, ce régime conduit les salariés concernés à travailler plus que les autres : en 2018, les cadres au forfait en jours effectuent en moyenne 1 950 heures par an, contre 1 760 heures pour les cadres à temps complet.

L’essor du travail à temps partiel

En 1975, 6,6 % des salariés en France métropolitaine (hors apprentis) occupaient un emploi à temps partiel. Depuis, cette proportion a été multipliée par trois pour atteindre 18,9 % : 4,4 millions de salariés travaillaient à temps partiel en 2018. Le développement de ces contrats a conduit de fait à une diminution de la durée individuelle moyenne du travail.

À partir du milieu des années 1970 et jusqu’à la fin des années 1990, la proportion de salariés à temps partiel a fortement progressé (+11 points entre 1975 et 1999). Depuis, cette progression s’est ralentie (+1 point entre 1999 et 2018), avec une baisse au début des années 2000 et un léger repli lors de la crise de 2008-2009. La diffusion des emplois à temps partiel entre les années 1970 et 1990 est concomitante de l’accélération de l’entrée des femmes sur le marché du travail et de la tertiarisation des emplois. Le nombre croissant d’emplois dans le secteur tertiaire (logistique, plateforme en ligne, sécurité, etc.) s’est accompagné du développement du travail à temps partiel.

Les jeunes actifs sont les plus concernés par le travail à temps partiel tout comme les seniors. Pour les premiers, le temps partiel est en grande partie subi. Ils accumulent des emplois dans des services de proximité (commerce, livraison). Pour les seconds, le travail à temps partiel peut être volontaire dans le cadre d’un départ progressif à la retraite. Il concerne plus les femmes qui sont contraintes de poursuivre plus longtemps leurs activités afin d’atteindre un nombre suffisant de trimestres pour obtenir la retraite à taux plein.

Un recours accru au travail de nuit et le dimanche

Le travail du dimanche et le travail de nuit (entre minuit et cinq heures) a augmenté depuis 1974. Plus d’un quart des salariés (28 %) déclarent avoir travaillé le dimanche (habituellement ou occasionnellement) en 2016, contre 12 % en 1974. La part de salariés déclarant travailler de nuit paraît quant à elle relativement stable, oscillant entre 13 % et 16 % depuis 1984. Cependant, entre 1999 et 2004, la fréquence du travail de nuit habituel s’accroît alors que le travail de nuit occasionnel est en recul.

Depuis une dizaine d’années, les règles du travail le dimanche ont été assouplies en parallèle avec le droit pour les enseignes commerciales d’ouvrir. Entre 2000 et 2009, de multiples décrets ont ainsi permis de déroger à la règle du repos dominical dans un premier temps dans la fonction publique, puis dans les centres d’appel de renseignement, les dépannages, ensuite les établissements de commerce de détail d’ameublement, et enfin dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires. Le recours croissant au travail dominical et aux horaires de nuit de manière habituelle concerne plus souvent des catégories socioprofessionnelles qui assurent la continuité de services de santé, la restauration et l’hébergement, la sécurité, travaillent dans l’industrie, etc.