12 septembre 2020

Le Coin des graphiques

Avec les Prêts Garantis par l’Etat, le niveau de l’endettement des sociétés non financières poursuit sa vive progression. Fin juillet, il atteint 1885 milliards d’euros en progression de 217 milliards d’euros en un mois. Le financement bancaire en représente 63 % en hausse de 133 milliards d’euros en mois. Le financement par le marché a progressé de son côté de 84 milliards d’euros. Ainsi, au mois de juillet, les sociétés non financières est quasi stable ont accru leur endettement de + 12,9 % sur un an, après + 13,1 % en juin. Le taux de croissance annuel de l’endettement de marché est de + 13,5 % (après + 14,7 % en juin) quand celle par crédit bancaire est de + 12,6 % en rythme annuel. La hausse récente de l’endettement des entreprises s’accompagne d’une progression de leur trésorerie en raison de l’octroi des prêts garantis par l’Etat.

Le coût moyen à 5 ans du financement de marché des entreprises se poursuit. Il s’élève à 1,08 % en juillet. Le coût du financement par crédits bancaires est de 1,26 % contre 1,18 % en juin. Au total, le coût du financement est de 1,19 % en juillet contre 1,23 % en juin.

La pierre est-elle plus dure que le coronavirus ?

Au deuxième trimestre les prix des logements anciens en France (hors Mayotte) ont augmenté de +1,5 % par rapport au premier trimestre (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après +1,9 % et +1,2 % aux trimestres précédents.

Sur un an, la hausse des prix atteint +5,7 % au deuxième trimestre, après +4,9 % et +3,7 % aux trimestres précédents. Comme observé depuis fin 2016, la hausse est plus marquée pour les appartements (+7,0 % en un an) que pour les maisons (+4,8 %).

L’Île de France, toujours plus haut

Au deuxième trimestre 2020, les prix des logements anciens en Île-de-France augmentent de +1,8 % par rapport au premier trimestre, après +2,0 % et +1,3 %.

Sur un an, les prix sont en hausse pour la région parisienne de +6,6 % entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, après +5,4 % au premier trimestre. Cette hausse continue d’être principalement portée par les prix des appartements, qui augmentent de +7,3 % sur un an contre +5,0 % pour les maisons. À Paris, les prix des appartements ont augmenté de +8,0 % sur un an au deuxième trimestre 2020. Hors Paris, la hausse annuelle des prix des logements anciens est passée de 4,2 à 5,9 % du premier au deuxième trimestre 2020.

Une hausse également en province

Au deuxième trimestre 2020, les prix des logements anciens en province augmentent à un rythme de 1,5 %, après +1,8 % et +1,2 %.

Sur un an, la hausse des prix continue de s’accentuer, +5,5 % entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, après +4,7 %. Comme pour l’Île-de-France, ce sont les prix des appartements qui sont les plus dynamiques (+6,8 % sur l’année), même si ceux des maisons augmentent également de façon soutenue (+4,9 %).

Légère décrue des transactions en un an

Au deuxième trimestre, le volume annuel de transactions poursuit sa décrue entamée au trimestre précédent. En juin, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois est estimé à 1 009 000, après 1 040 000 fin mars et 1 068 000 fin décembre 2019. Si l’on rapporte ce nombre de transactions au stock de logements disponibles, qui augmente d’environ 1 % par an, la proportion de ventes dépasse depuis début 2019 le niveau haut observé au début des années 2000, et ce malgré la baisse observée ce trimestre. Le confinement de huit semaines pèse de manière modérée sur les transactions. De nombreuses opérations ont été dénouées après le 11 mai.

Un marché à la croisée des chemins

Selon certaines sources, l’évolution des prix commencerait à s’infléchir en particulier à Paris. En revanche, la hausse se poursuivrait en région parisienne et en province. L’effet covid se matérialiserait par la recherche de maisons avec un jardin ou de logements avec des balcons. La situation du marché immobilier dépendra avant tout dans les prochains mois de la situation économique et de la maîtrise de l’épidémie.

Le marché de la location serait tout particulièrement à Paris fortement touché par la crise en cours. Avec la baisse du nombre de touristes, des propriétaires qui s’étaient spécialisés dans la location saisonnière opteraient pour la location à l’année. Le nombre de biens mis en location longue durée augmenteraient selon le site « seloger » de 64 % entre le 1er juin et le 31 juillet comparés à la même période en 2019. Cette hausse est également constatée à Nice (52 %), Bordeaux (39 %), Rennes (+34 %) et à Nantes (+32 %). En revanche, ce phénomène n’est pas constaté à Lyon, Marseille, Strasbourg et à Mulhouse.

Par ailleurs, les recherches de logements à louer tendent à diminuer. A Paris, la baisse est de 23 % entre le 11 mai et le 31 août 2020 comparés à la même période de l’année précédente. En revanche, au sein des métropoles de province, la demande continue de progresser, notamment à Nice (+40 %) et à Bordeaux (+36 %). Paris souffre d’un déficit d’étudiants et de cadres d’entreprises étrangers qui durant l’été cherchent un appartement.

En matière d’achats, la demande de biens continue à augmenter à Paris (+5 %), mais dans une proportion très réduite comparée à la demande dans les autres villes. En revanche, la demande de biens est en nette progression dans des villes comme Bordeaux (+164 %), Nantes (+139 %) ou Strasbourg (+100 %). Des ménages qui hésitaient à acheter souhaitent réaliser leurs projets d’autant plus que plusieurs maires de grandes villes ont annoncé un gel des constructions.