27 avril 2019

Le Coin des Graphiques du 27 avril 2019

Un dixième de la population française en situation de pauvreté

L’indicateur français de pauvreté en conditions de vie des ménages mesure la part de la population incapable de couvrir les dépenses liées à au moins 8 éléments de la vie courante sur 27 considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable. Les 27 points retenus par l’INSEE concernent les restrictions de consommation, l’insuffisance des ressources, les retards de paiement et les difficultés de logement. Cet indicateur est plus précis que le taux de pauvreté monétaire qui est calculé en fonction des revenus des ménages (selon cette définition sont considérés en situation de pauvreté les ménages ayant des revenus inférieurs à 60 % du revenu médian).

Les restrictions de consommation rassemblent 9 questions de consommation : acheter de la viande, des vêtements neufs, posséder deux paires de chaussures, partir en vacances une semaine, recevoir parents ou amis, acheter des cadeaux, remplacer des meubles, maintenir son logement à la bonne température, absence de repas complet une journée au cours des deux dernières semaines.

L’insuffisance de ressources pour couvrir les dépenses des ménages rassemble 6 situations dont 5 de nature objective – remboursements d’emprunt élevé (plus d’un tiers) par rapport à ses revenus, découvert bancaire au cours des douze derniers mois, revenus insuffisants pour équilibrer le budget, nécessité de puiser dans ses économies, ne disposer d’aucune épargne – et une subjective – considérer sa situation financière comme difficile.

Les retards de paiement pour des raisons financières, concernent l’impossibilité de payer au cours des douze derniers mois des factures d’électricité ou de gaz, des loyers ou ses impôts.

Les difficultés de logement sont retenues en prenant en compte les points suivants : surpeuplement (norme Insee), absence de salle de bain, de toilettes, d’eau chaude, de chauffage central ou électrique et, de manière ressentie, taille du logement trop petite, les difficultés à le chauffer, l’humidité, le bruit.

En 2017, la pauvreté en conditions de vie atteint son plus bas niveau depuis 15 ans : elle concerne 11,0 % des ménages de France métropolitaine. Le niveau de pauvreté était plus élevé en 2004 (14,6 %), puis a baissé jusqu’en 2007 (12,5 %). Il a oscillé au cours des années suivantes pour atteindre 12,8 % en 2014. Depuis, l’indicateur est en baisse malgré un léger rebond en 2016.

La pauvreté en conditions de vie des ménages varie selon l’âge de la personne de référence. Elle atteint son plus haut niveau entre 45 et 59 ans (13,9 % en 2017). Elle est à l’inverse la moins élevée à partir de 75 ans (7,0 %), et à un niveau intermédiaire de 16 à 29 ans (10,4 %). La nature des difficultés rencontrées diffère selon l’âge. Ainsi les jeunes de 16 à 29 ans sont les plus affectés par les difficultés liées au logement (9,5 %) et sont les moins touchés par les restrictions de consommation (7,8 %). Concernant les insuffisances de ressources, les plus touchés sont les ménages dont la personne de référence est âgée de 30 à 44 ans (19,7 %).

Du point de vue de la situation vis-à-vis de l’emploi, les personnes au chômage sont particulièrement affectées par la pauvreté en conditions de vie (44,1 %). À l’inverse, seules 8,9 % des personnes en emploi sont concernées.

Par ailleurs, la pauvreté touche particulièrement les familles monoparentales, dont 25,9 % sont pauvres en conditions de vie. Elle concerne un peu plus les familles nombreuses (18,1 % pour les couples avec au moins trois enfants), que les couples ayant un ou deux enfants (7 % environ), les personnes seules (13,7 %) et les couples sans enfant (4,6 %).

Enfin, le niveau de vie des ménages influe fortement sur la pauvreté en conditions de vie. Les personnes appartenant aux 20 % des ménages les plus modestes (1er quintile) sont 31 % à être en situation de pauvreté en conditions de vie contre 2 % des personnes appartenant aux 20 % les plus aisés (5e quintile). La proportion de ménages pauvres est près de trois fois plus importante dans le 1er quintile que dans le 2e quintile. Dans ces deux catégories comme dans l’ensemble de la population, l’insuffisance de ressources et les restrictions de consommation sont plus fréquentes que les retards de paiement ou les difficultés de logement.