10 avril 2021

Le Coin des Graphiques – médecine on ligne, emplois et formation

Essor de la médecine par Internet

Selon l’enquête d’Eurostat de 2020 sur l’utilisation des techniques de l’information et de la communication, un citoyen de l’Union européenne sur deux (55 %) âgé de 16 à 74 ans a déclaré avoir cherché des informations de santé en ligne sur les blessures, les maladies, la nutrition, amélioration de la santé ou similaire. Cette proportion n’a augmenté que de deux points par rapport à 2019. En revanche, en dix ans, le ratio a progressé de 21 points de pourcentage (34 % en 2010).

En 2020, 20 % des citoyens de l’Union ont déclaré avoir pris rendez-vous avec un praticien sur Internet. 13 % ont accédé à d’autres services de santé via un site Web ou une application au lieu de se rendre à l’hôpital ou consulter un médecin en personne, tandis que 11 % des citoyens ont accédé à leur dossier de santé personnel en ligne.

La proportion de personnes recherchant des informations sur la santé en ligne à des fins privées varie fortement d’un État membre à l’autre. En 2020, la part la plus élevée a été enregistrée en Finlande, où 77 % des personnes âgées de 16 à 74 ans ont recherché en ligne des sujets liés à la santé au cours des trois derniers mois précédant l’enquête, suivis des Pays-Bas (76 %) et du Danemark (72 % ) et l’Allemagne (70 %). Avec un ratio de 50 %, la France se situe au-dessous de la moyenne. Les proportions les plus faibles ont été observées en Roumanie (28 %), en Bulgarie (29 %), en Italie (35 %; données 2019) et en Pologne (43 %).Au cours de la dernière décennie, la part des personnes qui recherchent des informations sur la santé en ligne a augmenté dans la grande majorité des États membres de l’UE. La plus forte augmentation du nombre de personnes recherchant des informations sur la santé en ligne a été enregistrée en Tchéquie (+41 points) et à Chypre (+40 points), suivies de l’Espagne (+34 points).

Eurostat

Trop de jeunes en déshérence en France

En 2019, en France hors Mayotte, 1,5 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans n’étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation. Ils sont communément dénommés NEET pour « neither in employment nor in education or training ». Ces jeunes représentent 12,9 % des 15-29 ans. Avec la crise sanitaire, la part de NEET en France métropolitaine a augmenté de 1,1 point en 2020 par rapport à 2019. Elle atteint 13,5 % de l’ensemble des jeunes de 15 à 29 ans.

En 2019, 47 % des NEET sont au chômage, 20 % sont inactifs et souhaitent travailler tout en ne remplissant pas les critères de disponibilité ou de recherche d’emploi pour être considérés comme chômeurs et 33 % sont inactifs déclarant ne pas souhaiter travailler. Quant aux jeunes qui ne sont pas NEET, 51 % sont en emploi, 43 % poursuivent leurs études initiales et 6 % ont repris des études ou suivent d’autres formes de formation.

DARES

La part de NEET croît fortement avec l’âge. Elle est très faible à l’âge de 15 ou 16 ans du fait de la scolarité obligatoire, moins de 3 % de ces jeunes sont concernés. Ce ratio augmente entre 17 et 20 ans pour atteindre 16 %, notamment avec les sorties du système scolaire de jeunes peu diplômés. Elle croît plus modérément ensuite jusqu’à 24 ans (19 %) et se stabilise quasiment jusqu’à l’âge de 29 ans. De 25 à 29 ans, près d’un jeune sur cinq est NEET.

En 2019, en France hors Mayotte, la part de NEET parmi les 15-29 ans est plus élevée pour les jeunes femmes, 13,7 %, contre 12,1 % pour les jeunes hommes. La situation dépend nettement de l’âge. Jusqu’à 21 ans, les femmes sont plus fréquemment scolarisées que les hommes. À partir de 22 ans, la tendance s’inverse. Du côté des hommes, le taux d’emploi augmente à partir de 20 ans, ce qui compense, puis surpasse, la baisse de la part de jeunes en formation initiale. À ces âges, les sortants d’études entrent plus diplômés sur le marché du travail que ceux sortis plus jeunes et y trouvent plus rapidement un emploi. De plus, ceux qui ont terminé tôt leurs études sont plus nombreux en emploi après 20 ans qu’à leur sortie d’études, en raison de leur ancienneté sur le marché du travail. Du côté des femmes, malgré une scolarisation plus longue et un taux de chômage globalement plus faible, le taux d’emploi progresse moins avec l’âge. Elles sont plus souvent inactives, souvent en raison de la naissance d’un enfant. En moyenne entre 2015 et 2019, parmi les NEET, près de deux femmes sur trois entre 25 et 29 ans sont mères, soit deux fois plus que parmi celles en emploi, en études ou en formation.

Relativement stable entre 2003 et 2008, la part de NEET en France métropolitaine a fortement augmenté entre 2008 et 2009 avec la crise économique, passant ainsi de 13 % à 15 % des jeunes de 15 à 29 ans. Depuis 2015, avec l’amélioration de la situation des jeunes sur le marché du travail, la part de NEET a régulièrement reculé.

En 2019, la part des NEET au sein des 15-29 ans est légèrement plus élevée en France (12,9 %) que dans l’ensemble de l’Union européenne (UE) à 28 (12,5 %). En effet, en France, si les jeunes sont moins souvent en emploi et cependant plus en formation, ils sont globalement un peu plus souvent au chômage. Les parts de NEET sont les plus élevées en Italie (22,2 %) et en Grèce (17,7 %). À l’opposé, elles sont les plus faibles aux Pays-Bas, en Suède et au Luxembourg (autour de 6 %).