23 janvier 2021

Le Coin des tendance – recherche, wikipédia

La recherche développement au service de la croissance

Les économistes estiment que le soutien public à la recherche et développement (R&D) permet d’accroître le niveau de la croissance potentielle. Sur le plan empirique, la coïncidence, dans les années 50, d’une augmentation des dépenses publiques en faveur de la R&D et d’excellents taux de productivité et de croissance du PIB ont légitimé cette corrélation. Les travaux théoriques réalisés par l’économiste Kenneth Arrow dans les années 1960 soulignaient que le secteur privé ne peut pas fournir la quantité d’innovations dont les économies ont besoin pour maximiser leur croissance.

À l’échelle mondiale, les États financent la R&D en moyenne pour un peu plus de 0,5 % de leur PIB. Dans les pays avancés, ce ratio peut dépasser 1 % du PIB. En France, il atteint 0,7 % du PIB. Au sein des pays de l’OCDE, l’effort public en matière de R&D est en recul depuis 40 ans. En France, depuis 1990, il est passé de 1 à 0,7 % du PIB. En 2018, au sein de l’OCDE, les dépenses publiques en R&D sont néanmoins en augmentation de 3 % en termes réels après une période de forte baisse imputée à la crise financière de 2008. Dans tous les pays, les gouvernements décident d’accroître les dépenses publiques en faveur de la recherche. En France, en 2020, le gouvernement a pris l’engagement de les augmenter de 30 % sur dix ans. Le gouvernement japonais a également décidé d’augmenter leur financement. Aux États-Unis, le nouveau Président s’est prononcé en faveur d’une forte augmentation du budget en faveur de la recherche. Les GAFA deviennent des acteurs de plus en plus importants de la recherche. Amazon a ainsi indiqué avoir dépensé, en 2020, 36 milliards de dollars, en technologie et contenu, soit plus que les budgets scientifiques de la Grande-Bretagne et de la France réunis.

Au sein de l’OCDE, le soutien public à la R&D passe, de plus en plus, par le canal des aides fiscales. En 2018, elles représentaient 56 % du volume total de l’aide publique, contre 36 % en 2006. Avec la crise sanitaire, les États sont tentés d’être plus directifs et de vouloir réduire les incitations au profit d’aides ciblées. Les pouvoirs publics souhaitent une réorientation des dépenses de R&D au profit de la santé, de la transition énergétique et des technologies de pointe dont l’informatique quantique qui, en France, vient de bénéficier d’un appui de 1,8 milliard d’euros de la part du gouvernement.

La remontée des dépenses de recherche et développement est liée non seulement à la crise sanitaire mais aussi à l’émulation avec la montée en puissance de la Chine qui est devenue en quelques années un acteur incontournable dans ce domaine. Elle se place désormais au deuxième rang mondial. En 2018,  sa recherche représentait 80 % de celles des États-Unis. Une étude publiée en 2019 par Elsevier, un éditeur scientifique indique que la Chine a publié plus d’articles de recherche à fort impact que l’Amérique dans 23 des 30 domaines de recherche les plus importants. La crainte de la dépendance à la Chine est vive tant sur le plan de la santé que dans le domaine de la transition énergétique.

L’augmentation des dépenses de R&D n’amène pas automatiquement celle de la croissance. Les gains de productivité sont en baisse depuis vingt ans au sein de l’OCDE. En Chine, ce processus est également constaté depuis une dizaine d’années. Les tenants de la théorie de la stagnation séculaire comme Robert Gordon (The Rise and Fall of American Growth, publié en 2016) indique clairement que le rendement de la recherche est décroissant. La croissance exceptionnelle de la productivité américaine de 1870 à 1970 a été provoquée par une rupture technologique qui ne peut pas se reproduire.  L’enchainement de grandes inventions – moteurs à combustion interne, électrification, plomberie, antibiotiques, télécommunication, etc. – a permis un passage ponctuel d’une société agraire à une société de consommation industrialisée. La substitution des moteurs électriques aux moteurs à combustion est certes nécessaire sur le plan environnemental mais ne constitue pas une révolution et ne peut être assimilée à celle qui a amené à remplacer les chevaux par des voitures.

Un article d’Ashish Arora de l’Université Duke et de ses collègues affirme que les gains des innovations dépendent de l’état d’esprit qui transcende les sociétés. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, l’opinion publique, les investisseurs, les entrepreneurs étaient réceptifs au rôle du progrès comme facteur positif de changement. Aujourd’hui, les doutes sur l’intérêt du progrès, la remise en cause de la science ralentissent la diffusion des innovations et dissuadent les meilleurs éléments de s’investir dans la recherche. La science d’entreprise serait en déclin, les grandes entreprises choisissant de plus en plus d’octroyer des licences de recherche aux universités plutôt que de les effectuer elles-mêmes, l’affichage primant sur le résultat. Le nombre de publication, de brevets ne crée pas automatiquement une révolution industrielle. Les innovations actuelles seraient avant tout des sources de confort et ne provoqueraient pas de réelles mutations économiques majeurs.

L’économiste Robert Solow, en 1987 avait énoncé le paradoxe suivant « on voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité ». Or, dans les années 1990, les gains de productivité s’accélèrent aux États-Unis avec la large diffusion des ordinateurs personnels. Les technologies de l’information et de la communication n’auraient pas encore donné l’ensemble de leur potentiel. L’exploitation des données n’en serait qu’à ses balbutiements. La digitalisation provoque des modifications importantes dans les processus de production qui n’ont pas été intégrés par l’ensemble des secteurs. La constitution de rentes par les entreprises du digital ralentit la marche du progrès. La crise sanitaire a révélé les avantages générés par la digitalisation que ce soit avec le télétravail ou pour la modélisation qui a permis l’élaboration d’un vaccin contre la covid-19 en quelques mois quand, auparavant, il aurait fallu plusieurs années.

L’objectif de retrouver un niveau de recherche développement public équivalent à celui de 1970 supposerait un effort de 400 milliards d’euros au sein du G7, ce qui est en soi réalisable sous réserve d’une modernisation préalable des dispositifs de soutien qui ont peu évolué au cours de ces cinquante dernières années. Les agences de recherche ont eu tendance à se bureaucratiser. Aux États-Unis, la NASA préfère désormais passer des contrats avec des sociétés privées comme SpaceX en lieu et place de développer ses propres programmes. 

Dans les années 1950 et 1960, aux États-Unis, l’État fédéral a consenti un effort important, dans le cadre de la guerre froide, en faveur de l’aérospatial, de l’aéronautique et de l’électronique. Les résultats des recherches menées sont à l’origine des grandes innovations développées lors de ces quarante dernières années. En France, dans les années 1970 et 1980, les pouvoirs publics avaient mis l’accent sur l’énergie nucléaire au nom de l’indépendance nationale et sur le train à grande vitesse. Pour le nucléaire, les équipes françaises avaient travaillé avec celles des États-Unis. Certains appellent de leurs vœux que les gouvernements soutiennent la recherche développement en matière de transition énergétique en prenant exemple sur l’Allemagne qui a subventionné la production de panneaux solaires et de ses éoliennes.

La pandémie accélère la diffusion d’innovations existantes depuis déjà plusieurs années mais qui mettaient du temps à percer. Les paiements numériques, la télémédecine et l’automatisation industrielle se sont banalisés comme le recours aux moyens de vidéos à distance pour les réunions et les conférences.

La recherche ne peut pas tout mais apparaît indispensable pour surmonter le blocage de croissance que les pays occidentaux connaissent depuis une dizaine d’années. La décarbonisation de l’économie ne stimulera pas la croissance à long terme tant que l’énergie verte sera plus chère que les combustibles fossiles. Des innovations que ce soit en matière de solaire ou d’hydrogène sont attendues afin de réduire l’écart. Le vieillissement de la population conduit à une forte augmentation des services à la personne qui, à l’exemple des soins de santé et d’éducation, se caractérisent, pour le moment, par de faibles potentiels de gains de productivité. À terme, la biologie synthétique, l’intelligence artificielle et la robotique pourraient conduire à une forte progression de la productivité. Les États ont une réelle influence sur la vitesse de diffusion des innovations dans l’économie. Ils doivent veiller à ce que la réglementation et le lobbying ne ralentissent pas leur diffusion. Une application rigoureuse des lois antitrust apparaît indispensable tout comme un assouplissement des régimes de propriété intellectuelle.

Le virus, une révolution pour la recherche

La modélisation informatique et le recours à la biotechnologie ont modifié la recherche sur les médicaments et les vaccins. De nouveaux acteurs ont été ainsi révélés par la crise au grand public comme Moderna ou BioNTech. La rivalité entre entreprises concerne également les États. L’échec de Sanofi est tout à la fois un problème industriel et de souveraineté économique. Pour le moment, les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie figurent parmi les seuls pays ayant été capables de mettre au point un vaccin contre la covid-19.

Face à la pandémie, les gouvernements ont dégagé d’importants crédits pour épauler l’effort de recherche des laboratoires pharmaceutiques. Dès les premiers mois de l’épidémie, plus de 5 milliards de dollars ont été consacrés en urgence à la recherche et développement (R&D), liée au Covid-19. Aux États-Unis, les financements publics ont dépassé 3,5 milliards de dollars, contre 850 millions en Europe. Par ailleurs, les fondations à but philanthropique comme celle de Bill Gates ont affecté plus de 550 millions de dollars à la recherche sur le Covid-19, s’ajoutant aux crédits initialement prévus pour la lutte contre les épidémies.

Au cours du deuxième semestre de 2020, les dotations en faveur de la recherche sur la Covid-19 ont été intégrées aux programmes de financement de la R&D. Depuis, il est plus difficile de mesurer le montant réel des crédits alloués à la Covid-19 car les établissements en charge de la recherche ont pu effectuer des arbitrages dans leurs programmes de recherche.

La pandémie a donné lieu à une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique. On compte environ 75 000 publications scientifiques sur la Covid-19 entre janvier et novembre 2020. La très grande majorité des études ont été réalisées aux États-Unis qui devancent la Chine et le Royaume-Uni.

Les études et les publications sont plus rapidement diffusées que dans le passé. Ce souci louable de transparence a comme risque une moindre qualité des analyses communiquées.

Les études sur la Covid-19 ont dépassé celles sur les autres pathologies. Plus des trois quarts de l’ensemble des publications sont en libre accès, contre moins de la moitié dans les autres domaines biomédicaux.

Les scientifiques ont été touchés par les confinements qui ont réduit les contacts et les échanges. Selon une étude de l’OCDE, plus des trois quarts des scientifiques ont indiqué qu’ils avaient été amenés à télétravailler à un moment ou à un autre, en 2020. Près des deux tiers ont eu davantage recours aux outils numériques pour leurs travaux de recherche du fait de la crise.

Les États-Unis sont en tête tant pour les recherches sur les vaccins et les médicaments. La France est très en retrait pour les premiers mais se positionne en deuxième position pour les seconds avec notamment les recherches en cours de l’Institut Pasteur de Lille.

La montée en puissance des start-ups et des biotechs

L’épidémie a conduit de nombreuses entreprises à déployer des technologies numériques. Le secteur biopharmaceutique, souvent en partenariat avec des universitaires, a lancé des centaines d’essais cliniques sur des médicaments et des vaccins contre la Covid-19. Deux technologies émergentes, la biologie de synthèse et la robotique, ont été mises à contribution pour l’élaboration des vaccins. La biologie de synthèse a pour objet de faire de la biotechnologie une discipline plus proche de l’ingénierie que de la biologie et plus résolument axée sur la production industrielle. La biofonderie permet de réduire les délais de l’idée d’origine au produit, et d’améliorer la fiabilité et la reproductibilité de la biofabrication. Les biofonderies recourent aux robots pour gagner du temps et de la précision. Les vaccins à ARN messager contre la Covid-19, tels que ceux mis au point par les laboratoires Pfizer et Moderna, ont utilisé ces nouvelles techniques. Si le recours à la haute technologie s’est intensifié, des initiatives ont été prises par des acteurs traditionnels pour répondre aux différentes pénuries que les pays ont connu depuis le mois de mars : respirateurs, masques, etc.

Une coopération internationale

L’élaboration des vaccins contre la Covid-19 associe plusieurs entreprises de nationalité différente. La coopération internationale apparaît de plus en plus nécessaire pour faire face aux épidémies ou à la question de la transition énergétique. La rapidité à laquelle les groupes de recherche et entreprises pharmaceutiques mettent au point des vaccins contre la Covid-19 est le fruit d’années d’investissements dans la recherche fondamentale. La publicité des travaux et les échanges entre les équipes de recherche sont des facteurs clefs. Les plateformes numériques d’échanges permettent aux chercheurs de gagner du temps. La collaboration entre les chercheurs chinois et américains, au-delà des problèmes géopolitiques a été depuis le mois de mars dernier très importante. La séquence du génome sars-cov-2 a été partagée entre la Chine et le reste du monde avant qu’il n’y ait des cas confirmés de covid-19 en dehors de Wuhan.

Wikipédia, un réseau à part ?

Le 15 janvier 2021, Wikipédia, l’encyclopédie participative en ligne a fêté son 20ème anniversaire. Elle héberge plus de 55 millions d’articles dans des centaines de langues, rédigés par des bénévoles. L’édition anglaise arrive en tête avec 6,2 millions d’articles. Celle en français se classe au 5ème rang avec 2,4 millions d’articles disponibles gérés par près de 20 000 bénévoles. Wikipédia se situe au 13ème rang des sites les plus populaires sur Internet, devant Netflix et Instagram. Tous les mois, plus de 20 milliards de pages de Wikipédia sont lues dans le monde. Wikipédia qui a été créé par Jimmy Walles est géré par Wikimedia Foundation qui est présidé, depuis 2008 par une Espagnole María Sefidari. La direction générale est assurée par une Américaine Katherine Maher. La fondation compte 450 salariés et dispose de plusieurs antennes associatives au niveau de nombreux États (par exemple l’association Wikimédia France). Le budget de la fondation est de 91 millions de dollars. Si les appels aux dons concernent tous les utilisateurs, Wikipédia compte également sur des soutiens de poids parmi lesquels figurent Google ou Orange. En 2014, des tensions étaient apparues au grand jour au sein du conseil d’administration en raison de l’implication jugée trop importante de Google. 60 % des dons proviennent d’Amérique du Nord et 30 % d’Europe.

La lutte permanente contre les fausses informations

Wikipédia a réussi à échapper aux problèmes, du moins en partie, que rencontrent les grands réseaux comme Twitter ou Facebook en optant dès le départ pour un système complexe de modérateurs et de correcteurs. Très rapidement confrontés à des batailles sur des articles ou des sujets, les responsables de Wikipédia ont été contraints de mettre en place des dispositifs de contrôle. Grâce à un grand nombre d’éditeurs, les auteurs des articles et à des personnes en charge de la surveillance, l’utilisation de Wikipédia pour transmettre de fausses informations reste limitée. Tous les internautes ouvrant un compte sur Wikipédia peuvent rédiger des articles. Le formalisme pour la réalisation de ces derniers ayant tendance à augmenter, il a été renforcé afin de dissuader les auteurs de passage. La surveillance est assurée par les administrateurs. Ils ont le pouvoir d’effacer des pages non pertinentes ou de bloquer les utilisateurs qui ne respectent pas les règles de l’encyclopédie. La France compte 158 administrateurs qui sont pour la grande majorité d’entre eux des informaticiens, des professeurs et des étudiants. L’effacement d’articles donne lieu à des débats au sein de la communauté. Ces débats sont accessibles à tous. Si après un débat, un désaccord persiste, le Comité d’arbitrage, constitué de « wikipédiens » élus peut intervenir. Sa décision, qui elle aussi sera rendue publique, peut aller jusqu’à un refus d’édition. Les membres du comité d’arbitrage et les administrateurs sont soutenus par une armée de volontaires, constituée de wikipompiers, wikitraducteurs, wikigraphistes, patrouilleurs, wikifées, wikignomes. Ces titres correspondent à des fonctions distinctes : apaiser les conflits entre les contributeurs, lutter contre la publicité déguisée, accueillir les débutants, corriger l’orthographe, la grammaire, la validité des liens…

Ce système de contrôle n’empêche pas les erreurs. Des défis sont même lancés sur Internet afin de créer des articles sans fondement aucun sur Wikipédia. Un auteur a ainsi publié un article sur le  « conflit de Bicholim » censé s’être produit au XVIIe siècle entre Goa et l’empire indien Maratha, conflit purement imaginaire. En 2005, l’article consacré à John Seigenthaler, un journaliste américain, a mentionné pendant quatre mois sa participation à l’assassinat de Robert Kennedy, une information sans fondement. L’organisation de Wikipédia, face aux risques de désinformation ou de manipulation a été contrainte de prendre des dispositions spécifiques. Ainsi, pour la récente élection présidentielle américaine, la rédaction d’articles a été limitée aux comptes d’auteurs datant de plus de 30 jours et avec au moins 500 modifications à leur nom. Une enquête menée par Nature en 2005 a comparé le site à «Britannica», et a trouvé peu de différence dans le nombre d’erreurs que les experts pouvaient trouver dans un article type. Avec la multiplication des règles de publication, les gestionnaires du site ont créé une barrière à l’entrée. Les membres de la version allemande de Wikipédia ont accepté qu’une organisation gouvernementale écologique, Die Fachagentur Nachwachsende Rohstoffe (FNR), finance des spécialistes pour qu’ils signent des articles sur les énergies renouvelables. Le recours à des experts payés a provoqué une controverse au sein de la communauté des Wikipédiens en Allemagne. Aux États-Unis, Larry Sanger, un des cofondateurs de Wikipédia, a décidé de créer sa propre encyclopédie en ligne, constituée d’articles vérifiés par des experts. Créée en novembre 2006, « Citizendium » qui ne comporte pour l’instant que 2 600 textes, uniquement rédigés en anglais n’a pas rencontré le même succès que Wikipédia qui possède une très forte notoriété.

Quelle est la valeur de Wikipédia ?

La valeur de l’encyclopédie en ligne est un cas d’école. En permettant l’accès immédiat et de manière gratuite à une nombre important d’article concernant une multitude de sujets, Wikipédia a provoqué la quasi-disparition des encyclopédies « papier ». Le chiffre d’affaires de ces dernières était en 1990 d’environ une dizaine de milliards de dollars pour celles éditées en Europe et en Amérique du Nord. Aujourd’hui, il ne dépasse guère le milliard de dollars, les ventes s’étant effondrées. Plusieurs encyclopédies traditionnelles ont développé un système en ligne mais payant ce qui limite leur diffusion. En termes purement monétaire, la valeur de Wikipédia est celle liée à son budget de fonctionnement. En retenant le nombre d’heures de travail pour la rédaction des articles, sa valeur dépasse plusieurs dizaines de milliards de dollars et en prenant comme critère, le prix d’un Internaute consultant Wikipédia, la valeur de ce dernier dépasse la centaine de milliards de dollars. Par ailleurs, l’encyclopédie en ligne, en permettant à un grand nombre d’Internautes de s’informer, de se former, contribue à accroître le niveau de connaissances des populations.

Depuis octobre 2020, l’Organisation mondiale de la santé alimente le site pour faciliter la diffusion d’informations sur la Covid-19. L’objectif poursuivi par l’OMS est de la lutte contre les fausses informations. Les grandes plateformes digitales et les organisations internationales recourent de plus en plus à Wikipédia. Depuis 2018, Facebook l’utilise pour fournir des boutons d’information avec les sources des articles de presse. Amazon et Apple utilisent Wikipédia pour permettre à Alexa et Siri, leurs assistants vocaux, de répondre à des questions factuelles. Google l’utilise pour remplir les rubriques questions/réponses qui accompagnent souvent les recherches.