11 mars 2017

Le Coin des tendances – 11 mars 2017

Les seniors pensent santé et prévention, un peu moins famille et un peu plus digital

La France compte plus de 15 millions de retraités. Avec un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne nationale, ceux-ci représentent un marché de plus en plus convoité d’autant qu’ils entendent profiter de la vie comme le souligne une récente étude du Crédoc. Le niveau de vie s’est amélioré depuis le début des années 2000 de 18,6% pour les 65-74 ans quand il n’a progressé que de 6,6 % pour les 35-44 ans. Près des trois quarts des plus de 65 ans sont propriétaires de leur résidence principale. La pauvreté concerne, aujourd’hui, avant tout, les jeunes (taux de pauvreté de 23 % pour les moins de 25 % contre 7 % pour les plus de 65 ans). Les seniors concentrent une grande partie du patrimoine des ménages. Le patrimoine brut moyen passe ainsi de 61 500 euros pour les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans à 354 100 euros pour les ménages dont la personne de référence a entre 60 ans et 69 ans. Les ménages âgés de moins de 40 ans, qui représentent 30 % des ménages français, ne possèdent que 13% du patrimoine total. Les retraités qui représentent un quart de la population possèdent plus de la moitié du patrimoine. 71% du patrimoine financier est détenu par des ménages dont un des membres au moins à plus de 50 ans. Cette concentration du capital sur les retraités est logique en raison du phénomène d’accumulation au cours de la vie et de l’allongement de l’espérance de vie. Par ailleurs, elle a été facilitée par la forte croissance des « Trente Glorieuses », par l’inflation qui a réduit le coût de l’endettement et par la valorisation des actifs financiers et immobiliers des années 80 aux années 2000.

L’allongement de la durée de la retraite qui atteint, en moyenne, 25 ans en France n’est pas sans incidence sur la perception que les retraités ont d’eux même. Très majoritairement, ils ne se définissent pas comme des « vieux ». Seuls 27 % des 70-74 ans se déclarent comme tel selon l’étude du Crédoc. Néanmoins, il convient de souligner que la retraite est de plus en plus assimilée à la maladie, à la solitude et à l’ennui même si cela reste marginal au sein de la population retraitée. Cette perception a augmenté de 12 points entre 1993 et 2016. Dans le même temps et cela n’est pas sans incidence avec ce qui précède, la retraite n’est plus associée à la famille (-13 points). Elle est avant tout synonyme de détente, de repos (50 %) et un peu moins de loisirs (38 % en 2016 contre 43 % en 1993). La progression du nombre de divorces, l’éclatement des familles qui sont moins nombreuses et l’allongement de la durée de vie expliquent certainement cette évolution. Par ailleurs, la multiplication des messages anxiogènes n’est pas sans conséquence sur le ressenti de la population.

En vingt-trois ans, l’inquiétude sur la diminution des capacités physiques s’est accrue de 12 points quand celle liée à la diminution des ressources financières a diminué de deux points.

Aux yeux des Français, deux motifs d’inquiétude planent sur la retraite : la diminution des facultés physiques et intellectuelles (35 %) et la diminution des ressources financières (33 %). La montée des inquiétudes par rapport aux facultés physiques et intellectuelles est, en partie, imputable à la réalité des pathologies en raison du vieillissement progressif de la population. Si l’espérance de vie augmente, passant de 76,8 ans en 2004 à près de 79 ans en 2015, l’espérance de vie en bonne santé a, quant à elle, tendance à stagner à 64 ans depuis plusieurs années.

Si la solitude est perçue comme un risque associé à la retraite, elle apparaît moins vive au quotidien. Si en 1982, seuls 38 % des retraités recevaient régulièrement des amis, ils sont, aujourd’hui, 65 %. En termes de loisirs, les retraités partent avantage en vacances que le reste de la population et sont en train de la rattraper pour la fréquentation de lieux de loisirs et de culture.

Des retraités très attentifs aux messages de prévention

S’ils récusent l’idée d’être considérés comme des « vieux », les retraités recherchent les informations leur permettant de bien vieillir. Plus de 6 personnes de plus de 60 ans sur 10 affirment leur intérêt pour des messages de prévention sur le vieillissement (62 %, dont 13 % d’intérêt soutenu). Elles éprouvent en la matière une forte frustration. Près d’une personne sur deux, après 60 ans, se sent démunie pour rechercher de l’information. 37 % des séniors sont en recherche d’informations mais ne savent pas comment y accéder. Les moins diplômés et ceux qui disposent des revenus les plus bas sont particulièrement en demande

Des retraités connectés

Les séniors portent un réel intérêt vis-à-vis des nouvelles technologies au service du « bien vieillir ». Ils sont des consommateurs assidus d’e-administration. Si, dans l’ensemble de la population, les services administratifs sur internet séduisent 8 personnes sur 10, les séniors ne sont pas en reste : 81 % des 60 ans et plus sont attirés par ces services et ce quel que soit le niveau de diplôme ou la catégorie sociale d’origine. 42 % des retraités se disent intéressés par les équipements permettant un pilotage à distance du logement et 41 % par les sites permettant de faire ses courses depuis son domicile.

Qui est syndiqué en France ? 

Le champ de la négociation sociale s’est étendu depuis une vingtaine d’années en particulier avec les 35 heures. Or, le dialogue social repose en grande partie sur la présence de représentants des syndicats dans les entreprises. Il est fréquemment répété que le syndicalisme est en déclin, que le nombre d’adhérents actifs baisse. Qu’en est-il réellement et à quoi ressemblent les syndiqués ? Cette rapide étude reprend des données fournies par l’INSEE dans le cadre de son enquête « Statistiques sur les ressources et les conditions de vie » (SRCV).

En 2013, 59 % des salariés âgés de 18 à 65 ans en France métropolitaine ont signalé la présence d’un ou plusieurs syndicats au sein de leur entreprise (ou administration) et 43 % sur leur propre lieu de travail, mais à peine plus de 11 % se déclarent syndiqués. En ne prenant en compte que les salariés travaillant dans des entreprises ou administrations dotées d’une représentation officielle d’un ou plusieurs syndicats en leur sein, la part des syndiqués s’élève à 19 % (23 % dans la fonction publique et 16 % dans le secteur marchand et associatif) contre 2 % dans celles qui sont dépourvues de toute représentation syndicale (délégué d’entreprise, délégué syndicale, etc.).

Parmi ces 11 % des salariés syndiqués, 30 % d’entre eux participent régulièrement aux activités de leur syndicat, quand un peu plus de 50 % n’y ont jamais pris part ou très rarement. 18 % signalent une participation plus irrégulière. Les syndiqués sont avant tout des hommes ayant plus de 50 ans. En 2013 l’âge moyen des salariés syndiqués est de 45 ans et 50 % d’entre eux ont plus de 46 ans. Entre 1983 et 2013, la part des plus de 50 ans parmi les syndiqués a augmenté de 18 points contre 7 points pour l’ensemble des salariés. L’âge médian des syndiqués a ainsi augmenté de 8 ans sur la période, contre 6 ans pour l’ensemble des salariés.

Contrairement à une idée reçue, il y a plus de syndiqués chez les cadres et les professions intermédiaires que les ouvriers. Les syndiqués sont également plus diplômés (43 % ont plus que le baccalauréat contre 38 % des salariés). Les syndiqués du secteur privé sont les plus engagés dans les actions collectives et participent plus souvent aux élections professionnelles et aux conflits du travail. Cette situation s’explique par le fait que l’adhésion dans le cadre des entreprises privées constitue un engagement fort.

Les salariés syndiqués sont également très souvent engagés à l’extérieur du monde du travail. Ils sont fréquemment membres d’associations caritatives, de défense des droits et intérêts communs, de protection de l’environnement ou de partis politiques. Ils participent plus fréquemment à des activités bénévoles. Les salariés syndiqués ont 2 fois plus de chances d’être membres de ces types d’associations que leurs homologues non syndiqués. Ils sont également relativement plus nombreux à déclarer avoir voté à au moins un des deux tours des élections législatives de 2012 (83 % contre 71 % de l’ensemble des salariés). Un tiers des salariés syndiqués signalent avoir travaillé bénévolement au moins une fois dans les 12 mois précédant l’enquête, contre un quart de l’ensemble des salariés.

Les salariés syndiqués consacrent de plus en plus de temps à leurs activités syndicales. Cette évolution est imputable à l’intensification des négociations et à leur technicité croissante. La formalisation du dialogue social a pour conséquence d’éloigner les syndiqués de leurs bases et de l’ensemble des salariés. L’exigence de formation s’impose de plus en plus aux représentants des syndicats au sein des entreprises, ces derniers devant également s’adapter aux nouveaux modes d’organisation du travail. Le développement des CDD, de l’intérim, du travail à domicile, des bureaux de passage modifient les modes d’exercice des fonctions syndicales au sein des entreprises qui sont, d’autre part, de plus en plus tertiaires. Internet, les mails deviennent les principaux de communication des syndicats en lieu et place des tracts et des réunions.