Le Coin des tendances (13 janvier 2018)
3 millions de salariés dans les TPE
Fin 2016, les entreprises de 1 à 9 salariés représentaient 20 % de l’emploi salarié concurrentiel (hors agriculture), soit 3 millions de salariés. Elles employaient, en moyenne, 3 salariés, mais plus d’un tiers d’entre elles ne compte qu’un seul salarié.
Les très petites entreprises sont concentrées dans le tertiaire. 76,6 % des salariés des TPE travaillent dans ce secteur, dont la moitié dans les activités de « commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration ».
Les entreprises « mono-salarié » représentent 36,6 % des très petites entreprises. Dans le secteur tertiaire, ces entreprises sont particulièrement implantées dans « l’enseignement privé, la santé et l’action sociale » mais aussi dans les « activités immobilière » et dans les « arts, spectacles ou autres activités de service ». Près de la moitié des salariés des TPE sont des femmes qui représentent 48,1 % des salariés dans les très petites entreprises. Dans les TPE du tertiaire, les femmes représentent 55,5 % des effectifs et sont largement majoritaires dans les activités de « l’enseignement privé, la santé et l’action sociale » où elles représentent 79,5 % des effectifs. Dans les activités des « arts, spectacles ou autres activités de service » elles assurent 70,2 % des emplois. Elles sont, en revanche, sous-représentées dans les secteurs de l’industrie (38,9 %) et de la construction (15,2 %).
La part des salariés des TPE à temps partiel atteint 28 %. Ce ratio est supérieur à celui des entreprises de 10 salariés ou plus (15,7 %). La proportion de salariés à temps partiel s’échelonne de 11,9 % dans la construction à 52,3 % des salariés dans les activités de « l’enseignement privé, la santé et l’action sociale » du secteur tertiaire.
Comme dans l’ensemble des entreprises, les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes. 41,4 % des femmes salariées dans les TPE sont à temps partiel. Cette proportion est deux fois et demie plus importante que celle des hommes (15,5 %). L’écart est important dans tous les secteurs d’activité mais plus particulièrement dans la construction et l’industrie. Le recours au temps partiel diminue avec la taille de l’entreprise. La proportion de salariés à temps partiel est de 38,9 % dans les entreprises « mono-salarié », 21,9 % dans celles employant entre 6 et 9 salariés, 17,4 % dans les entreprises de 10 à 99 salariés et 14,0 % dans les entreprises de plus de 100 salariés.
La part de salariés des TPE en contrat à durée déterminée était, en 2016, de 13,1 %. Le recours au CDD est plus répandu dans les TPE que dans les entreprises de taille plus importante. À titre de comparaison, dans les entreprises de 10 à 19 salariés, 9,5 % des salariés sont en CDD au 31 décembre 2016. Fin 2016, 24,2 % des TPE, soit près de 260 000 entreprises, emploient des salariés en CDD. Les femmes sont moins exposées aux contrats courts avec une part de CDD de 12,5 % contre 13,6 % pour les hommes. Toutefois hors apprentissage elles le sont légèrement plus, avec une part de CDD de 9,2 % contre 8,6 % pour les hommes. La part de salariés en CDD est un peu plus importante dans l’industrie que dans la construction et le tertiaire.
Près de 16 % des TPE ont recours aux emplois aidés Dans les TPE du secteur concurrentiel, 7,4 % des salariés sont bénéficiaires d’un emploi aidé. Cette proportion est stable par rapport à 2015 (7,5 %). 15,7 % des TPE, soit près de 170 000 entreprises, ont recours à ces emplois aidés. 75 % de ces entreprises n’emploient qu’un seul salarié en emploi aidé et 19 % en emploient deux. Les salariés en emploi aidé représentent en moyenne un tiers des effectifs des TPE ayant recours à ce type de dispositif. Les emplois aidés sont, en proportion, plus nombreux dans les TPE de l’industrie (10,1 % des salariés en emploi aidé) et de la construction (8,3 %) que dans l’ensemble du secteur tertiaire (6,9 %). Plus des trois quarts des emplois aidés dans les TPE sont des contrats d’apprentissage ou de professionnalisation Les contrats de formation en alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation) sont les principales formes d’emploi aidé mobilisées : 62,1 % pour l’apprentissage et 13,2 % pour les contrats de professionnalisation. L’industrie et la construction recourent davantage à l’apprentissage, le tertiaire aux contrats de professionnalisation, notamment dans les « activités financières et d’assurances » et dans les « activités de l’information et de la communication ».
Quoi de neuf sur la planète digitale ?
Le salon de l’électronique grand public de Las Vegas qui s’est tenu du 9 au 12 janvier a été marqué par la montée en puissance des outils d’assistance numérique à destination des particuliers comme des professionnels. La mode est à l’intelligence dite artificielle. Comme les années précédentes, le secteur de l’automobile est de plus en plus envahi par le numérique. Au-delà de l’automobile, les assistants personnels, la 5G, la blockchain, la vidéo et les influenceurs semblent être les valeurs en hausse de la planète digitale.
Le décollage des assistants personnels
Les assistants personnels et vocaux comme Google Home, Echo d’Amazon connaissent un succès important. 43,6 millions d’enceintes connectées à commande vocale devraient être vendues, en 2018, aux États-Unis, soit une hausse de 60 % par rapport à 2017. De nombreuses start-up réalisent des applications de conciergerie, d’assistance spécialisée qui utilisent les logiciels développés par Apple (Siri), Windows (Cortana), Google (Google Assistant) ou Amazon (Alexa). Ces assistants envahissent également les voitures mais aussi les avions, et les postes de commandes industrielles. L’intelligence dite « artificielle » se développe à grande vitesse et supplée les écrans digitaux. C’est la revanche de l’oral sur l’écrit.
La fin du filaire ?
Avec l’augmentation du volume de données à transmettre, notamment du fait d’un recours croissant aux objets connectés et aux assistants oraux, le déploiement de la 5G devient une priorité. Le filaire pourrait vivre ses dernières heures. Plusieurs opérateurs distribuent déjà des box 4G permettant de connecter sa maison à Internet voire à la télévision. Avec la 5G, l’accès au streaming, aux jeux-vidéos et à la télévision sera encore plus aisé. Les ménages pourraient renoncer à l’abonnement classique à Internet. Seule la fibre pourrait continuer de rivaliser avec les réseaux sans fil.
L’arrivée de la blockchain pour tous
La blockchain qui permet de stocker et de partager des données et d’effectuer des transactions de manière fiable, transparente, traçable et sécurisée entre deux personnes est l’objet de nombreuses expérimentations concrètes dans les secteurs de la banque, l’assurance, la santé, l’énergie, les transports, etc.
En matière de santé, la blockchain peut être utile pour la mesure du diabète ou de la tension afin de déclencher une prise de médicaments. La blockchain peut être intéressante pour les transactions entre les personnes qui stockent l’énergie et la revendent et celles qui l’achètent.
Toujours plus de données pour toujours plus d’objets connectés
L’intégration de logiciels plus puissants permettant une analyse fine des données récoltées par les objets connectés offre une gamme de plus en plus étendue de services. L’interaction entre différents objets connectés facilite l’automatisation d’un nombre croissant de tâches (production de biens, procédures d’achats automatiques en fonction des ventes et de l’état des stocks, gestion financière, logistique, etc.). L’agriculture recourt de plus en plus à des objets connectés pour gérer l’eau et les intrants. L’hôtellerie les utilise également pour l’approvisionnement des minibars, la gestion du linge, les buffets, etc.
Le e-commerce représentera bientôt 10 % de la consommation en France
Le chiffre d’affaires du e-commerce a atteint, de mi-2016 à mi-2017, 72 % milliards d’euros, en hausse de 14,6 % en un an. Il représente 8 % à 9 % de la consommation des ménages.
83 % des Internautes français ont réalisé au moins un achat en ligne lors de ces 12 derniers mois. Ils effectuent en moyenne 28 achats par an. 16 % de ces derniers sont effectués via leur smartphone. Les seniors de 65 à 75 ans alignent leurs comportements sur ceux des actifs. Ils utilisent de plus en plus leur smartphone pour accéder à Internet mais aussi pour acheter en ligne.
Les internautes dépensent, en moyenne, 70 euros par achat effectué en ligne, soit 2 000 euros par an. 200 000 sites marchands sont recensés en France.
Les coûts marketing pour le digital tendent à s’accroître avec la montée en puissance de ce canal de distribution et en raison d’une sophistication des techniques de recherche et de suivi des clients. La personnalisation des approches, rendue possible par une gestion de plus en plus précise des données recueillies, est jugée indispensable pour pouvoir convertir des consultations en actes de vente et fidéliser les clients. Ces techniques peuvent apparaître intrusives et aboutir à des rejets de la part des clients potentiels d’où la nécessité de les adapter en permanence, ce qui génère des surcoûts.
Dans le cadre de la personnalisation, les entreprises développent des robots d’assistance pour l’achat et pour l’après-vente. Des marques comme AccorrHotels, ou Oui Sncf, ont mis en œuvre des assistants vocaux développés. Néanmoins, au sein du e-commerce, ces solutions restent encore marginales.
Facebook en voie de banalisation
Facebook avec ses deux milliards d’abonnés est entrée dans l’ère commerciale. Cette plateforme devient avant tout un média. Les entreprises sont de plus en plus contraintes de payer pour y obtenir de la visibilité. Moins utilisée par les jeunes, Facebook n’est plus créatrice d’image. Instagram, Snapchat et WhatsApp ou la messagerie Telegram sont les supports de discussion en forte progression.
La montée en puissance du marketing d’influence
Face à cette baisse de l’efficacité des réseaux sociaux (hors publicité), les responsables marketing exploitent d’autres leviers avec notamment le recours croissant aux influenceurs pour améliorer la notoriété des marques.
La « profession d’influenceur » ou de « leader d’opinion » se structure et dépasse les secteurs de la mode et de la beauté. Des plateformes se créent pour accompagner et faciliter les mises en relation entre les nouveaux influenceurs, les marques et les nouveaux médias : Octoly, Lefty, Influence4You… ». Ces KOL (Key Opinion Leader) ont l’avantage d’avoir, parfois avant les marques, investi l’ensemble des plateformes du marché : blogs, Instagram, YouTube, Snapchat, etc.
Lefty est une application Internet créée par trois jeunes polytechniciens, Thomas Repelski, Roman Berenstein, et Christian Rivasseau, qui permet de sélectionner les influenceurs pour les marques et d’accompagner ses clients dans la conception et la mise en place de leurs campagnes de marketing influenceur sur les réseaux sociaux. Elle dispose d’une base de données actualisée en permanence répertoriant 5 millions de profils dans le monde (dont plus de 100 000 en France). L’algorithme identifie les influenceurs les plus pertinents pour les clients selon leur influence, l’engagement qu’ils suscitent, leurs centres d’intérêt, leurs collaborations passées, la qualité visuelle de leurs contributions sur Internet et leur audience. La plateforme est capable de débusquer les faux influenceurs qui ont acheté des abonnés ou qui ont généré des faux abonnés. Par souci d’efficacité, le recours à des micro-influenceurs (moins de 100 000 abonnés) est de plus en plus privilégié. En effet, leur communauté est plus homogène et plus réceptive à des messages ciblés.
Les autorités de régulation de la publicité et de la consommation commencent à étudier le développement de ces pratiques. Le marketing « influenceur » relève de la publicité et pourrait être traité juridiquement comme tel. De ce fait, pour éviter toute poursuite, les réseaux incitent les influenceurs à préciser ce qui relève ou ne relève pas de campagnes payantes. En juin 2017, Instagram a créé un format standard permettant aux influenceurs d’ajouter directement à leurs publications la mention « en partenariat payant avec » suivie du nom de la marque. La notoriété des influenceurs est très fragile et peut être remise en cause quand ces derniers apparaissent comme des vecteurs publicitaires. De même, les marques peuvent pâtir d’un influenceur qui réalise trop de placements de produits.
Toujours plus de vidéos
Les jeunes générations délaissent l’écrit au profit du tout vidéo. Pour exister sur le net, une marque se doit de réaliser des petits films adaptés au format. Les réseaux sociaux deviennent de plus en plus des vitrines pour ces vidéos qui reposent sur des mises en scène d’histoires. Le développement de contenus ludiques, authentiques, proches des consommateurs bat en brèche les discours institutionnels des marques.