1 janvier 2016

Le Coin des Tendances

2015, l’année du décollage du crowdfunding en France

La digitalisation pénètre de plus en plus la société. A l’échelle mondiale, 34,4 milliards de dollars ont été collectés en 2015 contre 16 milliards en 2014 et 2,7 milliards en 2012.

Les collectes réalisées à travers les plateformes de financement participatifs se sont certainement élevées, en France, à près de 300 millions d’euros l’année dernière contre 152 millions en 2014 et 78,3 millions d’euros en 2013. Le nombre de plateformes de crowdfunding est passé, en France, de 28 en 2012 à 141 en 2015.

Certes, par rapport aux crédits classiques, c’est une goutte d’eau. En 2015, les entreprises françaises ont emprunté pour plus de 228 milliards d’euros auprès de leurs banques. A fin octobre, l’encours des prêts atteignait 867 milliards d’euros.

Si le crowdfunding est une goutte d’eau dans l’univers du financement, celle-ci a tendance à grossir très rapidement. Par ailleurs, cette goutte d’eau traduit le fait qu’aucun secteur ne peut échapper à l’uberisation. Elle s’inscrit dans le processus de désintermédiation. Ainsi, depuis la crise financière, le financement des entreprises par les banques a reculé de 9 points passant de 70 à 61 %.

Le recours aux marchés financiers s’accroît fortement. Actuellement, le financement participatif est marginal. Par ailleurs, il comporte bien des défauts, en particulier en matière de conseil pour les dirigeants qui lèvent des fonds et pour les épargnants qui s’y aventurent. Ce système ne permet pas à tous d’accéder à des ressources. En effet, il favorise les start-up bien repérées et qui auraient pu, par ailleurs, trouver des financements classiques. Pour bénéficier de financement participatif, il faut au préalable avoir un réseau et savoir communiquer. Mais, avec l’arrivée de groupes structurés, il est fort à parier que ce secteur se professionnalisera permettant à terme à des entreprises d’accéder directement aux marchés.

Depuis la publication d’un décret au Journal Officiel, le 14 décembre 2015, les collectivités locales peuvent directement recevoir des ressources collectées par l’intermédiaire de plateforme de financement participatif. Les communes, les départements ou les régions pourront désormais faire appel à l’épargne des particuliers pour financer, par exemple, la restauration d’un bâtiment, l’organisation d’évènements… sans passer par des intermédiaires.

Depuis le 1er janvier 2016, il est également possible de déduire les pertes subies sur les plateformes de financement participatif des revenus qui en sont issus. Cette disposition concerne les contrats de prêts. Elle ne s’applique pas aux bons de caisse, le Gouvernement considérant qu’il y avait, dans ce domaine, un risque de blanchiment. Selon les plateformes, le taux de d’incident varie de 1 à 10 %.

 

Trois exemples de financement participatif en 2015

Un million d’euros a été levé par Bulb in Town pour financer la construction d’une centrale hydroélectrique par la société CEM.

Les madeleines de la biscuiterie Jeannette ont récolté plus de 330 000 euros sur Bulb in Town. Les fonds collectés ont permis de sauver l’entreprise normande au bord de la faillite.

Sur Ulule, 400 000 euros ont été récupérés pour financer un jeu vidéo, « l’appel de Chtulhu

Le côté obscur du Net

Le réseau a deux faces, celle visible de tous, tout à fois source d’informations, gigantesque hypermarché avec ses sites et ses plateformes collaboratives ; de l’autre, la face noire, le « dark Web » qui permet aux réseaux terroristes, aux milieux ou aux mafias d’acheter, de vendre de manière plus ou moins masquée des biens et des services… Ce web des profondeurs fait l’objet depuis la multiplication des attentats de toutes les attentions des services de sécurité.

Le « dark Web » repose sur l’anonymat des connexions. Il faut réduire ses traces dont la première est l’IP, son numéro d’identification dès que l’on connecte un ordinateur ou un smartphone au réseau. Il est assez facile de supprimer l’IP en téléchargeant un navigateur personnalisé, libre et gratuit, comme TOR (The Onion Router). TOR brouille l’adresse IP de l’utilisateur et permet d’avancer masqué sur le réseau.

Sur TOR, il n’y a pas de moteur de recherche, pas de Google. Pour trouver des interlocuteurs, il faut connaître au préalable leurs adresses. Dans ce « dark Web », les pages ne sont pas indexées parce qu’elles sont conçues pour échapper aux robots des moteurs de recherche. Il s’agit de pages non reliées et qui sont protégées par leur créateur. Pour trouver les adresses des pages, il faut se rendre sur des forums. Le bouche à oreille est également la meilleure solution pour échapper à la surveillance des autorités.

Le réseau TOR compterait deux millions d’utilisateurs quotidiens pour 5 milliards d’internautes. Si sur ces deux millions figurent de nombreux délinquants et trafiquants, il y a aussi des femmes et des hommes qui l’utilisent pour lutter contre la censure. Par ailleurs, des sociétés commerciales afin de se protéger des hackers ont recours au TOR pour loger des données personnelles (cartes de crédit, informations sensibles…).

Beaucoup de fantasmes circulent autour de ce « dark Web » mais il faut souligner que des groupes terroristes issus de Daech recrutent sur le Web officiel en utilisant des réseaux comme Twitter ou Facebook.

 

Les étrangers en Europe

Les ressortissants étrangers représentaient 6,7 % des personnes vivant dans les États membres de l’Union européenne mais il faut souligner que 40 % d’entre eux étaient citoyens d’un autre État membre de l’Union.

Au 1er janvier 2014, les États membres de l’Union européenne comptaient 506,8 millions d’habitants, dont 472,8 millions étaient des nationaux (citoyens du pays déclarant) et 34,1 millions des ressortissants étrangers (dont 14,3 millions de citoyens d’un autre État membre et 19,8 millions de citoyens non-UE).

Parmi les États membres, le pourcentage le plus élevé de ressortissants étrangers dans la population résidente totale a été enregistré au Luxembourg (45,3 %). Le taux dépasse 10 % à Chypre (19,5 %), en Lettonie (15,2%), en Estonie (14,9 %), en Autriche (12,5 %), en Irlande (11,8 %), en Belgique (11,3 %) et en Espagne (10,1 %). Les Etats ayant une forte proportion d’étrangers sont biens souvent des petits pays ouverts sur l’extérieur et ayant de multiples frontières. L’Espagne est un peu à part. Son positionnement géographique et sa forte croissance durant le début des années 2000 expliquent le fait qu’elle comprend une proportion relativement importante d’immigrés.

À l’inverse, les pays ayant le moins d’étrangers sont la Pologne (0,3 %), la Roumanie (0,4 %), la Croatie, la Lituanie ainsi que la Bulgarie (0,8 % chacune).

La France se situe en-dessous de la moyenne communautaire avec 6,3 % de sa population étrangère. L’Allemagne avant même la vague de réfugiés de 2015 comptait 8,7 % d’étrangers au sein de sa population. Au Royaume-Uni, ce taux est de 7,9 %.

Les citoyens non-UE (19,8 millions de personnes) représentaient 58 % de la population étrangère totale, tandis que la proportion de citoyens d’un autre État membre de l’UE (14,3 millions de personnes) s’élevait à 42 %).

Dans treize États membres, la population étrangère comptait clairement plus de citoyens non-UE que de citoyens issus de l’Union tandis que dans dix autres la situation était plus équilibrée, avec des proportions, tant pour les citoyens UE que non-UE, situées entre 40 et 60 %.

La Belgique, l’Irlande, Chypre, le Luxembourg et la Slovaquie étaient les cinq seuls États membres où le nombre de citoyens non-UE était clairement inférieur à celui des citoyens d’un autre État membre.

La France compte plus d’étrangers non communautaires que de ressortissants issus d’un autre Etat membre de l’Union. Les premiers représentent 4,1 % de la population quand les seconds en représentent 2 %.