5 novembre 2016

Le Coin des tendances (5 novembre 2016) : immigration et éducation, les jeunes – le digital

Les enfants de la deuxième génération s’intègrent mieux qu’il n’y paraît

L’institut statistique européen, Eurostat, a publié une série de données sur la situation des immigrés de la deuxième génération, c’est-à-dire ceux qui sont nés sur le territoire d’un pays différent de celui (ou de ceux) de leurs parents.

En 2014, 82,4 % des habitants de l’Union européenne âgée de 15 à 64 ans (soit 251,7 millions de personnes) étaient originaires du pays dans lequel ils résident. 11,5 % (36,5 millions de personnes) étaient nées à l’étranger et 6,1 % (18,4 millions de personnes) étaient reconnues comme immigrées de deuxième génération, car 4,4 % (13,3 millions de personnes) avaient au moins un parent né dans l’Union et 1,7 % (5,1 millions de personnes) avaient leurs deux parents nés en dehors de l’Union.

Parmi les États membres pour lesquels des données sont disponibles, les plus fortes proportions d’immigrés de la deuxième génération dans le total de la population résidente ont été enregistrées en Estonie (21,4 %), en Lettonie (19,1 %), au Luxembourg (16,2 %) et en France (14,3 %).

En 2014, dans l’Union européenne, les immigrés de deuxième génération âgés de 25 à 54 ans, avec une origine européenne ou non, affichaient des taux de diplômés de l’enseignement supérieur plus élevés (respectivement 38,5 % et 36,2 %) que celui de la population originaire du pays concerné, dont le ratio s’établissait à 30,9 %. Les immigrés de deuxième génération ont également des résultats supérieurs à ceux des immigrés de première génération, qu’ils soient nés dans un autre État membre de l’UE (33,3 %) ou dans un pays tiers (29,4 %).

Cette moyenne européenne recouvre des situations très différentes d’un État à un autre.

Au Portugal, à Chypre, à Malte, en Hongrie, au Royaume-Uni et en Italie, la proportion d’immigrés de la deuxième génération diplômés de l’enseignement supérieur se situait à au moins 5 points de pourcentage au-dessus de celle des personnes originaires du pays. À l’inverse, en Belgique, au Luxembourg, en Lettonie, en République tchèque et en Finlande, la proportion d’immigrés de deuxième génération diplômés de l’enseignement supérieur s’établissait à au moins 5 points en dessous de celle des personnes originaires du pays.

En France, les immigrés de deuxième génération sont également plus diplômés que la moyenne. 40,7 % des immigrés de deuxième génération sont diplômés, soit plus que les enfants nés dans le pays des parents (36,5 %). En revanche, les immigrés de première génération sont moins diplômés (35,2 %).

Le taux élevé de diplômés chez les enfants de la deuxième génération s’explique par le fait que cette population est plus jeune que le reste de la population. De ce fait, elle bénéficie d’un accès plus large à l’enseignement supérieur. Par ailleurs, pour les immigrés de deuxième génération et contrairement à quelques idées reçues, le diplôme est le sésame pour améliorer sa situation et pour parfaire l’intégration. Ce sont les femmes qui en la matière obtiennent les meilleures résultats. En plus de l’intégration professionnelle, le diplôme est également un gage d’indépendance.

 Des jeunes un peu perdus !

En 2014, le taux de pauvreté des 18-29 ans est de 19 % quand il est inférieur à 14 % pour l’ensemble de la population. Lors de ces 40 dernières années, le revenu des ménages composé de jeunes âgés de 20 à 29 ans a beaucoup moins augmenté que celui de leurs aînés. L’allongement des études et les difficultés d’insertion professionnelle expliquent cet appauvrissement.

Le taux de chômage des 15-24 ans est depuis une trentaine d’années nettement supérieur à celui des autres tranches d’âge. Il est, en moyenne, deux fois élevé voire davantage que le taux de chômage concernant l’ensemble de la population. Il était de 23,7 % au deuxième trimestre 2016 (source INSEE).

Face à une situation économique dégradée, quel est le jugement des jeunes de moins de 30 ans ? Selon une étude menée par le CREDOC, le sentiment des jeunes sur la situation économique diffère assez sensiblement de celle de l’ensemble des Français. En effet, si la chute du moral des Français s’est amorcée après le krach Internet de 2000 pour s’amplifier avec la crise de 2008/2009, les jeunes ont suivi le mouvement mais à distance de leurs aînés. En revanche, si depuis 2014, une amélioration est constatée pour l’ensemble de la population, les jeunes sont de plus en plus pessimistes. Ils ont été profondément marqués par la série d’attentats en 2015 qui ont concerné des lieux où ils se rendent : cafés, salles de concert, lieu de promenade, etc. Ils ne perçoivent pas l’amélioration de la conjoncture économique et ne ressentent pas la baisse du chômage (- 7 % pour les 15-24 ans sur un an).

Un besoin d’aide publique accru

La quasi-totalité des jeunes (85 %) exprime un besoin d’aide accru de la part des pouvoirs publics. Seuls 15 % déclinent toutes les pistes d’aide qui leur étaient proposées. Ce souhait est imputable aux problèmes financiers que les jeunes ressentent. La problématique du logement est très présente chez les jeunes. Un tiers des jeunes affirment rencontrer des difficultés pour se loger voire se nourrir.

Quels sont les domaines où l’aide publique est nécessaire ?

  Une partie de la jeunesse rencontre des difficultés financières, notamment en raison d’une situation professionnelle plus précaire que la moyenne qui entraine des ressources financières moins stables. Les jeunes étant souvent célibataires ne peuvent pas mutualiser certaines dépenses, en particulier, celles liées au logement. Le recours à la colocation se multiplie. Elle concerne les étudiants mais également de plus en plus les jeunes actifs. Cette situation est évidemment la conséquence de l’augmentation des prix de l’immobilier de ces vingt dernières années. Les jeunes habitent majoritairement dans le parc privé ce qui renchérit le coût du logement. L’accès au secteur social (HLM ou résidence étudiante) est restreint.

Près du quart des 18-24 ans bénéficie d’aides pour se loger. Ce taux est de 20 % chez les 18-29 ans. Ces aides constituent aujourd’hui une des principales prestations sociales dont bénéficient les étudiants comme les jeunes actifs.

Les jeunes bénéficient, plus que leurs aînés, du soutien de leurs parents et de leurs grands-parents pour faire face aux dépenses du quotidien. Evidemment, cette aide est fonction des revenus des parents. Actuellement, le RSA n’est pas accessible aux étudiants n’ayant pas exercé d’activité professionnelle. Manuel Valls a indiqué que son extension aux jeunes de 18 à 25 ans pourrait être envisagée.

 L’air du temps digital

Le marché publicitaire sur le Net pèse autant que celui de la télévision. La montée en puissance est forte, ce qui n’interdit nullement aux annonceurs de vouloir en améliorer l’efficience. Ce qui compte avec la publicité digitale, c’est le taux de conversion, c’est-à-dire le pourcentage de visiteurs sur un site qui se transforment en clients. L’optimisation des taux de conversion (CRO) nécessite le passage du client du bandeau publicitaire sur un espace marchand et la concrétisation de l’achat. Ce parcours du combattant est de plus en plus étudié. Les fenêtres pop-up perdent de leur valeur car elles ne sont guère du goût des Internautes et, en outre Google pénalise, au niveau du référencement, les sites qui en abusent.

La publicité «darwinienne»

Cette tendance repose sur l’utilisation d’algorithmes d’intelligence artificielle dans la publicité numérique. Google AdWords utilise ainsi un algorithme mathématique qui associe la requête de recherche d’un utilisateur avec des mots-clés d’un annonceur afin d’attribuer un «score de qualité» à l’annonce.

Au fil des recherches des internautes, l’algorithme rassemble les informations provenant de plusieurs sources différentes pour proposer à l’utilisateur une annonce sur laquelle il est le plus susceptible de cliquer. L’élaboration des publicités sur Internet devient de plus en plus complexe. Elles sont de plus en plus personnalisées pour tenir compte des appétences des internautes. Les mots, les couleurs, les polices font l’objet d’études de plus en plus fines.

L’optimisation du marketing cross-device

Le smartphone devance en 2016 l’ordinateur pour les recherches. C’est une première marquant la suprématie de la mobilité. Le recours à Internet s’effectue à tout moment, entre amis, au restaurant, au café, en salle de réunion, dans les transports. De ce fait, l’utilisation de l’ordinateur est limitée au temps de travail passé derrière son bureau. Les entreprises doivent donc adapter leur communication, en fonction du type d’appareil. Dans les campagnes de publicité ainsi que dans les opérations d’achat, il faut intégrer non seulement l’âge, le niveau de qualification mais aussi le lieu et l’appareil servant à la connexion. Sur un smartphone, les consommateurs recherchent généralement des informations de localisation précises (adresses). IIs veulent des données fiables et rapides à lire ; sur leur ordinateur, ils souhaitent avoir accès à des données plus complètes ce qui oblige les entreprises à avoir une approche marketing multicanal.

Le Live s’impose

Périscope, Facebook live, etc., de plus en plus d’applications placent la vidéo en direct au cœur de leur stratégie de développement. Les musiciens, les hommes et femmes politiques recourent de plus en plus à ce type de service pour générer des flux et pour diffuser des informations. La vidéo-conférence, autrefois utilisée de manière parcimonieuse, se banalise. Il est possible de toucher directement les consommateurs en leur donnant des rendez-vous live sur les réseaux sociaux sans pour autant mobiliser des moyens importants.

Les applications mobiles de messagerie et de téléphone deviennent incontournables

Les applications mobiles de messagerie comme Facebook Messenger, WhatsApp, Snapchat, Wechat ou Skype se sont installées comme des moyens de communication à part entière. Les entreprises ne peuvent plus ignorer ces moyens de communication pour toucher leurs clients qui délaissent de plus en plus les liaisons téléphoniques classiques. Il y a un véritable recul du téléphone, en particulier chez les 15-30 ans qui privilégient les mails et les messageries directes.