18 mars 2017

Le Coin des Tendances

Les jeunes de 18 à 25 ans majoritairement dépendants de leurs parents

Avec le coût croissant de l’immobilier, avec l’allongement de la durée des études, la proportion de jeunes de plus de 18 ans continuant à habiter chez leurs parents ne diminue plus. En 2015, 57 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans résidaient de façon permanente chez leurs parents. Malgré tout, cette proportion se situe parmi les plus faibles d’Europe (selon l’enquête nationale sur les ressources des jeunes). Un quart des 18-24 ans résidaient en permanence dans leur propre logement, et près d’un jeune adulte sur cinq habitait à la fois chez ses parents et dans un autre logement.

La cohabitation avec les parents est liée à la situation d’activité, formation, emploi, etc. La non-cohabitation est plus fréquente (36 %) chez les jeunes adultes déclarant occuper un emploi. La semi-cohabitation est plus répandue (32 %) chez ceux qui suivent des études. La cohabitation concerne les trois-quarts des jeunes adultes au chômage ou inactifs sortis du système éducatif (soit 21 % des 18-24 ans).

 Sept jeunes sur dix sont aidés financièrement par leurs parents

 Du fait des études et des difficultés d’insertion dans la vie professionnelle, les parents sont amenés à financer leurs enfants. Plus des deux-tiers de ces derniers (70 %) recevaient une aide financière régulière de leurs parents, sous forme d’un versement monétaire ou d’une participation à leurs dépenses. Les parents prennent fréquemment en charge les dépenses de loyers, de communication, de transports voire les dépenses alimentaires. Les semi-cohabitants bénéficient d’un soutien plus élevé car il s’agit fréquemment d’étudiants ne disposant que de peu revenus propres. 90 % bénéficient d’aides régulières, de l’ordre de 330 euros par mois en moyenne.

Pour les jeunes sortis du système éducatif, qu’ils occupent un emploi ou non, le soutien financier des parents est plus rare (surtout pour les non-cohabitants) et moins élevé : en moyenne 110 euros par mois pour ceux qui travaillent et 130 euros pour les jeunes au chômage ou qui sont inactifs.

Les parents financent également la protection sociale de leurs enfants majeurs. Ainsi, 46 % des jeunes adultes sont affiliés à la complémentaire santé de leurs parents. Il en est de même en matière d’assurance que ce soit celle du véhicule ou de l’habitation. 20 % assurent leur véhicule sur le contrat d’un de leurs parents. Les parents prennent en charge très majoritairement le financement du permis de conduire de leurs enfants (pour 84 % des titulaires) et l’acquisition d’un véhicule (pour 64 % des jeunes qui en ont un).

Les aides régulières sont aussi très souvent complétées par des aides ponctuelles aux montants parfois élevés. Ainsi, 50 % des jeunes adultes inscrits dans un établissement d’enseignement bénéficient de l’aide parentale pour financer leurs frais d’inscription. Au cours de l’année, 51 % des 18-24 ans ont été parfois aidés pour l’achat de vêtements, 26 % pour l’achat d’équipements importants et 18 % pour financer un voyage à l’étranger.

Les jeunes ayant un emploi gagnent en moyenne 1 250 euros par mois

30 % des jeunes de 18 à 25 ans occupent un emploi gagnent en moyenne 1 250 euros nets par mois. Ils occupent – à part égale – soit un emploi permanent (CDI ou fonctionnaire pour 48 %), soit un emploi temporaire (46 %) ; les autres (soit 6 %) sont indépendants ou sans contrat. Sept jeunes ayant un emploi sur dix travaillent à temps complet (35 heures ou plus) : 79 % parmi les hommes et 56 % parmi les femmes.

Les jeunes adultes en cours d’études peuvent aussi exercer des activités rémunérées, en parallèle ou dans le cadre de leur formation. Fin 2014, ils sont 23 % dans ce cas la semaine précédant l’enquête avec respectivement 9 % travaillent en alternance, 3 % en stage rémunéré et 11 % dans d’autres activités. Leurs revenus d’activités sont en moyenne de 620 euros par mois.

 Six jeunes adultes sur dix ne vivant plus chez leurs parents perçoivent des revenus sociaux

 Fin 2014, quatre jeunes adultes sur dix bénéficient d’au moins un des revenus sociaux suivants : bourse d’étude, aides au logement, allocation chômage, prestation familiale, minima sociaux (revenus de solidarité active, allocation adulte handicapé), contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS) et garantie jeunes (dispositif expérimenté dans dix départements en 2014). Pour ces bénéficiaires, le montant total perçu s’élève à 380 euros par mois en moyenne. Ceux qui ne vivent plus chez leurs parents, ou seulement en partie, en bénéficient le plus (63 % d’entre eux). Pour ces jeunes adultes semi ou non-cohabitants, les aides au logement constituent la source de revenu social la plus fréquente : un sur deux en bénéficie, pour un montant moyen de 190 euros par mois. Sept jeunes adultes sur dix bénéficiaires d’une aide au logement reçoivent également une aide de leurs parents. Ce soutien leur permet de payer, entre autres, le reste à charge de leur loyer.

Les jeunes en cours d’études sont, par ailleurs, plus nombreux à percevoir des revenus sociaux : la moitié d’entre eux en perçoit au moins un. Lorsqu’ils disposent d’un logement, 61 % reçoivent une allocation logement. Plus du quart (28 %) bénéficient d’une bourse d’études, d’un montant moyen de 270 euros par mois et pour 85 % d’entre eux, il s’agit d’une bourse de l’enseignement supérieur attribuée sur critères sociaux.

Les autres prestations sociales – allocations chômage, minima sociaux et prestations familiales – sont rares chez les 18-24 ans. Fin 2014, moins d’un cinquième de ceux qui sont au chômage ou inactifs perçoit une allocation chômage, de 750 euros par mois en moyenne. La faible couverture de cette allocation est caractéristique de la période d’insertion professionnelle. Les 18-24 ans au chômage sont en partie à la recherche d’un premier emploi et la plupart ne réunissent pas les conditions d’accès à un revenu de remplacement. Pour les chômeurs ou les inactifs, les minima sociaux, les prestations familiales et les aides versées dans le cadre de contrats d’insertion sociale (CIVIS et garantie jeunes) sont aussi sources de revenus : 17 % d’entre eux en perçoivent et 45 % parmi les semi ou non-cohabitants.

 

Les Français individuellement sereins mais collectivement inquiets

 Le pessimisme français souvent décrié ne se retrouve pas dans la dernière enquête de la DREES. Même pour les ouvriers et les employés qui sont les plus touchés par le risque de perte d’emploi, le degré d’optimisme dépasse 50 %.

L’évolution du degré d’optimisme dépend fortement de la situation économique et surtout de l’évolution du pouvoir d’achat. La baisse du niveau de vie entre 2011 et 2013 a eu un effet immédiat sur le moral des ménages. L’amélioration conjoncturelle intervenue depuis 2014 se traduit par une amélioration du moral.

Les Français sont plus inquiets sur la situation collective que sur leur situation individuelle. Cela est très marqué en matière de santé. Ainsi, 72 % des sondés s’estiment en bonne santé voire, pour 25 % d’entre eux, en très bonne santé. Ils sont, en revanche, 44% à penser que la santé des Français s’est dégradée ces dernières années contre seulement 36 % qui pensent l’inverse.

Cette dichotomie entre situation personnelle et situation collective se retrouve au niveau des solutions jugées acceptables pour rééquilibrer financièrement le système de protection sociale. Ainsi, les mesures touchant directement le pouvoir d’achat sont rejetées quand celles ciblant des professions spécifiques ou des intérêts particuliers sont plébiscitées.

Le souhait que le financement de la protection sociale soit assuré par l’entreprise est très important et assez logique car il apparaît indolore pour les Français. Ainsi, 58 % des sondés se prononcent en faveur d’une prise en charge par l’impôt sur les sociétés et par les cotisations sociales, sachant que – pour le moment – le premier ne sert en aucun cas au financement de la Sécurité sociale.