10 septembre 2016

Le Coin des tendances du 10 septembre 2016

Paris tendance ou pas tendance ?

Pour reprendre Maurice Chevalier « Paris est-elle toujours Paris ? ». Entre les touristes qui craignent les attentats et les Franciliens qui rêvent de province, nous pourrions avoir quelques doutes sur le sujet. Heureusement, une étude de PwC souligne que la capitale française figure à la 4ème place des villes les plus attractives du monde !

Selon l’étude annuelle de Cadreemploi.fr, 8 cadres parisiens sur 10 seraient prêts à déménager en province. Ils souhaiteraient emménager à Bordeaux (pour 56 % des cadres parisiens contre 54 % en 2015 mettant en avant la qualité de vie et le climat. Arrivent derrière Bordeaux, Lyon (42 %) et Nantes (41 %). Pour ces deux dernières, c’est le dynamisme économique qui est mis en avant comme critère de choix. A la suite du classement, se trouvent Toulouse, Montpellier, Nice et Rennes. En revanche, Brest n’attirerait que 5 % des cadres parisiens.

Les cadres justifient leur souhait de départ pour 70 % d’entre eux en raison des temps de transport trop longs. Les autres raisons sont le coût du loyer (57 %), le cadre de vie (55 %), la pollution (55 %) et le manque de nature (49 %). La question de la sécurité ne serait pas une raison justifiant un départ. 83 % des cadres se déclarent prêts à faire des concessions sur leurs salaires, à se reconvertir et à quitter le siège social de leur entreprise.

Une récente enquête d’Eurostat, l’institut statistique de l’Union européenne semble confirmer la désaffection des Parisiens pour leur agglomération. Paris figure parmi les trois dernières capitales en matière de satisfaction. Seules Rome et Athènes ont des indices encore plus faibles.

Ce sont les résidents des capitales d’Europe du Nord et de l’Est qui  se déclarent le plus satisfaits de leurs conditions de vie dans leur capitale. Ainsi, les taux de satisfaction les plus élevés ont été relevés à Vilnius, où il a atteint 98 %, suivie de près par Stockholm et Copenhague (97 % chacune) ainsi que par Vienne et Luxembourg (96 % chacune). En comparaison, le taux de satisfaction est de 71 % à Athènes, de 80 % à Rome et de 83 % à Paris.

Par rapport aux niveaux relevés en 2012, la satisfaction à l’égard de la vie en ville a augmenté dans la plupart des capitales. Les plus fortes augmentations du taux de satisfaction entre 2012 et 2015 ont été observées à Athènes (où il est passé de 56 % en 2012 à 71% en 2015), suivie de Budapest (+6 points), Riga et Vilnius (+5 points chacune). En revanche, la satisfaction à l’égard de la vie en ville a légèrement diminué dans les cinq capitales : Amsterdam, Berlin et Lisbonne (-2 points) ainsi qu’à Paris et Helsinki (-1 point chacune). La pollution, les temps de transport et la saleté sont mis en avant comme explications de la progression de l’insatisfaction.

Malgré tout, l’enquête « Cities of Opportunity 2016 » du cabinet PwC place Paris à la 4ème place des villes les plus attractives (sur un total de 30) soit sa meilleure place depuis 2011, la capitale française gagnant même deux places par rapport à 2014. Paris est devancée par Londres, Singapour et Toronto.

L’étude a été réalisée à partir de différents indicateurs économiques, sociaux et culturels regroupés en 10 thématiques, comme la puissance économique, le capital intellectuel et d’innovation ou encore les transports et infrastructures.

Paris bénéficie de fortes positions dans la quasi-totalité des catégories et cela malgré un contexte économique et social peu porteur.

Paris est première sur la thématique de la démographie. Elle arrive deuxième pour la vie culturelle, quatrième pour la qualité de vie et cinquième pour l’image de marque. Sans surprise, Paris est à la traîne pour la croissance économique (25ème position) et pour la création d’emplois (28ème position).

 

Napoléon 1er, un patrimoine historique mal exploité !

Les touristes français et étrangers choisissant la région parisienne mettent en avant l’histoire de France (91 % des sondés déclarent être attirés par ce sujet selon une enquête réalisée par le Comité Régional du Tourisme). Ce sont les Russes qui sont les plus friands des lieux historiques (98 % d’entre-eux) suivis par les touristes japonais (96 %) et allemands (95 %). La période historique qui intéresse le plus les touristes est la Révolution (62 %) suivie par les temps modernes (1517-1789)  avec une forte prédilection pour la Renaissance. Les deux grandes guerres mondiales arrivent en troisième position. Les Allemands, les Japonais et les Britanniques sont les plus captivés par la période révolutionnaire qui, en revanche, est un peu plus délaissée par les touristes français.

A la différence de la clientèle française, les touristes étrangers considèrent de loin que le personnage le plus important de l’histoire française est Napoléon 1er (74 %) devant le Général de Gaulle (46 %) et Jeanne d’Arc (43 %). Les Britanniques et les Russes placent très nettement Napoléon 1er en tête ; de leur côté, les Français donnent leur suffrage au Général de Gaulle (70 %). Les Japonais, ce qui constitue une singularité, mettent juste derrière Napoléon 1er, Marie-Antoinette (48 %).

Du fait de l’influence de Napoléon 1er dans de nombreux pays (code civil, organisation administrative) et des guerres qu’il y a menées, il est relativement bien connu à la différence des autres personnages historiques français. Le niveau de connaissances sur Napoléon est supérieur chez les touristes russes ou allemands par rapport à celui des touristes français.

Napoléon apparaît aux yeux des touristes comme un réformateur qui a réussi à changer la société (70 %) et comme un bâtisseur (60 %). Les Russes mettent en avant son sens de l’organisation (92 %) quand les Britanniques et les Allemands placent en avant l’autorité (respectivement 90 et 98 %). Pour les Français, Napoléon 1er, c’est un triptyque : l’ambition, l’autorité et le génie militaire.

Les touristes visitant l’Île-de-France sont assez déçus par le traitement réservé à Napoléon. L’Arc de Triomphe est le seul monument qu’ils associent à l’Empereur (48 %). Près d’un cinquième des touristes citent le Château de Versailles comme le lieu de résidence de Napoléon 1er  voire la Tour Eiffel. Ils regrettent le peu d’exposition consacrée à la période révolutionnaire et à l’Empire, le peu de reconstitutions historiques et le peu de lieux pour acheter des objets, des livres faisant référence à cette période riche de notre histoire. Sur ce sujet, peu de touristes mentionnent Ajaccio où est né l’Empereur. Seul les Invalides figurent parmi les lieux où il est possible de se procurer des souvenirs.

Si Napoléon 1er est, pour les touristes, incontournable, Napoléon III n’est toujours pas sorti de son purgatoire dans lequel l’ont placé sa défaite à Sedan et son coup d’État du 2 décembre 1851. Toujours enterré au Royaume-Uni, il reste le grand absent de l’histoire française malgré ses 22 ans de règne. Les touristes considèrent que le Paris haussmannien n’est pas son œuvre mais celle de son oncle.