11 juin 2016

Le Coin des Tendances du 11 juin 2016

Les Français, des collaboratifs dans l’âme

Les Français, fréquemment opposés à certaines nouvelles techniques comme les OGM ou le gaz de schiste et scandalisés par le comportement des entreprises du Net comme Google qui échappe à l’impôt sur les sociétés en France, figurent parmi les aficionados de la planète digitale. Ainsi, Google obtient ses meilleurs scores de pénétration de marché en France tout comme Apple. De même, les Français plébiscitent les plateformes collaboratives.

Un récent sondage de TNS SOFRES souligne l’intérêt que portent les Français en la matière. Ainsi, 80 % des personnes interrogées sont intéressées par les circuits courts (ventes directes via Internet), 75 % le sont par la consommation collaborative (échanges de biens et de services entre particulier), 62 % par la démocratie participative et 60 % par le crowdfunding. Les 55-65 ans sont attirés à 87 % par les circuits courts et à 68 % par la démocratie participative.

Les circuits courts sont privilégiés car ils sont considérés comme sources de meilleure qualité, de traçabilité des produits et d’économies potentielles.

Si la recherche d’économies figure parmi les objectifs des acteurs de la  consommation collaborative, 40 % d’entre eux mettent également en avant la solidarité et le partage. Ce taux est de 50 % chez les 18-24 ans.

Les Français considèrent que la démocratie doit se réformer et que les pouvoirs publics devront tenir compte de leurs idées (70 % des sondés et 79 % chez les 55-65 ans). Il y a, en la matière, une forte attente qui est à relier avec l’image dégradée des pouvoirs publics. Ce sont les séniors et tout particulièrement les jeunes retraités qui sont les plus demandeurs en la matière. 52 % des sondés se déclarent prêts à signer des pétitions sur Internet et 31 % sont prêts à s’investir sur des dossiers locaux à travers des sites participatifs. Parmi les thèmes de mobilisation figurent en tête la réduction des déchets et des gaspillages juste devant la lutte contre la pauvreté et la promotion d’une agriculture respectueuse de l’environnement.

 

Quand le client veut du simple

Fortement sollicités et face à la multiplication des canaux de distribution, les Français réclament une simplification accrue des relations commerciales. Le parcours sur Internet doit être clair, transparent et intuitif. Il y a une exigence de simplicité. La simplicité des relations sur les plateformes collaboratives doit se décliner dans les relations avec les administrations ou les grandes entreprises. Un client sur deux des sites en ligne, selon l’étude de TNS SOFRES, juge la relation trop complexe. Les secteurs qui sont les plus exposés sont ceux soumis évidemment à un cadre réglementaire important comme la banque et l’assurance. Néanmoins ces deux secteurs sont jugés par les sondés parmi ceux ayant réalisé d’importants efforts ces dernières années. Le point clef dans la relation client est le délai. Une question adressée via le site doit rapidement obtenir sa réponse. La personnalisation est importante. Un client qui s’est identifié ne comprend pas qu’il ne puisse pas accéder à tous ses contrats (en ce qui concerne une banque ou une compagnie d’assurance).

Les clients demandent une réelle simplification des modalités de paiement avec le recours à des systèmes de photo (Uber autorise l’envoi d’une photo de la carte de paiement) ou d’identification rapide personnalisée). Les plateformes téléphoniques directement reliés aux outils de gestion sont appréciées sous réserve de pouvoir concrètement résoudre les problèmes avec comme règle, un délai d’attente qui ne peut guère excéder deux à trois minutes (le temps d’attente acceptable tend à diminuer)

La distribution par le Canal Internet n’interdit pas d’être traité comme un client VIP. Jusqu’à maintenant, ce canal était souvent associé au low cost. Or, en devenant mature et en étant, pour certains clients (les jeunes en particulier), le canal dominant, la nécessité de récompenser les clients fidèles s’impose de plus en plus.

 

Le poids économique du sport !

Le sport devient un secteur d’activité de plus en plus importante. Le sport, c’est tout à la fois des infrastructures, de l’équipement (matériels, vêtement), des formateurs, des entraîneurs, des médias. Il faut ajouter tous ceux qui interviennent au niveau de l’organisation, de la communication et de la gestion des évènements…. Les frontières entre sports et activités culturelles sont de plus en plus fines.

En France, son poids au sein du produit intérieur brut dépasse 2 % contre 1,7 % en 2005. La progression de la dépense sportive entre 2005 et 2015 est de 20 %. La dépense sportive atteindrait près de 40 milliards d’euros. Une grande partie des activités sportives ne donnent pas lieu à monétisation du fait du recours à un nombre important de bénévoles. Aujourd’hui, plus de 300 000 personnes travaillent à temps plein dans le sport.

Si pendant longtemps, les pouvoirs publics assuraient la majorité des dépenses sportives, ces derniers ont depuis 2012 laissé la première place aux ménages. Par ailleurs, les entreprises jouent un rôle croissant soit en tant que sponsor ou en tant qu’acteur direct. Le naming des stades se multiplie tout comme l’acquisition des clubs ou d’équipes par des entreprises importantes.

Les évènements sportifs internationaux sont tout à la fois des rassemblements fédérateurs, des spectacles vivants donnant lieu à une médiatisation de plus en plus poussée et des compétitions pour des champions de haut niveau. Ce sont des vitrines pour les entreprises spécialisées dans le sport comme Adidas, Asics… ou pour les sponsors.

Les calendriers sont désormais rythmés par ces grandes compétitions internationales, les Jeux Olympiques d’hiver et d’été, le Mondial de Foot, l’Euro, la Coupe du Monde de rugby, le championnat de monde d’athlétisme, le Tour de France… qui sont autant des évènements sportifs que de l’Entertainment.

Le sport à la confluence du politique et de l’économique

Les grands évènements internationaux de sport ont toujours une connotation politique. Les Jeux Olympiques de Munich, en 1972, marquait le retour de la République Fédérale d’Allemagne comme puissance économique mais ce retour sera entaché par l’attentat contre les athlètes israéliens. Les Jeux de Moscou devaient également révéler la puissance de l’URSS au moment où l’étoile brillait de moins en moins. L’invasion de l’Afghanistan sonna le glas des espoirs des dirigeants de l’époque. En revanche, Pékin, en 2008, réussit à prouver que l’Empire du Milieu avait retrouvé son rang au sein du concert des nations. Londres, en 2012, démontra le renouveau de la capitale britannique. Les jeux d’Hiver de Sotchi en Russie par leurs coûts pharaonique visaient évidemment à prouver que la Russie était un grand Etat.

La question de la rentabilisation des évènements sportifs est toujours délicate. A court terme, les coûts peuvent l’emporter sur les gains. A moyen et long terme, les retombées induites peuvent être importants. Ainsi, Grenoble a capitalisé sur plusieurs décennies son statut de ville olympique. Les évènements sportifs bénéficient d’une couverture médias permettant aux sponsors, aux villes de se faire connaître à l’échelle internationale. Au regard des coûts de passage de publicité sur les différents supports (TV, Internet, radio…), pour une entreprise ou une collectivité publique, l’association à un sport, à un évènement peut être une économie…

Une grande compétition internationale est un accélérateur pour créer des équipements publics sous réserve qu’ils soient utiles. Ainsi, les installations des JO d’Athènes comme certains d’Albertville pourrissent quand Londres a priori a réussi à valoriser les installations crées.

Selon une étude du cabinet Sport+Markt, les Jeux olympiques auraient, depuis 1980,  rapporté plus qu’ils n’ont coûté. 220 millions de dollars de bénéfice pour Los Angeles et Séoul, 10 millions pour Atlanta, et même 145 millions pour Pékin. Le bénéfice le plus important a été atteint par Sydney, en 2000, avec 1,75 milliard de dollars. Néanmoins, pour avoir une vision correcte, il faut ajouter, aux coûts directs, les dépenses de sécurité qui ont tendance à s’accroître fortement. Dans l’estimation des retombées immédiates, il faut prendre en compte l’effet d’éviction des touristes qui par crainte décident de ne pas venir durant les compétitions sportives.

Selon une autre étude menée en 2008 par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges après la Coupe du monde de rugby 2007 et qui s’est intéressée à la mesure de l’impact économique de grands événements, il semblerait qu’après la compétition tenue en France – 2,25 millions de billets vendus – avait permis d’estimer le bénéfice net national à plus de 113 millions d’euros.

Pour certains économistes, un pays organisant une compétition internationale comme une Coupe du Monde pourrait bénéficier d’un surcroit de croissance de 0,2 à 0,3 point de PIB l’année de l’évènement. En prenant en compte la réalisation des infrastructures et les retombées, l’impact pourrait atteindre 0,7 à 0,8 % du PIB.

Selon une étude du CDES sur l’impact de l’Euro 2016, les retombées ont été évaluées a minima à 1,3 milliard d’euros. Les dépenses de construction ou de modernisation des infrastructures pour l’Euro 2016 s’élèvent à 1,7 milliard d‘euros. 20 000 emplois ont été créés.

Au mois de mars dernier, le Ministre des sports, Patrick Kanner a lancé, avec Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, et Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, le contrat de filière de l’économie du sport pour structurer ce secteur et permettre aux entreprises françaises de prendre pleinement part à la croissance générée par l’économie du sport au niveau mondial. Un observatoire sur l’économie du sport a été créé afin de pouvoir suivre finement le développement de ce secteur d’activité.